[Fletcher Arrowsmith]

LEGACY #1

W : Jason Aaron
P : Esad Ribic, Steve McNiven and friends

Legacy n'est pas une mauvaise lecture, loin de là seulement comme nous avons été nombreux à y voir une réponse au Rebirth de DC et que fidèle à sa communication la maison mère a encore participé au matraquage des esprits que nous allions voir ce que nous allions voir avec un comics, rampe de lancement d'une (encore) nouvelle ère, jamais vu jusque là (vous avez vu je fais du Proust avec mes phrases à rallonge) et bien on ne peut que sortir déçu. J'ai ouvert ce comics, comme surement la majorité de ceux qui l'ont lu, avec un état d'esprit biaisé. Tant pis pour moi, je suis tombé dans le panneau.

Car comme Legacy n'est pas Rebirth on ne doit pas comparer Jason Aaron, devenu le nouveau bouc émissaire de ce qui ne pas chez la maison des idées, à Geoff Johns. Ce dernier occupe une place chez DC que n'a pas Aaron, et le scénariste de Thor ne la revendique pas d'ailleurs. C'est les "lecteurs" qui lui ont attribué. On va donc chercher Aaron car c'est une des meilleurs plume de Marvel mais on va demander à Johns de reprendre sa plume car c'est une des architectes de l'univers DC.

Ce malentendu écarté, n'en déplaise à beaucoup de monde, nous avons quoi dans ce Legacy. D'ailleurs c'est quoi Legacy ? Ce n'est ni plus ni moins qu'un de ces nombreux one shot qui lance les futurs plots à venir chez Marvel (alors que Rebirth donnait la nouvelle direction). Il y a donc un mystère mettant en scène un Celeste (normal quand on connait leur importance), mystère remontant au temps préhistorique et trouvant écho de nos jours (Strabrand vs Ghost Rider). Au passage Aaron continue de faire ce qu'il a fait avec d'autres séries et travaille dans la continuité d'illustres prédécesseurs (là également on oublie vite ou on se cache les yeux volontairement) à savoir encré dans le temps des forces mystiques importante de l'univers Marvel.Ce plot est bien écrit et parfaitement dessiné par un Esad Ribic inspiré, qui n'hésite pas à légèrement déformer son trait selon les personnages ; exemple, son Starbrand a des courbe faisant penser à la version de Romita Jr. Là dessus Aaron ajoute une intrigue, dessinée par un McNiven qui n'est plus que l'ombre de lui même (si tant est il a eu une ombre, un jour), où les Avengers ont la part belle. Et là il faut y voir tout simplement ce qu'est l'univers Marvel actuelle, à avoir Captain America, Thor et Iron Man 2017 et non pas 1997 .... Qui a dit que c'tait le retour des personnages historiques ? Personne, on l'a déduit, donc déception (ou pas). Loki intrigue dans l'ombre et promet donc une sacré pagaille.
Reste la voix off, qui amène deux retours surprenants, si on a pas été spoilé avant. On peut regretter par contre qu'avec un de ces retours Marvel s'enfonce encore plus dans sa politique de faire cohabiter dans le même univers de multiples versions de ces personnages. Honnêtement cela devient du grand n'importe quoi, et là ce n'est pas un débat de c'était mieux avant ou encore respect de la continuité.
Ce retour et l'intrique avec Loki et les Avengers démontre quand même de la faiblesse de la politique de Marvel, politique unique depuis une décennie. Car ce plot amène .... roulement de tambour .... des gemmes ou pierre ou caillou dans la chaussure que l'on va voir revoir en 2018 dans le nouveau film Avengers. Et oui l'univers cinématographique n'est jamais loin avec Marvel. Là encore c'est une démonstration que Aaron et Johns n'ont pas eu la même liberté d'écriture.

Reste pour compléter le numéro les nombreux teaser aux séries Legacy à suivre. Je n'ai jamais été friand de ce genre de procédé, donc cela ne pas changer ici. Surtout qu'en 2017, avec toutes les previews que l'on a désormais via le net, cela devient inutile car aucun effet de surprise. On ne s'amuse même plus de deviner qui a dessiné quoi. Bref Marvel n'a vraiment pas compris ce qu'était proposé un comics innovant en 2017, c'est triste.

A si les deux dernières pages vendent réellement du rêve. C'est risqué car là avec ces deux planches il y a clairement un risque de perdre encore plus de lecteur si il n'y a pas concrétisation derrière.


Bilan : numéro dont la lecture part sur une incompréhension il faut reconnaitre que c'est pas non plus transcendant. Pourtant Jason Aaron réussi à nous intéresser à bien des personnages (Reyes, Riri) et il mène parfaitement ses deux plots, avec une écriture intéressante et dynamique pas phagocytée en plus par des textes ou dialogues du style m'as tu vu. Graphiquement moyen à cause de McNiven (Ribic aurait du faire tout le numéro cela aurait été mieux) on ressort de là avec plus d'inquiétude pour la suite qu'au départ. Dommage car les idées sont bonnes (le Rider mammouth c'est de la bombe de balle).

je mets un 12/20.