Discussion: Projet W
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Vieux 12/11/2006, 19h19
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus
Je sais, je suis fou.

Episode #7 : Rage.

« Je pensais pas revoir ta sale tronche d’Irlandaise finie à la Guiness. T’as couchée avec qui pour être là ?
- Moi aussi, je suis contente de te revoir, enfoiré d’Anglais. T’aurais pu profiter de tes vacances pour changer ta gueule d’ivrogne.
- T’as l’air en forme.
- Comme toujours, baby. »

Maggie O’Malley sourit en s’asseyant aux côtés de Seth Harrison.
Ses cheveux roux désormais coupés courts, portant un jeans bleu délavé avec un gros pull vert, elle semblait lasse et fatiguée. Ses yeux autrefois pétillants avaient encore perdus de leur éclat, même si l’Anglais avait déjà trouvé la première fois qu’il l’avait vue qu’ils avaient sûrement dus être encore plus beaux auparavant, quand elle n’avait pas vécue les choses qui l’avait conduit à suivre John Doe dans son premier projet, celui qui leur avait fait tant de mal, quelques mois auparavant.

« Tu sais quand il arrive ?
- Nan. »

Harrison, lui, n’avait finalement que peu changé par rapport à la première fois où il avait rencontré l’Irlandaise. Les cheveux rasés, vêtu d’un imperméable gris sombre assez classe, il fumait cigarette sur cigarette alors qu’il tenait d’oublier les horreurs qu’il avait vécues au Swaziland, même si il se doutait bien que ça serait extrêmement difficile. Mais il avait autre chose à faire et à penser, maintenant…Il devait se concentrer sur l’arrivée prochaine de leur patron et sur comment il se vengerait de lui et de ceux qui le menaient, même si Seth savait bien que ça ne serait pas pour tout de suite, et qu’il devait s’armer de patience, chose qu’il n’avait malheureusement que rarement eue par le passé…D’où sa situation actuelle, d’ailleurs…

« Je sais même pas si il va venir… »

L’Anglais écrasa sa cigarette dans le cendrier déjà plein d’une demi douzaine de ses petites sœurs, avant de sortir son paquet et d’en tirer une nouvelle. Il l’alluma assez rapidement avant de reprendre la parole, d’une voix lasse et fatiguée qui montrait bien qu’il n’était pas vraiment à son aise ici.

« Et je sais même pas si ‘Nando va venir… »

‘Nando.
Alias Fernando Nunoz, un de leurs collègues de la première équipe réunie par John Doe.
Espagnol, excellent tireur d’élite, il avait été si silencieux que les deux anglophones n’avaient jamais rien sus sur lui, alors qu’ils avaient réussir à réunir quelques informations sur eux-mêmes par quelques questions et recherches avec l’aide de leurs anciens collègues…même si c’était resté très pauvre, malheureusement pour leurs curiosités.

Mais pour Fernando, le mystère demeurait toujours : ils n’avaient jamais rien sus sur lui ou sa vie passée, et le fait qu’il ne soit pas encore là, ou pas du tout, à ce rendez-vous avec John Doe intensifiait encore plus le côté étrange de cet être qui ne se livrait pas et ne parlait pas. Tout ce qu’ils avaient pu savoir, c’était qu’il semblait être rongé par le chagrin ou le remords, mais de quoi ? Et pourquoi avait-il suivit Doe dans cette folie ?
Le mystère restait donc, et risquait de continuer encore longtemps vu la tournure que prenait la situation…

« Mouais…
Enfin, ça serait bien que Doe nous fasse venir la prochaine fois dans des endroits plus sympas…Parce que là, c’est quand même le trou du cul du monde, ou le coin qui s’y rapproche le plus… »

Maggie aussi venait de s’allumer une cigarette, et regardait autour d’eux d’un air las.
Perdus au milieu de l’Australie, dans l’Etat de South Australia, dans le grand désert central de cette île perdue au milieu du Pacifique, les deux agents étaient apparemment les seules âmes qui vivaient dans le village abandonné où ils devaient retrouver leur patron qui devait « tout leur dire ». Evidemment, connaissant Doe, ils se doutaient bien que « tout » ne serait qu’une infime partie de la vérité, mais ils allaient devoir s’en contenter…pour le moment, bien sûr…

