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Vieux 18/05/2005, 19h07
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
Dieu qui déchire sa race
 
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus
Episode 3 : La Reine

Timothy Wayne étouffait un bâillement tandis que les cinq autres médecins bougeaient, parlaient, riaient même, autour de ce banquet donné par la reine. Il avait passé la nuit dehors, à chercher, enquêter, poser des questions dans le quartier où on avait retrouvé le corps affreusement martyrisé qu’il avait dû voir la vieille. Cette seule pensée lui arracha un frisson, frisson qui n’échappa à l’œil inquisiteur et retors de la reine Victoria.

La vieille femme fit signe à son domestique d’apporter sa chaise roulante à l’extérieur, pour profiter du beau temps selon elle, et fit dire à Wayne qu’il devait la rejoindre. Il n’était pas rare dans la Cour que la reine passe quelques temps avec un des membres de l’aristocratie royale, mais Timothy aurait bien voulu échapper à cet entretien. Il savait la reine encore habile et douée dans la communication, et un interrogatoire avec elle allait être difficile dans l’état de fatigue dans lequel il se trouvait.

Il faisait beau en cette journée de janvier. C’était assez rare, et même le froid et le vent glacial d’Angleterre s’étaient fait oubliés pour cet après-midi. La reine Victoria était sur le balcon, seule, dans sa chaise roulante. Âgée de 80 ans, ses grandes heures étaient derrière elle et, même si la grande fête pour son Jubilé avait été sublime et que toute l’Angleterre adorait sa reine, il n’était un secret pour personne dans l’aristocratie que bientôt, elle mourrait. Ce n’était qu’une question de temps, tout le monde le savait, et les querelles de pouvoir et de succession étaient déjà en route. Et seule l’autorité et la voix dure de la reine pouvaient y mettre un terme, quand elle était en état.

« Arrêtons donc de rester derrière moi et avancez-vous. Nous n’avons point pour habitude d’avoir des hommes derrière nous. »

Timothy sourit en s’avançant et en se plaçant devant sa reine.

« Madame…
- Trêve de mondanités, Timothy. Vous savez, vous comme nous, qu’en privé nous n’apprécions guère toutes ces révérences.
- J’ai le plaisir de le savoir, oui. J’en suis même ravi.
- Flatteries…mon ami, vous auriez dû être courtisan. Nous ne savons pourquoi vous désirez rester docteur.
- J’aime mon petit confort et mon métier, ma Reine.
- Nous ne vous croyons point ! Mais laissons cela. Pourquoi sembliez-vous fatigué avant ? Les réunions avec vos confrères médecins qui s’occupent de nos maux vous sont-elles si fatigantes ?
- Non, ma Reine, croyez bien que…
- Suffit ! Vous savez comme nous que nous nous ennuyons à mourir dans ces réunions, et que votre fatigue est la nôtre. Nous bénissons votre bâillement car il nous a permis de sortir un peu. »

Timothy sourit de plus belle. Jamais, non jamais, il n’aurait imaginé en rencontrant pour la première fois la reine qu’un jour ils auraient une telle conversation. Et ce n’était pas la première. Depuis qu’il lui avait porté secours sans s’occuper vraiment de sa place dans la Cour et qu’il n’avait été mû que pour son désir d’aider, la reine l’admirait en secret. C’était une des rares personnes qui avait vraiment sa confiance, et, même si jamais elle ne le reconnaîtrait, elle l’aimait beaucoup.

« Timothy, Timothy…vous nous faites du souci, Timothy…
- J’en suis désolé. Pourquoi vous fais-je telle offense ?
- Nous avons mis quelques uns de nos agents sur votre piste pour savoir pourquoi vous étiez ainsi, Timothy…beau, un arrogant, confiant en lui, à l’aise en société et avec les femmes…et pourtant, malgré tout cela, vous êtes mystérieux, nous ne vous connaissons aucune conquête, vous ne participez qu’à de rares fêtes…cela nous a intrigué. Et nous avons appris des choses…fâcheuses… »

Wayne devint pâle. Etait-il possible qu’elle sache ? Maintes fois, il l’avait entendue pester contre le soi-disant justicier de Londres qui devenait plus populaire qu’elle…elle le détestait viscéralement. Si elle apprenait qu’ils étaient la même personne, il était fini…

« Ne devenez point si pâle, mon ami. Même si nous avons appris votre relation avec les pauvresses des bas quartiers, et surtout une, ce n’est point un drame. La seule chose fâcheuse, c’est la mort de cette pauvre femme. Vous le savez, nous n’aimons point les filles de joie. Nous avons déjà assez parlé selon moi. Mais nous vous aimons bien, Timothy. Et nous avons été attristée de savoir que celle que vous aimiez est morte sous les coups de ce…monstre. Même si, vu notre position et la vôtre, nous ne pourrons jamais lui offrir les funérailles qu’elle a droit vu votre place dans son cœur et la vôtre dans le nôtre, nous tenions à vous dire que nous sommes désolée. »

Timothy était stupéfait. La reine…lui présentait ses condoléances ? Pour Mary ? A lui ? Seigneur, pensa-t-il, quelle journée…il en était tout retourné quand un domestique apparut sur le balcon.

