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Posté par Fred le mallrat |
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Oui
Je ne dit pas que "personne n aime".
Cependant quand je lis Wildcard je lis que tout le monde adore.. que vraiment c est eclatant que la reussite de King est acclamé par tous car tellement visible par tous..
Bref j ai un peu l impression qu il y a les bons et les... aveugles...
C est un peu ca qui me gène.
Wildou a un peu tendance à ramener son avis a une forme d avis divin qui n est pas vu que par les "imbeciles" ou "mecreants" enfin je sais pas. |
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Bon, alors d'abord, on va se le jouer cool et arrêter tout de suite de prétendre que je catégorise les gens en me prenant pour un super-lecteur qui a tout compris et que ceux qui ne suivent pas mon avis sont des nuls. Je fais simplement part de mon enthousiasme pour un scénariste encore frais mais auquel je trouve beaucoup de qualités - qualités que j'essaie de communiquer, de faire partager, peut-être maladroitement, mais on ne change pas les rayures d'un zèbre. Vous me pratiquez depuis un moment, vous savez que quand j'aime, je suis passionné, et je ne vais pas m'en excuser ou me changer à mon âge.
Ensuite, tout bêtement, sans être attaché aux chiffres de vente, je constate tout simplement le succès commercial mais aussi critique rencontré jusqu'à présent par le run de King. Peut-être que ça en étonne certains, que ça en défrise d'autres, mais le résultat est là.
Perso, j'ai toujours estimé qu'un auteur qui rencontre le public mérite le respect, même si je n'adhère pas toujours à sa proposition, parce qu'on ne peut pas avoir complètement raison contre la majorité.
Je compare aussi avec ce qui était dispo précédemment et je constate donc que je préfère King à Snyder ou Morrison - ce dernier me permet de répondre à Ben...
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Posté par Ben Wawe |
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Perso', je ne vois pas le Batman de King comme l'über-Batman de la JLA de Morrison. Si on peut le voir comme un suicidaire, notamment dans le story-arc I Am Bane, je le vois plus comme... très humain, très faillible.
Le Batman de King est rempli de doutes, de craintes : doute de ne pas faire assez/peur de ne pas être à la hauteur (dans I Am Gotham c'est évident, et il voit Gotham & Gotham-Girl comme une vraie possibilité de sauver réellement la ville), doute de ne pouvoir réussir/crainte d'échouer à sauver Gotham-Girl (dans I Am Suicide, il agit ainsi car il sent, il sait qu'il ne peut réussir là)... et ce doute d'échouer, cette peur de ne pas être "digne" transpirent dans toute l'oeuvre, que ça soit dans I Am Bane ou la War of Jokes & Riddles.
Je trouve ça très intéressant de voir, finalement, ce Batman si faillible, si vulnérable ; c'est un point de vue intéressant, pertinent, qui permet de l'humaniser. |
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J'ai manqué de préciser en quoi je trouvais un rapport avec "l'über-Batman" de Morrison. Il s'agit surtout de l'arc "I am suicide", qui synthétise ces deux tendances Morrison-King. D'un côté, le plan conçu par Batman dans cet arc pour récupérer le Psycho-Pirate est digne d'un plan à la Morrison, il semble s'engager dans une mission suicide mais en vérité il a tout prévu, il est en avance par rapport au lecteur.
Mais, de l'autre côté, la narration s'appuie sur une correspondance entre Batman et Catwoman (où elle s'accuse de plusieurs morts et compare leurs situations), et on a la révélation de la façon dont King écrit vraiment Batman, c'est-à-dire comme tu les soulignes, un homme rongé par le doute, ses erreurs, ses devoirs, ses sentiments.
C'est cette ambiguïté qui est passionnante, entre le stratège qui nous est familier et l'individu qui fend l'armure, qui s'ouvre à quelqu'un, au risque de se démasquer vraiment. D'ailleurs, dans les deux épisodes suivants "I am suicide", durant la nuit qu'il passe avec Catwoman, tout cela se confirme : il se laisse aller, sachant ce qu'il risque, laissant parler plus son coeur que sa tête.
Mais, au fond, ce qui compte le plus, pour moi en tout cas, c'est qu'un auteur s'empare d'un personnage, la manière dont il se l'approprie. Choisir un angle pour raconter, c'est forcément sacrifier une part au profit des autres. Le Batman de King n'est pas un détective, ce n'est plus le super-tacticien, c'est un type qui se met à hésiter, à penser à lui, aux autres, autrement. Il est fébrile tout en restant déterminé (on voit qu'il passe à l'action sans faire de cadeau), il avance sur un fil. J'aime bien ça car je n'ai pas l'impression que je l'ai déjà lu, et j'aime la façon dont c'est écrit (c'est spécial certes, avec des motifs, des figures de style, mais bon, c'est aussi grâce à ça qu'on reconnait dès les premières pages qui est l'auteur).