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Vieux 01/07/2014, 11h31
Fletcher Arrowsmith Fletcher Arrowsmith est déconnecté
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-Généalogiste Sénile--Gardien du Temple-
 
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Fletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermindFletcher Arrowsmith bat Charles Xavier au mastermind
Marvel Miracleman #1 à #4 (marvel)

MIRACLEMAN #1 à #4 (MARVEL)



Alan MOORE / Garry LEACH Steve DILLON et Alan DAVIS / Garry LEACH
Mick ANGLO / Don LAWRENCE, Mike ANGLO


Miracleman #1 ; Warrior #1 à #8 ; Marvelman #25, #32, #65, #102 ; Marvelman Special #1 ;A1 #1

Le pitch :
Michael Moran est un homme normal qui assure des piges le Daily Record. Angoissé par certains rêves il se rappelle un jour un mot KIMOTA qui quand il va le prononcer à haute voix va le transformer en Miracleman, super héros qui a disparu depuis plus de 15 ans. Son retour ne va se faire sans difficulté pour lui mais aussi pour ces ennemis.

Ce que j’en pense :
Je me suis plus éclaté à lire ces quatre premiers singles Marvel de MIRACLEMAN.

C'est vraiment superbe et inventif en termes de narration. On parle de décompression actuellement mais Alan Moore (le fameux Original Writer) fait exactement l'inverse. Avec un format si court il arrive à caser une multitude d'idées sur le mythe du surhomme et sans jamais tomber dans la caricature. Pour ceux qui peuvent avoir l'impression de lire du Supreme avant l'heure, où une énième variation sur superman, je peux vous confirmer que c'est totalement différent. Il manipule les concepts de l'atome, du complot, de la famille et de la caverne chère à Nietzsche de manière époustouflante. En plus son humour so british fait des ravages (j'ai adoré Big Ben par exemple).

Le traitement qu’applique le scénariste au super héros type est un modèle du genre. Il déconstruit rapidement son héros en le mettant dans la peau d’un homme banal (pigiste dont les fins de mois peuvent être difficiles, au passage pigiste dans un journal cela ne vous rappelle pas quelqu’un ?), qui n’arrive pas à avoir d’enfant et vivant tout simplement en banlieue. Oui rien d’extraordinaire. Puis il s’attache à déconstruire son entourage en commençant pas son ex famille qui tourne mal (Kid Miracleman) et par sa relation avec sa femme qui va en être affecté. Enfin les valeurs qu’il est sensé incarner volent en éclat : le cocon familiale et la peur de l’avenir, mais également les instances gouvernementales dont les talents de manipulation font encore froid dans le dos. Au bout de cette première aventure, un nouveau surhomme plus proche de l’homme que du sur est ressuscité : Miracleman. Tout cela s’enchaine parfaitement, avec des pavés de textes qui au premier abord peuvent sembler lourd mais qui au final complète parfaitement l’état d’esprit de Miracleman et lui apporte une certaine noblesse qui sied à son rang (sinon à quoi bon être un super héros). C’est l’âge de la maturité en opposition aux récits pulp de Mike Anglo. Alan Moore fait rentrer Miracleman, et avec lui les super héros, de plein pied dans leur époque.

Le tout est écrit avec un ton plutôt adulte, mature qui annonce la future vague des Watchmen et autre Dark Knigt Return mais on ne ressent pas encore la variation désabusée et la fin du mythe. C’est à mi-chemin et cela confère au récit une force supplémentaire qui lorgne vers l’intemporalité. Plus de 30 ans après sa première publication Miracleman n’a pas pris une ride et en impose largement à des histoires actuelles. Son accessibilité force le respect.

Alan Moore nous entraine également sur des pérégrinations sur le concept du temps à travers un épisode charnière de Miracleman (The Yesterday Gambit avec Davis et Dillon aux dessins, magnifique épisode où en quelque pages le scénariste relie tout et plus encore) qui manipule le passé, le présent et le futur mais également avec la création des Warpsmith. C’est un peu barré il faut avouer. Je suis un peu plus partagé sur ces derniers : du très bon au délire le plus totale (du coup moins d'adhésion).

Graphiquement, en plus d'une nouvelle colorisation étudiée et d'excellente facture, je découvre pour mon plus grand plaisir Gary Leach (somptueuses planches) et Alan Davis avait déjà un fabuleux coup de crayon. Le format des planches est adapté pour une publication moderne (c’est un peu réduit et cela peut surprendre la première fois à la lecture). C’est vraiment très beau et c’est parfois à la croisée des chemins avec un style assez réaliste qui accentue le propos mature d’Alan Moore.

Les plus :
Il n’y en a pléthore et des bons et intéressants. Entre les premiers Marvelman d’origines de Mike Anglo, des variant cover, des original artwork, des interviews… on est comblé. Cela confère aux singles un attrait particulier. Les vieux Miracleman d'Anglo sur les deux premiers numéros se laissent lire avec un côté nostalgique pas désagréable.

Niveau de langue :
Parfois un peu verbeux, la prose de Moore se lit très bien. Quelques difficultés sur un épisode des Warpsmith où le langage futuriste passé à la moulinette inventive de Moore est parfois un peu ardu.

Bilan :
Un voyage dans le temps extraordinaire pour un récit qui n’a pas tant que cela vieilli. La force de la narration de Moore est de nous proposer une très belle variation sur le mythe du Superhéros (et plus particulièrement Captain Marvel-Shazam ou encore Superman) en lui donnant un effet intemporel dans les thèmes évoqués, le tout traité avec un ton résolument adulte mais s’adressant à tous.

Ma note : 4/5 largement mérité
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