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Vieux 13/05/2014, 17h53
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Kani Kani est déconnecté
Amiral rebelle
 
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Kani change la caisse du Fauve


FUCK YEAAAAAAH !!!

Et sinon, dernière salve de chronique, avec toute la saga Millenium, vous êtes maintenant fins prêts à aller voir le nouveau film !

Godzilla 2000 : Millenium (1999) de Takao Okawara

Yo bro' !

Après le catastrophique remake américain qui devait faire naître une franchise avortée, la Toho décide de rebooter la saga avec le très honnête Godzilla 2000 : Millenium.

On entre directement dans le vif du sujet avec une très impressionnante scène d’introduction relevant le nouveau look du monstre, plus agressif et reptilien fort réussi. D’ailleurs le traitement de celui-ci se révèle plutôt original puisque le monstre apparaît comme une catastrophe naturelle inarrêtable, au même titre qu’un typhon, un cyclone ou un tremblement de terre, dont le Japon ne peut faire que composer avec, panser ses blessures sans chercher véritablement à l’arrêter.

Malheureusement, l’intrigue extraterrestre est elle des plus classiques, et le combat final plutôt décevant, malgré une résolution ingénieuse. Les personnages sont à ce titre de simples « chasseurs de Godzilla » (tout comme les chasseurs de tornade) et par leur simplicité sont vite attachants.

Au final le principal bémol apparaît sur les effets spéciaux, la Toho décidant d’utiliser plus de CGI, ce qui n’est pas forcément une réussite, là où les scènes en costumes de latex sont très bien réalisées. D’ailleurs, Okawara nous avait habitué à une réalisation et une photographie travaillées, c’est encore du très beau travail qu’il nous livre, sombre et rougeâtre, mettant en valeur Godzilla face au reste. Un excellent film quoique inégal, qui remet la série sur de bons rails.

4/5



Godzilla x Megaguirus (2000) de Masaaki Tezuka

Qui c'eeeeeest ?

La saga est repartie sur son rythme habituel d’un film par an, et un nouveau réalisateur est appelé pour donner la ligne directrice de la saga en cette nouvelle ère dite Millenium : Masaaki Tezuka. Bonne pioche, il insuffle une énergie furieuse à son film et l’émulsion des éléments donne l’un des films les plus réussis de la série.

Il se permet d’ailleurs de revisiter toute l’histoire de la saga, rajoutant par exemple le nouveau Godzilla a des scènes du premier, bien que le rajout est visible, on se prend au jeu de cette revisite rafraîchissante de l’histoire du monstre. L’intrigue tourne autour d’un créateur de trou noir, censé pouvoir envoyer le monstre dans les limbes, en réalité le test effectué ouvre un portail vers le crétacé et irradie un insecte qui rapidement va foutre le souk dans tout Tokyo.

L’intrigue des personnages humains et sobre et suffisamment réussi pour nous intéresser et sert de tremplin aux événements du film, on note d’ailleurs déjà l’amour de Tezuka pour les personnages féminins forts, qu’il accentuera dans ses prochains films. Mais la principale attraction du film reste toutes les scènes de destruction et de bastons, dynamiques et mettant en valeur les monstres, instaurant aussi des enjeux dans une série qui trop souvent en manque cruellement, et le dernier tiers du film est quasiment entièrement consacré à un combat entre Godzilla et Megaguirus, gros plaisir coupable, plein de rebondissements, super bien foutu et avec des touches d’humour bien sentis, s’illustrant probablement comme le meilleur fight 1 vs 1 de la série.

La conclusion est elle aussi étonnante, et Godzilla, toujours vu comme une menace, sème véritablement la destruction sur son passage. Un super film, dans la lignée du précédent en gommant ses défauts, qui s’illustre comme l’aboutissement de la formule du genre kaiju eiga dans ce qu’il a de plus classique.

