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Vieux 06/03/2014, 16h51
Fletcher Arrowsmith Fletcher Arrowsmith est déconnecté
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Enfin une nouvelle fournée. Il y a de la VF et de la VO. Du MARVEL, Du VERTIGO, de l'IMAGE, bref il y en a pour tout les gouts. Venez nombreux en discuter.

ENIGMA (VERTIGO / DC)


Peter MILLIGAN / Duncan FEGREDO
Enigma #1 à #8

Le pitch :
C’est l'histoire de Michael Smith un artisan (il répare les téléphones) qui mène une vie peu passionnante en Californie. Tout cela va changer suite à une vague de meurtre aussi sordides que mystérieuse qui vont provoquer l’apparition de The Enigma le super héros de la bande dessinée éponyme que lisait Michael Smith étant enfant. Il va voir sa vie chamboulée et déconstruite l’obligeant à creuser dans les failles de son enfance pour mieux se reconstruire.

Ce que j’en pense :
C’est difficile de donner un avis précis sur cette lecture. J’ai aimé même adoré mais c’est une œuvre qui mérite au moins une seconde lecture pour être mieux appréhendé. Avec Enigma on est en plein dans du Vertigo canal historique, celui de Sandman ou autre Shade the Changing Man. Point de super slip à l’horizon (quoi que) mais une histoire dense, plutôt sombre qui explore les névroses et les absurdités de l’humanité.

Ce qui caractérise cette série c’est que Peter MILLIGAN, le scénariste, ose tout simplement. A travers l’histoire de Michael Smith il va développer des thèmes qui lui sont cher : l’identité, la quête de soi mais également la sexualité, la violence ou le processus créatif. Cela peut vous sembler vu et revu mais il faut se dire que nous sommes en 1993 lors de la publication de Enigma et que son histoire s’inscrit parfaitement dans la ligne Vertigo à savoir quelque chose d’un peu fou, mystérieux et étrange à la limite de l’horreur parfois. On part sur un récit linéaire et on s’en éloigne au fur et à mesure que l’on avance dans la quête de l’identité de Michael Smith. La lecture sur plusieurs niveaux commence à s’imposer, d’ailleurs le fait que Milligan fasse intervenir les personnages de la BD de référence de l’enfance du héros n’est pas pour rien. La quête de soi commence par une exploration et ce regard sur l’enfance.
Avec l’intervention des personnages de BD et de leur créateur, Titus Bird, Milligan joue avec la mise en abyme. Elle sera crescendo à la fois graphiquement avec 1 page de BD ENIGMA dans le comics même mais également par les dessins expressifs, expressif mais parfois caricaturaux de Duncan Fegredo. La fin du récit est ouverte et la frontière avec le réel est devenu complétement flou symbolisant l’implication du lecteur dans l’histoire.

Milligan fait dans Enigma un travail de fond impressionnant non seulement sur l’histoire (chaque moment a son importance comme un immense puzzle à assembler) mais également sur les personnages. Ils sont très bien caractérisés et bien fouillé. Malgré des traits de caractère bien précis Milligan ne tombe jamais dans la caricature le traitement de l’homosexualité d’un des personnages en est un exemple type. Ce n’est ni racoleur ni par obligation. Il explore le genre humain avec ses failles mais aussi des qualités. De ces personnages nait souvent de l’espoir malgré un monde qui s’obscurcit représenté par le mystère d’un drame familial autour d’un puit, mais également la violence exercée par les personnages de BD ou encore des morts mystérieuses liés à une possession et un lézard (ou c’est un peu barré comme BD). L’apparence et la quête de la place de chacun dans le monde sont parfaitement symbolisées par les personnages à la plastique en apparence parfaite de Vertigo (le super héros de la BD qui devient un justicier dans le monde réel) et le top model Victoria YES. Il sont sensé être l’incarnation du beau, de l’être parfait. Ils sont à la limite androgyne. L’envers du décor (la peau ou bien le masque) démontrera la futilité de tout cela. Il faut dépasser les stéréotypes et l’apparence primaire pour aller au fond de soi et aboutir à la quête de son identité. Les titres de chaque numéro complète le tableau d’ensemble qu’à conçu Milligan. Il travaille des concepts en connivence avec la perception du lecteur : The Lizard, The Head, The Enigma ; The Truth ; The Good Boy ; And Then What ; Lizards and Ghosts ; The End of The Word ; Sex in Arizona ; Queer.

