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Vieux 20/08/2018, 08h35
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EsseJi EsseJi est déconnecté
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KILL OR BE KILLED TP 4



Avec ce quatrième et dernier album, Ed Brubaker et Sean Phillips terminent ce que l'on peut appeler une histoire de fou. Kill or be killed est ce genre de récit qui parle de récits. Le scénariste ne s'en est pas caché, son inspiration première est le tisseur, ou comment un adolescent devient un redresseur de torts. D'ailleurs la couverture de l'ultime épisode en single est clairement un hommage à Amazing Spider-Man #50. Le précédent volume traitait des relations d'une personne ayant une identité secrète face à son entourage. Ici, on ressort la cagoule une dernière fois, pour une conclusion entre Kick-Ass et the Death of Jean Dewolff.



C'est l'histoire d'un justicier dans une ville. Ce genre de personnage qui pourrait exister, qui cadre parfaitement dans notre monde et ses défauts, et qui pourtant ne reste que fictionnel. Les épisodes qui concluent la série vont clairement dans ce sens. «*Une vie n'est pas une histoire avec ses plots de définis*» peut-on lire dans le comics. Même si Brubaker ancre son récit dans une réalité qui ressemble à la notre, la seule et véritable différence vient du fait que l'on suit un être de fiction, qui est le narrateur, et qui s'amuse avec des flashbacks comme pour rappeler que la vraie vie est rectiligne.




Entre Peter Parker et Frank Castle, notre héros Dylan se sent investi d'une mission. Il y a cet esprit malfaisant qui le pousse à agir, des secrets de famille sont révélés et sème le trouble dans sa logique, une histoire de fou comme dit en introduction, une fiction à tiroirs. Pour le lecteur de comics de super-héros tout passe sans se poser de questions, et c'est cela le fond du problème soulevé par les auteurs. A force de suivre les aventures de justiciers, avec ou sans pouvoirs, on s'est tellement habitué à ce monde mensonger qu'on pourrait penser que dans la réalité ça marcherait aussi. Et c'est là que le bât blesse.






A qui parle le narrateur? Où se situe-t-il dans la ligne temporelle de l'histoire? Et surtout, comment tout cela va-t-il finir? Ces questions auront leurs réponses sous la forme d'un pied de nez, une dernière façon de rappeler que les histoires n'existent que dans l’œil du lecteur. Faire justice soi-même n'est pas réaliste, être juge et bourreau est un fantasme que personne ne met à exécution. On se réfère au rôle de Charles Bronson dans Un justicier dans la ville, ou même au Sin-Eater créé par Peter David dans Spectacular Spider-Man, ces gens ne sont pas des justiciers, ces gens ne sont pas des gens. Dylan de Kill or be killed complète cette liste.




En somme, la dernière création du duo Bru/Phillips est un cadeau, mais le genre dont on n'imaginait pas recevoir un jour, une gifle donnée par amour. Kill or be killed dresse un mur entre fiction et réalité, désir et sobriété. Un titre qui sait faire la part des choses, avec son lot de références, comme pour jouer au jeu des différences entre notre monde et celui de papier. En 20 épisodes, il n'en fallait pas plus pour faire le tour du sujet, et dorénavant l'histoire est complète et elle n'attend plus que l'esprit de lecteurs pour arriver à bon port.


Image
Kill or be killed #15-20
(W) Ed Brubaker (A/CA) Sean Phillips
Sorti le 15/08/18
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