Fallay passer hein..
The Wake par Scott Snyder & Sean Murphy
Plot : Une océanologue au caractère bien trempée se retrouve pousser à rejoindre une équipe de scientifique dans une station expérimentale au fond de l'océan pour étudier une mystérieuse créature inconnue jusqu'alors.
Here it comes*! Alors que Vertigo semble sur le point de sombrer totalement, Snyder et Murphy annonce The Wake, série d'horreur/Fantastique qui fait forcément envie au vue des deux gaillards. Un sursaut vertigoesque qui fait espérer le fan (moi ^^) en des lendemains meilleurs pour ce label culte.
Bon, ça ce sont des promesses, sont elles tenues*? Est ce du François Hollande ou du... du (bon j'ai cherché un homme politique qui tenait ses promesses pour la formule et j'en ai pas trouvé, vous avez compris l'idée hein?)*?
Et bien c'est que le début fonctionne foutrement bien. Ambiance Abyss de Cameron, huit clos, personnages peu nombreux, plutôt bien amenés, créatures mystérieuses, folklore, théorie scientifique, et bien sûr action, horreur, morts sanglantes... petit modèle du genre où l'on s'ennuie pas une page, l'action laissant sa place à des flashbacks, des passages explicatifs ou des scènes 'achement intriguantes qui n'ont à priori aucun lien avec le reste de l'histoire. Snyder maîtrise parfaitement son récit dans un rythme qui nous force à tourner les pages, assoiffés de cursiosité, et avec un désir fou de réponses. Le principe est connu mais diablement bien utilisé ici, notamment par des cliff de fin de numéro tous plus fous les uns que les autres, ce qui est une constante sur presque toute la série, la dernière page de chaque numéro rends complètement dingue et on attends le mois suivant la bave aux lèvres. Quasiment un sans fautes donc cette première partie, conforter par une base solide et particulière recherchée avec des théories scientifiques ou des folklores existants ce qui finit de poser le récit comme travaillé en profondeur. Certes la prise de risque peut paraître minime car les ficelles sont connues notamment le principe d'attiser la curiosité du lecteur avec du mystére réaliste prêt à remettre en question un monde que l'on pensait connaître. Une «*simple*» créature inconnue et des milliards de questions se bousculent. Néanmoins, Snyder déroule de manière très habile, avançant des théories sans répondre aux questions, en rajoutant même de pages en pages, finissant sa première partie sur une note dramatique et nous laissant au bords de l'arrêt cardiaque.
La 2ème partie part vers une toute autre direction, 200 ans plus tard, le monde est devenu autre et le récit se transforme en post-apo conservant une héroïne courageuse et au caractère bien trempée. La frustration reste assez difficile à avaler, d'autant que le récit part pour du très classique encore. L'héroïne croit dur comme fer à une théorie que les dirigeants de ce nouveau monde veulent interdire car menacant leurs pouvoirs. Waterworld style donc, rien de bien bien passionnant sur le fond. Heureusement la forme et le rythme sauve la lecture car on ne s'ennuie très peu entre découverte de ce nouveau monde, plutôt bien réfléchi et construit là aussi, et action qui se déroule en quasi non stop jusqu'à la fin. Hélas, c'est au cours de cette partie que quelques eceuils viennent assombrir une lecture jusque là plutôt béton si pas révolutionnaire dans sa forme. Une ou deux facilités scénaristiques font avancer l'histoire dans la bonne direction, des situations au final qui n'ont pas l'air totalement cohérentes mènent l'action jusqu'à l'ultime numéro de la maxi série, là aussi forécment classique. C'est en effet dans ce dernier numéro qu'une partie des questions trouvent leurs réponses. Rassurez-vous, il y a de quoi assouvir la curiosité du lecteur jusque là frustré. Se dévoilent devant nous, dans l'ensemble, le pourquoi du comment, des réponses qui vont chercher jusque dans l'origine de l'être humain et qui sont à la hauteur d'un comics au final imparfaitement épique. Certes cela reste obscur parfois, certes il reste des questions sans réponses, certes la thérorie des larmes est franchement alambiquée mais il faut avouer que nous en avons pour notre argent.
Au final, The Wake est dans sa réalisation très très classique, pas de prises de risques démesurées dans le style, le genre ou le déroulement de l'histoire. Néanmoins, il y a suffisamment de matière, d'énergie et de bons personnages pour que la sauce prennent très vite. Ajouter à cela des cliff de malades et on est malgré nous pris par l'histoire, comme les très bon épisodes de Lost. La fin de ce genre de récit est forcément décevante car rien n'est mieux que le mystére. Snyder reste plus faiblard sur la 2ème partie, moins puissante que la première, avec donc quelques passages moins bien construits, moins solides avec un épisode final plutôt bourrin ou les révélations s'enchainent de manière là aussi très classique. Cela dit, on ne ferme pas The Wake avec une sensation d'arnaque. Vu l'équipe et l'éditeur, peut être pourrions nous être plus exigeant mais The Wake remplit son rôle, à la conditions sine qua non d'une relecture une fois les 10 numéros acquis. Sans que cela soit des révélations magiques, certaines scènes, dialogues, évènements, prennent une dimension autre une fois remis dans le tout. The Wake apparaît donc comme une histoire hautement travaillé, complète et ambitieuse où de très bons moments et, encore, des cliffs de fous, cotoient peut être quelques facilités. J'ai pardonné aux auteurs, car au delà de Snyder, Murphy rends sans doute le meilleur travail qui m'a été donné de voir le concernant. La première partie est glauque a souhait, hautement anxiogène et stressante où l'artiste parvient à nous faire ressentir la profondeur de l'océan, l'isolation, la paranoïa et la peur de l'inconnu. Sa deuxième partie est honnète, heureusement très riche en détail ce qui rends ce monde post apo particulièrement crédible. Il appuie fortement sur les moments forts et les cliffs, livrant des pages percutantes qui font dresser les poils. Parfait de bout en bout*!