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Vieux 11/08/2014, 20h47
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus
Un récit plus long, toujours dans la même thématique.
Bonne lecture.

***

Détective privé 2.0

"Ah, je suis désolée… je n'aurais jamais dû vous appeler."
Elle murmure, les yeux rivés sur sa tasse de café. Les mains glissées dans ses longs cheveux blonds, son visage résume son état : elle est déboussolée, dépassée.
"Détendez-vous… mademoiselle ? Ma soeur ? Je m'excuse, je ne sais pas comment…"
Ma voix est douce, posée. J'affiche le sourire rassurant et cordial que j'ai appris à adopter lors de chaque entrevue avec un client ; c'est idéal pour mettre en confiance.
"Ma… mademoiselle suffira. Je ne prononce mes voeux que dans huit jours…"
Ses mots ne sont qu'un souffle, perdus dans le brouhaha ambiant. Il est dix-huit heures treize, les fonctionnaires et employés de bureau finissent leur journée et viennent se détendre dans ce genre de pub avant de rentrer chez eux.
"D'accord. Mademoiselle, je pense que vous avez bien fait de m'appeler : vous avez besoin de réponse, et je peux vous aider à les trouver."
Contrairement à ce que la majorité des gens pense, une discussion dans une atmosphère silencieuse, entre deux personnes seules, ne facilite pas les confidences. C'est au milieu d'une foule, avec beaucoup qui discutent autour, que les gens peuvent plus aisément faire des révélations qui leur seraient plus difficiles dans une ambiance feutrée, où chaque mot est plus dur à prononcer et à entendre.
"Je… peut-être. Je ne sais plus, Monsieur Constantin. Je ne sais plus quoi faire."

Et elle continue son histoire, que je retranscris sur mon petit ordinateur portable, en veillant à ne jamais quitter son regard. Prendre de bonnes notes, synthétiques, rapidement et en maintenant le lien visuel avec le client, ça fait partie des fondamentaux du boulot.
Elle s'appelle Mary Jordan, vingt-et-un ans d'une vie entièrement dédiée à Dieu. Elevée dans un orphelinat catholique pauvre après avoir été abandonnée devant l'entrée sans un mot des parents, elle a décidé de devenir nonne pour respecter ses croyances, et vivait jusque-là une vie idéale, en plein respect de ses valeurs et dans le milieu qu'elle a toujours connu.
Cependant, il y a une dizaine de jours, Mary Jordan a été contactée par un homme qui se prétend son père et qui voudrait lui offrir tout ce dont elle a toujours manqué… si elle renonce à sa vie religieuse. Sans donner plus d'explication sur ce rejet définitif de la vocation de sa prétendue fille.
Et Mary Jordan, qui souhaitait entrer dans un couvent rigoriste où tout contact avec l'extérieur est interdit, doute suite à cette étrange révélation. Doit-elle continuer l'oeuvre de sa vie, repousser ses voeux pour connaître un père qui a refusé de fournir jusque-là toute explication sur son absence ? Faire confiance à un inconnu, et bouleverser entièrement son existence ? Ou regretter à jamais ?

