Discussion: Projet W
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Vieux 08/11/2006, 19h03
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus
Après des semaines d'abandon et de "plus trop envie", je reviens à cette série avec de nouvelles idées, une nouvelle motivation et une envie de relever le challenge à faire quelque chose de mieux là-dessus. J'espère donc que ça vous plaira, moi j'ai aimé le faire même si ça ne reste toujours pas mon meilleur truc.

Episode #5 : Colère.

« Donnez-moi une raison…
Donnez-moi une seule putain de raison pour que je ne vous fasse pas flinguer sur place après vous avoir fais torturer des heures durant…Allez…Donnez-moi juste une raison, pour rire… »

Manhattan.
Les docks de la ville, pour être exact.
John Doe était entouré d’une douzaine d’hommes armés en combinaisons sombres, du genre de ceux payés pour tuer en douceur et en discrétion, et qui savaient bien faire leur boulot. Leurs fusils mitrailleurs étaient levés vers les trois autres personnes présentes dans cet endroit obscur et abandonné de New York, et ils n’en menaient pas large après l’énorme déception qu’avait représentée au final leur mission de ce soir…Celle qui était déjà normalement leur dernière chance de poursuivre ce qu’ils avaient commencés deux semaines auparavant en Russie…Et déjà par une défaite, à l’époque…

« Calmes-toi, Doe…On va t’expliquer, mais seulement si tu…
- La ferme, Harrison. La ferme ou j’ordonne à mes types de te tirer dessus, et d’achever ta misérable vie. »

Le ton était dur et tendu. John Doe, l’être qui devait normalement contrôler ce petit groupe de personnalités excentriques et finalement peu aptes à travailler ensemble, ne semblait vraiment pas content. Et on pouvait très bien le comprendre : il avait simplement chargé son équipe de surveiller un diamantaire sud-africain aux origines allemandes alors qu’il était en Amérique pour éviter un mandat d’arrêt en européen et bientôt international…En clair, une mission assez simple et pas trop dangereuse pour eux. Oui. Ce n’était pas vraiment compliqué. Mais ça s’était mal passé. Très mal, même.
Le diamantaire avait été assassiné, ses hommes humiliés et pire encore…l’un d’eux avait trahit leur couverture en disant qu’elle bossait pour l’ONU. Et ça, c’était sûrement le pire, vu que maintenant le Gouvernement Américain savait que les Nations Unies avaient fais une opération secrète et violente sur leur territoire sans lui demander son avis…et donc que ça risquait de sacrément chauffer au prochain Conseil de Sécurité…Oh oui…Ce n’était rien de le dire…

« Wow…
Faut se calmer, hein…
Faut pas se prendre la tête pour ça… »

Seth Harrison n’était pas à l’aise.
Blessé à la jambe à cause de l’attaque faite quelques heures plus tôt contre un des immeubles de Manhattan, il n’avait plus vraiment son franc parler et son sens de la répartie si légendaire. Il avait été choqué par l’apparition étrange de cet Asiatique devant eux…et il l’était encore plus en voyant l’expression de rage sur le visage de leur chef…L’Anglais avait déjà vu ce genre d’expression quand ses anciens patrons l’avaient envoyés au trou pendant plusieurs années après une de ses conneries, et il n’avait vraiment pas envie de retourner là-bas…Cinq ans passés dans une taule en Asie, c’était bien assez violent pour qu’il ne veuille pas y refaire un peu de tourisme…

« Nan.
Nan, faut pas se calmer.
Vous vous rendez pas compte dans la merde dans laquelle vous m’avez mise ! »

Doe avait toujours les bras croisés devant les trois personnes qui ne semblaient pas très fières devant lui. Blessés, leurs vêtements en loques, ils comprenaient qu’ils venaient de faire certainement l’erreur de trop, et que leurs destins, déjà précaires jusque là, allaient peut-être basculer vers l’horreur dans quelques instants. Et donc, malgré leurs véhémences habituelles et leurs forts caractères, ils n’osaient rien dire…Ils n’osaient strictement rien dire, tant ils étaient honteux de ce qu’il s’était passé et tant ils avaient peurs de ce qu’il pouvait leur arriver…

« Vous êtes débiles…débiles ! »

