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Vieux 04/03/2018, 07h43
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GenSen
-Généalogiste Sénile-
 
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Découverte pour moi de Maus : je n'en ai aucune connaissance préalable, donc je peux écrire d'immenses aneries sur le sujet

- Souris et chat : l'anthropomorphisme était-elle une bonne idée ?
La représentation des personnages sous la forme d'animaux permet à mon avis de faire passer des scènes qui auraient transformé Maus en BD pour adulte. Je me demande si ce n'est pas également la simplicité des traits des animaux qui a attiré l'auteur vers ce style.
Dans l'histoire de Vladek - qui offre son point de vue sur la Shoah, je me demande si cela n'illustre pas le racisme du père (manifeste lorsque Art et son épouse prennent un afro-américain en stop.) Cela permet également un jeu sur des masques lorsque les personnages tentent de cacher leur identité.
En outre, cela fait également ressortir les apparitions d'êtres humains : l'histoire courte sur la mort de la mère de Art, la visite de l'auteur chez le psy ou les personnages humains portent des masques d'animaux ou encore la photo de son père (chaque fois lié à l'auteur et à sa famille plutôt qu'à la Shoah ?).
Je crois que deux scènes jouent avec cette représentation : l'interrogation sur le choix de l'animal représentant l'épouse française de l'auteur, convertie au judaïsme (grenouille ou souris ? Art Spiegelman suggère que lors du mariage, le rabbin prononce une formule magique la transformant d'un animal à un autre) ou encore l'apparition d'un véritable rongeur lorsque le couple se cache dans une cave - Vladek tentant de rassurer sa compagne en lui assurant qu'il s'agit d'une souris)

- MAUS : une lecture de la shoah ou un catharsis pour Spiegelman vis à vis de sa relation avec son père ?
Ni l'un ni l'autre, je dirais, j'ai moins l'impression d'une catharsis pour Spiegelman que d'une quête pour comprendre son père ou définir sa relation avec un frère qu'il n'a pas connu ou sa culpabilité vis-à-vis de la mort de sa mère, mais l'écriture de Maus est moins décrit comme une libération que comme une charge émotionelle. La scène qui m'a le plus marqué voit Spiegelman à l'écriture d'une page, donnant des dates hétéroclites sur l'écriture de Maus, la mort de son père, la Shoah, ce en décrivant un charnier sous son pupitre. Tant l'écriture que l'impact médiathique de l'histoire le font régresser plutôt que le libérer.
A l'inverse, l'histoire semble être cathartique pour Vladek, au moins pour le personnage. Celui-ci, dans le "présent" (avant sa mort) se pose régulièrement en victime, dur avec son fils, avare au point que son entourage lui reproche de correspondre au cliché antisémite. En revanche, malgré un désintérêt pour la carrière de Art, il prend un intérêt particulier à passer du temps avec lui, raconte son histoire et lit ses travaux. Même si les souvenirs de son père semblent erronés ou douteux (notamment les dates de sa période dans les camps, contradictoires), la mémoire semble plus importante que la réalité pour l'artiste, au point que lorsque Vladek avoue avoir détruit le journal de son épouse, Art l'accuse d'être un meurtrier.

Dernière modification par JB ; 04/03/2018 à 12h33.
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