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Je pense que les FF peuvent quand même exister malgré la (sur)population super-héroïque de Marvel, dont ils sont en quelque sorte effectivement le tronc commun. Mais tout dépend de ce que Marvel en entend.
Si Marvel veut faire des FF un blockbuster, un titre-phare au même titre que Avengers, la franchise X-Men, Spider-Man, bref les autres classiques de la maison... A mon avis, c'est mort-né. Parce que ça revient à ré-inscrire ces personnages parmi tous les autres (via un event ou des apparitions de guests). Et parce que je crois que, pour le meilleur ou le pire, ils ne sont donc pas des super-héros traditionnels (et même pas des super-héros du tout), donc il faut déplacer, décaler.
Et donc...
Si Marvel opte plutôt pour un repositionnement éditorial et commercial de la série, c'est jouable et, à mon avis, plus avisé. Comme ce qui a été fait avec Hawkeye (depuis Fraction). En faire donc une "petite" série, avec un esprit limite indé, peut-être plus adulte, à la Vertigo, ou "Young Animals", en la confiant à une équipe artistique qui aura la liberté de tenter, d'expérimenter avec les FF.
La série, ainsi conçue, ne vendra pas peut-être pas des milles et des cents, il lui suffira d'une base de fidèles, solide et régulière, pour se maintenir au-dessus des chiffres d'un titre menacé d'annulation précoce. Mais artistiquement ce serait tout bénéf - pour Marvel (qui y gagnerait une série à récompenses), pour le lecteur (qui suivrait ces vieux héros traités comme jamais), pour la critique (surprise et peut-être épatée). Sans que ça exclut de l'action dans les histoires (mais distribuée par exemple au fil d'une intrigue au long cours - un peu comme quand Byrne consacrait un long arc, pour l'époque, en envoyant les FF explorer la zone négative, avec à la fin les costumes noirs et blancs, Annihilus renvoyé, le trauma d'Alicia, etc).
(Je ne veux pas m'avancer, mais c'est peut-être à ça que ressemblera The Terrifics chez DC, avec Lemire/Reis-Shaner, un truc à la fois un peu arty dans l'écriture - Lemire aimant bien s'amuser avec les niveaux de narration - et avec un graphisme léché - Reis et Shaner n'étant pas des manches sur ce plan, et en alternance, ça assure des ruptures passionnantes.)
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