John commença à marcher sur la jetée, n’arrivant pas à calmer ses nerfs. C’était la première fois qu’ils le voyaient ainsi, et ça ne leur plaisait pas. Même si ils ne le connaissaient presque pas, le peu qu’ils savaient de cet être était qu’il ne parlait presque jamais, et qu’il ne montrait jamais ses sentiments…Il était surnommé « Iceman » dans le milieu dans lequel ils gravitaient tous, et donc le voir bouger ainsi était assez impressionnant…Terrifiant, bien sûr, mais aussi impressionnant vu ce qu’ils savaient sur lui…Ou croyaient savoir, évidemment…

« Et toi…et toi, alors ! »

Doe se tourna vers Maggie et lui lança un regard glacial. La jeune femme, aux multiples blessures au visage et aux mains, frissonna en croisant les yeux de son patron, et elle comprit immédiatement que les prochaines minutes allaient être très difficiles…Surtout qu’elle était celle qui avait fait le plus d’erreur dans cette mission, et c’était sûrement elle qui allait le plus prendre par son patron…

« Espèce de…de stupide ! Stupide Irlandaise débile ! Qu’est-ce qui t’as pris ? Qu’est-ce qui a bien pu te prendre de dire ça ?! De dire que tu bossais pour l’ONU ? Hein ?!
- Mais…
- Mais quoi ?!
- Mais…Enfin…
- Quoi ?!
- Mais je pensais…
- Tu pensais quoi ?!
- Ben…que c’était ça…qu’on bossait vraiment pour l’ONU, et qu’on avait donc le pouvoir de le dire et d’arrêter ceux qu’on voulait…à cause de ça…quoi… »

Le regard de haine de l’homme en costume noir et blanc se fit encore plus intense et violent dans les yeux de la jeune femme. Celle-ci, malgré son expérience et tout ce qu’elle avait vécue, recula par réflexe alors que son patron recommençait à lui parler extrêmement méchamment et brutalement, les poins très serrés par la rage qui était en train de le consumer.

« Débile !
Crétine ! Irlandaise stupide !
Tu croyais quoi ?! Tu croyais que vous étiez une putain d’équipe officielle, et tout ? Mais t’es conne ou tu le fais exprès ? Merde, vous existez pas ! Vous êtes les ombres de l’ONU, et personne ne sait que vous existez ! Jusqu’à maintenant ! Jusqu’à maintenant, merde ! »

Doe frappa violemment la paume de sa main droite avec son poing gauche, apparemment extrêmement énervé par ce qui était en train de se passer…et ce qu’il s’était malheureusement passé, en fait.
Il soupira très lourdement, essayant de se calmer même si c’était extrêmement dur. Tous étaient alors silencieux à cause de la réaction de John, et même Harrison restait muet devant la rage incontrôlée de son patron, si violente et si surprenante, vu ce qu’ils connaissaient de lui ou croyaient connaître de lui…

« Mais maintenant…maintenant, c’est terminé. »

Il soupira encore une fois avant de leur tourner le dos. Il croisa calmement les bras en regardant l’eau devant eux, essayant de leur parler d’une voix plus calme et posée auparavant même si on sentait encore qu’il y avait une certaine rage au fond de lui, et que ça se voyait encore malgré tout.

« Normalement, vous deviez restés discrets, merde.
Au départ, vous étiez la force très secrète de l’ONU…si secrète que vous avez même pas de statut, hein. Seules quelques personnes connaissaient votre existence et vous finançaient, et normalement vous auriez dû vous occuper des problèmes les plus…difficiles, on va dire, de l’organisation. Mais vu que vous avez merdés deux fois…et sur deux missions simples en plus…et qu’avec ça notre chère Maggie a balancé devant des dizaines de témoins que l’ONU a fait une intervention surprise aux Etats-Unis d’Amérique sans les prévenir…Et croyez-moi, ils ne vont pas apprécier ça… »

Doe se tourna vers les membres de son équipe et soupira encore une fois. Il se pinça calmement le haut de ses narines avant de les regarder et de parler d’une voix lasse et fatiguée, ce qui reflétait apparemment son état d’esprit actuel, après la grosse colère qu’il venait de passer sur Maggie, Fernando (qui était resté extrêmement silencieux jusque là, comme d’habitude en fait) et Seth.

