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Vieux 03/12/2013, 21h28
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axlreznor axlreznor est déconnecté
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axlreznor change la caisse du Fauve
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Posté par Valhalla_warrior
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Malheureusement je suis tout à fait d'accord avec le constat que tu fais Isma, mais vraiment pas avec la conclusion que tu en tires surtout en considérant les énormes profits engendrés par l'industrie culturelle. Mais du coup j'ai vachement envie d'en reparler avec toi un de ces quatre

Risques du métier ? Sans doute. Est-ce que c'est à nous de réagir pour des artistes connus, reconnus et très loin d'être lésés par ce genre de pratiques ? Peut être pas.
Mais même si ça n'empêche pas de dormir, si ponctuellement ça n'a pas grand impact, je continue de penser qu'à échelle globale ça dessert le milieu de la création et la crédibilité de ses acteurs auprès du publique.
Alors...

Toutes mes reflexions sont issu d'un petit mec de 35 berge, qui a juste un bac pro dans le btp et qui a presque 10 ans de navigation dans le monde de la créa bd et une "expertise" dans la gestion humaine et ses à cotés psycho/socio/economiques.

Donc, ce n'est pas forcement à prendre au pied de la lettre...

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Alors, pour suivre mon raisonnement on va partir sur de l'economie, de la strategie et du levier d'action.

1- Nous sommes dans une économie de marché, en gros c'est la loi de l'offre et la demande, pour l'industrie culturelle comme le reste. Donc en gros il y a les createurs/fabriquants/vendeurs qui proposent, des clients qui disposent et des états qui prennent aux deux pour redistribuer aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités. Ce qui donne un cycle économique qui, selon certains économistes ( ils ne sont pas tous d'accord donc bon... ), permet à de plus en plus de gens dans le monde de vivre correctement ( ça se discute on est d'accord !). Très bien.


2- Pour les créateurs/fabriquants/vendeurs, il faut des idées ( le créatif/concepteur ), des fabricants ( techniciens/ouvriers/ingénieurs ) pour confectionner le produit, des vendeurs ( acheteurs/promoteurs/publicitaires/vrp/commerciaux ). Ok, mais on oublie le plus important, l'investisseur!!! Et ouais, sans lui, point de "soussous" pour payer les acteurs de la chaine énumérée précedamment... Et sans "soussous", difficile d'attirer les gens qualifiés et encore plus difficile d'arriver au terme d'un projet à temps ( oui, le temps c'est de l'argent ) si tous les intervenants ont une autre activité pour manger, se vétir et avoir un toit. ( investisseur égal pouvoir ).


3- Le client. Il est finalement d'abord interessé par ce dont il a vraiment besoin, pourquoi? Parce que la majorité des gens ne roullent pas sur l'or et doivent d'abord payer leur traites avant de se faire plaisir ( pour rappel le salaire médian en France est aux alentours de 1550 Euros ). Ce qui lui donne moins de temps pour acheter culturel " intelligent " ( en terme de qualité et de respect envers l'acheteur), par simple manque de temps ( les 35 H, c'est loin d'être partout, il me semble qu'on est a plus de 50% de contrats non cdi et donc pourvoyeurs d'explosions d'heures de travail sans compter les CDI ou on rapporte du boulot a la maison pour être competitif!) pour se renseigner. Ce qui compte finalement, c'est le nombre d'acheteurs ( levier d'action, comme le peu "soussous" s'accumulant par le grand nombre d'acheteurs). On ne peut donc pas vraiment lui en vouloir à l'acheteur, il achète parce qu'il kiff, pour faire plaisir ou parce que c'est à la mode mais finalement sans trop creuser la chose et ça c'est la masse des gens. C'est donc un pouvoir ( sans tête, mais un pouvoir quand même ).


4- Mais qu'attends donc l'investisseur? Faire une plus value. En gros, que ce soit par héritage, par économies durement gagnées, par talent intelligemment géré économiquement, voir par chance. L'investisseur a donc de l'argent de coté et dans ce système ou le capital règne, son banquier, son notaire, son conseiller financier voir son gestionnaire du patrimoine il lui dit quoi? "Investi mec! Plutot que de gagner 3% de plus value avec ton PEL, investi dans la pierre, investi dans une entreprise, tu ne sera plus a 3% mais à 70% de plus value, t'en dis quoi ?". Inutile de donner la réponse...

