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Vieux 06/01/2010, 15h52
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Hawkguy
 
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John Byrne's Fantastic Four visionaries 1/5

Pour cette année nouvelle, je vous propose de commencer par la relecture d'un run authentiquement mythique, qui m'a marqué à vie : celui du géant John Byrne sur les FF.
Ayant fait l'acquisition des 5 premiers volumes de ses FANTASTIC FOUR VISIONARIES, je vais poster les articles que j'ai rédigés sur les épisodes contenus dans ces ouvrages dont je ne saurai que trop recommander l'achat. Ceux qui n'avaient pas lu ces épisodes dans le mensuel Lug NOVA dans les 80's y découvriront des chapitres inoubliables. Les autres continueront d'être grisés par la maestria avec laquelle ils furent écrits et dessinés par le même homme (si !), un auteur essentiel.

*

L'oeuvre la plus importante de John Byrne après les X-Men (co-écrit avec Chris Claremont de Décembre 1977 à Mars 1981) est son run de six ans sur The Fantastic Four (#232-293, 1981-1986), considéré par beaucoup comme un "second âge d'argent" pour la série.

Sur ce titre, Byrne a déclaré que son but était de revenir aux basiques et de voir ce qui faisait la fraîcheur et la grandeur des FF à leurs débuts. Cependant, il a marqué de son empreinte la mythologie de la série en y apportant un nombre significatif de mdifications : Ben Grimm y fut remplacé par She-Hulk alors que the Thing vivait ses propres aventures dans son propre comic-book (également écrit par Byrne), et la fiancée de ce dernier, Alicia Masters, le quitta pour vivre avec son co-équipier Johnny Storm/Human Torch ; Jane Storm-Richards vit ses pouvoirs accrus, devenant un membre plus influent au sein du groupe au point d'être renommée the Invisible Woman ; puis le Baxter Building, leur quartier général, fut détruit.

Alors qu'il semblait installé pour encore longtemps sur le titre, Byrne l'abandonna pourtant au sommet de sa gloire, justifiant son départ par des divergences artistiques avec son éditeur.

Malgré tout, encore aujourd'hui, son run reste probablement l'un des plus aboutis, si ce n'est le meilleur, depuis la glorieuse époque du duo Stan Lee-Jack Kirby. En tout cas, la durée de son investissement (pensez donc, six ans avec un même homme sur un titre aujourd'hui, cela serait étonnant) et la qualité de ses histoires, tant au niveau de l'écriture que du dessin, n'ont pas été égalées depuis.

Marvel Comics a réuni dans une collection les épisodes de Byrne justement intitulée Fantastic Four Visionaries, dont voici un passage en revue des cinq premiers volumes (sur huit). Une page d'Histoire et une leçon de storytelling !

Ce premier tome contient les épisodes 232 à 240, publiés de Juillet 1981 à Mars 1982.



- #232 : les FF affrontent le sorcier Diablo qui a créé pour les supprimer quatre entités possédant les pouvoirs des éléments (eau, terre, feu, air). Avec le concours du Dr Strange, le quatuor neutralisera ces adversaires.

- #233 : Johnny Storm réhabilite un ancien camarade de classe injustement condamné à mort (et exécuté) à la demande d'un prêtre. L'occasion pour la Torche Humaine de combattre Hammerhead.

- #234-235 : un individu apparemment ordinaire, Skip Collins, est en vérité lié à une planète vivante, Ego, qui le dôte de pouvoirs immenses et sur laquelle va se rendre le quartet pour en annuler l'influence.

- #236 : ce numéro double célèbre le 20 anniversaire de la série. Le Dr Fatalis, némésis des FF, avec la complicité du Puppet Master, le père d'Alicia Masters, emprisonne ses ennemis dans une ville miniature, Liddleville, pour mieux les persécuter... Jusqu'à ce que la situation se retourne contre lui.

- #237 : John Byrne introduit un sub-plot (une intrigue secondaire qui sera ultérieurement développée : une technique que lui et Claremont employaient couramment dans leurs X-Men) impliquant Frankie Raye, la girlfriend de Johnny, tandis que le groupe rencontre une géante extra-terrestre, Spinerette, échouée avec plusieurs de ses semblables sur Terre.

- #238 : nous découvrons le secret de Frankie Raye, possédant des pouvoirs semblables à Johnny Storm à cause de son beau-père, Phinéas Horton, le créateur de la Torche Humaine originelle. Elle intègre l'équipe tandis que Reed en cherchant à redonner à Ben Grimm son apparence humaine altère sa physionomie de manière dramatique.

- #239 : en route pour Benson, un bled perdu où les habitants meurent littéralement de peur. La petite Wendy y a d'étranges amis... Que même les FF ne réussiront pas à dominer !

- #240 : du grand spectacle en perspective : Attilan, la demeure des Inhumains, est carrèment déplacée sur la Lune, dans la zone bleue où réside Uatu, le Gardien, pour la survie de ses habitants.

*

Ce qui frappe dans ces premiers épisodes, c'est la rapidité avec laquelle John Byrne s'empare des personnages, de leur dynamique de groupe, en les plongeant tout de suite dans une succession d'aventures spectaculaires et déjà mémorables.

Il sait à la fois prendre le temps de s'intéresser à chacun (comme dans l'épisode où Johnny enquête sur son ami exécuté, ou quand il commence à se pencher sur les mystères de Frankie Raye) et il interroge le quatuor sur ses origines, ses failles (dans l'épisode du 20ème anniversaire qui est une vraie leçon de storytelling, avec le piège de Fatalis qui se refermera sur ce dernier).

Byrne sait aussi instiller une ambiance comme personne, en peu de pages, tout en en exploitant tout le potentiel : le séjour des FF à Benson est un hommage aux films d'épouvante au dénouement troublant. Au coeur de ce récit, il aborde le thème de la maltraitance des enfants sans jamais être lourd. C'est fabuleux.

Enfin, il réalises deux "issues" particulièrement saisissantes : contre la planète vivante Ego, c'est toute la mythologie des voyages spatiaux de la série qui est revisitée en deux volets au déroulement crescendo ; meilleur encore est le "déménagement" des Inhumains sur la Lune (qui sera évoqué dès le premier épisode du volume 2), avec des accents écologistes et pacifistes inspirés.

A cette variété de thèmes, de tons, répond une maîtrise graphique prodigieuse : Byrne "tient" déjà ses héros - certes, il ne les dessine pas pour la première fois - mais il va y imposer sa griffe, et durablement.

Sous son crayon, la Chose a vraiment un aspect brut, rocailleux, fascinant ; Sue possède une féminité qui va au-delà du simple sex-appeal ; Johnny possède une juvénilité exempte de niaiserie ; et Reed incarne l'intelligence et la sagesse à la perfection.

La galerie de seconds rôles témoigne de l'art de Byrne pour camper des personnages dont on se souviendra longtemps (comme le pourtant banal Skip Collins, ou les troublants Inhumains auxquels il donne de l'élégance et de la majesté).

Le génie de Byrne s'exprime aussi dans les décors où il invente des bâtiments délirants, où la technologie foisonne, qu'il prend plaisir à saccager pour montrer des paysages dévastés dessinés avec un souci du détail qui ira grandissant. Dépaysement garanti !

Pour un début, c'est déjà un sans-faute : on finit ce premier tome avec le sentiment d'avoir entre les mains une oeuvre amenée à devenir un classique. Qu'un seul et même homme parvienne à ce résultat a de quoi bluffer le plus blasé des lecteurs de comics mainstream !
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