"Je… je suis perdue, Monsieur Constantin. J'ai l'impression que tout s'écroule…"
J'acquiesce, et laisse un petit silence s'installer. C'est elle qui doit demander, maintenant. Ce sont toujours les clients qui doivent formuler leurs demandes, pour qu'ils ne me reprochent pas, par la suite, de les avoir forcés à me confier une enquête.
"Est-ce que… est-ce que vous pouvez… faire quelque chose ? Me… m'en dire plus sur lui ?"
J'offre mon meilleur sourire, plus grand et chaleureux, pour lui répondre. La mettre en confiance, toujours.
"Je peux, Mademoiselle Jordan. Je peux chercher quelques informations et vous les livrer, pour vous aider à prendre la meilleure décision pour vous."
Mary essuie quelques larmes qui coulaient silencieusement sur ses joues blêmes, et esquisse un semblant de sourire.
"J'aurais des résultats rapidement, je vous les présenterais avant… avant. Nous nous retrouverons ici, si ça vous convient."
Elle acquiesce pendant que je range mon ordinateur dans sa pochette. Les voeux sont dans huit jours… il faudrait livrer les informations dans cinq, maximum.
"D'a… d'accord… mais… enfin, c'est un peu bête. Nous ne regardions pas beaucoup la télévision quand j'étais petite, et je n'ai plus rien vu depuis… des années, mais… enfin, j'avais en tête l'image d'un détective privé, dans son bureau, et… enfin, l'image héroïque, vous voyez, du détective privé un peu romantique… prêt à tout pour la vérité…"
Je laisse filer un petit rire, presque un gloussement. La question classique - j'ai abandonné l'espoir de ne plus l'entendre, je préfère me demander quand les clients auront le courage de la poser.
"Je comprends. La profession souffre d'une image classique, clichée, véhiculée par les films policiers et les séries télévisées. Si mes prédécesseurs avaient des bureaux sales, fumaient de gros cigares, employaient des secrétaires sexys et enfonçaient leurs carcasses usées et alcooliques dans de longs manteaux, ce temps est révolu."
Je tapote sur le dos de mon ordinateur portable, avant de le ranger dans mon sac à dos de cycliste.
"Je ne fume pas, je gère seul mon agenda et mes dossiers, je n'utilise que mon vélo en ville pour lutter contre l'obésité morbide américaine et pour éviter les transports en commun. Tout ce qui m'est utile se trouve dans ce petit ordinateur, et je suis mobile : je peux me déplacer partout pour aider mes clients ; de ce fait, je n'ai aucun bureau. Je suis un détective privé 2.0, si vous voulez."

Mary Jordan rit, comme ces gens suffisamment polis pour faire semblant de comprendre une blague qui ne les intéresse pas.
Nous nous séparons avec quelques banalités, et je la regarde s'éloigner, engoncée dans sa longue robe sombre, les yeux rivés au sol. Pauvre petite. Sa vie était parfaite, entièrement réglée et filait vers une issue idéale pour sa vision de l'existence. Hélas, l'arrivée d'un père inconnu bouleverse tout, et je comprends son hésitation.
C'est maintenant à moi de prendre la suite, de trouver les renseignements suffisants sur Monsieur Anton Ramenberg, industriel surgi de nulle part. Je dois comprendre pourquoi, et qui il est vraiment. Pauvre petite. Je lui ferais peut-être une ristourne, si je finis vite.

*

Les trois jours qui suivent me permettent d'obtenir les deux tiers des informations nécessaires à la décision de Mary Jordan.

Vu l'urgence de la mission, je mets de côté les deux autres enquêtes qui sont encore en cours.
J'ai déjà obtenu les preuves de l'adultère de la femme d'un conseiller municipal local : il me suffira de nettoyer l'image et de finir le montage des images issues de la micro-caméra installée à leur domicile pour terminer le dossier demandé par le client ; il pourra régler la facture du gigolo que j'ai embauché pour séduire sa femme, et avoir le divorce que sa maîtresse exige depuis plusieurs mois.
Enfin, concernant la disparition du compagnon d'une employée d'assurance, j'attends un peu avant de lui révéler son départ pour l'Europe. J'ai bon espoir qu'il revienne après avoir été largué par sa maîtresse beaucoup trop jeune, et beaucoup trop intéressée par son compte en banque. Avec un peu de chance, il pourra inventer une bonne excuse, à base d'enlèvement et de rançon, et tout pourra redevenir à la normale entre eux.
Mensonges, sexes, manipulations. Le gagne-pain des détectives privés.

Ces trois premiers jours suivent la routine habituelle des enquêtes : recherches sur Internet sur la cible, recherches sur les logiciels bloqués des banques de données du Gouvernement, recherches sur la véracité des informations trouvées dans les banques de données.
Et ce que je trouve ne me plaît pas.