« En clair, vous nous avez mis dans une grosse merde.
Ceux qui vous finançaient jusque là ne vont certainement pas continuer encore longtemps à le faire si vous accumulez les erreurs. Vous avez déjà loupé votre première mission en Russie, même si au final vous avez réussis à vaincre votre adversaire et l’épidémie, et là on attendait quelque chose de mieux de vous. Et au final, c’est pire encore qu’avant, et on risque de devoir faire profil bas pendant quelques temps alors que le Mage refait des siennes…C’est vraiment la grosse merde… »

L’homme en costume fit baisser d’un geste les armes de ses hommes autour des membres de son équipe avant de s’approcher d’eux. Il leur lança un dernier regard noir avant de reprendre la parole d’une voix plus neutre et ordinaire.

« Bon…Vous allez vous faire soigner, et on verra ce qu’on peut faire. Christie est déjà aux soins, vu que ce qu’elle a vécue est plus grave que ce qu’on pensait, et je pense que vous ne la reverrez plus. Elle a subie des choses très dures, et donc on doit s’en occuper encore plus. Donc elle est retirée de léquipe.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Parce que je l’ai décidé, Fernando.
- Mais…
- Continue à te taire si tu veux commencer à aller contre mon avis. Il vaut mieux que tu te taises, comme d’habitude…je suis vraiment pas d’humeur à accepter qu’on aille contre mon autorité…d’accord ? »

John lui lança un regard noir, alors que Fernando semblait ne vraiment pas apprécier cela et qu’il serrait les poings très violemment tant il semblait être enragé par ce qu’il était en train d’entendre, avant que son patron ne commence à marcher vers la demi douzaine de voitures présentes près des docks, faisant signe aux autres de le suivre. Il reprit alors la parole d’une voix très autoritaire et dure, ayant visiblement reprit ses esprits et le contrôle de ses nerfs après les quelques minutes difficiles qu’il venait de passer.

« Vous avez merdé vos deux premières missions.
Je ne sais pas si il y en aura une troisième, et si vous serez renvoyés ou non dans les trous où je vous ai tiré. Maintenant, ce n’est plus à moi de décider. Alors si vous croyez en Dieu, priez tout ce que vous pouvez…Vous allez en avoir besoin…Vraiment besoin… »






« La situation est problématique. Très problématique, même.
- Plus que ça: je ne sais pas si nous arriverons à nous sortir de cette situation. Peut-être est-ce la fin de notre organisation…Je savais que ça arriverait un jour, mais je pensais pas que cela serait si vite… »

Le sous-sol de l’ONU à New York, encore une fois.
Mais au lieu des cinq hommes traditionnellement présents dans cette sale sombre et obscure réservée au « conseil secret » des Nations Unies formés normalement d’un ancien espion Américain, d’un Français, d’un Russe, d’un Anglais et d’un Chinois, il n’y en avait que quatre ce soir-là : le premier cité n’avait pu venir, en fait…ou plutôt, on le lui avait strictement interdit. Et il n’avait pas pu aller contre cet ordre, n’ayant finalement pas le pouvoir de refuser les directives appuyées du Président de la plus « grande démocratie du monde », malgré tout ce qu’il pensait.
En effet, malgré le grand pouvoir de cette assemblée d’être assez vieux et anciens espions au service de leurs pays et de leurs propres intérêts, ils restaient au final contrôlés par leurs Gouvernements, et l’absence d’un des leurs rappelait irrémédiablement aux autres que leur place n’était pas assurée malgré toute leur expérience et leurs actes…Et que le danger demeurait encore pour eux, même si ils avaient fais beaucoup de « bien » pour leurs employeurs…Mais c’était bien connu que la reconnaissance n’avait que très rarement cours dans ce métier qu’ils exerçaient depuis tant d’années, maintenant…Et que les réputations et les avantages pouvaient disparaître aussi rapidement qu’ils apparaissaient…

« Allons…
Nous avons déjà vécus des situations difficiles par le passé…
Et même si tout ceci est extrêmement compliqué vu que nos Gouvernements respectifs veulent un peu reprendre le pouvoir et arrivent à assez nous menacer pour que l’un de nous ne puisse venir…nous arriverons à survivre. Il suffit juste d’être un peu ordonnés et de savoir quoi faire, maintenant…Et de savoir comment totalement utiliser les ressources qui sont à notre disposition dans les affrontements à venir… »