Le côté délire voir psychédélique (les lézards semblent tout droit sorti de l’esprit de Jim Morrison) de l’histoire ne tombe jamais dans le grotesque. Il porte le récit comme le reste. Milligan manipule très bien l’absurde et s’en sert pour apporter ce petit côté décaler et irréelle qui évite au récit de tomber dans le trop sérieux ou le glauque.

Graphiquement je découvre le travail de Duncan FEGREDO que j’avais croisé ici et là (surtout chez Marvel). C’est bluffant. Il adopte un style assez réaliste tout en jouant avec le concept de réalité qu’il n’hésite pas à déformer. Les personnages sont tous très bien caractérisé et leurs attitudes ou leur visage très expressifs. Cela regorge de détails et on en prend plein la vue à chaque planche. Le plus c’est également la colorisation de Sherylin VAN VALKENBURGH qui s’adapte aux dessins de Fegredo avec un jeu sur la lumière très interessant.

L'avis de Doop

Niveau de langue :
VO accessible. Le vocabulaire employé par Milligan n’est pas un frein au plaisir de lecture. Quelques expressions sont à rechercher.

Des images :


Bilan :
Vertigo c’est l’autre facette des comics. Des récits qui vous prenne à la gorge et qui vous entraine sur thèmes peu évoqués chez les big two. ENIGMA s’inscrit parfaitement dans cette définition. Tout comme Sandman il y a clairement plusieurs niveau de lecture et cela fait du bien de voir que l’on peut lire des œuvre qui font réfléchir, qui vous entraine de l’autre côté du miroir, là où c’est à priori plus sombre. Je suis fier de posséder ENIGMA dans ma collection et sa lecture me hante encore. J’y reviendrai forcément pour pouvoir en apprécier toutes les facettes.

Ma note : 4/5 (le 5/5 surement lors de la relecture)


SWAMP THING by BRIAN K. VAUGHAN : VOLUME ONE (DC)


Brian K.VAUHGAN / Roger PETERSON et Cliff GHIANG, Steve LIEBER, Paul POPE, Guy DAVIS / Rick MAYGAR, Joe RUBINSTEIN, Rodney RAMOS, Mark LIPKA
Swamp Thing (2000) #1 à #9, Vertigo secret files&origins, story from Vertigo winter’s edge #3

Le pitch :
Les aventures de Téfé Holland la fille d’Alec Holland alias Swamp Thing.

Ce que j’en pense :
Bon comme je l’ai déjà signalé je suis un béotien en créature du marais. Je n’ai jamais lu (mis à part des résumés) les versions de Wein et Moore. En fait j’ai acheté ce TP à cause de Brian K. Vaughan qui est un de mes scénaristes préférés. Le SCARCE FCBD 2013 en avait fait également un très bon dossier.