5/5



Godzilla, Mothra and King Ghidorah : Giant Monsters All-Out Attack (2001) de Shusuke Kaneko


Derrière ce titre à rallonge rappelant les plus belles heures de l’âge d’or du film de monstres géants, Shusuke Kaneko prend une direction totalement différente du reste de la saga en modifiant les origines de Godzilla et incluant une ambiance de mysticisme, l’entreprise pouvant paraître bancale, mais c’est sans connaître le réalisateur déjà habitué du kaiju eiga puisque réalisateur de la nouvelle trilogie Gamera considérée par beaucoup comme ce que le genre a produit de meilleur. Profitant de son expérience et possédant une véritable vision originale, il produit avec Giant Monsters All-Out Attack ce qui reste sûrement comme l’épisode le plus abouti de la saga.

Ici Godzilla n’est donc pas un produit des essais nucléaires, renvoyant à la peur de la bombe atomique suite aux catastrophes d’Hiroshima et Nagasaki en 1945, mais garde ses racines de la seconde guerre mondiale en devenant une personnification des victimes du pacifique pendant la guerre de 39-45, souhaitant se venger de l’ancien empire du Japon, ceci se ressentant directement dans son aspect, avec ses yeux livides et son aspect menaçant et démoniaque. Kaneko inssufle donc son propos anti-guerre qui se révèle au final assez complémentaire avec le message que souhaitait faire passer Inoshiro Honda dans le film original.

Mais si Godzilla représente l’esprit vengeur dans toute sa malveillance, il fallait pour lui répondre un rooster de monstres à même de lui tenir tête, sans pour autant amoindrir la puissance destructrice de Godzilla. C’est Baragon, King Ghidorah et Mothra qui furent choisis (là où le réalisateur voulait les monstres moins connus et moins puissants Anguirus et Varan), il fallut les amoindrir pour faire ressortir l’aspect monstrueux de Godzilla, Ghidorah devient d’ailleurs un protecteur du Japon et c’est là qu’intervient l’aspect mystique du film, les trois monstres renvoient à une forme altérée des mythes japonais (Ghidorah par exemple fait clairement penser à une version bienveillante d’Orochi le dragon à huit têtes) où ils protègent le pays de la menace vengeresse que représente Godzilla. Toutes ces idées sont aussi originales que rafraîchissantes, et servent parfaitement le message que souhaite insuffler le réalisateur dans son film.

Dès l’apparition de Godzilla le ton est donné, le film sera sans concession et les premières apparitions de Godzilla sont brutales et violentes, avec des images fortement connotés comme celle des répercussions du souffle de Godzilla qui provoque un champignon nucléaire visible à des kilomètres. Le film n’épargne personne, les dommages collatéraux sont clairement visibles, les victimes nombreuses, l’ambiance desespérée et il injecte même un certain humour noir. Les effets spéciaux sont d’ailleurs bien géré, utilisés avec parcimonie et toujours impressionnants, malgré quelques passages de rayons s’inspirant des films de l’ère Showa et leur rendu assez statique ne collant pas avec le reste du film qui se veut bien plus impressionnants.

En ce qui concerne les personnages, on passe par un premier quart de film qui représente le vrai bémol de celui-ci, avec quelques scènes insipides qui cherchent à créer l’humour sans véritablement y parvenir, la dérision est probablement volontaire mais ne marche pas vraiment, heureusement le film rattrape le tir par la suite et si l’intrigue humaine reste très classique, elle n’est au moins pas déplaisante à suivre. Les musiques de Kow Otani sont elles puissantes, bien que parfois légèrement hors de propos (les scènes de destruction de Godzilla auraient méritées des thèmes plus inquiétants, à l’image de ce qui composera plus tard sur le jeu Shadow of the Colossus), bien qu’il se rattrape lui aussi sur la fin avec des partitions plus lourdes voir douces collant bien à l’action.

