Afficher un message
  #178  
Vieux 19/11/2017, 15h49
Avatar de wildcard
wildcard wildcard est déconnecté
Hawkguy
 
Date d'inscription: février 2009
Localisation: Chez moi
Messages: 11 674
wildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Stark
Le dieu du tonnerre a droit, comme Iron Man et Captain America, à son troisième film dédié avec ce Thor : Ragnarok, déjà fort d'un succès ayant dépassé ses deux premières aventures et de critiques favorables. Annoncé comme très différent de ses prédécesseurs, sous influence esthétique des Gardiens de la Galaxie (si on se fiait aux bandes annonces), qu'est-il ?


Comme la trilogie consacrée à Iron Man, celle de Thor aura soufflé le chaud et le froid. Pourtant, comme l'a récemment rappelé Kenneth Branagh, si le premier film consacré au dieux du tonnerre avait été un échec, nul doute que la suite des plans cinématographiques des studios Marvel en aurait été fragilisé (quand bien même le premier Avengers fut tourné dans la foulée).


Entre temps, toutefois, le triomphe critique et commercial des deux opus dédiés aux Gardiens de la Galaxie a, de toute évidence, pesé sur la production de Thor : Ragnarok. D'abord dans le choix d'en confier la réalisation à Taika Waititi qui partage avec James Gunn la passion des fans de comics sans être un dévot, ensuite dans l'esthétique même du long métrage qui reprend les codes couleurs bigarrés des aventures des pirates de l'espace. Après le look un peu terne du premier film et celui trop sombre du deuxième, Thor 3 est nettement plus flashy.


Ce qui distingue aussi, plus généralement, les productions Marvel de celles de la Fox (avec la franchise X-Men) ou de Warner (les adaptations de DC Comics), c'est la volonté de traiter les histoires en réservant une place à l'humour. Parfois de manière efficace, parfois de façon plus balourde (pour ne pas dire déplacée). Et, là aussi, les scénaristes - le duo Chris Yost & Craig Kyle + Stephanie Folsom - ont pris le parti de rendre une copie franchement plus drôle.


A tel point, et c'est à la fois la force et la limite principale du film, qu'on a souvent l'impression que l'humour joue contre l'intrigue, que la comédie parasite l'action. A plusieurs reprises, les personnages sont dans une situation qui les ridiculise (pour les humaniser - ce qui est bien pratique quand on veut susciter de l'empathie pour des dieux ou des surhommes) ou s'échangent des dialogues ironiques (là aussi avec l'intention manifeste de rompre avec le côté un peu trop théâtral de dieux qui ne s'expriment pas naturellement).


Mais l'instant d'avant ou d'après, voici les mêmes personnages aux prises avec des choix dramatiques, sujets à des émotions plus graves, et alors la blague désamorce maladroitement l'intensité invoquée pour la scène.


Waititi use (et abuse même) de ce procédé, si bien qu'on a l'impression que rien n'est jamais sérieux, compromis pour les héros. Une petite vanne et ça repart... Sauf qu'il est question d'une déesse de la mort, de la destruction du domaine des dieux, qu'on assiste à des scènes de tuerie massive. C'est tout de même assez dommage car, pour une fois, la méchante l'est vraiment, l'histoire ne lui cherche pas d'excuses, elle assume ses actes, ses méthodes (expéditives) et affiche ses ambitions (conquérantes). Le film donne d'ailleurs un coup de balai radical : plusieurs personnages secondaires apparus dans les deux premiers volets (les Trois Guerriers, Odin, sans compter les Valkyries dans un flash-back... Mais sans dire où est passée Sif, la grande absente de l'affaire) passent à la trappe, exécutés sans ménagement ni avoir eu le temps de briller une dernière fois.


L'ambition de Thor : Ragnarok s'affiche dans ses lignes narratives parallèles et simultanées, qui demeurent plutôt bien gérées entre ce qui se passe sur Asgard et Sakar (même si, là encore, on en est quitte pour savoir comment Hulk y a atterri depuis qu'il avait fui la Sokovie dans Avengers : l'ère d'Ultron). Le script opère des coupes drastiques sur certains plans (deux scènes sur Terre, mais qui suffisent avec la participation irrésistible de Benedict Cumberbatch en Dr. Strange et les adieux sobres d'Anthony Hopkins) mais, avec 130 minutes au compteur, le spectateur n'est pas volé.


Les prestations des comédiens - Chris Hemsworth très à son aise dans cette révision de son personnage, Tom Hiddleston qui se fait voler la vedette par la superbe Tessa Thompson, Mark Ruffalo épatant (le tournoi du Grand Maître est directement inspiré de la saga Planet Hulk et habilement intégré), et Cate Blanchett qui s'amuse comme une folle dans un registre inhabituel - y est pour beaucoup. La seule déception, d'autant plus grande que le comédien promettait beaucoup, provient de Jeff Goldblum, bizarrement un peu éteint (là où on attendait une composition survoltée).


Porté par la musique savamment décalée de Mark Mothersbaugh (compositeur habituel de Wes Anderson), Thor : Ragnarok est aussi divertissant que, parfois, creux et maniéré. Mais son réalisateur décape comme nul autre son héros, créant la surprise après le décevant Thor : les monde des ténèbres ou, cette année, Les Gardiens de la Galaxie 2. Prochains arrêts : au Printemps 2018 pour Black Panther, puis le gargantuesque Avengers : Infinity War l'été prochain, avant de découvrir Ant-Man & the Wasp dans un an environ.
Réponse avec citation