L’Anglais venait de parler calmement. Depuis le début de leur réunion, la tension était palpable entre les quatre vieux hommes, et il sentait même une certaine peur entre eux, ce qui était assez étrange vu tout ce qu’ils avaient vécus ces dernières années…Mais après tout, avec l’âge, tous les hommes pouvaient changer, et l’homme se demandait si il n’était pas temps de changer un peu la composition de leur groupe, même si ça devrait être étudié bien plus tard…D’autres questions devaient être analysées par le moment…D’autres questions déjà assez graves, malheureusement…

« Et comment nous allons faire ça ? Je te rappelle que les Etats-Unis pensent très sérieusement à nous supprimer et à prendre vraiment le contrôle du monde à notre place…Déjà qu’ils n’appréciaient pas notre présence avant mais nous laissaient faire parce qu’ils ne voulaient pas s’occuper de tout ce qui était de notre ressort jusque là, c'est-à-dire les problèmes « discrets » de l’espionnage, alors maintenant…Maintenant, ça va être encore pire. Je ne sais même pas si nous pourrons encore continuer un peu à avoir un tant soit peu de pouvoir sur ce monde…alors comment veux-tu que ça aille encore ?
- Il nous suffit de provoquer un peu notre chance. De faire en sorte que tout ne change pas forcément à cause de ça. Et d’utiliser tous nos atouts, comme je l’ai dis auparavant.
- Et comment tu veux faire ça ? »

L’Anglais sourit doucement en croisant calmement les bras.

« Il suffit de réellement remettre sur pied le Projet W.
- Quoi ?
- Vous savez de quoi je veux parler.
- Non… »

Un froid encore plus important qu’auparavant s’était abattu dans la pièce. Tous mentaient en disant qu’ils ne comprenaient pas ce que voulait dire leur collègue, mais tous avaient surtout peurs d’entendre les mots qui allaient sortir de sa bouche dans quelques instants, vu tout ce que ça voulait dire et tous les mauvais souvenirs que ça remuait.

« Il y a environ trente ans, nous avons découverts que certaines personnes avaient un code génétique…différent. Il suffisait de faire quelques expériences sur eux, contre leur gré malheureusement, pour pouvoir faire apparaître aux grands jours leurs capacités. Malheureusement, l’expérience fut globalement un échec vu que la majorité des cobayes moururent…mais pas tous.
Vous le savez, comme moi, que certains ont réussis à s’échapper, et ont disparus dans la Nature. Evidemment, avec le temps, nous en avons retrouvés quelques uns…que nous avons commencés à utiliser pour nos propres intérêts… »

L’ancien espion sourit doucement en se rappelant cela.

« Le Mage faisait partie de ces êtres que nous avions retrouvés…mais il s’est encore une fois échappé. Et par la suite, nous avons eus la chance de découvrir certains descendants de ces êtres que nous avions expérimentés, jadis…Nous les avons mis dans la précédente mouture de notre groupe actuel, mais ça n’a pas fonctionné. Et maintenant, alors que la majorité de ces descendants sont disparus ou sont morts, et que le Mage est de retour et semble vouloir nous stopper, je pense qu’il est temps de nous rendre compte de la situation actuelle, et d’en tirer le profit qui nous revient. »

Il soupira légèrement en reprenant calmement la parole, alors que ses collègues étaient suspendus à ses lèvres tant son discours leur plaisait et faisait apparaître de bonnes choses pour l’avenir dans leur esprit.

« Les êtres à pouvoir que nous avons créés sont de retour, ou du moins certains nouveaux semblent apparaître. Ils ont atteint leur maturité, et veulent montrer à tout le monde qu’ils existent. Le Mage n’est qu’un début, et nous le savons tous : d’autres vont venir, et des possibilités vont en découler. Et je suis sûr que nous pouvons utiliser ça à notre avantage.
- Et comment ça ?
- C’est simple : nous les avons créés. Ou soit, nous sommes à l’origine de leurs prédécesseurs. Nous sommes en quelques sortes leurs parents, leurs créateurs dans l’absolu. Et il est temps, il est grand temps même que nos « enfants » viennent un peu nous aider…Nous leur avons donné la vie…Nous sommes un peu ceux qui les avons faits…Et donc, je pense que maintenant, il serait temps que nous leur envoyions nos agents pour leur dire que nous avons besoin d’eux, n’est-ce pas ? En plus de donner une dernière, dernière chance à Harrison, Nunoz et O’Malley qui se donneront au maximum de leurs capacités pour éviter de retourner dans leur trou, nous enverrons un message à nos « descendants »…Ils sont nos créations…Il leur faut maintenant payer la facture pour tout nos efforts…non ? »

