Discussion: Le Bouffe-Univers
Afficher un message
  #17  
Vieux 14/12/2011, 11h16
Avatar de effixe
effixe effixe est déconnecté
Super Héros maitre du monde
 
Date d'inscription: juin 2009
Localisation: paris
Messages: 467
effixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Starkeffixe pisse du haut de la Tour Stark
12.
Pour la première fois de sa vie, Lina se sent vulnérable. Les informations que lui a implantées Kader l’ont profondément perturbée. Kader ne s’est pas contenté de lui fournir toutes les réponses en sa possession sur l’incroyable destinée qui doit aboutir à la fin du monde, mais il y a mis toute une série d’émotions volées que Lina ne connaissait pas. Elle se sent désormais concernée par l’avenir de ses prochains, émue par leurs défauts et compréhensive face à leurs échecs. Lina sait qu’elle devrait être en colère contre Kader, qui lui a imposé par neurochirurgie une morale qui ne lui appartient pas, mais du fait même que cette morale existe dorénavant, elle le comprend et l’excuse. Du moins en surface, car une partie d’elle-même, l’ancienne Lina existe toujours, enfouie sous une tonne de nouveaux bons sentiments, et bouillonne rageusement, espérant pouvoir reprendre le contrôle de ce corps qui était le sien.
Mario se remet doucement. Jacques a accepté de céder la place dans l’espoir d’échapper aux images apocalyptiques que lui soumettait Kader, mais il reste présent à la périphérie de la personnalité de Mario. Mario est intellectuellement capable de comprendre qu’il occupe un corps ne lui appartenant pas, mais vivre cette situation physiquement reste difficile. La peur apparaît le soir, au coucher, à la pensée de perdre dans son sommeil la maîtrise de ses membres et de retrouver son esprit perdu dans les limbes d’une personnalité étrangère, psychotique qui plus est. Drôle de destin qui met l’avenir de l’humanité dans les mains d’un héros qui a perdu son corps et d’une héroïne qui a perdu son âme. Les voies du Méta-moteur sont impénétrables…
Lina raconte à Mario, tout en lui massant son nouveau bras, ce qui s’est passé à l’Elysée. Elle lui raconte l’implantation de données, la connaissance quasi-gnostique qu’elle en a acquise et l’existence de Kader, leur "ange-gardien" qui les a fourrés dans ce merdier dans l'unique but d'accéder à son cerveau. Puis elle l'emmène visiter le "Monastère".
C'est un drôle d'endroit. Un cloître au centre, des statues de saints partout. Et les clones. Tous identiques, chauves, mais avec des pattes qui leur barrent les joues. Pourquoi, en 2045, laisser pousser des pattes à des clones ? Pourquoi pas des moustaches ! Les biogénieurs du Monastère sont des génies, mais ils n'ont aucun goût ! Lina se gargarise. Elle semble vraiment fière de présenter son lieu de travail à Mario, comme une môme montre son école à ses parents. Dans un rire, elle lui avoue qu'elle devrait le tuer s'il en apprenait trop sur l'endroit. Mario n'est qu'à moitié convaincu de la cocasserie de la chose. Il voudrait à boire. Il voudrait des tazes. Il voudrait n'importe quoi qui le fasse monter et qui le maintienne en l'air. Son nouveau bras le démange. Il se gratte l'épaule contre les murs, contre les statues, contre Lina. Elle en ronronnerait presque !
Elle le regarde et souffre pour lui. Elle a compris quelque chose. Ils sont liés. Plus qu'ils ne le croyaient. L'esprit de son frère dans un corps étranger. Est-ce que ce serait de l'inceste, si… ? Lina s'interdit de penser plus avant. Il est de toute façon trop tôt. Kader a été clair : le Méta-Moteur joue lui-même à l'apprenti-sorcier et ne sait rien de plus que l'avenir. Ou plutôt que l'avenir est fini, dans un futur proche, et que l'on doit y remédier. Donner une chance au futur, en quelques sortes. Cela ferait un bon slogan pour des pompes de sport.
Lina présente Mario à son chef direct, Maurice Papon. Ce n'est pas son vrai nom, mais Mario s'en fout. Le type a une sale gueule et son haleine empeste le mauvais crack. Les yeux exorbités et la bouche agitée de tics nerveux, Maurice Papon demande des explications à Lina. C'est quoi tout ce bordel ? Pourquoi a-t-elle enlevé Mario ? A-t-elle trouvé un moyen de neutraliser le Méta-Moteur ? Sait-elle qu'elle est recherchée pour meurtre, haute trahison et attentat sur la personne du chef de l'Etat ? Bref, les explications ont intérêts à être satisfaisantes. Lina explique. Mario voudrait bien suivre un peu, mais il n'entend rien, concentré sur la dose de crack qu'il a pickpocketée au Chef (une aptitude héritée de Jacques, sans doute). Il s'envoie des minishoots discrètement, et la douleur disparaît peu à peu, avec l'effet de manque. Mario rêve de son passé, celui où il est un biophysicien serial-killer. Un passé mixte où les éprouvettes et les ordinateurs se combinent à l'arme blanche et au viol après strangulation. Et bizarrement, cela ne l'effraie pas. Il se sent au contraire apaisé, comme réuni, réconcilié avec lui-même. Mais bientôt des résidus d'images de fin du monde émergent : le ciel qui disparaît et le vide, indescriptible, qui dévore tout. Mario ouvre les yeux. Le monastère a disparu. Une main se pose sur son épaule, rassurante, qui l'empêche de crier. Lina est à côté. Elle conduit. Ils sont de nouveau en voiture.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Tu t'es pissé dessus.
— T'as toujours le chic pour dire les mots qui réconfortent, toi… Où est-ce qu'on va ?
On va voir des extra-terrestres morts… à Genève.
Ah… O.K... Il reste à boire ?

Dernière modification par effixe ; 15/05/2012 à 22h40.
Réponse avec citation