Afficher un message
  #21  
Vieux 05/03/2018, 10h17
Avatar de Zen arcade
Zen arcade Zen arcade est déconnecté
Dieu qui déchire sa race
 
Date d'inscription: août 2005
Messages: 5 381
Zen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John ConstantineZen arcade part en virée avec John Constantine
Citation:
Posté par FredGri
Voir le message
Ça n'est que du détail, le propre d'un texte de ce genre est, à mes yeux, de raconter l'expérience personnelle d'une personne qui traverse la guerre et qui permet aux lecteurs (qu'il y ai eu ou non une volonté d'être publié ne me semble pas pertinent...) de partager, de se projeter, de ressentir la tension de cette époque, de témoigner...
Pas d'accord (mais c'est pas grave).
S'il faut trouver à Maus des filiations plus anciennes, c'est à mon sens plutôt du côté de Primo Levi ou Robert Antelme qu'il faut aller chercher plutôt que chez Anne Frank.

Je reviens sur cette idée de distance qui est pour moi au cœur de Maus.
On retrouve aussi chez Levi et Antelme cette volonté certes de témoigner mais aussi de chercher un au-delà du simple témoignage (sans doute plus chez Levi dans Les naufragés et les rescapés que dans le plus célèbre Si c'est un homme mais peu importe).

Quand tu écris très justement "Mais ce qui m'a réellement touché dans ce récit c'est [...] et le regard sur ces camps, sur cette "tension" qu'on ressent surtout grâce au graphisme assez sec et inexpressif de Spiegelman.", c'est justement là que je trouve le lien avec Antelme et Levi et pas du tout avec Anne Frank.

Mais ceci dit, le tour de force de Spiegelman, c'est la manière et le brio dont il traite la dimension du récit recueilli et pas directement vécu. Et c'est ça qui à sa sortie et encore aujourd'hui est à mon sens vraiment marquant.

Citation:
(ce qui tombe bien, car perso, la guerre, les nazis ne sont vraiment pas mes thèmes de prédilection qui m'intéressent...)
A une époque, j'ai beaucoup lu et vu sur la Shoah.
C'est un domaine qui me touche beaucoup.


Citation:
Le fait qu'il s'agisse de camps d'extermination c'est une partie seulement du propos de Maus, je trouve, le premier volume n'aborde qu'assez succinctement le sujet d'ailleurs, les travaux de vulgarisation il y en a des tonnes, comme Gen d'Hiroshima, comme les récits de Tardi, des tonnes de films, de romans, de documentaires etc.
Pour moi, les récits liés à l'expérience génocidaire, c'est un genre en soi.
Ca s'est passé dans le cadre d'une guerre, ok, mais ce ne sont pas des récits de guerre, ce ne sont pas des récits de bombardements, ce ne sont pas des récits de Hiroshima ou Nagasaki (qui constituent eux aussi, par leur spécificité et leur unicité, un genre en soi).
Pour moi, ça n'a pas de sens de tout mettre dans le même sac et puis de dire qu'il y a des tonnes de référence.
Je suis en train de lire "Les choses qu'ils emportaient" de Tim O'Brien sur la guerre du Vietnam et c'est pas le même genre que "Maus" ou "Pluie noire" pour Hiroshima.
Ceci dit, par leur hauteur de vue, ces œuvres exceptionnelles atteignent un au-delà à leurs genres respectifs et peuvent bien évidemment de ce fait entretenir des correspondances. Si Robert Antelme choisit d'intituler son récit "L'espèce humaine", ce n'est évidemment pas par hasard.
__________________
"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - Arbre de fumée
Réponse avec citation