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Vieux 30/05/2006, 17h12
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anteus anteus est déconnecté
petite pute
 
Date d'inscription: février 2004
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anteus change la caisse du Fauve
Chapitre neuvième : De la vie à la non-vie :

Il est clair que la lettre dans ma poche constituait une preuve pour le dossier, mais je ne pouvais m’empêcher qu’il s’agissait là de quelque chose de très personnel.
Betty reprenait ses esprits devant un verre d’eau que lui tendait le médecin légiste au sourire jaune derrière sa barbe brune.
« De quoi est-elle morte ? demandai-je.
_Nous avons d’abord pensé à un animal ; répondit Derrick.
_Mais les traces de morsures ressemblent beaucoup trop à celles qu’un homme adulte pourrait laisser ; intervint le légiste, ce qui veut donc dire que nous avons un tueur à Bersano qui tue ses victimes en les mordant. C’est étrange !
_L’inspecteur ici c’est moi ; reprit Derrick de plus belle, qui plus est c’est à moi de tirer les conclusions qui s’avèrent nécessaire pour faire avancer l’enquête. Nous, la police et moi-même, savons que vous ne pouviez être avec Gina (il me regardait en disant cela) car des témoins vous on vu chanter du « Brassens » toute la soirée au bar.
_C’était du Joe Dassin, je suis son sosie, corrigeai-je.
_Donc ce n’est pas vous. Encore moins Betty qui était avec vous selon le personnel de l’hôtel. Cela ne veut pas dire pour autant que nous vous avons pas dans le collimateur. Vous êtes libres jeunes gens, en attendant je ne saurais que trop vous conseiller de rester à votre hôtel. »
Nous pouvions alors sortir, devant le couloir de la morgue attendaient deux personnes assez bizarres que je dévisageais. Peut-être était-ce des docteurs ai-je fini par me dire.

Carnet du professeur Brassac :

Un éminent collègue de Monsieur Meurteaux nous a ouvert les portes de sa morgue afin que nous puissions autopsier nous-même la-dite morte du nom de Gina White. Le résultat de l’autopsie donne que la jeune femme a succombé à ses nombreuses blessures.
L’inspecteur de police chargé de l’enquête n’est pas encore au courant, mais il s’agit bien de morsures différentes, toutes en même temps quasiment. Il en va de soi qu’il s’agit d’un sacrifice. Nous espérions nous tromper mais ce n’est pas le cas, toute l’ Espagne même plus encore est menacée par les Templiers si ce sont bien eux. Je laisse ce carnet pour les générations futures, pour que ceux qui le trouveront puisse y lire mes propres résultats et recherches. Si vous lisez ceci, sachez que je suis sans doute mort, mais ma mort ne vaut rien si l’avenir du monde est menacé.


Chapitre neuvième (bis) :

A notre sortie du poste nous étions entrain de longer la morgue lorsque une femme nous interpella. On la suivit dans un étroit couloir où des mannequins s’entassaient sous une lumière rouge clignotante.
« Ca doit être gênant pour travailler non ? » demandai-je innocement.
Elle me jeta un regard noir pour toute réponse. Elle n’avait rien de joli avec son nez retroussé et ses longs cils noirs. Elle ne portait en tout qu’une robe servant à la fois de tablier. Son atelier était annexé à la morgue et c’est là que nous avions compris qu’en fait la personne que nous suivions était embaumeuse.
« Qu’avez-vous à nous dire ? demanda Betty.
_J’entends le légiste, là ; désigna l’embaumeuse du doigt une porte, quand les affaires sont importantes il parle tout seul. Je sais qui a tué votre amie mais je vais paraître pour plus folle que je ne le suis déjà.
_Mais non…rassurai-je.
_Merci. Voyez-vous, le légiste dit qu’il y a plusieurs morsures, elles sont toutes différentes en fait. J’ai entendu dire que vous veniez de Bersano, c’est cela ?
_Oui ; avons nous dit en cœur.
_J’y habitais quand j’étais petite, Bersano autrefois était un village annexé à l’église des Templiers…
_Les Templiers ??? mais c’est de la folie ;intervint Gina, il n’y a plus de messes noires dans la région depuis des siècles !
_Ecoutez-moi ; reprit-elle, les Templiers reviennent à la vie si une vierge rentre dans leurs terres ! c’est pour ça que le village a été abandonné, l’endroit devenait trop risqué !
_Mais pourtant il n’y a aucune trace d’habitations que celles qui semblent remonter de plusieurs siècles !
_Le temps passe plus vite sur leurs terres, c’est les terres du grand Méphistophélès. » l’embaumeuse montra une photo qu’elle gardait dans son médaillon, pliée en plusieurs parties. L’on voyait le village très nettement sur la photo puis l’église en morceau, elle, inchangée par le temps.
« C’est impossible ! » chuchota Betty en sachant bien que c’était possible justement !
Quand je lui demanda de nous parler un peu plus de ses histoires elle se referma soudainement puis nous supplia de partir, elle en avait trop dit. Elle nous donna la photo puis s’enferma dans son atelier après notre départ.
« Curieux tout cela. » dis-je à haute-voix.
Betty, elle, s’était renfermée dans sa tristesse, on ne pouvait plus rien lui dire.