Brian K. Vaughan raconte les origines de Téfé dans les 2 premiers épisodes où on rencontre également le monde du Green et ses parents (Alec et Abby). La narration est classique et on remarque de suite la dualité qui va habiter Téfé partagée entre le monde du Green et celui des humains. Elle choisi de ne pas choisir et de se lancer en solo à la découverte de l’humanité et du monde biologique. La série se lance donc véritablement à partir du numéro #3.
A partir de là BKV fait ce qu’il va si bien faire plus tard (Ex Machina, Y the Last Man, Saga) et nous raconter un road movie où à travers les tribulations de Téfé il va pouvoir exposer divers thèmes qui lui semble intéressant de développer. Le scénariste sait rendre ses personnages intéressants. Téfé est loin d’être une adhérant de EELV. De part son caractère bien trempé elle est plus proche de Greenpeace mais sans être active. En effet Téfé vient en réaction des dysfonctionnements qu’elle perçoit. Elle ne doit pas être perçue comme une terroriste. En fait BKV décrit une fille encore adolescente (vu qu’elle vient à peine de découvrir ses origines et recouvrer la mémoire) qui se cherche et qui est assez naïve envers le monde qui l’entour. C’est une quête initiatique à laquelle nous sommes convié. Le choix vont être durs pour Téfé et elle va devoir apprendre à composer avec son impulsivité et apprendre de ses erreurs.

L’environnement familial est très présent comme toujours chez Vaughan et cette fois ci c’est le rapport au père qui est développé. Téfé est en conflit ouvert avec Swamp Thing. Le thème est également évoqué par ailleurs dans ce volume. Le dernier épisode du TP (le #9) est composé de 3 récits dessinés par Steve LIEBER, Paul POPE, Guy DAVIS ou chaque protagonistes raconte un moment passé avec son paternel où ce dernier est censé avoir pleuré. Enfin dans l’épisode #5 Téfé confronte un père à un choix cornélien car il va devoir choisir entre sa femme ou sa fille.

Bien évidemment l’écologie et l’environnement sont présents mais là encore tout en nuance. BKV aborde le terrorisme mais aussi les ravages naturels de l’homme (feux de fôret) et l’urbanisme dans un triptyque sur la ville (#7 à #9). Le personnage de Barrabas est un inuit.
La religion, le viol et la guerre mais aussi le processus créatif (dans l’épisode #3 avec un écrivain) sont autant de thème que l’on retrouve dans ce volume.
C'est un plaisir que de suivre les aventures de Téfé façon road movie. Les thèmes évoqués sont très intéressants et bien mis en valeur : écologie (active), adolescence, rapport au père (en général c'est souvent la mère chez Vaughan), mais aussi condition d'un écrivain (repris dans SAGA #13 à #18). Les choix que va devoir faire Téfé ne sont pas si évidents et certains épisodes sont plus durs que l'on pourrait le croire (elle est limite terroriste la petite). Au final le seul bémol c'ets de toucher peu à l'u,nivers propre du Swamp Thing. C'est à peine effleurer (que cela soit les pouvoir de Téfé, ou bien ses parents que l'on voit mais peu) bien que le monde du Green est quand même traité dans un sup plot. Les amateurs du run de Moore doievnt surement être frustré de ces choix.

Coté dessins j'aime bien ce que fait Roger PETERSEN : un travail sans fioriture qui met bien le récit en valeur. Ces planches sont claires et lisibles. Rien d'extraodinaire mais la simplicité a du bon. Les personnages sont reconnaissables et pas d'erreur de morphologie. De même tout ce qui a attrait au monde du Green mais aussi à la nature est bien représenté avec assez de détails à mes yeux. Cela permet de bien comprendre le récit qui est le principal dans ce type de lecture.

Les plus :
- Le volume est conséquent avec ni plus ni moins que 9 épisodes.
- 2 récits supplémentaires fort intéressants tirés de Vertigo secret files&origins, et Vertigo winter’s edge #3

Niveau de langue :
Très abordable. BKV écrit bien. La lecture d’un lexique botanique est un plus.

Des images :


Bilan :
Pour moi c'est du Brian K. VAUGHAN et comme j'aime cet auteur je ne suis pas déçu, bien au contraire. Je reconnais bien là le futur auteur de Y the Last Man ou autre SAGA. Par contre les fans de Swamp Thing de Moore risque d'être déçu car bien que BKV travaille dans la continuité de son illustre prédecésseur il choisi de parler peu du Swamp Thing. C'ets donc à lire comme un très bon Spin Off.

