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Que vaut la dernière série en date de Brian Wood, scénariste prolifique mais inégale et qui c'est récemment perdu dans ses productions pour Marvel ?
On peut comparer ce Rebels à Northlanders. C'est à dire un récit très documenté, qui propose différents tableaux mais sans pour autant pour le lecteur d'avoir le temps de s'attacher réellement aux personnages. Mais j'ai trouvé que Wood, passionné par cette époque de la vie de son pays, qui puise également dans son enfance (notamment le Vernon où se situe l'action) en donne plus que dans Northlanders.
Rebels est divisé en deux parties :
Le livre premier avec Seth Abbott, soldat indépendantiste passionné (trop ?) et idéaliste, qui croit en son pays, dresse un portrait qui m'a convaincu dans son approche. Wood, pour une fois, ne décompresse pas à outrance, va en profondeur, s'inspire de faits réels, et parfois en quelques mots ou quelques planches/cases nous plonge dans cette période de l'histoire de façon directe. Il a surtout l'intelligence de na pas souhaiter raconter le récit ultime sur cette guerre d'indépendance. Donc oui ce n'est qu'un focus, qu'une part de la grande histoire, mais quelle passion dans ce récit. En terme de relation entre personnage et leur développement surtout cela manquait parfois à Northlanders. Ici, à travers son personnage principal Wood l'exprime parfaitement. Comment les populations vivaient pendant la guerre ? Où était recruté les soldats ? Et la vie de famille ? Comment vivait on dans le Vermont au milieu du 18ème siècle ? Les difficultés à faire la guerre, les décisions des généraux, les milices, les groupes indépendants mais à des buts identiques ... tout cela est présent dans Rebels. Et puis quoi de mieux qu'un fil rouge, faisant office de catharsis pour le scénariste, comme les relations père - fils qui transpire (même en image) tout le long de ces 6 premiers numéros.
C'est donc un grand oui pour ce premier livre entièrement dessiné par Andra Mutti et colorisé par Jordie Bellaire. Les dessins de Mutti sont dans le ton mais parfois inégaux à mon avis. J'aurais aimé parfois voir des cases plus poussées, plus détaillés. On sent un trait assuré mais limite dans l'esquisse (ou le manque de finition) sur certains passages alors que plus de minutie aurait apporté un réalisme supplémentaire bienvenu. Heureusement Jordie Bellaire rattrape l'ensemble.
La suite, livre 7 à 10, est en fait des récits uniques qui complète la toile d'ensemble et permette à Wood de nous en donner plus sur cette époque. C'est donc un exercice de style car il n'y a plus de fil conducteur. On reste intéressé par les compléments (comme le traitement des femmes ayant aidé et le débat sur les pensions à verser ou encore l'ambiguité des esclaves et hommes de couleurs sur leur positionnement) mais frustré car on aurait aimé uns structure un peu plus romancée et surtout que cela aille plus loin (Rebels #7 et ceux qui luttaient avec des imprimeries clandestines). Chaque chapitre est dessiné par un artiste différents ici.
Ne vous fiez pas aux crédits d'Urban qui, si il donne les bons dessinateurs, c'est trompé entre chapitre et livre. Mauvais point (et surement pas de relecture à ce niveau). Par contre l'édition des dix épisodes de Rebels est complétée par un cahier graphique et des articles de Wood fort bienvenu pour expliquer sa démarche et faisant état finalement, comme ses récits, d'un portrait de l'état de l'Amérique assez réaliste.
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