Critiques Doopiennes semaine 96
ASTONISHING X-MEN: GHOST BOXES #1-2
(Warren Ellis / Alan Davis-Adi Granov-Clayton Crain-Kaare Andrews)
Encore une mini série centrée sur les X-MEN ? Pas vraiment, d’après les sollicitations, GHOST BOXES est une histoire en relation avec l’arc de ELLIS et BIANCHI qui est publiée pour nous faire patienter entre deux numéros de ASTONISHING X-MEN en retard ! Comme c’est le même scénariste, je pensais que cela aurait un lien direct. Je dois avouer que je suis assez perplexe sur ce coup là !
Déjà, il y a clairement un problème de format : 3.99$ pour 16 pages de BD !!!! EN effet, chaque numéro de GHOST BOXES est composé de deux histoires de huit pages chacune, n’ayant aucun lien entre elles et surtout, un rapport assez lointain avec l’intrigue de ASTONISHING. MARVEL nous arnaque complètement sur ce coup là, bouchant les trous avec simplement les scripts de WARREN ELLIS !
C’est donc forcément une grande déception, je ne comprends pas pourquoi cette publication. Au pire, les publier dans un recueil anthologique d’un seul coup, mais là, on est quasiment à 8$ pour 32 pages de BD au total et dix pages de script. Il ne faut pas s’étonner si les ventes des titres X baissent, surtout qu’ASTONISHING est loin d’être un des fers de lance de la production, que ce soit en terme d’impact ou de ventes.
Bref, les quatre histoires sont des petits récits situés dans un autre temps, sur des terres parallèles, des sortes de WHAT IF où par exemple CYCLOPE se retrouve seul face à un manoir détruit dans le futur, où l’on suit quelques survivants après l’invasion de la terre par les forces derrière les GHOST BOXES, ou alors une enquête menée par EMMA et ses amis dans le pur style cyberpunk.
En soi, ces histoires sont plutôt d’une bonne facture, avec de grands dessinateurs qui maîtrisent quasiment tous leur sujet (à savoir, DAVIS et ANDREWS, je suis un peu plus réservé sur GRANOV et carrément pas enthousiasmé par CRAIN, qui livre une meilleure prestation que sur X-FORCE par exemple. )
On pourrait se dire que cela a quand même un vague rapport avec l’intrigue de ASTONISHING, que ELLIS va en profiter pour nous livrer des indices, des infos sur son histoire à venir… Je ne le pense pas. La seule chose qu’on apprend à la rigueur c’est que les GHOST BOXES sont des portails qui risquent de permettre aux forces des terres parallèles d’envahir la terre 616 (celle de MARVEL).
Pour le reste, c’est quand même assez déroutant au départ (je dois vous avouer ne pas avoir compris grand chose au premier récit dessiné par DAVIS) et pas satisfaisant surtout en ce qui concerne le format de publication.
C’est dommage car les histoires sont plutôt sympathiques et agréables à lire, mais cela ne vaut absolument pas le prix d’achat pour le coup, ; même avec les scripts d’ELLIS. Ce qui est intéressant, c’est quand même de constater ce que fait un dessinateur avec un script assez détaillé, et sur ce coup là, je pense que c’est CLAYTON CRAIN qui s’en sort le moins bien, je trouve qu’il n’est pas arrivé à faire ressentir ce qu’ELLIS met dans son script (mais ce n’est pas non plus une grande surprise). Mais bon, si ce n’est pour passer le temps (pour quelque chose qu’on lit en 5 minutes ,on se dit qu’on en a un peu pour notre argent en regardant les planches ders dessinateurs par rapport au script..), ce format est loin d’être satisfaisant.
Je pense que c’est un attrape couillon, comme on dirait chez nous, et que cela ne mérita absolument pas l’achat, même si intrinsèquement, les histoires sont plutôt agréables et bien dessinées.
Difficile de mettre une notation, sur le papier, ces histoires sont bonnes, mais le format et le prix gâchent tout ! SI la question est : est ce que ce sont de bonnes histoires, je répondrais OUI, si la question est : est ce que j’en ai eu pour mon argent, le réponse est clairement non !
SECRET INVASION : DARK REIGN
(Bendis / Maleev)
Suite et fin de SECRET INVASION, l’event de MARVEL qui promettait certainement le plus et qui a donné le moins, puisqu’il ne s’agissait en gros que d’une scène de baston sur huit numéros qui ne conduisait qu’au prochain event, à savoir BLACK REIGN (qui ne va pas durer longtemps en fait, vraisemblablement deux ou trois mois et qui n’aura même pas de mini série associée. ). Quoi de neuf dans ce bouquin à 3.99 $ ?
Ben rien.
BENDIS fait du BENDIS ; c’est à dire qu’il nous propose une réunion entre les différents super vilains de l’univers MARVEL sur le même principe que ce qui avait été fait dans ILLUMINATI.
