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Vieux 29/10/2024, 18h19
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Yaneck Yaneck est déconnecté
Dieu qui déchire sa race
 
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Yaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à AlbatorYaneck est marié à Albator
Faisant tous les gros festivals bd de France, je rebondis à mon tour.

Je ne connais personnellement pas de festival qui oblige à faire dédicacer les albums vendus sur place.
Oui, l'achat sur place est de plus en plus obligatoire. Mais souvent, c'est n'importe quel album de l'auteur. Ensuite, libre à chacun de tendre le livre qu'il veut au dernier moment.

Dans le BIG FOUR (Angoulême, Saint Malo, Amiens, Blois), les stands "éditeurs" sont tenus par des libraires. Des stand assez couteux. A Quai des bulles, un ami éditeur "moyen" me dit qu'il ne sera pas rentable au final, et encore se passe-t-il des services d'un libraire.

Donc, petit à petit, les libraire ont poussé à l'achat pour rentabiliser leurs frais. Si tu fais travailler pendant trois jours trois à quatre personnes, que tu loges et nourris, tu n'as pas envie de finir sans ventes. Mais une fois le livre vendu, ce qui est signé, ils s'en fichent.

L'éditeur maintenant. C'est lui qui fait les invitations sur ces festivals qui n'invitent pas eux-mêmes des artistes (sauf Amiens, qui le fait sur un des deux week-ends). Il privilégie les gros vendeurs et les titres de l'année qu'il veut pousser à la vente. Les gens pas rentables ne seront pas invités (scénaristes en tête, cf mon propre cas).

Arrivent donc les auteurs.
Aujourd'hui, un auteur ne gagne pas sa vie. Imaginez que dans le meilleur des cas, quand vous lui achetez un livre en festival, vous lui faites gagner 3€. A raison d'une vingtaine de titres dédicacés par jour, pour un bon vendeur, cela fait 180€ de gagné sur le week-end. Argent qui rembourse son avance sur droit versé par l'éditeur. C'est pas grand chose, mais l'auteur a lui aussi intérêt à ce que l'achat soit obligatoire sur stand.

La plupart du temps, l'auteur se fiche de ce qu'on lui fait signer. A moins qu'il n'ait une grosse bisbille avec un éditeur passé et qu'il ne veuille plus entendre du tout parler d'un album.
Par contre, systématiquement, une fois l'achat effectué, le festivalier aura-t-il la possibilité d'obtenir un dessin gratuit, souvent très élaboré. Ce n'est pas un droit, mais dans les faits, ce sera presque systématiquement le cas. Et un dessin bien plus détaillé que les free-sketch anglosaxons.

De rares auteurs se sont essayés au système de commission sur festival (Ronan Toulhoat) par exemple, mais sans succès. Ce n'est pas dans la culture. Et pas dans l'intérêt du libraire et de l'éditeur. Donc seuls les auteurs indépendants peuvent se permettre réellement de telles pratiques.

Etant par ailleurs engagé au sein d'un "petit" festival local, je vois aussi comment ça se passe là-bas.
Les auteurs sont invités par le festival, défrayés par lui. Deux libraires sont présents et vendent les nouveautés des auteurs, mais personne n'exige rien des festivaliers. Ces libraires sont par ailleurs incontournables car ils sont ceux qui peuvent acheter les livres au distributeur. Un festival ne peut pas vendre des livres sans cet intermédiaire.

De toute façon, une grande partie des visiteurs vient pour découvrir de nouveaux livres. Je pense que la proportion des fans organisés est au final assez réduite. Donc ces gens sont bien contents de trouver les nouveautés des auteurs, puisqu'ils ne les ont de toute façon pas.

Les festivals BD dans leur ensemble, répondent à un enjeu industriel et capitaliste. A l'image du marché de la BD en France.
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