|
Citation: |
|
|
Posté par HiPs! |
|
|
|
|
|
Je t’entends kael mais la question est: comment faire évoluer les consciences et modifier ces rapports de domination pervers de l’homme sur la femme et plus généralement de la surreprésentation du premier dans les fictions quand ce sont toujours les mêmes histoires qui nous sont rabâchées, encore et encore. Des histoires qui remontent à minimum 1/2 siècle, à une époque où cette question du patriarcat occupait tout l’espace et où la moitié de l’humanité se retrouvait invisibilisée?
Ecrire de nouvelles histoires, composer un autre récitatif, c’est bien sûr la solution. Plus facile à dire qu’à faire. Plus simple de faire du proto-neuf avec du vieux... |
|
|
|
|
Rabâcher les mêmes histoires, STRICTEMENT les mêmes, c'est ce que l'homme a toujours fait, certainement depuis bien avant qu'il ne grave plein de jolis symboles au silex sur les cornes d'un auroch chassé du jour, en contemplant rêveur les petits points lumineux enchâssés tout là-haut sur le plafond de La Grotte Sans Fin…
Il n'y a de neuf que ce qui a eu le temps d'être oublié. Je ne pense pas que ce soit de là que vienne vraiment le problème.
Parce que le problème, j'insiste, me parait bien réel. Je ne peux prêcher que de ma porte, mais le panel assez large de la jeunesse actuelle auquel je suis exposé quotidiennement, même s'il n'est pas suffisant pour établir une vérité scientifique, me fait quand même flipper ma race...
Ce qui n'était, quand j'étais moi-même lycéen, qu'un problème que j'estimais relativement de niche me semble devenu une généralité : Et c'est bien le wokisme, la politique woke, et l'omniprésence de leur saccage aux forceps qui sont désignés comme responsables par cette même jeunesse. Les gens nés entre le milieu et la fin des années 2000 sont à de rares exceptions anti-trans, anti-gay, violemment allergiques aux lgbtq+ou- et profondément racistes. Ceci dans des proportions alarmantes, et de façon absolument décomplexée. J'espère des tonnes de contre-exemples, parce que le narratif est systématiquement le même : Ils en ont plein le cul de l'orgie arc en ciel à laquelle on les expose en permanence. Ça crée des réactions épidermiques, ça braque, au-delà de tout dialogue ou de toute sensibilisation… C'est pas un peu l'inverse de l'effet escompté ?
Tu parles de la représentation de la femme : Une piste : en s'arrêtant à la parité, à l'égalité, sans pour autant en devenir l'esclave, et sans pour autant transformer le mâle en un monstre dégueulasse qu'il faudrait cacher sous le tapis ? En donnant des contre-exemples inspirant ? En sachant ne pas aller trop loin, trop vite ? Pourquoi on ne sait pas rester dans la mesure ?
Ce n'est pas parce que quelqu'un a été victime de maltraitance qu'il devient légitime qu'il maltraite à son tour. S'il se complait dans les mêmes travers que son bourreau, il fournit gratuitement le combustible pour le feu de l'équipe adverse, en plus de prouver qu'il ne vaut pas mieux.
Et puis il faut être honnête : les comics super héroïques ont historiquement toujours été un truc de mecs. Des démonstrations de force, des trucs qui pètent de partout. Et je suis désolé. Il y a des différences entre homme et femme. Comme dans leurs attentes. C'est la raison pour laquelle on retrouve dans les comics des versions fantasmées de la femme ET de l'homme. La version fantasmée d'une femme des comics qu'on a connus est une femme sexualisée, et son pendant masculin est un mec puissant à qui rien ne fait peur. C'est archaïque, mais c'est vrai. C'est au fond de nous qu'on l'accepte ou non, et on ne s'en débarrassera pas, même en niant, ou interdisant tout et n'importe quoi.
J'ai vu passer un mème inspiré qui critiquait les comics des années 90, il y a quelques jours. Une cover avec Magneto et Rogue en Terre Sauvage. Le mec qui se croyait très malin, y voyait une représentation dégradante de la femme parce que Malicia était en tenue légère, un pagne ou un body. Il a donc créé ce qu'il croyait être la contrepartie de cette image : Un magnéto en maillot de bain et une Malicia habillée. Laissez-moi vous dire qu'il n'a rien compris. La contrepartie masculine de cette image, c'est un Magnéto bedonnant, atteint de calvitie sélective, qui porte un marcel troué et qui roule en R5… Un type qui te vend pas de rêve, quoi. Celui que t'aimerais pas être.
C'est basique, mais les héros et héroïnes sont des versions fantasmées des femmes qu'on aimerait avoir, et des hommes qu'on aimerait être. Je veux bien qu'on veuille représenter tout le monde, mais soyons honnêtes 5 minutes, qui rêve d'être atteint de nanisme, obèse, unijambiste, ou mal foutu ? Si tu rends les héros aussi attractifs qu'une feuille d'impôts t'as peut-être aussi hâte de les retrouver que de payer ta gabelle ? Faut laisser les gens rêver. Je trouve ça moche, ce que j'écris, et j'aimerais que ce soit autrement, mais je ne pense pas me tromper tant que ça, même si je sais que ça se nuance…