Un énorme sourire apparut alors sur le visage de chacun des trois autres espions. Tous appréciaient ce qu’il venait de dire…Et surtout, tous imaginaient déjà les retombées de cette idée pour leur avenir, et ce que ça pourrait entraîner dans la situation actuelle…A catastrophique, elle était en train de passer à parfaite…Et ça ne pouvait que leur plaire, évidemment…






11 décembre 1982.


Journal du Docteur Keller.


Vingt-sixième jour d’expérimentation.

Aujourd’hui commence la Phase Trois.
Et je n’ai jamais été aussi excité par ce projet que maintenant.
Je ne sais toujours pas quel est l’intérêt de mes généreux bienfaiteurs, mais je commence à oublier cet aspect de la chose. L’excitation scientifique devient de plus en plus grande chaque jour, et ma conscience commence à disparaître au fil des moments passés à analyser toutes les données. Je ne sais pas si c’est bien ou mal. Il faudra que j’y réfléchisse quand je reprendrais un peu de drogue et quand je me referais un petit trip…mais passons, ce n’est pas le plus important. Il y a bien des choses plus essentielles que ça.

J’ai une bonne dizaine de patients, et je pense que mes collègues en ont autant. Nous sommes une bonne demi douzaine à pouvoir ainsi faire des merveilles, à dépasser les limites de la science…et c’est merveilleux. Véritablement merveilleux.
C’est passionnant de pouvoir ainsi manipuler le génome humain, même si je ne suis pas totalement certain que ces êtres sur lesquels nous passons tant d’heures et d’efforts soient ici volontairement. Même si ils sont constamment en état d’inconscience, et normalement ils ne peuvent en sortir, du moins c’est ce qu’on m’a dit quand j’ai signé…j’hésite quand même, parfois. Ce sont des êtres humains, comme moi, et ce que je fais peut s’apparenter à de la torture…pour certains. Oui. J’hésite…mais parfois seulement.
Quand j’y pense vraiment, ces pensées disparaissent rapidement, étant donné que le côté génial du défi scientifique que tout ceci représente reprend rapidement le dessus, et je plonge à corps perdu dans tout ceci. Avec bonheur et délectation, évidemment.

Oui.
J’aime ce que je fais, et j’ai beaucoup de patients.
Mais un sort spécialement du lot. Je ne connais pas encore ses possibilités et ses capacités, mais c’est celui qui le code génétique le plus étrange que je connaisse. Je n’ai presque rien eu à faire pour activer, en quelques sortes, ce qui le rend différent. Je pense même qu’avec le temps, ce jeune garçon aurait eut tout seul ses « pouvoirs », si l’on peut dire…C’est fascinant…Vraiment fascinant…Le premier de son espèce, certainement…

Mais je ne peux en dire plus. Mes patients me réclament à nouveau, et j’ai trop envie de continuer ce que j’ai commencé pour perdre du temps à écrire dans ce journal qui comptait tant pour moi auparavant. Oui. Je dois y aller. Je dois continuer ce que j’ai commencé là-bas. Surtout avec mon patient. Avec mon jeune patient si prometteur. Je sens qu’on pourra faire de grandes choses avec…Oui…De très grandes choses, même…Ce John Doe est potentiellement le meilleur d’entre tous…Le meilleur, très certainement…J’en suis sûr et certain…

A plus tard, si j’arrive à m’arracher à cette passionnante aventure que je suis en train de vivre et de créer de mes mains. Oui. Passionnant est vraiment le mot pour cette expérience…Pour cette expérience si merveilleuse et si géniale qui me rend un peu ma jeunesse…et qui me fait oublier tous mes principes et toutes mes valeurs…J’adore ça…J’adore vraiment ça…et je ne sais pas si je dois avoir peur de ça…ou m’en réjouir…Et je me demande même si je veux vraiment avoir la réponse à cette question…
Réponse avec citation