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Vieux 14/12/2012, 18h04
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Hawkguy
 
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#279



#279 : Before The Flame
(Avril 1990)


Qui est le Pape ? Ce petit garçon énigmatique, capable (apparemment) de tuer d'un regard un bouc (qu'il voit la bouche et les naseaux exhalant des flammes), paniquant sa mère adoptive, les autres enfants et les adultes du village, est sur le point d'être lynché quand Daredevil, Brandy, n°9, Gorgone et Karnak s'interposent.
Sa mère montre à l'équipe le vaisseau lunaire dans lequel elle l'a trouvé : c'est donc le fils de Flêche Noire et Médusa. Auparavant, dans un bar où ils faisaient une pause, le groupe a encore été, à son insu, manipulé par Blackheart, ayant pris les traits d'une serveuse.
Le fils de Méphisto commet pourtant une grave erreur en entraînant plus tard les héros et Pape dans les enfers car l'enfant contrarie les plans du maître de l'antimonde...

Cette fois, Ann Nocenti accélère notablement le cours de son histoire en y ajoutant le dernier élément, suggéré à la fin du précédent épisode : les Inhumains trouvent enfin le fils de leurs régents, et la première scène le montrant explique, subtilement mais efficacement, pourquoi l'enfant a été banni d'Attilan par le conseil génétique. Son pouvoir est terrible, et son existence même va jusqu'à alarmer Méphisto - ce qui en dit long sur sa puissance !

(Le) Pape, qui ne doit son nom qu'aux râilleries des autres gosses du coin, est, après Blackheart, le dernier d'une longue liste d'enfants qui signe le run de la scénariste, et comme ses prédécesseurs, ce n'est pas un simple mouflet innocent, mais un être ambigü, à l'origine d'évènements cruciaux, pris dans des jeux d'adultes. Pourtant, comme les autres enfants de Nocenti, il apparaît physiquement inoffensif, touchant même, mais, plus que dans tous les autres récits avant, il ne faut pas se fier aux apparences.

Blackheart, l'autre fils de l'histoire, évolue aussi considérablement : une nouvelle fois, il a tenté les humains, les héros, mais découvert deux choses. D'abord, qu'il est aisé d'irriter les faibles, les vulnérables, et ensuite, conséquemment, que la vision de Méphisto, ses leçons, son angle d'attaque, ne sont pas aussi efficaces que prévu.
En vérité, les hommes sont pleins de failles, mais aussi de ressources, dont la plus redoutable est leur volonté : on peut les entamer, mais ce n'est pas parce qu'ils plient qu'ils rompent.
Le doute de Blackheart vis-à-vis de Méphisto et le courroux de Méphisto vis-à-vis de Blackheart (à cause de son doute mais aussi du jeune Pape) vont peser substantiellement dans la suite de l'histoire.

Et la chute, au propre et au figuré, de l'épisode, marquent un tournant pour cette suite : ce qui va se passer fait glisser le récit dans le fantastique, la métaphore, presque la légende, la série bascule carrèment dans une nouvelle dimension - peut-être ce qui a été imaginé de plus original et puissant parmi les auteurs marquants du titre.

Graphiquement, John Romita Jr et Al Williamson opérent un choix étonnant mais très malin (c'est le cas de le dire...) : les planches dégagent une simplicité, une sobriété, surprenantes.
Il semble que les deux artistes aient opté pour cette approche à la fois pour éviter la surenchère visuelle (quand bien même on a droit à une sidérante splash-page de Méphisto dans son royaume et que l'aspect même du personnage est des plus effrayants - et encore, le pire est à venir...) et pour renforcer l'ambiance anxieuse de l'épisode.
Les planches sont plus garnies qu'à l'habitude : gaufriers de six cases plus parfois une vignette occupant toute une quatrième bande, pages en "échelle" (une case verticale en opposition à d'autres cases plus larges ou plus petites à côté), abondance de gros plans (sur les visages où, en peu d'expressions, JR Jr réussit à communiquer la progression des émotions)...

Tout cela concourt à rendre l'image où la terre s'ouvre littéralement sous les pieds de personnages, les faisant chuter dans les entrailles infernales (à l'exception de la mère adoptive) incroyablement frappante, comme si tout avait retenu visuellement jusqu'à cet instant dramatique. Et à l'horreur de la mère adoptive saisi en gros plan, en contre-plongée, répond la grimace horrible et furieuse de Méphisto : du grand art en matière de storytelling !

Place maintenant à la visite de l'Hadès : frissons (mais pas seulement...) garantis !
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