Anton Ramenberg, cinquante-six ans, associé principal de la Monroe-Suzuki-Terrier-Etouhaa-Ramenberg Corporation, gigantesque conglomérat qui trempe dans la majorité des affaires financières de Wall Street. En lien avec l'Armée Américaine, l'O.T.A.N. et des compagnies de mercenaires ; détient de nombreuses parts dans des sociétés pharmaceutiques ; a participé au financement initial de Facebook et d'Amazon.
Le père prétendu de Mary Jordan est un des maîtres d'une société qui domine le monde. Et je ne trouve rien sur lui avant 2009, quand la Bourse a livré un grand nombre d'explications sur les principales entreprises responsables de la Crise financière. Si la Corporation n'a pas été parmi les coupables, elle a été obligée de révéler son existence aux yeux de tous, et les associés ont commencé à fournir quelques interviews dans la presse pour justifier la puissance et la "bonne conduite" de leur organisme.

Or, même les entreprises les plus secrètes, même les entrepreneurs les plus discrets laissent des traces. Universités, clubs, associations d'anciens élèves, compétitions sportives… les gens laissent des traces, et tout se retrouve en ligne, même les archives.

Et il n'y a rien sur Anton Ramenberg. Ni sur aucun autre de ses associés.

C'est comme si chaque associé de la Corporation n'était apparu qu'en 2009, comme si aucun d'entre eux n'avait eu d'existence avant la Crise et l'obligation faite à Wall Street et à ses maîtres d'en dire un peu plus.

A ce jour, je n'ai aucune information véritable à donner à Mary Jordan. Je ne sais pas si Anton Ramenberg a pu avoir une fille vingt-et-un ans plus tôt, s'il a pu l'abandonner ; je ne sais pas si c'est un homme de bien, ou si c'est un manipulateur. Je ne sais pas pourquoi il a contacté cette jeune fille, et si elle doit le fuir ou lui donner sa chance.

C'est pour ça que j'ai décidé de mettre le quatrième jour pour rencontrer directement Anton Ramenberg. J'ai pénétrer le logiciel interne de l'agenda de sa Corporation, et j'ai décalé des rendez-vous pour bloquer une entrevue entre lui et moi en milieu de journée.
J'aurais enfin des réponses, en voyant directement qui est ma cible. Je pourrais fignoler le dossier pour le lendemain, et finir à temps. Parfait.

*

"Je ne pense pas avoir bien saisi votre nom, ou la raison de votre présence ici."
Sa voix est mielleuse, troublante. Chacune syllabe est prononcée avec lenteur, et avec un léger accent européen. Allemand, ou plus à l'Est peut-être.
"Je m'appelle Byzance Constantin, Monsieur Ramenberg. Je suis ici pour une interview pour un magazine en ligne."
Il acquiesce calmement, les mains parfaitement calmes, posées à plat sur le sous-main de son bureau qui vaut quinze fois le montant de la maison de mes parents. Je ne l'aime pas.
"Byzance Constantin… quel étrange patronyme… de quelle origine êtes-vous ?"
Il change de sujet, et m'offre un sourire étrange, où je n'aperçois aucune dent. Son crâne est chauve, mais sa peau est tellement frippée que j'ai l'impression que sa chair a été retirée de son corps, puis roulée sur plusieurs mètres, avant d'être remise sur ses os. Le résultat est troublant, surtout avec son costume dépassé, qui rappelle plus le début du XXe siècle que le style classique et habituel des businessmen actuels.
"Monsieur Constantin ?"
Il ne bouge aucun muscle - absolument aucun. C'est ce qui me trouble le plus, je crois. Cet immobilisme total. Je dois me reprendre, et arrêter de le fixer, de trouver de nouveaux bizarreries pour reprendre mes questions et l'interroger.
"Oh, ça… oui, j'utilise rarement mon prénom, il déclenche de nombreuses questions. Mes parents se sont rencontrés au début des années 70, et m'ont conçu après de nombreux abus d'alcool… ils ont choisi mon prénom en planant avec de la drogue turque. Byzance est l'ancien nom d'Istanbul, comme Constantinople, nommée ainsi par l'Empereur Constantin. Mes parents étaient persuadés qu'accoler tout ça serait cool. Ca ne l'est pas, mais tout le monde doit assumer les choix de ses parents... d'ailleurs, pour reprendre l'interview, une question classique mais incontournable : avez-vous une famille, Monsieur Ramenberg ?"
La transition est grosse, mais ça me permettra de reprendre le cours de l'enquête. Je dois en savoir plus sur ce type, et savoir si son passé rend crédible la conception et l'abandon de Mary Jordan. Le plus dur sera de me passionner pour l'histoire d'un homme comme lui.