« Hum…
J’ai déjà vu pire…
Ce bled a au moins de l’alcool et un toit pour se protéger du Soleil…C’est déjà pas mal… »

Cela faisait déjà deux jours que Seth était ici, dans ce village abandonné avec seulement trois maisons tombant en ruines. Etrangement, trois chambres avaient été mises en état avec même de l’eau courante, et les réserves en nourriture et surtout en alcool étaient conséquentes. Doe avait donc prévu de quoi les faire survivre quelques temps ici…mais combien, au final ? Même si Maggie venait d’arriver et que sa solitude était désormais moins difficilement à assumer, Harrison se demandait toujours ce qu’ils pouvaient bien faire ici, et pourquoi leur patron l’avait obligé à venir d’Afrique à ici dans un bateau pourri et malodorant…Sûrement une forme d’humour à ses dépends qu’il n’appréciait pas vraiment, général…

« T’étais où, alors, pendant ces six mois ? »

La jeune Irlandaise venait de se tourner vers son collègue et de lui poser cette question d’une voix claire et tranquille. Même si ils continuaient déjà et continueraient sûrement encore longtemps à se lancer des piques et à faire des joutes verbales violentes, les deux agents semblaient avoir instaurés une sorte de paix inconsciente : ils avaient énormément soufferts durant ces quelques mois après que Doe les ait abandonnés, et ils n’avaient pas du tout envie que ces horreurs recommencent.
Et le meilleur moyen pour éviter ce scénario catastrophe, c’était d’éviter de se tirer dans les pattes et d’essayer de travailler ensemble. Oui. Ca, les deux agents le savaient, mais même si ils étaient convaincus du bien fondé de cette idée, le pourcentage de réussite pour qu’un Anglais patriote et raciste et pour qu’une ancienne membre de l’IRA travaillent ensemble sans que cela ne vira au massacre était évidemment extrêmement faible…

« Hum… »

Seth n’avait évidemment pas envie de répondre.
Et d’ailleurs, que pouvait-il bien lui répondre ? « J’étais dans une prison secrète des services secrets Britanniques, où on me torturait et où je demandais chaque jour qu’on m’achève…surtout que j’y avais déjà été et que Doe m’en avait sortit, donc les gardiens ont rattrapé le temps perdu durant ces six mois…c’était cool »…ça ne passerait pas vraiment, surtout avec elle en face et son sens de la répartie…du moins, celui qu’elle avait eue les dernières fois où il l’avait vue.
En plus, si Harrison disait ça, il y avait un risque que Maggie le répète un jour ou l’autre, et donc il y a un danger, même infime, que ses anciens patrons apprennent qu’il était sortit de cette horreur…Et rien que l’idée de savoir que ceux qui l’avaient envoyés là-bas sachent qu’il en soit sortit et le reprennent pour le faire encore plus souffrir, et bien ça faisait totalement oublié à l’Anglais la possibilité de révéler à la jeune femme qui se trouvait à côté de lui, même si ça risquait de nuire à leur début de relation professionnelle…

« Pas grand-chose…
Il faisait chaud, mais j’étais au frais…mais c’était quand même pas un voyage de plaisance…Enfin…ça, tu t’en doutes, je pense…Je crois pas que tu aies été volontaire pour le groupe de Doe, y a six mois…Il t’a sûrement renvoyé dans ton trou, comme moi…On a réussit à s’en sortir…mieux vaudrait commencer à oublier…nan ? »

Il s’était tourné vers la jeune femme, continuant toujours de fumer alors qu’il essayait vraiment d’être le moins énervant et arrogant possible. Evidemment, c’était un exercice hautement difficile pour l’ancien agent secret Britannique, mais il n’avait strictement aucune envie de retourner dans l’enfer duquel il venait, et pour ça il était prêt à tout…enfin, presque tout : il n’irait pas faire ami-ami avec un Français, quand même…

« Mmh…
Tu as raison…
Mieux vaut oublier ça…et aller de l’avant…si on peut… »

