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Vieux 09/12/2011, 15h24
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
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Nom : Osborn.

Auteur(s) : Kelly Sue DeConnick (scénariste), Emma Rios (dessinatrice), José Villarrubia & Matt Wilson (coloristes), VC's Clayton Cowles (lettreur).

Maison d'édition : Marvel Comics.

Année de publication : 2010.

Personnages principaux : Norman Osborn, Norah Winters, Sénatrice Muffoletto, Père Coulmier, Pryor "Kingmaker" Cashman, , Ai Apaec, Xirdal, Carl "Carny" Rives, June Covington.

Résumé général : Sue DeConnick débute son histoire par une page de résumé général que j'ai personnellement énormément apprécié :
"Back when it was a good time to be bad, industrialist Norman tried to take over the world.
The the Avengers brought him down.
Hard.
Norman Osborn is in prison now... and the world is a better place."
Norman Osborn, précédemment un industriel renommé, précédemment le Bouffon Vert, précédemment le maître du H.A.M.M.E.R., l'organisation protégeant le monde libre, précédemment Iron Patriot, est tombé de son piédestal. Vaincu par les héros réunis, il est désormais en prison et doit répondre de ses crimes - normalement. Les manoeuvres politiques nuisent à l'accusation, et Norman est emprisonné dans un Guantánamo pour super-vilains, totalement secret et inconnu du plus grand nombre. Hélas, alors que la journaliste Norah Winters s'intéresse au cas de Norman et à son transfert, Norman reste Osborn : capable de se sortir de chaque situation, surtout si des fanatiques le prennent pour l’ante-christ dans leur Goblin Cult.

Mon avis : Après Dark Reign et Siege, Norman Osborn a été vaincu. Si Brian Michael Bendis, l'auteur de la franchise Avengers depuis 2004, prévoit déjà son retour avec de nouveaux Dark Avengers et un nouvel H.A.M.M.E.R., il fallait expliquer comment l'ancien Bouffon Vert a pu échapper aux autorités. Une mini-série en six épisodes a donc été commandée pour combler ces trous, et est une réelle très bonne surprise.


Kelly Sue DeConnick, une auteure que je ne connais pas, a été missionnée pour cette histoire et s'en sort extrêmement bien. En orientant son récit sur un rythme lent, posé, très psychologique ET politique, elle a trouvé la formule gagnante. Osborn est plus une histoire sur les magouilles politiques et bureaucratiques aux Etats-Unis que sur Norman Osborn lui-même. Si le personnage est très bien analysé et mis en avant, la scénariste s'attache à montrer comment un psychopathe, clairement reconnu comme tel, qui a lancé une guerre entre l'Amérique et des Dieux (!), peut réussir à passer entre les mailles du filet et à s'en sortir globalement.
Critique à peine déguisée du fonctionnement politique et judiciaire américain, cette histoire permet aussi de livrer une vision intéressante de Guantánamo et du fanatisme. Si le Goblin Cult est insuffisamment développé, il a la pertinence d'exister et de rendre le combat pour Osborn par une approche religieuse et très intéressante (surtout que le représentant auprès d'Osborn est... un prêtre, bien sûr).



DeConnick gère extrêmement bien Osborn, qui est cependant moins intéressant que les personnages secondaires. Norah Winters n'a jamais été plus passionnante que dans cette histoire où elle se perd dans les méandres bureaucratiques à la recherche de la vérité, et qui se rendra finalement compte que sa cause, même juste, ne peut pas toujours l'emporter. Le Père est le moins intéressant et développé, mais les autres "super-prisonniers super-dangereux" du complexe souterrain et sous-marin où Osborn est envoyé ont eux un grand avenir (du moins pour les trois mis en avant et qui survivent).
Entre une chimiste/biologiste terrifiante, psychotique et capable de lancer des pandémies en quelques instants (qui a été développée dans une back-up un peu bavarde de Warren Ellis), un Dieu sud-américain en forme d'araignée et un monstre capable de changer les souvenirs les gens, DeConnick livre de bons concepts, bien mis en valeur.
Surtout, elle s'amuse beaucoup sur le personnage de la Sénatrice, qui tient quasiment le rôle principal avec Osborn. Représentante de toute la bureaucratie et politique américaine, incapable de stopper réellement Norman alors qu'elle le veut plus que tout, ses réactions et discours sont passionnants. Une vraie bonne idée, à nouveau.



DeConnick produit donc une excellente histoire, à un rythme lent, posé, étrange et très psychologique. En mettant quasiment à chaque numéro un personnage différent en avant, elle adapte une narration personnalisée et intéressante.

A côté, Emma Rios propose des planches étranges, bizarres et très adaptées au propos. Avec une ambiance oppressante, étouffante, des corps souvent inhumains et terrifiants, elle livre de très bonnes idées de narration et de très belles images. Ce n'est pas "beau", mais très efficace et surtout ça colle très bien aux concepts et aux idées exposées.
Ni trop sombre, ni trop lumineux, les jeux de couleurs intensifient l'atmosphère et l'ambiance globales. Je ne connais pas Emma Rios, mais son travail me plaît ici énormément. De très belles planches qui suivent parfaitement l'histoire, et sur lesquelles je m'attarde souvent. Du très bon boulot.

Finalement, Osborn se devait d'être une mini-série basique, accessoire, juste pour combler les blancs ; elle est en réalité une excellente surprise, une vraie plongée psychologique et politique dans l'univers Marvel. Je la conseille ardemment.
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