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Vieux 08/07/2016, 19h15
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Hawkguy
 
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Fanny Ardant était simplement faite pour jouer Truffaut : sa voix si spéciale, cette manière de parler un peu faux, c'est une des signatures de Truffaut. Et puis il n'aura fait que ça toute sa vie, filmer les femmes qu'il aimait.

Dans La femme d'à côté (même si je dois avouer que ce n'est ni le film que je préfère et que ça fait longtemps que je ne l'ai pas revu), elle a assez de présence pour faire face à Depardieu (qui, à cette époque, était au sommet de son art). Dans Vivement dimanche !, son duo avec Trintignant possède ce charme et cette fantaisie inspirés des séries noires légères dont le film se revendiquait : ce n'est pas un grand film, mais un divertissement classieux.

C'était un type curieux, dans tous les sens du terme, insaisissable : quand on examine sa filmo, il n'y a vraiment pas grand-chose de mineur, ça forme un ensemble à la fois varié et solide, avec de vrais pics.

Chabrol était, lui, dans une abondance folle, avec une force de travail rare. Sa production alterne les pépites et les navets, mais régulièrement il sortait un film exceptionnel. Quand il a rencontré Huppert, il a trouvé une nouvelle muse, après Stéphane Audran.
Ce qui est un peu dommageable, c'est qu'on a peut-être davantage retenu le personnage Chabrol que le cinéaste qu'il était : il avait cette bonne drôle de tête, ce sens de la répartie, il était familier au grand public (autant que Hitchcock à sa manière). Du coup, on avait l'impression qu'il tournait sans se forcer, sans trop soigner l'ouvrage, en roue libre.
Mais il faut entreprendre Chabrol un peu comme un spéléo, on tombe parfois dans des galeries improbables où il y a des films merveilleux - j'ai cité, dans ma liste, Les biches de 1968, qui fait à la fois penser à du Hitch' (un faux suspense, chargé de symboles) et qui devance Verhoeven (le saphisme des héroïnes, le rôle de Trintignant, c'est Basic Instinct avant l'heure, sans être aussi tape-à-l'oeil - c'était un "film japonais" comme le présentait Chabrol, très dépouillé, languissant, mais très envoûtant).

Après "la Nouvelle Vague", je mets toujours des (gros) guillemets parce que cette expression n'est pas venue des cinéastes eux-même mais de Françoise Giroud et ça englobait des auteurs très différents, comme s'ils formaient une espèce de troupe très unie, organisée, aux mouvements concertés, alors que ce n'était pas le cas.
Par exemple, Melville a été assimilé un moment à "la Nouvelle Vague" alors qu'il n'approuvait pas la façon de tourner de Truffaut ou Godard (prises de vue en extérieur, improvisation des acteurs...). Simplement, il défendait comme eux certains réalisateurs américains et son personnage fascinait.

Pour ce qui est de Rohmer, c'est un cinéaste avec lequel j'ai toujours eu du mal : son cinéma m'ennuie affreusement - bavard, chichiteux... Rivette : je me rappelle être allé voir La belle noiseuse, et même la version courte a failli m'endormir.

Resnais, Marker : faut vraiment, là aussi, que je me fasse violence. Le côté expérimental, tout ça, j'ai du mal. Je n'arrive pas à entrer dans ces films, ces univers-là. Resnais, j'ai pourtant insisté, mais non, ça veut pas.

Demy est un autre cinéaste avec lequel je n'y suis jamais arrivé (à part Lola à la rigueur). Mais les musiques de Legrand me crispent là-dedans. Les musicals français me font ricaner, je ne peux pas rester concentré.

Varda : je ne connais rien d'elle franchement, à part Cléo. Trop peu pour juger honnêtement. Idem pour Rozier.

Ce sont quelques-unes de mes limites, là.
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