Maggie lui avait répondue d’une voix un peu faible, les yeux rêveurs. Seth ne savait pas ce qu’elle avait vécue, mais apparemment ça l’avait profondément touchée : moins cassante qu’auparavant, moins crue dans ses paroles, l’Irlandaise semblait s’être énormément calmée, comme si elle avait été matée durant les six mois où ils ne s’étaient vus…Harrison n’appréciait que peu ce genre de changements chez une des rares personnes qui avaient pu lui tenir la dragée haute quand il commençait à lancer des piques à tout va, il décida d’essayer de trouver ce qui avait changée chez O’Malley, même si il se doutait bien qu’elle ne lui dirait rien, et qu’il devrait utiliser les gros moyens pour arriver à ses fins…Mais il y arriverait…Il en était sûr…

« Bon, est-ce que tu veux… »

L’Anglais allait proposée à sa collègue un verre de bière, comme ce qu’il était de boire, lorsqu’il fut stoppé par l’apparition d’un petit point rouge sur le front de Maggie, vers laquelle il était tournée. Evidemment, la jeune femme n’avait rien remarquée, mais la pâleur apparue extrêmement rapidement sur le visage de Seth la rendit immédiatement soupçonneuse et un peu inquiète, surtout qu’elle savait qu’il n’était pas du genre à s’arrêter de parler pour rien…

« Qu’est-ce qu’il y a ?
Y a un problème ? Seth ? »

Harrison réussit à se reprendre (après tout, cela faisait des mois qu’il n’était plus sortit de son trou et ses réflexes étaient quelque peu émoussés, au début du moins), et leva violemment la table entre lui et l’Irlandaise. Un coup de feu partit alors, mais s’enfonça dans le bois du meuble tandis que l’Anglais se jetait au sol et que Maggie le suivait, commençant à crier, leurs verres s’explosant contre le sol tout autour d’eux.

« Putain de bordel de merde !
Doe a même pas sécurisé le périmètre, ou quoi ? Enfoiré d’Américain bon à rien ! »

Malgré la situation et les tirs qui commençaient à se planter un peu partout dans la maison abandonnée dans laquelle Seth avait prit ses aises depuis deux jours, celui-ci sourit en se rendant compte que malgré ce qu’elle semblait avoir vécue, Maggie n’avait pas changée, et qu’elle risquait d’être encore très dangereuse dans ce genre de problèmes qu’ils avaient souvent à affronter dans leurs existences.

« Sur la gauche ! »

O’Malley venait de prévenir l’Anglais qu’un autre tireur venait de faire son apparition, et Harrison réussit à éviter une balle grâce à cette indication. Un petit signe de tête lui suffit à remercier la jeune femme, alors qu’il faisait une roulade avant en sortant en même temps une petite arme à feu qu’il avait cachée dans une petite poche fixée à son mollet.
Il se releva immédiatement après cela, et commença à tirer quelques balles dans la direction d’où étaient venues les premières balles qui les avaient surpris dans leur apathie australienne.

« Bordel, mais c’est quoi ça ?!
- Tais-toi et tires ! »

L’Irlandaise avait aussi une arme à la main, et avait suivie son collègue en tirant un peu partout dans la pièce. Des copeaux de bois volaient un peu partout dans cette maison abandonnée, et les deux agents ne savaient pas où ils tiraient et surtout où ils devaient tirer. Le chaos était total, et Seth et Maggie se rendirent vite compte que si ils continuaient ainsi, à tenter de toucher des ombres et des fantômes alors qu’ils faisaient une cible parfaite au centre de cette pièce bientôt réduite à néant.

« A terre ! »

Harrison sauta sur le sol en emmenant O’Malley avec lui, utilisant son pied pour faire tomber une nouvelle table devant eux pour se protéger. Bien sûr, il savait que cette légère protection ne durerait pas sous les balles apparemment instoppables et inarrêtables de leurs adversaires, mais au moins, ils pourraient souffler pendant quelques secondes et prévoir une stratégie pour gagner…ou ne pas mourir. Ce qui n’était pas toujours la même chose, d’ailleurs…

« On peut pas continuer comme ça !
- Bravo, Einstein ! T’as d’autres idées comme ça ?! »

L’Anglais lança un regard noir vers sa jeune collègue alors qu’il rechargeait son arme avec son seul et dernier chargeur. Les copeaux de bois volaient de la table et d’énormes trous apparaissaient déjà, alors que Seth reprenait la parole d’une voix plus dure et déterminée qu’auparavant pour bien faire comprendre à Maggie qu’il n’appréciait pas vraiment son ton, même si au fond il était assez heureux de voir que l’Irlandaise n’avait strictement rien perdue de sa verve, même si il en avait quelque peu douté lorsqu’elle était arrivée ici, quelques minutes plus tôt.