OSBORN, le nouvel homme fort de l’univers MARVEL va donc fixer ses conditions et proposer une alliance avec tous ces méchants.
En gros, pour résumer, c’est six personnes qui discutent autour d’une table. C’est plutôt bien fait dans les dialogues (BENDIS est fort pour ça) mais on a quand même la désagréable impression d’avoir déjà vu ce genre de scène à peu près quinze fois avant, et surtout, cela n’apporte vraiment pas grand chose d’intéressant au final.
JE ne dirai pas que BENDIS est en roue libre, mais on n’en est quand même pas loin, avec quelques mystères (l’associé d’OSBORN) qui ne cassent pas trois pattes à un canard.
Il y a quand même quelque chose qui me chagrine, c’est le traitement d’EMMA FROST, qui, même si BENDIS n’y va pas non plus carrément , me semble à l’opposé de ce que FRACTION est en train de faire. Personnellement, j’aurais du mal à croire qu’EMMA puisse faire des choses dans le dos de SCOTT, ca ne collerait que moyennement avec ce qu’on a vu dans le run de BRUBAKER, où elle est profondément amoureuse. Après , je ne dis pas que ce traitement est incohérent ou incompatible, juste que cela ne me plairait pas. Surtout que d’après ce que OSBORN avance comme argument, il aurait tout aussi bien pu inviter SCOTT SUMMERS ! Bref …. En plus, EMMA entend des voix et on pense tout de suite à KITTY ! Je reste persuadé que c’est une fausse piste, et je n’aimerais franchement pas que BENDIS vienne s’insinuer dans les histoires de X-MEN, qui ont parfaitement redressé la barre depuis une bonne année, simplement je coirs car ils n’ont pas eu à se préoccuper de SECRET INVASION ou CIVIL WAR ou WWH dans leurs séries respectives. Il faut laisser la ligne X-MEN se reconstruire tranquillement et ne pas commencer à la plomber avec des méga event qui ne feront que ralentir son évolution.
EN gros, il ne se passe pas grand chose…. AH si,
SWORDSMAN meurt
, mais on s’en fout un peu en fait !
La grosse surprise c’est ALEX MALEEV , qui (je ne pensais pas le dire) bâcle carrément ses planches. La chose qui choque évidemment le plus, c’est la tête de NAMOR, à moitié clodo, qui ne ressemble en plus pas au NAMOR dessiné dans ILLUMINATI ! Personnellement, je ne comprends pas la raison de la chose. De la même manière LOKI est complètement ratée (regardez la couverture pour vous faire une idée) et OSBORN est assez quelconque. En gros, seule EMMA est réussie. C’est surprenant et étonnant. En plus, on commence quand même à reconnaître un peu trop la tête des acteurs dans les dessins de MALEEV. Disons que c’est loin d’être son meilleur travail.
Comme c’est un numéro à 3.99$ ; il faut quelque chose en plus pour justifier le prix, eh bien, trois previews de trois pages avec AGENTS OF ATLAS, SECRET WARRIORS et WAR MACHINE, séries qui risquent de ne pas avoir grand rapport avec DARK REIGN, donc encore une fois, MARVEL se moque un peu du monde.
Ca ne part pas bien, DARK REIGN !
et demi
NIGHTWING : FREEFALL
(Tomasi / Morales-Kramer/ Bair-Florea)
Nouveau TPB nous racontant les aventures de NIGHTWING avec un troisième scénariste en très peu de temps. Après le fiasco total de BRUCE JONES, après les épisodes assez ennuyeux de MARV WOLFMAN, c'est PETER TOMASI qui reprend les rênes de la série. TOMASI est pour moi une découverte. je n'ai pas dû lire beaucoup de choses de sa part, et j'étais assez curieux de voir si lui aussi allait se planter littéralement.
ON est loin du compte !
TOMASI évite les écarts de JONES et WOLFMAN en faisant ce qu'il fallait faire depuis le départ, à savoir relier NIGHTWING avec le DC UNIVERSE et en particulier la BAT-FAMILY.
N'oublions pas que NIGHTWING , même exilé à NEW YORK, reste l'un des personnages le splus importants de l'univers DC , l'un de sseuls à pouvoir rassembler les héros durant INFINITE CRISIS quand la trinité n'est pas là. Un des seuls qui a la confiance de tous, et c'est donc normal de voir beaucoup de héros autour de lui, en particulier la JSA (qui a ses quartiers à côté de sa nouvelle base) , ROBIN, BATMAN et ALFRED. Couper NIGHTWING de tout cela était une erreur que JONES et WOLFMAN ont payé cash, et cela fait plaisir de voir évoluer DICK dans la BATCAVE. Bon, il manque encore une apparition de BARBARA; mais cela ne devrait pas tarder !