« Ma reine, le médecin royal désire vous examiner pour vos maux. Dois-je le faire attendre ?
- La peste soit de cette maladie…emmenez-nous là-bas, Albert. Nous avions finis avec monsieur Wayne. »

Elle sourit à Wayne en se faisant transporter vers l’intérieur, où tous les médecins de la Cour sourirent en la voyant arriver. Ils étaient tous là, comme au zoo, à attendre impatiemment qu’elle se dévoile pour qu’ils puissent la regarder se faire examiner…comment une telle femme pouvait-elle supporter cela ? Une mine de dégoût apparût sur son visage quand un domestique lui apporta un pli.

Il le lut rapidement. Il n’arrivait pas à y croire. Deux nouvelles…l’une heureuse, réjouissante même…mais l’autre. Mon dieu, pensa-t-il…Londres allait être plongée dans le chaos si il n’intervenait pas vite…

Le médecin réussit alors à partir discrètement du Palais, direction sa demeure, où il devait rapidement se changer.








L’étranger venait d’arriver à Londres. Il ne connaissait rien de la ville ou bien des coutumes des indigènes, mais il avait vite remarqué que sa tenue n’était pas adéquate. Trop voyante, aucunement en phase avec les modes actuelles…il fallait qu’il change cela. Et vite.

Après avoir détroussé un londonien qui avait eu le malheur d’être au mauvais endroit au mauvais moment, le visiteur avait déambulé dans la cité, s’enthousiasmant des beautés architecturales mais s’attristant du traitement de la population. Il avait observé un peu la planète, et avait vite remarqué que dans quelques parties du monde, des populations avaient des excédents de nourriture et de biens alors que d’autres mourraient de faim. Pire encore, dans ces régions où il y avait des surplus, des tranches de la population souffraient aussi de la faim. L’étranger ne comprenait pas comment cela était possible, et il avait passé une demi-journée à chercher comment ils pouvaient faire cela.

L’inconnu sortit alors d’un bar, où il avait échangé quelques petits morceaux de métal de couleur jaune contre une boisson. Celle-ci, extrêmement alcoolisée, avait un bon goût même si, à hautes doses, elle devait altérer les sensations et mouvements. Dangereuse, donc.

L’être, qui portait une casquette vieille et usée pour cacher ses yeux et ses cheveux étranges, devait maintenant trouver un endroit calme et sûr pour faire son rapport. Ses maîtres lui avaient ordonnés d’en faire un tous les jours, et il avait déjà une journée de retard…il craignait pour ceux qui étaient chers à son cœur, mais il espérait que les informations qu’il allait leur donner les apaiseraient…

L’étranger se posta dans une ruelle sombre, étroite, sinueuse et mystérieuse. L’endroit parfait, pensa-t-il. Il sortit alors un petit objet parfaitement rond qui, quand il appuya son doigt dessus, se mit à briller, à bourdonner, avant qu’un petit cratère ne se forme au milieu et qu’une image en soit projetée. Le visiteur sourit alors, heureux de voir que la technologie fonctionnait même sur cette planète arriérée. Il allait parler à ses maîtres et ainsi brancher l’appareil quand un bruit le fit se retourner.

Une vitre venait d’être brisée, et il vit un homme sombre se faire éjecter du bâtiment d’où venait le bruit. Assurément, l’homme avait été projeté dans la vitre qui, sous son poids, s’était cassée…il n’aurait pas dû en réchapper. Il rangea son appareil alors.
L’étranger s’approcha du bâtiment, à la recherche du corps, au cas où il devrait l’aider, ou au moins lui épargner les souffrances inutiles d’un trépas douloureux. Mais, étrangement, il ne trouva pas de corps à terre. Pourtant, il avait bien vu un homme sortir de l’immeuble…étrange.

Soudain, il leva les yeux et vit son homme. Enfin, était-ce un homme ? Même si il n’était présent que depuis peu sur la planète, jamais il n’avait vu un être ainsi. Grand, fort, musclé, son visage était caché par une sorte de deuxième peau noire. Ses yeux étaient recouverts et on ne distinguait d’eux que la surprise. Il avait sur lui une sorte de…d’uniforme gris et noir, avec un dessin, une vague chose ailée sur le torse. L’être portait aussi une longue cape noire. Le tout était assez terrifiant, et nul doute que certains avaient dû avoir une sacrée peur quand ils l’avaient vus, pensa le visiteur.

L’être était accroché au mur par une sorte de…chose. Malgré tout ce qu’il avait déjà vu, l’étranger n’était pas capable de décrire par quoi il se retenait. C’était une sorte d’arme, ou bien une sorte de…d’objet servant à s’accrocher en fait. Les deux êtres restèrent longuement ainsi, à s’observer, à chercher qui était l’autre. Car, malgré son déguisement, le visiteur ne faisait pas vraiment anglais, ou tout simplement humain.

Soudain, une autre chose sortit de la fenêtre brisée. Un être étrange, encore une fois, s’éleva dans les airs, et on pu distinctement voir qu’il avait…des ailes. Un homme ailé. Cette planète ne cessait de l’émerveiller…

Soudain, l’être au-dessus de lui cessa de regarder celui qui venait de partir, prit appui sur le mur et sauta avec grâce dans la rue, courant après l’homme ailé. L’étranger, lui, resta seul dans la rue, interdit et stupéfait…
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