« Va sur la droite, je vais sur la gauche. On fait un tir croisé : ils n’ont l’airs que deux à nous tirer dessus, ça devrait aller, je pense.
- Un tir croisé ?!
- Ouais. Tu tires pas en face de toi, tu tires sur celui qui semble le moins facile à être touché…bref, le type qui se croira à l’abri de toi.
- Mais c’est impossible !
- Ouais. Et ils le savent aussi. C’est pour ça qu’il faut qu’on fasse ça. »

Harrison lui fit un petit clin d’œil, avant de se mettre à gauche de la table, alors que O’Malley se mettait de l’autre côté. Quelques secondes leur suffirent à voir, ou plutôt à deviner, les silhouettes de leurs adversaires là où ils pensaient qu’ils étaient, et alors que leurs ennemis utilisaient ce temps pour changer de place leurs armes…c’était déjà trop tard.
Les deux collègues appuyèrent alors hâtivement sur leurs gâchettes, et leurs ballent filèrent extrêmement rapidement vers leurs cibles. Deux cris de douleur et de rage s’échappèrent alors de gorges blessées, mais Seth et Maggie ne s’arrêtèrent pas : ils vidèrent leurs chargeurs jusqu’à la dernière balle, conscients qu’ils en faisaient vraiment trop, mais ne voulant pas prendre le moindre risque, étant donné qu’ils ne savaient pas du tout où était leur patron et qui pouvaient bien être ces fous qui leur tiraient dessus sans le moindre préavis et sans le moindre avertissement…

« Stop ! »

Une voix bien connue de la part des deux agents se fit alors entendre, tandis que leurs balles continuaient de filer vers l’endroit où devaient être leurs adversaires.
Ils s’arrêtèrent immédiatement quand ils comprirent que celui qui venait de crier ce simple mot était John Doe, leur chef, ce qui voulait dire qu’il venait d’arriver ou qu’il était là depuis longtemps…et ça voulait donc sûrement dire que cet enfoiré avait prévu tout ça et que c’était certainement de sa faute, ce qui allait encore mettre à mal les nerfs et la capacité des deux anglophones à se calmer et à ne pas massacrer sur place ce type qu’ils n’appréciaient déjà pas, et qui risquait de devenir leur pire ennemi si ils avaient raison…et ils avaient sûrement raisons, connaissant leur patron, malheureusement…

« Doe… »

Seth se releva rapidement, et vit John, habillé comme d’habitude d’une veste et d’un pantalon noir, et d’une chemise blanche, ses éternelles lunettes sombres sur le visage. Un petit sourire sur le visage, il avait les bras croisés alors qu’il se trouvait à l’entrée de la maison détruite en quelques instants par les balles qui avaient volées durant les dernières secondes dans ce combat terminé maintenant. L’Anglais serrait donc fortement les poings alors qu’il avait lâché son arme, se demandant si son patron était bien l’enflure qu’il croyait être…et se demandant ce qu’il ferait si cet enfoiré était bien celui qu’il semblait être…

« Maggie, Seth.
Heureux de vous revoir.
Surtout que vous semblez en forme…et j’en suis très heureux. »

Doe souriait grandement, visiblement ravi de la démonstration que ses agents venaient de lui offrir, même si la rage se lisait clairement dans leurs yeux à ce moment-là.

« Doe…N’ose pas me dire que t’es responsable de tout ça…
- Mais bien sûr que si. »

L’homme en noir continuait de sourire calmement tandis que l’Anglais et l’Irlandaise étaient prêts à se jeter sur lui, vu l’énorme colère qui semblait prendre le contrôle de leurs corps et de leurs cœurs.