L'intrigue est assez basique et colle bien à ce qu'à fait MORRISON dans BATMAN. En effet, l'histoire est centrée sur TALIA AL GHUL qui essaye de rassembler une armée pour se battre contre son père. elle va donc embaucher une sorte de savant fou qui va voler les corps des héros ou des vilains morts pour les ressusciter et leur voler leurs pouvoirs. NIGHTWING va se retrouver impliqué et aura bien besoin de l'aide de ROBIN pour arriver au bout de cette aventure.
Si l'intrigue n'est pas plus impressionnante que ça, il faut l'avouer, c'est quand même plutôt bien fichu, notamment en ce qui concerne les dialogues et surtout les relations entre les différents personnages. Bon, la ronde des scénaristes aidant, on a l'impression d'assister au renouveau des aventures de NIGHTWING pour la troisième fois en trois TPB, chacun des auteurs donnant une nouvelle direction, de nouvelles petites amies, etc.....
C'est lassant, mais là, la direction me plaît. L'idée de faire de DICK un propriétaire de musée, comme HAWKMAN me semble logique et plutôt bonne, même si l'utilisation de l'argent de BRUCE WAYNE est un peu facile, mais bon.
TOMASI essaye aussi d'étoffer son personnage en lui donnant une passion cachée que nous ne connaissions pas (la chute libre) mais qui là aussi correspond bien à DICK GRAYSON.
SI quelques idées ne me conviennent pas trop (l'aile delta de NIGHTWING, un peu ratée) d'autres sont plutôt nouvelles et originales (comme cette femme qui accouche de nombreux bébés tous les jours ou cette idée de créer un cimetierre sous les quartiers de la JLA pour éviter que certains malfaisants de mettent la main sur les cadavres des méta-humains ! ). Bref, c'est une réussite pour ce héros , qui repart sur de bonnes bases après des passages tourmentés et tumultueux !
Les dessins sont signés RAGS MORALES, que je trouve un peu en dessous, notamment au niveau des visages de ses persos. j'ai l'impression que c'est l'encrage de BAIR qui ne lui convient pas. Il est remplacé parfois par DON KRAMER qui livre une prestation toujours aussi solide à défaut d'être flamboyante.
En résumé, j'ai enfin pris du plaisir à lire NIGHTWING , la dernière fois remontait aux épisodes de GAIL SIMONE et à INFINITE CRISIS, c'est pour vous dire.
comme le ferait remarquer GILLES C, c'est très agréable à lire...pour du super héros de base !
et demi
CAPTAIN AMERICA : THE CHOSEN
Auteurs Cette mini m'intéressait dans la mesure où j'avais plutôt bien aimé (dans ma jeunesse) deux ou trois des romans de MORRELL que j'avais pu lire (genre RAMBO) et qu'il est toujours sympathique de voir comment un écrivain appréhende l'outil bande dessinée. CAP AMERICA: THE CHOSEN a aussi la qualité d'être dessiné par MITCH BREITWEISER, déjà remaruqé sur DRAX THE DESTROYER.
En fait,THE CHOSEN est surtout un récit hors continuité (un ELSEWORLDS, comme on dirait chez DC) dans la lignée des titres THE END. IL était d'ailleurs nommé au départ CAPTAIN AMERICA : THE END, mais comme ED BRUBAKER a eu la fâcheuse idée de le faire réellement mourir dans la série originale, la mini n'avait plus beaucoup de sens et il a fallu la modifier.
CAP AMERICA est donc mourant, son sérum du super soldat n’agit plus et le voilà donc qui va projeter des ETATS UNIS son esprit dans celui d’un soldat Américain combattant à l’étranger (IRAK ou AFGHANISTAN, c’est selon) pour que ce dernier assure son remplacement !
Atant le préciser tout de suite, le ton est plus que patriotique ; on se croirait revenu aux temps du CAP AMERICA post 11/09 de RIEBER et CASSADAY. Les valeurs de l’Amérique (honneur, famille, courage, etc…) sont extrêmement mises en avant , et c’est vrai que ca choque un peu dans la mesure où BRUBAKER ne montre plus cet aspect depuis quatre années, mais bon, c’est quand même un peu le concept du personnage, et MORRELL le perçoit comme ça !