Chapitre dixième : le légiste est un pervers :

Il jouait avec un crapaud dans un bocal lorsque un brancard arriva.
« Comment ? Vous en ramenez un autre ? » Demanda le légiste à la barbe hirsute et aux dents jaunes.
« Ca n’arriverait pas si les filles ne se baladaient pas à poil ! » gueula un brancardier en pliant son matériel pendant que son collègue déposait la fille sur la table mortuaire.
« C’est tout pour la soirée » annonça justement ce dernier.
Le légiste sourit de cette perspective.
Il se retrouvait enfin seul dans la morgue à faire ce qu’il voulait pendant que tout le personnel plus haut dans les bureaux partait. Enfin libre !
Il joua encore un moment avec le crapaud retardant au mieux sa curiosité que d’autres humains pourraient juger malsaine.
Minuit sonna à l’horloge de la morgue, aucun brancardier n’était revenu et généralement il ne passait plus après cette heure. Il se rappela la fois honteuse où l’un d’eux l’avait surprit ! Quelle honte de se savoir rabaisser par ce sentiment humain le plus animal qu’il soit.
Son pantalon le démangeait. Il le retira de même que ses chaussures et sa blouse, et en chaussette et chemise bleue à carreaux il s’avança pour regarder les trois femmes qui restaient sur les tables.
La première n’était plus très fraîche. Il ne la garderait que s’il n’y avait plus le choix, mais il répugnait de devoir faire ça avec une vieille.
La deuxième, celle du milieu, était arrivée le matin, c’était la mordue, la moitié de la joue avait été arraché à coups de dents la rendant beaucoup plus moche que ce qu’elle était avant.
En aucun cas il ne voulut s’occuper d’elle.
Il s’avançait vers la table du fond, celle qu’on venait de lui déposer. Lentement il souleva le drap blanc. C’était une pure merveille.
Elle avait sûrement succombé à un arrêt cardiaque. Ses seins étaient aussi gros que la femme parfaite qu’il imaginait dans ses rêves. Ses cheveux blonds retombaient sur ses épaules. Tout son corps était déjà d’une froideur horrible. Il écarta les jambes de la morte, elle avait encore ses talons aiguilles, c’était bien là le seul vêtement qu’elle possédait !
L’espace d’un instant il se demanda quand même comment elle avait pu mourir habillée de cette manière et où avait-on pu la trouver morte.
Puis il monta à ses côtés sur la table, repoussa le drap et enleva son caleçon.
Il s’arrêta au milieu de son geste, il lui avait semblé entendre le bruit d’un drap. Peut-être un coup de vent, il reprit.
Sans qu’il le voit, le pied de la morte à côté de lui, celle du milieu bien sûr, avait bougé.
Sous le drap, ses yeux s’étaient ouverts.
Sa main gauche se resserra.
Lentement la morte se releva, mais le légiste était bien trop occupé pour s’occuper d’elle.
Elle essaya de parler, d’attirer l’attention, aucun son ne sortait de sa bouche. Elle avait faim, trop faim !
Sa nourriture était sous ses yeux, elle se jeta sur le légiste effrayé, en le dévorant instinctivement.
en 5mn il n'en restait pas grand chose.
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l'ultimatron
"Batman n'a pas un physique de jouet Musclor!" Béhès.
Voir Bendis sur Mon Petit Poney et puis mourir.Psycho Pirate.

Dernière modification par anteus ; 01/06/2006 à 12h32.
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