Ma note : 3,5/5


SIN TITULO (ANKAMA)


Cameron STEWART

Le pitch :
Après la mort de son grand-père, le jeune Alex Mackay découvre la photographie d'une femme dans les effets personnels du vieil homme, qui va le conduire à en savoir plus sur sa relation avec lui. A partir de ce jour, Alex plonge dans un engrenage de plus en plus sordide et violent, à tel point que la réalité perd de sa substance. Secrets de famille, souvenirs, l'enquête d'Alex va le mener au bout de lui-même, où tout ce qui en sort est irrémédiablement changé.

Ce que j’en pense :
Sin Titulo est exactement le genre de comics qui se veut différent et qui l’est. Différent par son approche car ici c’est la version papier d’un webcomics. Cela a été pensé pour le web. La narration est donc différente mais Cameron STEWART connaît bien le support papier (Catwoman, Batman and Robin)du coup aucun problème dans son adaptation.

Côté récit c’est du Mullholand Drive de David Lynch en comics. Cela part comme une banale enquête et cela dérive vers la folie et le monde des faux semblant. Au milieu de l’histoire on comprend que tout ce que l’on vient de lire est peut être tromperie et on plonge avec Alex dans l’inconnu. Le scénario est subtile car il jour avec l’inconscient (enfance, perception de l’art, sentiment) et le met en image. La frontière entre la réalité et la fiction est floue et on passe d’une porte à l’autre (comme dans la bd de plus) sans s’en rendre compte. On n’est pas chez Freud mais Cameron Stewart aborde avec finesse l’importance de l’enfance dans la construction de l’homme mais également le processus créatif et plus particulièrement la place de l‘art. Pour apprécier Sin Titulo il faut accepter de croire….en la possibilité de l’impossible. Lire Sin Titulo c’est être son héros, Alex. Et tout comme ce dernier va explorer l’inconscient d’autres protagonistes le lecteur doit se projeter en Alex, être Alex. Quand on commence la lecture on ne s’arrête plus comme dans un très bon polar. Cameron Steward jalonne son récit d’autant de bornes narratives qui permettent assez de rebondissement pour que le lecteur ait envie de poursuivre.

Une œuvre que je rapprocherai de celle de City of Glass de David MAZZUCHELLI par exemple. Des gaufriers, du noir et blanc maitrisé, une approche ligne claire avec un trait assez minimaliste mais qui fait le maximum. Idem pour le récit qui même si je l’ai comparé à du David Lynch n’a rien à envier au roman de Paul Auster par sa construction et ses multiples couches de lectures. C’est assez recherché graphiquement : format à l’italienne, 8 cases par planches, peu de couleur (noir et blanc avec des teintes de beige-marron clairs). Le trait de Cameron Stewart c’est éloigné de ce qu’il faisait pour DC. Il a épuré son trait pour aller à l’essentiel. Qu’est il important de nous montrer, comment le lecteur doit comprendre l’enchainement des cases. C’est beau et intéressant. Cela immerge également très bien le lecteur qui ne perd pas son temps à décrypter des slash pages aux détails improbables et parfois inutiles. Steward guide le lecteur en lui donnant les clés pour apprécier ce qu’il lit. On est réellement au cœur de l’histoire.

Des images :

Bilan :
Je pense qu’il n’y a pas de juste milieu. On adhère ou pas. Sin Titulo est une œuvre exigeante dans le panorama comics actuelle car si elle ne révolutionne pas le genre elle ose et offre une nouvelle expérience. Si en plus vous lisez des BD franco Belges Sin Titulo peut vous plaire. Pour ma part j’ai adoré. En plus Ankama a fait du bon travail et je suis fier d’avoir ce volume dans ma bibliothèque.

