Bon double critiques pour féter.... oh et puis on s'en fout
Fables #101 - 107 parus dans le TPB Super Team par Bill Willingham & Mark Buckingham, Terry Moore, Eric Shanower
Plot : Alors que M. Dark se fait de plus en plus menaçant, les Fables menés par la "jeune" Ozma décident de monter une super équipe comme dans les comics.
Dire que l'attente de ce volume qui doit mettre en image l'affrontement final M Dark vs les Fables était importante serait un euphémisme.. hélas, c'est à nouveau un sentiment mitigé qui prédomine, non loin du tout de la déception. La raison en est simple (et attention aux spoilers!!)*:
Affrontement il n'y a pas eu même si Dark est mort*! Je parlais de chaud et de froid pour le volume 18, ce 19 pousse encore cette expression bien au delà. Pourtant, ça partait pas mal. Pinocchio et la sorcière Ozma montent une équipe de super héros Fables pour un dernier assaut sur Dark. C'est plutôt malin, cela joue sur la passion de Pinocchio pour les comics et sur le fameux ressort entre histoires, magie et réalité. Selon ce dernier, une équipe de super héros est obligée de gagner contre le méchant car c'est comme ça dans tout les comics. Le clin d’œil est plutôt savoureux, et le principe du «*c'est écrit donc ça existe*» est bien vendu, une vraie bonne idée et bien amenée. Elle peuple les pages de la première moitié du TPB avec recrutement, costumes, plans tirés par les cheveux... un petit décalage agréable, comme si les Avengers étaient de purs amateurs devant sans prendre directement à Thanos. Mais il manque un truc, essentiel, vital pour la suite... cette sensation épique, ce petit frisson le long de la colonne qui vous dit que c'est une mission suicide, que vous n'avez aucune chance de gagner, que derrière votre défaite assurée, ce sont familles, enfants et amis qui vont être massacrés*!
Du coup, on y croît un peu à cette super équipe... qui au final ne sert absolument à rien car un Deus Ex Machina vient régler le problème en quelque pages*! Là pour le coup, il y a un moment où on n'y croît pas du tout, cela n'a pas pu être aussi «*simple*» (entre guillemets, il y a quand même un personnage majeur qui se sacrifie même si il faut avouer qu'il s'agissait avant tout un d'un personnage secondaire). Alors, rien n'est dit que cela soi la fin-fin de M Dark, mais cela semble être officiel dans la suite du volume, des dialogues et des scènes typiques de l'après mort d'un ennemi majeur confirment cette hypothèse.
Donc voilà... tout ça pour ça on a envie de dire, mais comme dans le volume précédent, la sensation qui sauve la lecture réside en la confiance en Willingham et Buckingham. Ils se sont montrés depuis plus de 100 numéros des maîtres conteurs, délivrant de magnifiques histoires. Du coup, nous pouvons leur laisser le bénéfice du doute sur ce qui semble être un dégonflement total au moment où la série est censée atteindre des moments épiques. Peut être est ce un tort que de garder confiance, mais il faut avouer que cela permets de faire passer la pilule en douceur pour ce coup ci. D'autant plus que ce volume continue, à l'image des autres, à être parsemé d'intrigues secondaires, de sub-plots, notamment sur Rose Red, qui enrichissent la lecture et nous empêche de focaliser sur notre déception. A ce titre, l'histoire repart quasi immédiatement après la mort de M Dark, ce qui rassure certes mais contribue à faire perdurer ce sentiment étrange, une espèce d'incompréhension de ce que nous venons de lire car loin de nos attentes (et même de ce que doit être un comics sur des Fables) mêlée à une confiance toute relative envers les auteurs... Tout comme le tome 18, c'est sur cette note que le volume peut se fermer, un wait and see curieux.
D'ailleurs, le numéro #107 qui clôt le volume en est le parfait exemple.. alors que le plus grand ennemi des Fables est mort, la série enchaîne avec un numéro qui n'a rien à voir, un retour vers le sort de la Belle aux bois dormants et de la Reine des Neiges qui permet de lancer la série Fairest... voilà pour le «*froid*».. et pour le «*chaud*», il faut avouer que ceci montre une nouvelle fois la richesse de l'univers crée par Willingham et Buckhingham qui semble presque sans fin et qui est un vrai plus pour immerger le lecteur.. encore une fois, froid et chaud en même temps*!
