DC HEROES : BATMAN ET LES MONSTRES
Un geek, ce pourrait être quelqu’un qui poste une critique du mois dernier après avoir fait 860 km en 10 heures de voiture… les vacances sont quasiment finies, revenons aux choses sérieuses ! En effet, il convient de souhaiter la bienvenue à Géraldine Vignard dans l’équipe ô combien valeureuse des traducteurs de Panini.
Bien sûr, nous mettrons sur le dos de l’émotion ces stupides participes passés qui se déguisent en infinitifs et vice-versa. Nous nous bornerons à signaler à la jouvencelle que Batman et le Commissaire Gordon se vouvoient depuis environ 60 ans et qu’un obscur récit intitulé « Batman : year one » a introduit un personnage communément appelé en français Red Hood, personnage ayant joué un rôle relativement fugace dans une 20 aines de récits chez Panini en 2006-2007… nous lui ferons donc grâce de la « Capuche Rouge ».. Peut-on même lui reprocher de ne pas lire le travail de ses collègues quand même les rédacteurs et autres responsables éditoriaux s’en dispensent ? Elle a cependant bien intégré le fait que les négations dans les phrases étaient Persona Non Grata dans une publication destinée à la jeunesse.
Las de compter ses millions entre deux raclées à la pègre Gothamite, Batman est donc devenu veilleur de nuit… ne me demandez pas si c’est à Shopi ou Monoprix, je sais rester discret quand il le faut.
Plus sérieusement, Matt Wagner, qui s’était déjà illustré sur « Trinity » se fait fort de faire entrer le jeune Batman dans l’ère des monstres bigarrés qui peuplent maintenant communément l’univers de la pipistrelle humaine. Le récit de Matt Wagner se situe quelques mois après « Year one » et les références y sont nombreuses, mais la lutte contre le banditisme maffieux classique prends une nouvelle dimension quand entrent en scène des monstres crées par le professeur Hugo Strange, personnage que je ne connaissais que par la récente série animés consacré à Batman. Mea culpa. Le fantastique fait donc irruption dans le monde de l’alter ego de Bruce Wayne qui doit adapter ses techniques et son matériel à cette nouvelle donne. Ces évolutions donnent d’ailleurs lieu à de savoureux échanges verbaux entre Alfred et Batman qui apportent une touche d’humour bienvenue à l’ambiance horrifique de cette saga.
D ‘abord rebuté par une énième histoire de zombies auxquels je me montre en général assez hermétique (en dehors des Girls des frères Luna…), j’ai entamé la lecture de ce récit avec de forts a priori. De relation amoureuse perturbée par la double vie de Wayne en demoiselle en détresse inquiète pour son père adoré, de savant corrompu financé par le crime organisé en monstres de Frankenstein, de combattant nocturne maîtrisant d’ancestrales techniques de lutte en vigilant doté d’une technologie avant-gardiste, Matt Wagner édifie en douceur de solides passerelles entre le classique et le moderne. Bien que perturbé par les choix de traduction de Géraldine, j’ai finalement apprécié cette mini-série qui, toute proportion gardée, gagne sa place chronologique sans avoir à rougir quelque part entre « year one » et « The long halloween ». Malgré les styles très personnels de David Mazzuchelli, Matt Wagner et Tim Sale, chacun a donné à ses dessins une patine « old school » du plus bel effet qui donne une certaine homogénéité à l’ensemble.
Je vous recommande donc la lecture de « Batman et les monstres », les plus aguéris d’entre vous pouvant peut être faire abstraction des erreurs de jeunesse de Melle Vignard qui ne fait après tout pas pire que certaines de ses collègues. Matt Wagner travaille actuellement sur la suite, intitulée « Batman and the Mad Monk ».