Il impose soudainement un lourd silence entre nous, Ramenberg refusant de me répondre. J'accepte sa décision, mon regard fixé sur lui, attendant son bon vouloir. J'ai tout mon temps, et je ne céderai pas ; je dois obtenir ces réponses, c'est pour ça qu'on me paye, et c'est pour ça qu'on me paye bien.

"Je suis bien le père de la petite Mary, Monsieur Constantin."
Si je suis habitué aux surprises, aux rebondissements, je ne réussis certainement pas à cacher ma stupéfaction. Mes yeux ronds restent fixés sur lui, alors que son sourire s'étend et révèle désormais sa dentition complète ; chacune de ses dents est tellement pointue qu'on dirait de véritables crocs. C'est terrifiant.
"Je l'ai bien abandonné devant l'orphelinat, il y a une vingtaine d'années. J'ai volontairement refusé tout contact avec elle, et j'ai volontairement attendu ce moment, quelques jours avant ses voeux, pour revenir dans sa vie. C'est, je crois, ce que vous vouliez me demander, non ? Je préfère aller directement à ce sujet, et éviter vos maladroites tentatives d'influence et de manipulation."
Ma bouche est sèche, mes mains tremblent et je me trémousse sur mon siège. J'ai déjà été dans des situations difficiles, mais j'ai toujours réussi à trouver une échappatoire ; là, je n'ai pas encore réussi à en trouver une, piégé dans ce bureau hors de prix en face d'un prédateur.
"Vous avez été engagé par ma petite Mary, et vous espérez lui donner dès demain le résultat de vos recherches. A ce jour, vous ne savez pas si mes intentions envers elle sont pures ou non. Je vais vous aider, Monsieur Constantin."

Je cligne des yeux, et tout change.
Quand je rouvre les paupières, Anton Ramenberg a disparu de son bureau. Je m'avance sur mon fauteuil, mais deux mains puissantes et gelées bloquent mes épaules. Une haleine fétide, terrible, agresse soudainement mes narines. Une voix mielleuse et troublante vient alors à mes oreilles, et me fait trembler l'échine.

