Afficher un message
  #43  
Vieux 20/02/2018, 15h00
Avatar de wildcard
wildcard wildcard est déconnecté
Hawkguy
 
Date d'inscription: février 2009
Localisation: Chez moi
Messages: 11 674
wildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Stark
Pour ce troisième épisode, les lecteurs remarqueront deux changements notables : le plus évident est l'arrivée de Valerio Schiti comme dessinateur (un fill-in de luxe, Cheung revient le moins prochain, puis Schiti le remplacera à nouveau pour le #5) du script de Chip Zdarsky ; et ensuite le contenu de ce numéro inclut une altération notable des origines de Fantastic Four... Qui pourrait bien soit déterminer la vitesse de leur retour, soit précipiter la disparition totale du groupe ! Ceux qui se plaignaient que le titre ne soit pas assez mouvementé en seront pour leur frais...


Revenons à présent en détail sur les deux nouveautés de cet épisode, en commençant par la partie graphique assurée par Valerio Schiti. J'ai découvert et très apprécié la prestation de cet artiste italien sur Guardians of the galaxy de Bendis, appréciant aussi bien sa capacité à tenir les délais que l'énergie de son dessin. Et c'est sur ce point qu'il apporte une vraie plus-value par rapport à Jim Cheung - non pas que ce dernier soit mauvais (sa prestation jusqu'à présent était même épatante), mais il est davantage un faiseur de belles images qu'un storyteller en mesure de donner de la vie à une histoire. cela soulignait le rythme un peu mou et la tonalité mélancolique du scénario.

Schiti ouvrage moins ses plans, en les dispensant de détails, de finitions (quoiqu'il ne bâcle pas les décors ou tout ce qui meuble une image), mais la manière qu'il a d'animer les scènes est incomparablement meilleure que chez Cheung. Son dessin a le sens du mouvement, une fluidité rare, qui évoque Immonen. L'autre point commun qu'il partage avec ce dernier est l'expressivité qu'il donne aux personnages (là où Cheung est plus faible), la variété de ses physionomies, et le soin apporté aux compositions (les éléments du plan sont disposés de manière lisible et tonique).

Cela vient aussi du fait que Schiti s'encre lui-même et donc a la totale maîtrise des graphismes qu'il créés : il sait ce qu'il faut garder dans une case pour ne pas la charger inutilement, et a très peu recours à l'image pour souligner son esthétisme - il vise d'abord l'efficacité, la rapidité avec laquelle elle sera assimilée par le lecteur et donc la vitesse des enchaînements entre les vignettes dans le cadre général de la page. Tout cela influe nettement sur le swing de l'épisode qui se lit vite tout en donnant de quoi contenter le regard.

Chip Zdarsky semble avoir adapté son écriture à la manière de son partenaire car cet épisode est le plus mobile depuis le début, non pas en termes de changements de décors (au contraire, l'action se déroule principalement dans la maison de Rachna Koul), mais dans la valeur des plans, la variété des émotions, le mix d'action et de sentiments.

On passera sur la bagarre avec Hydro-Man qui apparaît ici comme une sorte d'étape obligatoire peu naturelle (même si elle présente le mérite de montrer que Rachna Koul travaille aussi avec des vilains), pour aller directement au coeur de la surprise ménagée par le scénariste.

En effet, Zdarsky introduit ce qui est, à ma connaissance, une nouveauté de taille dans l'appréhension des pouvoirs des FF, et qui pèse dramatiquement sur l'intrigue : si la flamme de Johnny Storm faiblit inexplicablement dernièrement et que Ben Grimm accuse un léger coup de mou, c'est parce que plus ils sont éloignés, moins leurs capacités extraordinaires sont puissantes. Par une déduction facile, on comprend que si cela atteint ces deux-là, alors Reed, Sue, Valeria et Franklin Richards, où qu'ils soient dans le Multivers, sont atteints des mêmes syndromes (perte de l'élasticité de Mr. Fantastic, invisibilité réduite de Invisible Girl, régression intellectuelle de Valeria, diminution de l'omnipotence de Franklin).

Soudain, on trouve là ce qui manquait à la série sans arriver à la formuler : une urgence. Il faut non seulement que les FF se reforment mais surtout qu'ils se pressent de le faire, sans quoi ils n'auront plus de pouvoirs.

Mais cela vaut uniquement d'un point de vue dramaturgique. Car, si on est plus pragmatique, voire cynique, ça ressemble aussi étrangement à un plan B au niveau éditorial : si, à terme, Marvel Two-in-One n'est pas le succès commercial espéré, il condamne le retour d'une revue dédiée aux Fantastic Four (c'est le contrat). Mais si la mission de Ben Grimm et Johnny Storm est un échec, s'ils ne retrouvent pas leurs co-équipiers, le reste de leur famille, alors cela s'expliquera simplement par le fait qu'ils ne l'auront pas fait à temps, avant que leurs pouvoirs aient disparu - une façon de pousser les personnages vers une sortie définitive (car les FF sans pouvoirs n'apporteraient rien à un monde fictionnel surpeuplé de super-héros). Et Zdarsky paraît presque préparer ce plan B en montrant le Penseur Fou (plus déjanté que jamais) annonçant qu'il veut remplacer Mr. Fantastic et former une nouvelle équipe de Fantastic Four...

Eléments de suspense diabolique ou préparatifs pour un enterrement à terme, quoi qu'il en soit, il faudra lire la suite pour le savoir. C'est sadique, mais habile pour accrocher le lecteur.
Réponse avec citation