CAPTAIN BRITAIN
Alan Moore - Alan Davis
En 1982, Marvel U.K édite le magazine Marvel Super-Heroes qui regroupe plusieurs histoires autour de personnages de Marvel mais réalisées par des auteurs anglais. C’est notamment dans ce magazine que commence à se faire remarquer un jeune dessinateur anglais nommé Alan Davis. Il assure le dessin d’une série appelée Captain Britain sur des scénarios de Davis Thorpe. Ces histoires se présentent sous forme d’épisodes courts de 5 à 11 pages qui forment un tout.
A partir de Marvel Super-Heroes 387, Thorpe est remplacé par un auteur nommé Alan Moore qui doit reprendre le scénario au milieu d’une histoire, Captain Britain se retrouvant sur une terre parallèle.
Panini reprends donc les 20 épisodes parus entre juillet 1982 et juin 1984 dans Marvel Super-Heroes 387-388, puis The Daredevils 1-11 et finalement The Mighty World Of Marvel 07-13, regroupés plus tard dans X-Men Archives Featuring Captain Britain 1-7 en 1995-1996 puis en TPB dont est inspiré ce Best Of Marvel.
Cet album fait figure d’œuvre de jeunesse pour Moore et Davis mais pose les jalons de ce que sera l’univers d’Excalibur par Claremont et Davis puis Davis seul (vous pouvez oublier les épisodes 25 à 41). Sous l’égide de Merlin et de sa fille Roma, chaque dimension a son « Captain Britain », protecteur qui tire ses pouvoirs de l’énergie mystique de la Grande-Bretagne. Brian Braddock est le Captain Britain de la terre 616. On retrouve aussi bon nombre de personnages secondaires, "losers" savoureux et délirants dont on ignorait l'origine dans Excalibur.
Dès les premières pages, ont sent dans le dessin le trait encore jeune et parfois maladroit de Davis qui n’a pas encore la maîtrise dont il fera preuve par la suite. Alan Davis nous gratifie cependant de mises en pages claires et dynamiques aux ambiances parfois oppressantes ou psychédéliques tout à fait adaptées au récit.
Cet aspect moins lisse colle parfaitement avec les délires scénaristiques d’Alan Moore et son histoire très sombre qui entraîne le lecteur entre fascisme et fin du monde, et dans les méandres de la folie et des obsessions de ses personnages, tous obsédés, traumatisés ou psychotiques, qu’ils soient bons ou mauvais. Les dernières pages vous rappelleront peut être pourquoi Moore a été renvoyé de l’école à 17 ans pour une histoire de LSD!
Le récit s’enchaîne sans fausses notes et le rythme des épisodes courts ne nuit absolument pas à la fluidité de l’histoire. Bref, ce fut un vrai plaisir de lecture, dense et émouvant.
Il est à noter qu’à l’issue de ce récit, Alan Moore quittera le scénario de la série et recommandera Jamie Delano pour lui succéder. On relèvera aussi au détour d’un Flash-back l’apparition fugace de Miracleman, personnage emblématique d’Alan Moore. Une fois n’est pas coutume, j’accorderai une mention spéciale au bon travail de Jeremy Manesse sur une traduction qui ne nuit à aucun moment à l’immersion dans ce récit violent, sombre mais passionnant.
Merci à :
comicsvf.com
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