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Vieux 22/01/2018, 16h06
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Hawkguy
 
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Justement, en citant "Hawkeye" (période Fraction-Aja, je suppose) et "Mister Miracle", il me semble que tu mets le doigt sur ce qui établit, plus que le succès, la bonne image d'un éditeur.

Il y a les titres qui vendent beaucoup (même si on peut toujours relativiser ce "beaucoup" compte tenu du contexte actuel), et il y a les titres qui sont bien vendus. Ces derniers sont lancés avec intelligence parce que le staff éditorial cible un public spécial, spécifique (plutôt exigeant, curieux, qui ne se limite pas aux héros les plus emblématiques, etc) : si le comic-book est bien fichu (comme, je trouve, c'est le cas avec "Hawkeye" et "Mr Miracle"), généralement la réponse du lectorat visé est positive, donc ça aboutit à plusieurs tirages à partir d'un premier qui n'a pas été surévalué. Lorsque le phénomène est relaté dans les médias spécialisés, l'impact est d'autant plus fort : ce qui est en fait un carton modeste par rapport à un titre vedette devient une curiosité qui attire des lecteurs qui n'avaient peut-être pas prévu de lire telle série (sans héros connu, sans équipe artistique star...).

En conséquence, je pense que les résultats décevants qu'enregistrent des séries dont on attend légitimement beaucoup (parce que les héros sont connus, que l'équipe créative a la côte, etc), dépendent aussi bien de la morosité du marché que de la manière dont les éditeurs placent ces séries (à un prix trop élevé, en survendant les histoires ou la valeur des auteurs-artistes, etc).

La stratégie des "big two" actuellement est assez différente : DC a instauré des cycles ("New 52", "DC you", "Rebirth") pour susciter une attente, corriger certains trucs (en essayant de satisfaire les vieux fans et les nouveaux) ; Marvel mise sur une sorte d'event permanent parce que, malgré tout, ça fonctionne (mais avec le risque de fatiguer ou de décevoir).

Marvel refuse visiblement de casser le rythme, de briser la continuité, en tentant un reboot (par crainte de passer pour un suiveur après DC ?). Il ponctue seulement ça avec des formules ("Marvel Now !", "All-new, all-different", "Legacy"), mais qui ne semblent plus leurrer personne. Je crois que c'est leur gros souci : au lieu de relancer leur machine, ça ne dissimule qu'un jeu de chaises musicales entre auteurs et si le résultat ne séduit pas les fans, ils ont l'impression d'une mascarade. En outre, ils peuvent compter sur la franchise "Star Wars" qui est la poule aux oeufs d'or.
(D'une certaine manière, la dernière fois où Marvel a fait un vrai gros coup éditorial, un vrai pari, c'était en lançant l'univers Ultimate, conçu pour accrocher des lecteurs qui voulaient accéder à leurs héros sans avoir à potasser des décennies de continuité. Je pense que ce qui a tué Ultimate, c'est que Marvel n'a jamais réussi à retrouver l'équivalent des équipes artistiques du début - Millar, Hitch, Bendis, Bagley, Kubert, etc. - et n'a pas su gérer cet univers sur le long terme - Millar n'a jamais été remplacé et c'était lui qui a semé le plus d'idées là-dedans.)

Alors que la politique de DC est plus franche : en procédant à des reboots, ils mettent tout à plat : ça plait ou pas, mais tout le monde en parle, et surtout ils s'y tiennent pendant un moment avant de recommencer (ce qui fait qu'en regardant dans le rétro, on a bien des séquences). Surtout, j'ai l'impression qu'à chaque coup, ils tentent d'améliorer/mettre en avant au moins une ou deux têtes d'affiche (Le Superman "Rebirth" a corrigé celui de "New 52" par ex, comme "Suicide Squad"). Tout n'est pas parfait, mais on sent l'effort.

Je peux me tromper mais un éditeur, c'est aussi un ou plusieurs auteurs identifiables (des "architectes"), qui donnent le "la", qui incarnent la marque, qui portent la responsabilité des personnages emblématiques. DC a Johns mais aussi King, Snyder, maintenant Bendis, longtemps Morrison : je ne parle pas des qualités ou défauts qu'on peut leur trouver, mais de ce qu'ils représentent. Quand on pense à DC aujourd'hui, ce sont ces noms qui viennent en tête, et avec eux le style de la maison. Marvel souffre de ne pas pouvoir actuellement être aussi incarné : il y a Aaron qui se détache un peu, mais est-ce qu'il se pose en leader, est-ce que même le staff le met tellement en avant, et les autres scénaristes sont-ils aussi identifiables ? Aaron devrait écrire "Avengers" pour prétendre être la tête de liste de Marvel, le scénariste vedette de la série la plus en vue.
Marvel a perdu beaucoup de noms qui étaient arrivés au top en termes de notoriété, qui étaient attachés depuis longtemps à des séries, des persos. Il faudra forcément du temps (et de la chance) pour que la fanbase puisse à nouveau associer Marvel à des noms et que les deux parties se refassent confiance. Récemment, Marvel a plus fait parler pour le départ de Bendis ou la polémique Cebulski que pour la production de ses auteurs tandis que DC s'appuie sur des hommes solides, qui "buzzent" avec leurs séries. (King "buzze" avec "Batman", "Mr Miracle", pour son taff, alors que Slott "buzze" parce qu'il va arrêter "Amazing Spidey" pour "Iron Man"...)
C'est pas la Bérézina pour Marvel, mais sur le plan de l'image, de la com', de la réputation, de ce qui fait parler (positivement), DC est, je trouve, devant en ce moment.

Dernière modification par wildcard ; 22/01/2018 à 16h52.