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Vieux 19/02/2018, 15h16
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Hawkguy
 
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C'est ce qu'on appelle le zeitgeist, "l'esprit du temps", la tendance : sans s'être concerté, Ethan Sacks et Mark Waid exploitent le genre de la dystopie le même mois dans leurs séries respectives. Bien entendu, avec Old Man Hawkeye, la chose est moins surprenante qu'avec Captain America puisqu'en tant que prequel d'Old Man Logan, le scénario explore un univers futuriste déjà codifié par Mark Millar et que l'époque est encore plus lointaine dans l'avenir que l'arc Out of Time de Waid.

Il n'empêche, la coïncidence frappe l'esprit. Qu'est-ce qui inspire aux auteurs des récits de fin du monde, où les super-héros ont disparu, où le mal a triomphé, dans des décors ravagés ? On peut l'interpréter de bien des manières, de la plus facile - un simple exercice de style qui permet de se dégager des événements en cours dans l'univers partagé de l'éditeur - au plus actuel - l'expression d'une appréhension face à la politique américaine avec Trump au pouvoir. A vous de choisir, mais impossible de ne pas y penser.

Reste le contenu et sa qualité. Si Mark Waid glisse quelques piques au pouvoir en place dans son pays, Ethan Sacks ne semble pas voir, étonnamment si loin, et se "contente" de suivre son plan, en dressant une saga plus classique mais pas moins troublante. La peur irrigue son récit - celle de Clint Barton de perdre la vue, de ne pas venger ses amis, celle que suscite Bullseye ou les symbiotes Venom (désormais avec le gang Madrox comme hôtes) - et il en résulte des scènes intenses où la violence surgit de manière imprévisible.

Bullseye massacre la famille Hammer mais épargne la fille de Hawkeye, qui pourtant lui oppose son mépris (le moment révèle une tension superbement traduite). The Orb n'a pas assez de gardes pour empêcher Barton de l'approcher et de lui soutirer (mais, cette fois, sans violence, alors qu'il vient de tuer plusieurs hommes) des renseignements. Et l'arrivée de l'archer dans le parc abandonné d'Arcade n'augure rien de bon. Ménager aussi bien la trouille et l'action prouve le savoir-faire d'Ethan Sacks.

Elle permet également à Marco Checchetto de briller en alignant une fois encore de magnifiques planches. Il est décidément très à son aise dans ce cadre post-western aux couleurs de rouille et de poussière, à l'ambiance à la fois aride et poisseuse, magnifiquement restituées par Andres Mossa.

L'artiste italien a aussi l'occasion de faire admirer son sens du découpage, qu'il s'agisse de faire monter la pression lors d'une scène d'interrogatoire dont on devine qu'elle va mal se passer (les manières sournoises de Bullseye chez les Hammer) ou de mettre en scène avec dynamisme un échange de coups de feu et de tirs à l'arc dans un saloon (une leçon de nervosité).

Checchetto est un dessinateur complet que cette maxi-série devrait totalement imposer (en prime du grade de "young gun" que vient de lui décerner Marvel... Ce qui ne manque pas de piquant car ce n'est plus un débutant depuis belle lurette).

En tout cas, Old Man Hawkeye confirme tout le bien que promettait son premier épisode, à la fois digne spin-off de la saga de Millar et production actuelle de Marvel.
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