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Vieux 15/01/2018, 15h57
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Hawkguy
 
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Quand Mark Millar écrivit la saga Old Man Logan il y a pile dix ans, il avait promis d'y revenir, considérant que le cadre de son histoire recelait encore du potentiel pour d'autres intrigues. Le scénariste a préféré, avec le succès que l'on sait, ensuite quitter Marvel pour voler de ses propres ailes, mais son idée a refait surface : d'abord à l'occasion d'épisodes rattachés à la saga globale Secret Wars et réalisés par Brian Michael Bendis et Andrea Sorrentino, puis pour une série régulière (successivement écrite par Jeff Lemire et Ed Brisson, toujours dessinée par Sorrentino et récemment par Mike Deodato). Aujourd'hui, Marvel a décidé d'exploiter cette dystopie avec une mini-série (et peut-être plus, si affinités) : Old Man Hawkeye, produite par Ethan Sacks et Marco Checchetto, dont l'action se situe cinq ans avant celle de Old Man Logan.


Mark Millar a toujours apprécié les éléments too much pour pimenter ses récits et/ou la caractérisation de ses personnages : on se souvient que dans Ultimates (vol. 2, #9) Hawkeye, solidement attaché à une chaise pour être torturé, tuait ses gardes en s'arrachant les ongles des deux mains pour en faire des projectiles efficacement projetés. Le scénariste récidivait avec le personnage devenu aveugle mais tirant toujours à l'arc comme personne dans Old Man Logan.

Ethan Sacks situe son histoire cinq ans avant l'histoire de Millar au moment où Clint Barton s'aperçoit que sa vue baisse et qu'on lui diagnostique un glaucome, qui va le rendre aveugle. Il s'agit donc d'un prequel et on peut imaginer la pression pesant sur les épaules de ce scénariste inconnu au moment d'investir l'univers créé par un collègue devenue une vedette du média et d'animer un personnage aussi iconique, qui a été entre temps magnifié comme rarement dans sa carrière (cf. les séries Hawkeye de Fraction-Aja, Lemire-Perez, Thompson-Romero).

Pourtant, Sacks s'en sort parfaitement avec cet épisode inaugural qui se lit d'une traite, mené sur un rythme soutenu et qui respecte l'atmosphère de fin du monde de son illustre modèle. En une série de scènes brèves, aux dialogues économes, traversées de flashs immédiatement mémorables (superbe image de Hawkeye serrant dans ses bras le corps sans vie de Black Widow), il nous plonge dans le monde d'un super-héros hanté et sur lequel vient de tomber la pire des nouvelles depuis la fin de ses pairs.

Largement inspiré à l'origine par Impitoyable de Clint Eastwood (1992), ce crépusculaire mélange de super-héroïsme et de western prend un relief particulier grâce à Hawkeye dans la mesure où l'arme du personnage est un arc, traditionnellement lié aux indiens, et parce qu'à la dernière page de l'épisode on découvre que celui qui va le traquer n'est autre que le terrifiant Bullseye qui porte sur le front la marque laissée par Daredevil (lors du run de Bendis, et reprise dans le film avec Ben Affleck), une cible. Jouer ainsi avec les symboles (à l'instar du gang Madrox, idée épatante) est bien vu.

Le projet est gâté puisque Marvel a décidé d'en confier les dessins à Marco Checchetto, dont c'est le grand retour chez les super-héros après plusieurs prestations sur des comics dérivés de la franchise "Star Wars" (propriété désormais de Disney et donc exploitée en BD par Marvel). J'ai toujours apprécié cet artiste, dont le run sur The Punisher (écrit par Greg Rucka) était remarquable. Récemment, il était l'atout principal de la mini-série consacrée à Gamora.

Son trait réaliste convient superbement à ce récit et il s'empare des personnages et du cadre avec maestria, lui conférant une puissance visuelle rare grâce à des décors soignés, des détails percutants, un découpage vif. Il est soutenu par son coloriste fidèle, Andres Mossa, qui utilise une palette aux tons chauds, avec une dominante de brun, beige, rouge, soulignant l'influence des westerns italiens.

Ironiquement intitulée An Eye for an eye, cette histoire futuriste et âpre promet beaucoup.
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