Ma note : 4/5


MARVEL KNIGHTS 4 TP2 : THE STUFF OF NIGHTMARES (MARVEL)


Roberto AGUIRRE-SACASA / Jim MUNIZ et Staz JONHNSON/ Scott HANNA
Marvel Knights 4 (vol 2) #8 à #12

Le pitch :
La suite des aventures des 4 Fantastiques qui essayent de vivre comme le commun des mortels avec les tracas du quotidien. Namor ou Psycho Man ne comptent pas leur rendre la tache facile.

Ce que j’en pense :
Que cela fait du bien de lire des bonnes histoires des 4 fantastiques. Le scénariste Roberto AGUIRRE-SACASA a tout compris à comment décrire la première famille Marvel. On retrouve nos héros toujours placés dans la situation de vivre « normalement ». Et cela fonctionne très bien.

Mine de rien en 12 épisodes Roberto Aguirre-Sacasa aura fait vivre 4 aventures au Fantastic Four. Le récit est pouvait sembler décompressé à la lecture du premier arc en 5 mais la suite montre que le rythme de publication est parfaitement adapté (arc en 3 puis 2 puis 3) avec assez de densité pour intéresser le lecteur. De plus il prend le temps de faire évoluer les protagonistes et les scènes de vie privée sont à chaque fois bien caractérisées et fortes. C’est un plaisir de voir Johnny évoluer en tant que pompier avec ses déboires (difficulté d’acception) mais également des événements qui vont l’amener à grandir. But atteint pour la scénariste.

Les 2 premiers épisodes (le #8 et le #9) sont une variation du trio Susan – Reed – Namor mais la situation du couple Richard change la donne vis à vis de Namor. Les dialogues sont alors savoureux et la confrontation physique entre les 2 males pour la femelle (si si) prend une tournure plus intéressante et logique que dans d’autres combats. Cela se termine par l’intervention enfin adultes de Johnny qui va nous conduire à une scène poignante révélatrice d’une situation que nous espérons tous ne va subir un jour.
Le vilain suivant est Psycho Man et là encore je dois dire que Roberto Aguirre-Sacasa sait le rendre intéressant. Déjà lui même est exposé sous un jour nouveau et inédit mais c’est surtout les variations autour de l’utilisation de ses pouvoir sur New York et ses habitants mais surtout les fantastiques qui sont le plus du second arc de ce volume. Là encore nos héros sont confrontés à leur peurs ou doutes de façons très attachantes. Le dialogue de fin entre Susan et Reed est excellent. Enfin on ne s’ennuie pas une seconde et les pouvoirs de chacun sont mis à contributions.

Le seul bémol de ce volume est à mettre au crédit des dessins de Jim MUNIZ qui essaye trop de rester dans la continuité de Steve McNiven le dessinateur des 7 premiers épisodes, l’encrage de Scott Hanna et la colorisation de Brian Reber renforçant cette impression. C’est agréable à lire dans l’ensemble mais il a y parfois des visages complètement loupés. Cela manque un peu de personnalité.

Les plus :
- un afterword de Roberto Aguirre-Sacasa

Bilan :
Très positif. Le scénariste a parfaitement compris ce qui faisait le ciment des 4 FF et il assume la situation dans laquelle il les a plongé. Cela se lit très bien. J’ai enfin retrouvé les FF que j’aime.

Ma note : 4/5


THE MANHATTAN PROJECTS TP2 (IMAGE)


Jonathan HICKMAN / Nick PITARRA et Ryan BROWNE (#10)
The Manhattan Projets #6 à #10

Le pitch :
La suite des aventures des Projets Manhattans et de ses savants fous. Preparez vous à découvrir le pendant soviétique mais aussi une bataille pour la domination du monde entre scientifiques et politiques.

Ce que j’en pense :
Autant Jonathan HICKMAN m’ennuie et me perd dans ses concepts et sa narration chez Marvel, autant il m’enchante dans ses creator owned chez Image. Que cela soit East of West ou The Manhattan Projets ces 2 séries sont ambitieuses, passionnantes et intelligentes.