La dernière baston s’accapare quasiment la moitié du métrage et se révèle probablement, avec la mort de Big G dans Godzilla vs Destoroyah, comme LE temps fort de la saga tant elle est grandiloquente, pleine de surprises et sublimement réalisée, Kaneko montre ici tout son art de la réalisation avec une mise en scène dynamique, une photographie jouant très bien sur les contrastes du contexte nocturne et des lumières émanées par la ville et les monstres, et le suit-motion atteint une maîtrise incroyable, couplé à une mise en valeur des monstres par un super usage des angles de caméra, et le climax final nous étonne, allant même jusqu’à montrer le cœur encore battant d’un Godzilla pourtant vaincu, prêt à revenir se venger.

Malgré quelques errements en début de film, GMK est l’épisode le plus maîtrisé et grandiloquent de la saga, tout en conservant un ton d’auteur et un message fort renvoyant au premier film et aux désastres de la seconde guerre mondiale. Kaneko livre un film toujours entre originalité et respect scrupuleux de la saga et des fans et le résultat représente le sommet du kaiju eiga.

5/5



Godzilla x MechaGodzilla (2002) de Masaaki Tezuka


Après deux incroyables épisodes montrant ce que pouvait produire de meilleur le kaiju eiga dans deux registres pourtant bien différents, il était difficile de prendre la relève, ce que réussit pourtant Masaaki Tezuka, déjà réalisateur de l’excellent Godzilla x Megaguirus dans un film classique et honnête.

Tout commence avec une nouvelle apparition de Godzilla, dans ce film la première depuis 1954, qui aboutit à la mort d’un certain nombre de militaires à cause d’une faute de jugement de l’héroïne Akane Yashiro. C’est d’ailleurs sur elle que se concentrera le long-métrage, passant par la phase classique de rédemption et de dépassement personnel avant qu’elle ne puisse piloter MechaGodzilla, ici renommé en Kiryu sûrement pour le différencier des précédentes incarnations. Godzilla n’a ainsi qu’un rôle de faire-valoir dans l’intrigue pour valoriser son pendant mécanique, ce qui n’est pas une mauvaise chose tant celui-ci vole la vedette aux autres éléments du film et se révèle fortement photogénique. C’est lui, aux côté de sa pilote, qui est le véritable héros du film, une idée aussi originale que réjouissante tant le mécha est bien mis en valeur. D’ailleurs on notera l’excellente idée d’en faire une réincarnation du Godzilla originel, possédant ainsi sa volonté propre et un charisme hors-norme, aboutissant par exemple à une super scène de perte de contrôle de MechaGodzilla qui se fout en mode berserk, Kiryu se loge immédiatement à une place de choix dans mon petit cœur de fanboy.

Cependant on regrettera une mise en place trop longue de l’intrigue avant que n’apparaissent véritablement les monstres, et là où le personnage de la jolie Akane est plutôt bien travaillé bien que manquant légèrement de subtilité, on ne pourra pas en dire de même du reste du cast et des personnages plutôt oubliable avec encore une fois une gamine à se coltiner pendant tout le film, et une bande-originale passe-partout.

Et comme à l’habitude depuis plusieurs épisodes de la saga, la longue bataille finale entre Kiryu et Godzilla reste le meilleur moment du film, les effets numériques étant enfin aboutis et servant parfaitement cette baston montant cressendo dans l’action et étant diablement fun et efficace, Tezuka soignant sa mise en scène pour valoriser les deux monstres détruisant tout sur leur passage.

Un film classique et réjouissant, qui donne ce qu’il vend.

4/5



Godzilla x Mothra x MechaGodzilla : Tokyo SOS (2003) de Masaaki Tezuka


On attendait avec appréhension le moment où la saga baisserait de nouveau en qualité, et c’est alors qu’arrive la suite directe du film précédent qui s’il est loin d’être une catastrophe, reste beaucoup trop sage pour convaincre pleinement.

Déjà dès le début du film, on évacue le personnage pourtant intéressant et bien géré d’Akane pour la remplacer par une team de prétendants au poste de pilote de MechaGodzilla tous plus insipides les uns que les autres, et particulièrement le héros du film. Et à l’image du précédent épisode, les personnages humains s’occtroient la majeure partie du film, ce qui n’aide pas franchement à rentrer dedans.