Ce n’est finalement pas gênant une fois qu’on a compris ce point là, mais en revanche, je dois avouer que j’ai eu un peu de mal avec cette histoire de projection astrale ! MORRELL veut nous faire croire que le sérum du super soldat a aussi boosté le cerveau de STEVE ROGERS , et que ce dernier a la possibilité de projeter son essence aux quatre coins du monde, qu’il visualise là aussi très bien. Je comprends bien que le scénariste se soit heurté à une impasse (impossible de faire faire la guerre à un CAP mourant et de le placer en zone de combat) , mais cette astuce me semble assez forcée et pas vraiment très crédible. On dira que la ficelle est un peu trop grosse à mon goût (et un peu trop gnangnan aussi…). Surtout que MORRELL nous livre une fin tout à fait comme on l’imagine (le soldat est galvanisé par l’apparition de CAP , qui devient son moteur et ce courage retrouvé lui fait faire des choses hors du commun, même s’il n’a pas de super pouvoir, car CAPTAIN AMERICA est dans chacun des combattants qui se battent pour l’Amérique contre le mal et bla et bla et bla …)
.Assez convenu, mais efficace, MORRELL pond un scénario tout à fait classique et peut être un peu trop naïf (comme cette histoire de forme astrale) et certainement beaucoup trop long (il ne se passe quasiment rien) mais tout à fait lisible quand même.
La bonne surprise, c’est MITCH BREITWEISER qui nous livre des planches de très haut niveau et plus qu’agréables pour les yeux. Cela pourrait presque justifier à lui seul l’achat du bouquin.
Vraiment pas indispensable, surtout si vous êtes allergique aux récits super patriotiques et aux film de ROLAND EMMERICH , mais particulièrement bien dessiné. Un peu bancal, certainement trop long, ce n’est pas une grosse catastrophe non plus, j’ai quand même aimé, mais bon, avec un autre dessinateur, la pilule aurait été plus difficile à passer !
TOKEN
(Alisa Kwitney / Joëlle Jones)
Dernier livre MINX avant le fin de la franchise et avant que quelques titres (LES JANES, NEW YORK 4 ) ne soient absorbés au sein de la ligne VERTIGO. C’est vraiment dommage quand on y pense car cette nouvelle ligne de comics nous a proposés beaucoup de bonnes choses, en donnant, au pire une histoire moyenne. Il y a toujours quelque chose de bon dans un titre MINX, même si parfois, on tombe un peu toujours dans la même chose.
C’est un peu le cas ici, et on pourra reprocher à ALISA KWITNEY (ancienne éditrice de SANDMAN avec KAREN BERGER) de ne pas avoir réussi à trop s’éloigner de la ligne principale, censée nous raconter les histoires de jeunes adolescentes aux problèmes de cœur et de famille. Car c’est complètement l’histoire proposée par TOKEN, où la jeune SHIRA SPEKTOR , une jeune fille juive vivant avec son père dans le MIAMI de la fin des années 80, va avoir beaucoup de mal à se faire accepter par les autres, elle qui se trouve un peu trop ronde et qui n’a encore jamais été embrassée par un garçon. Elle a toujours eu du mal a accepter la mort de sa mère et ses pénibles souvenirs se réveillent lorsqu’elle voit son cher père dans les bras d’une autre femme qu’il compte bien épouser.
Beaucoup de choses vont se produire dans la tête de SHIRA, qui en dépit des bons conseils de sa grand mère et de son amie va commencer à voler dans les magasins, mal se comporter à l’école, et surtout, rencontrer ce beau jeune homme latino qui va devenir son compagnon de larcin.
Pas grand chose de nouveau ou d’innovant, on a, au beau du dixième ou onzième titre MINX, l’impression d’avoir déjà lu ça pas mal de fois, mais il faut reconnaître qu’en dépit de son intrigue convenue, TOKEN est plutôt réussi.
En effet, c’est particulièrement bien écrit, on entre cette fois ci complètement dans l’esprit de la jeune SHIRA et on partage son éveil à l’amour et la sensualité de manière tout à fait réussie. C’est plutôt bien pensé et certaines scènes sont tout à fait sympathiques (la scène du balcon est plutôt une bonne trouvaille). Bon, il manque un bon de pages pour que ALISA KWITNEY étoffe un peu ses personnages secondaires (la meilleure amie de SHIRA et le père de celle ci sont un petit peu trop convenus) et parfois, cela manque un peu de tension dramatique ou KWITNEY passe un peu à côté (la scène de la fugue). En revanche, elle se rattrape énormément en ce qui concerne l’émotion et les sentiments de cette jeune fille un peu perdue. Elle arrive a donner à SHIRA une personnalité attachante sans la rendre peste ou trop intelligente ou trop rebelle.
Les dessins eux, sont tout à fait splendides, JOELLE JONES nous donne une SHIRA tout à fait ronde et terriblement sexy qui fera chavirer votre petit cœur. Non, vraiment c’est très bien dessiné. En résumé TOKEN est encore une fois un excellent achat et nous raconte plutôt bien une histoire assez banale, tout en nous donnant une conclusion peut être un peu trop rapide. C’est dommage, j’aurais aimé en voir plus. EN tout cas, la ligne MINX se termine par une histoire tout à fait honorable, pas la meilleure du lot, mais loin d’être la plus mauvaise !
et demi