Le monde de The Manhattan Projets c’est une uchronie (comme dans East of West d’ailleurs) où la science aurait mal tourné et dominerait le monde. Le premier volume était construit comme une présentation de l’univers en question avec chaque numéro qui apportait une pièce à l’édifice (le cinquième étant plus dans la continuité du #4 quand même. Dans ce volume 2 est en présence d’un véritable arc narratif qui voit la confrontation entre les américains (The Manhattan Projets) et les russes (Star City) comme dans cette bonne vieille guerre froide. Hickman joue habilement sur les parallèles et l’histoire (Gagarine, recrutement des savants allemands, condition de travail, politique, idéologie et propagande) mais décuple tout cela le portant à la limite de la caricature (Gagarine encore une fois). Le vers étant dans le fruit, les deux blocs idéologiques vont devoir faire face à une plus grande menace que celle de peuplade extraterrestre : l’ennemi intérieur. Et c’est parti pour une ré écriture de l’histoire avec un grand H. C’est fou, chaque case déborde de mille détail et concept et parfois on à même l’impression qu’au final on ne doit pas être si loin de la vérité. La confection d’un groupe de dissident souhaitant la domination du monde par les croyances s’oppose à la froideur scientifique. Hickman se fait un malin plaisir de parodier les nationalités présentes (le catcheur pour le mexicain, mdr).

C’est les savants fous contre les gouvernements illuminés. Je vous laisse le soin de découvrir qui va gagner et les conséquences de cette bataille. Chaque personnage historique (Einstein, Oppenheimer, Feynman, Truman, Kennedy, Roosevelt, Gagarine) est déconstruit pour être remonté à la sauce Hickman.
Le dernier numéro renvoie au tout premier et se propose de faire un focus dans la tête de Oppenheimer. C’est encore plus barré que ce que l’on croyait et cela annonce une suite terrible.

Bien que perfectible les dessins de Nick PITARRA m’enchantent. Ils sont un drole de croisement entre du Frank QUITELY, du Steve SKROCE ou Geof DARROW. C'est parfois caricaturale mais c'est tant mieux car c'est bien comme cela qu'il faut prendre le récit de Hickman. Le jeu sur les couleurs est très bien étudié également.

Des images :

Bilan :
C'est décalé et cela jour la provocation. MP bouscule nos certitudes et nous propose de revisiter l'histoire en pronant une science foret sous amphétamines. J'apprécie toujours autant et le troisième TP m'attent déjà à la maison.

Ma note : 4/5


FELL : SNOWTOWN (IMAGE/DELCOURT)


Warren ELLIS / Ben TEMPLESMITH
Fell #1 à #8

Le pitch :
Lorsque l'inspecteur Richard Fell est transféré de l'autre côté du pont qui sépare la capitale du quartier de Snowtown, il n'imagine pas être confronté immédiatement au torrent d'immondices que lui réservent les habitants de ce véritable purgatoire sur Terre. Justicier par conviction, flic par désespoir, Fell est lui aussi hanté par un lourd secret.

Ce que j’en pense :
C'est barré à souhait. Ils sont tous taré dans la cité de Snowtown. Et Patrick Jane peut aller se rhabiller. L'inspecteur Fell est meilleur que lui. Le personnage de l’inspecteur Fell est fascinant. Il est comme Patrick Jane mais en mieux. Il n’est pas du tout antipathique bien au contraire et on voit de suite qu’il traine derrière lui un lourd secret qui a entrainé sa mutation. Ellis est intelligent car il n’en fait pas la pierre angulaire de son histoire. Cela complète le tableau. Il est là pour accompagner et éventuellement soigner les névroses de Snowtown. Et cela ne marchera pas à tous les coups.