D’ailleurs, l’intrigue est fortement similaire à son prédécesseur, rajoutant seulement Mothra d’abord comme ennemi puis comme soutien à Kiryu. Là où il plaira aux fans c’est dans ses multiples références aux meilleurs épisodes de l’ère showa et notamment à Mothra vs Godzilla dont il fait presque office de réactualisation, reprenant quasiment à l’identique certaines scènes qui sont souvent les plus réussies du film.

Malheureusement, on sent un film de commande servant à rassurer plus qu’autre chose, et d’ailleurs les passages de suit-motion sont bizarrement moins réussis qu’auparavant, bien trop lourd pour que l’on puisse entrer pleinement dans l’action, comme lorsque Godzilla cherche les larves de Mothra et met 20 ans à se retourner, même s’il s’agit d’un hommage à la fin de Mothra vs Godzilla reprendre le même rythme ne marche pas dans un film récent où les techniques d’animation des costumes et leur conception est bien plus abouti. On retiendra une soundtrack plus réussie que le premier épisode, certains bons passages de bastons de monstres et un joli final marquant la fin d’une ère pour la saga.

3/5



Godzilla : Final Wars (2004) de Ryuhei Kitamura


Nous y voilà, le dernier épisode de la série avant le reboot américain à sortir demain qui s’annonce des plus réjouissants, et pour ce dernier jet la Toho a décidé de débaucher le réalisateur très en vogue à cette époque Ryuhei Kitamura, après son impressionnant Versus, qui cherchera à mélanger le kaiju eiga classique aux versions plus modernes aux films d’actions japonais avec des références occidentales, malheureusement à trop vouloir en mettre, la mayonnaise ne prend pas vraiment.

Après un recontextualisation des événements, on commence par un générique hyper bien foutu, réactualisant la Godzilla’s March d’Ikufube et passant des scènes parmi les plus marquantes de la saga, on commence à se réjouir à l’idée d’un film chorale qui prendrait ce que la série a de meilleur, malheureusement pendant quasiment une heure de film on s’intéresse aux personnages humains et à l’invasion extraterrestre dans des scènes d’actions et de dialogues apparaissant comme beaucoup trop série B, avec des références de comics et de sentaï mélangés qui ne marchent jamais vraiment, des dialogues vraiment pas naturels, des acteurs qui surjouent un peu trop et un scénario ficelé avec les pieds.

Le film se perd et s’enlise dans sa propre parodie avant que n’interviennent les monstres et que les réjouissances commencent enfin, car là où les combats humains sont étonnamment ratés pour un réalisateur de film d’action mêlés d’arts martiaux, Kitamura insuffle une vraie dynamique à ses combats de monstres. Certains sont un peu expédiés pour montrer le pouvoir sans limites de Godzilla, d’autres avec des monstres emblématiques jouent avec les codes du genre et s’amusent des films de l’ère Showa comme le match de foot (!) entre Godzilla, Anguirus, Rodan et King Caesar tandis que la fin donne de vraies bastons impressionnantes faisant participer Big G face à un nouveau monstre qui se révèlera être une nouvelle forme plus démoniaque de ce bon vieux Ghidorah, tandis que Mothra affronte un Gigan renouvelé et étonnement super classe, ces combats sont malheureusement trop souvent entrecoupés avec un retour à l’intrigue humaine vraiment pas intéressante et mal foutues contre des extraterrestres ridicules venant directement de Matrix. La bande-son de Keith Emerson est très typée occidentale mais reste en dent de scie, alternant de la bouillie techno à de super thèmes épiques.

En définitive, un film vraiment trop inégal pour convaincre, malgré de super bastons de monstres malheureusement gachées par… Ben, tout le reste.

2/5



Et voilà ! Donc pour moi ce soir séance du film de Gareth Edwards, avis rapide dès que je rentre et critique complète dès demain !
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