Fables #108 - 113 parus dans le TPB L'héritier du vent par Bill Willingham & Mark Buckingham and co
Plot : La succession du Vent du Nord commence immédiatement parmi les louveteaux et l'un d'eux sera choisit pour assumer une énorme responsabilité
Après donc 2 volumes plutôt étranges où se mêlent déception, étonnement, confiance en l'avenir de la série dans un mix plutôt désagréable, voilà le tombe 20 qui n'a clairement pas intérêt à rater son coup*!!
Attention donc aux spoilers sur M Dark au cas où vous ne sauriez pas...
Vous savez*?
Bon c'est parti, Dark est mort donc, tué un petit peu facilement par le Vent du Nord, père de Bigby, qui doit se sacrifier au passage, une fin plutôt facile et expédiée pour un ennemi censé être une menace alpha*! Mais les auteurs jouent pas mal le coup, enchaînant immédiatement avec une nouvelle histoire, la succession du Vent du Nord qui doit échouer à l'un des louveteaux. Sensation encore une fois étrange que d'en conclure que Dark n'était qu'une simple étape vers la suite, sans un climax qui pourtant aurait pu exister. Ou bien l'erreur est faîte par le lecteur (ben moi pour le coup) qui est par trop dans l'esprit comics, attendant des moments épiques là où Fables racontent «*juste*» la vie de personnages, et comme dans la vraie vie.. y a pas toujours d'épopée héroïque quand on va chercher le pain.. m'enfin bon dans ce cas, pourquoi nous avoir vendu une équipe de Super Fables, ainsi que des passage plutôt puissants (fin de l'Adversaire, pas top top mais quand même, et surtout Le Dernier Bastion ou la Marche des Soldats de Bois)... bref bref.. la suite donc... sensation étrange mais qui s'estompe quelque peu, petit à petit lors de la lecture de ce volume car la paire fournit un excellent travail de rythme et de contenu.
Un fil rouge donc, la succession du roi du Nord qui fourmille de bonnes idées, intervention des autres Vents et leurs magouilles, tests et épreuves (sympa petit air de Hogwarts pour le coup), retour de Campanule et surtout la prédiction d'Ozma sur les louveteaux qui en l'espace d'une page prenne une place quasi centrale dans le comics avec des destinées aussi différentes que prometteuses. Et hop, Willingham et Buckingham remettent de l'intérêt dans leur récit de manière géniale, on se tourne maintenant vers ces petits perso secondaires qui n'étaient jusqu'à présent que globalement fun et plutôt anonymes.
Dans ce fil rouge menant à la nomination d'un nouveau Vent du nord s'intercalent les aventures de Bufkin le singe ailé dans l'un des Royaumes, menant se petite rébellion dans ce qui semble être une remake des 12 travaux d'une part, et de petits passages chez Mlle Spratt depuis la mort de Dark, devenue Leigh Duglas. Ces quelques pages sont parfaitement savoureuses, alors que Duglas attends les Fables de pied ferme à New York, des liens semblent se tisser avec son maître d'arme. La tension et le nihilisme de Duglas qui semble vouloir partir avec les honneurs s'estompent doucement et nous donne droit à des scènes très très humaines, très réalistes pour le coup, contre pied parfait des histoires biens plus fantastiques de Bufkin. Le volume se termine avec à nouveau Rose Red en personnage principal, une pause dans le fil rouge pour continuer à nous montrer le devenir de la petit chouchoutte de bon nombres de lecteurs, et son nouveau rôle de Paladin de l'Espoir, se permettant même de continuer à ouvrir des pistes. Nous finissons enfin avec de courtes histoires sur le monde des Fables, certes complètement facultatives, mais preuve à nouveau à nouveau que cet univers est sans fin.
Tout ceci donc forme une unité particulièrement riche, dense et surtout parfaitement équilibré entre histoire principale, secondaire, tertiaire même, avec de l'action, sentiments, tensions, humour... Les auteurs nous ont déjà sorti des volumes aussi bien rythmés et riches, c'était parfaitement le bon moment pour cela*! La semi déception de la fin de Dark s'envole et nous voilà à nouveau captivé par le futur des louveteaux, de Rose Red, de Bufkin, de la petite fille de la Belle et la Bête, de Gepetto qui reprends confiance, de Boy Blue qui reviendra peut être... un univers tellement riche dans lequel Willingham et Buckingham ont habilement pioché pour enchainer vite et bien*!
Buckingham pour la majeure partie des dessins, un travail très homogène, sans génie, classique mais toujours magnifique. C'est devenu depuis de nombreux numéros la marque de fabrique de Fables qui peut faire beaucoup de mal en son absence. Du coup, son travail, sans être génial ou révolutionnaire, apporte beaucoup au récit*!