"Elles ne sont pas pures, Monsieur Constantin."
Il est derrière moi. Je ne sais pas comment il a fait, mais il est derrière moi.
"Mary est mon enfant, et j'ai voulu qu'elle mène une existence de religieuse, qu'elle épouse la Foi la plus rigoriste, la plus pure. J'ai forgé, de loin, son désir de devenir nonne, et je suis volontairement intervenu dans son existence pour la faire douter. Pourquoi, n'est-ce pas ? Comment ? Ce sont les questions qui hantent votre esprit, je le sais."
Il… il a raison. J'en tremblerais, si mon corps n'était pas déjà ponctué de spasmes parce que sa langue froide et râpeuse lèche l'arrière de ma nuque. Insupportable.
"Nous ne sommes pas semblables, Monsieur Constantin. Nous ne sommes pas de la même race. Mes objectifs sont trop éloignés des vôtres, de votre conception de l'existence… mais je puis vous éclairer. Vos minables tentatives pour venir ici, pour trouver la vérité sont inutiles, mais touchantes."
Ses ongles s'enfoncent dans ma chair. Je grimace de douleur, en essayant de retenir un hurlement de rage.
"Je veux troubler Mary, Monsieur Constantin. Je veux ravager son esprit, je veux qu'elle ne sache plus quoi faire - et je veux la cueillir. Je veux lui montrer ma vraie nature, lui proposer le Baiser Rouge et la renvoyer dans son couvent. Elle passera son existence rongée par le doute, par la peur de devenir comme moi, tout en sachant que je suis déjà une partie d'elle. Et, dans ce couvent si rude, si protégé, il y aura un ver dans le fruit… et cela me comblera de bonheur. Tout simplement parce que je peux souiller une nonne à la Foi aussi pure."

*

La suite est floue.

Après ces quelques mots d'Anton Ramenberg, le seul souvenir véritable que j'ai est mon réveil dans mon appartement, sur mon lit. Entouré par mon sac, mon ordinateur, mon vélo - comme si tout était normal, comme si je m'étais simplement endormi en travaillant.
Ce n'est pas le cas.

Ca fait une semaine, maintenant, que j'ai rencontré Ramenberg. J'ai livré, il y a peu, les rares informations que j'avais à Mary Jordan ; elle a été déçue par mes faibles résultats, et je ne lui ai rien fait payer.
Je ne lui ai rien dit. En fait, je n'ai rien osé dire.

Je ne sais pas ce que j'ai vraiment vu ou entendu chez Ramenberg, mais je sais que j'ai découvert deux traces sur ma nuque - deux morsures. Profondes, encore sanglantes et douloureuses.
Je ne sais pas qui est vraiment Anton Ramenberg, mais je sais que je n'ai pas à continuer mes recherches sur lui. Cet homme est dangereux… si c'est un homme.

Je n'ai rien dit à Mary Jordan, mais j'ai… des flashs. Des bouts d'image, des bouts de souvenirs et de ressentis après mon entrevue avec son père.
Une orgie. Du sang. Des femmes et des hommes, nus et en plein coït. Du sang. Des lames. Des cris. Du plaisir. Du sang. Toujours du sang… et des tortures, et du sexe, et mon corps obligé de suivre toutes les exigences, toutes les horreurs voulues par Ramenberg. Avec, le long des murs, des caméras qui filmaient toutes les scènes.

Rapidité inhumaine. Dents en formes de crocs. Contact gelé. Griffes à la place des ongles. La connaissance de la moindre de mes pensées. Deux traces de morsure. Une orgie de sang et de sexe, où je crois me souvenir qu'il a bu le sang de plusieurs jeunes femmes.
Je… je ne sais pas si je peux arriver au bout de mon raisonnement. Je ne sais pas si j'en ai vraiment envie.

Je n'ai rien dit à Mary Jordan, et je l'ai laissé seule dans cet enfer. Je sais que Ramenberg va la recontacter, qu'il va la harceler et finalement la laisser partir après lui avoir révélé sa… nature. Et je sais que ça la rendra folle.
Mais je ne lui ai rien dit.

Je n'en ai pas le courage : je ne m'occupe que des adultères et des retrouvailles. Face à quelqu'un comme Ramenberg, je préfère m'enfoncer dans la peur et l'ignorance plutôt que d'aider une innocente. On ne se refait pas : je ne suis pas un détective privé "à l'ancienne", je ne suis pas un héros de film ou de série qui se battra jusqu'au bout pour une bonne cause.
On n'est plus comme ça. Je suis… juste un détective privé de ce temps. Un vrai détective privé 2.0 ; ce n'est pas le modèle des héros. On ne peut pas me demander de forcer ma nature - de forcer le modèle.
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