« Il me fallait voir si vous étiez encore au top.
Il me fallait voir si vous valiez la peine que je vous sorte de vos prisons.
Et il me fallait voir si j’avais vraiment besoin de vous, et si je ne devais pas trouver d’autres personnes pour l’opération que je vais bientôt mettre sur pied et qui représente pour vous, maintenant, votre seule possibilité de vous en sortir réellement. »

Harrison et O’Malley serraient fortement leurs poings, conscients qu’ils ne devaient surtout pas s’énerver et lâcher leurs rages contre leur patron, étant donné que lui seul pouvait empêcher leurs retours dans les horribles endroits desquels ils venaient à peine de sortir…Alors même si c’était extrêmement dur, même si ils avaient énormément de mal à se calmer, les deux collègues ne disaient rien, essayant d’intérioriser tout cela…Oui…Ils essayaient, surtout…

« Et j’en suis ravi. Vraiment.
Je sais maintenant que vous êtes au top, même si vous avez été un peu rouillé au départ. Donc je pense qu’il est temps, désormais, que je vous dise tout ce dont vous avez besoin de savoir…Et surtout, il est temps que vous sachiez pourquoi j’ai terriblement besoin de vous… »

John Doe se tourna alors, commençant à marcher vers une des autres maisons de la bourgade abandonnée, rapidement suivi par ses deux agents, qui avaient décidés de prendre sur eux malgré leurs forts caractères et leurs envies de régler son compte à leur patron…
Mais après tout, comme ils l’avaient déjà pensés, c’était le seul qui pouvait encore les sauver de ce qu’ils avaient vécus et de ce qu’ils risquaient encore de vivre…donc ils pouvaient bien supporter ce genre d’attitudes…Mais pendant quelques temps, seulement…pas plus…surtout pas plus…






12 janvier 1983.


Journal du Docteur Keller.


Cinquante huitième jour d’expérimentation.

La situation est difficile.
Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens de moins en moins en phase avec les envies de ceux qui nous financent. Même si je ne devrais pas en parler, même si je ne devrais pas savoir ce que je suis en train d’écrire…je le sais. J’en suis informé. Et je risque ma vie à écrire ça…Mon dieu, oui…Je risque ma vie à l’écrire…Voila à quelles extrémités nous sommes arrivés, maintenant…

Il se passe quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais il se passe quelque chose. Depuis deux jours maintenant, un nouveau chercheur est ici. Il vient, il observe, il ne dit rien. Il s’appelle Wagner. John Wagner. Je ne sais pas qui c’est, je ne sais pas d’où il vient, mais il me fait peur. Vraiment peur.
Oh, je n’ai pas peur pour ma vie…je sais qu’ils n’oseront rien me faire. Après tout, je ne suis qu’un simple chercheur…et c’est le Gouvernement, après tout ! Même si ils nous ont délocalisé ici, le Gouvernement n’oserait jamais faire ce genre de choses…du moins, je l’espère.

Donc non, je n’ai pas peur pour ma vie. J’ai peur pour mes recherches.
Ce Wagner…je ne le sens pas. Je ne le sens vraiment pas. Il vient, il me regarde, m’observe…et pose des questions. Il pose énormément, énormément de questions. Et surtout…surtout, il s’intéresse à John Doe. Il s’intéresse beaucoup trop à mon patient favori, et ça, je ne peux le supporter. Je ne peux le permettre, en fait.

John Doe est MON patient. C’est celui que j’observe le plus, c’est celui qui va m…nous donner le plus de résultats, au final. Et ce Wagner…ce Wagner s’y intéresse beaucoup trop. Comme si il voulait l’utiliser, bientôt. Comme si il voulait bientôt prendre ma place alors que j’ai réussis à décoder une demi douzaine de codes génétiques différents chez John Doe quand je le fais souffrir assez…c’est fantastique ! Merveilleux, même !
Te rends-tu compte, cher journal ? Cet homme, ce John Doe, dès que je le fais souffrir longuement et violemment…son code génétique change ! Il se transforme, se recompose ! Je n’ai jamais vu ça ! Jamais ! C’est fantastique !

Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais il faut que je le découvre. Il faut que je sache comment cet être peut faire ça…et il faut que j’y arrive. Mais Wagner…Wagner peut peut-être m’en empêcher. Il le veut, sûrement. Mais je ne vais pas le laisser faire. Oh non. Je ne vais pas le laisser faire…Je vais intervenir…Je ne sais pas encore ce que je vais faire, mais je vais le faire…Et je vais le faire le plus vite possible…Mes recherches sont trop importantes pour les laisser être menacées par un imbécile…Oui…Beaucoup trop importantes…
Réponse avec citation