La star de Fell c’est la cité de Snowtown. Lieu de perdition ou la lumière a du mal à percer. C’est sombre et glauque. chacun s’épie avec méfiance et on a peur de marcher seul la nuit mais car il y a un mais Warren ELLIS donne quand même l’impression qu’une rédemption est possible. On n’est pas dans la description caricaturale d’une banlieue ou les dealers ont pris le contrôle. Elli nous décrit tout simplement un quartier où la misère à pris le dessus, le genre de quartier que l’on a tous vu un jour (à défaut d’y vivre pour certains). Bien sur le scénariste fait ressortir les mauvais penchants en priorité mais pas que. Il y a beaucoup d’humanité dans les habitants que l’on peut croiser : Mayko, la tenancière du bar tout particulièrement mais aussi les collègues de l’inspecteur Fell qui tombe dans la caricature au service de leur faiblesse et leur humanité. Il en est de même pour les enquêtes qui au final restent très terre à terre. Le côté fantastique est effleuré de par les dessins de Ben Templesmith mais également par quelques éléments relevant plus des légendes urbaines.

Le fait de proposer une enquête pas épisode et de pas décompresser le récit à outrance est véritablement un plus pour l’appréciation de la série. En plus les histoires sont assez variées et fonctionnent très bien à la façon des enquêtes des séries TV. Le mystère, l’enquête, le piétinement, le déclic et la résolution que l’on n’avait pas vu venir. Mais là où mon appréciation est très bonne c’est que je ne croyais plus possible d’écrire ce type d’histoire au 21eme siècle temple de la décompression à outrance. Ici même pas une histoire en 2 épisodes. Non c’est bien 8 récits compilés auxquels on a le droit. Là ou Ellis triche un peu (mais du coup c’est encore plus fort) c’est qu’il n’utilise pas le schéma classique de 22 pages. C’est du 16 pages.

Ellis est dans la variété : des fœtus qui disparaissent, de l’enlèvement d’enfant, des agressions nocturnes, une prise d’otage, un cambriolage….
Enfin Ellis c’est nous surprendre dans sa narration des récits. J’en retiens deux touts particulièrement. Un interrogatoire avec présence d’avocat qui prend une tournure inattendu avec un dénouement très intelligent et inattendu. Et le dernier épisode du volume qui présente un format de 3 vignettes allongés par planches avec des billets pour remonter le fil de l’histoire. Le côté délirant du scénariste est quand même présent (sa marque de fabrique). Au-delà de l’aspect psychotique de certains habitants (et surtout le patron de Fell) on peut également croiser une bonne sœur portant un masque de Richard Nixon.

Pour la partie graphique c’est Ben TEMPLESMITH qui s’y colle. Lire cet artiste des années après l’avoir apprécié dans une série comme Ten Grand c’est voir c’est défaut. Mais c’est surtout un artiste qui propose des dessins en parfaitement adéquation avec les histoires de Warren Ellis. Cela lorgne vers du Ashley Wood mais c’est parfaitement lisible. Les couleurs (on peut même parler de la photographie si on était dans le cadre d’un film) sur des tons dominants (ocre, jaune, bleu, gris) selon l’ambiance de l’épisode me rappellent des films comme Delicatessen (les films de Jeunet Caro) ou Seven.

Pour compléter je vous renvoie aux excellentes critiques de Doop et de Mycroft (bonne analyse du dessin de Templesmith) que je vais finir par paraphraser ou plagier (je ne suis pas Shaia Le Bœuf) .

Des images :

Bilan :
FELL est surement une des séries les plus abouti de Warren Ellis. Elle vient désormais dans mon classement des séries qui sortent de nulle part et qui vous transporte littéralement à la lecture. Le genre de BD dont vous devenez addict et qu’une fois que vous attaqué la première page vous ne reprenez pied dans la vie normale (si tenté que cette dernière le soit) que quand la dernière page est digérée et lue. Seule déception : que la série n’est pas été terminé.

Ma note : 4.5/5
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“Our dreams make us large.” Jack Kirby

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Dernière modification par Fletcher Arrowsmith ; 06/03/2014 à 19h16.
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