Le but de l'investisseur c'est de se faire plus de fric! Pas parce qu'il est méchant! Mais parce que tant qu'a faire, autant se faire plaisir ou tout simplement; " j'y connais rien, mais vu le prix que je me paye ce conseiller, faut bien qu'il me serve à quelque chose...". Moralité, tout le monde le recherche cet investisseur, c'est comme la super jolie fille au lycée, tous les mecs lui tournent autour et lui offrent pleins de cadeaux... Et même les filles les plus sérieuses en acceptent quelques uns par simple politesse par exemple, mais elles ne se trompent pas 2 fois, quant elles on accepté un cadeau du mauvais gars ( et de tout ce qu'il demandera comme retour à ce cadeau ), on ne les y reprends plus! Par contre, le bon ( dont les demandes en retour son en accord avec la morale ou même les objectifs "passifs ou actifs" de la dite fille ), elles le suivent! Qui leur en voudrait...

Donc mine de rien, les investisseurs prennent énormement de risques et ils ne veulent pas se planter, donc, c'est à eux que revient en grande partie le bénéfice de ces ventes de l'industrie culturelles. Apres tout, en terme de risque, c'est assez juste en soi. Pouvoir bien sûr matériel, le carburant même de l'économie captiliste ( mondialiste ...), LE CAPITAL .


5- L'artiste. L'individu est passionné, il passe un temps incroyable a affuter son savoir faire pour devenir meilleur, pas pour devenir riche ( à la base en tout cas ), juste parce qu'il aime ça ! Pis un jour, il se rend compte qu'il peut en faire quelque chose. Mais évidemment il n'a pas de fric... Parce que s'il a du fric, il devient un artiste/investisseur et là, on peut dire que le levier d'action dans sa personne c'est l'investisseur qui l'a! Et sur ce compte qu'il pourra réclamer un traitement correct de la part de tous les intervenants ( le matériel accumulé lui permet de réfléchir, de se nourrir et d'être forcément moins pressé par le temps et plus séléctif. )! Ben oui, il est la jolie jeune fille du lycée qui se fait autant courtiser par les pouilleux que les bourgeois...

On peut donc le mettre hors du circuit, il est ce que j'appellerais un hors quota, il est a l'intermédiaire de trop de leviers d'actions pour en tirer de grandes généralités.

Je reviens donc a l'artiste! Le voilà, tel le jouvenceau attiré par sa belle lycéene, s'il est pauvre il va tout faire pour faire croire qu'il a de l'argent et donc l'inviter à diner ( on ne sait comment d'ailleurs ...) , s'il est riche il va lui montrer qu'il a une morale, s'il est intello il va lui montrer comment il est rebelle ... Elle ( ou l'investisseur ) a le temps... Elle est courtisée tous les jours, elle n'a plus qu'a choisir ( bien ou mal, de toutes façons elle aura plus de choix que l'artiste, ou le lycéen mâle ...), les artistes eux n'ont qu'a croire en leur bonne etoile et a travailler d'arrache pieds pour avoir ce qu'ils veulent. Souvent ça se traduit par plein de petits sacrifices mis bout a bout et surtout a d'intenses conneries comportementales...

Genre, ne pas se renseigner sur le droit des artistes parce qu'il faut d'abord que; " je m'améliore dans ma discipline", ne pas faire attention a sa santé, parce que le fric que tu mets chez le medecin tu pourras pas le mettre sur le matos, le contrat c'est pour plus tard parce que t'es trop content qu'un obscur mythomane/commercial/profiteur ait remarqué ton talent! En gros, c'est la bonne poire... Et c'est bien de sa faute aussi a ce con ( je m'inclue dans le con ), s'il se fait entuber!!!

Finalité? Aucun pouvoir, nada, que tchi... Comme le mec qui va tout faire pour sa belle lycéene, qui elle, ne fait que regarder le mec qui la regarde pas...


6- L'investisseur et le levier d'action. Donc en gros, il va miser soit sur une boite qui fait du client massif à bas prix ( c'est sur la marge qu'il se refera ), soit vers une niche csp+ plus plus ( en gros les produits de luxes achetés par des gens qui sont "friqués" ... ). Dans l'un ou l'autre de ces cas, il est gagnant! Moralité, l'investisseur ne va pas forcément miser sur ce qu'il aime, il va surtout miser gagnant ( et si une mega bonne idée se cache dans le nombre de prétendants, si celui-ci arrive trop tard, ben tant pis ...).

L'avantage du public massif mais peu argenté, c'est qu'il a pas toujours le temps de réfléchir ou meme de se retourner, ses enfants veulent telle console, telle marque de vêtements, à un moment, faudra acheter, mais pas le temps de se renseigner! Donc en gros, pour eux tu tapes dans le pas cher, la promotion et tu paries que même s'il a le temps de réfléchir, la contagion émotionnelle le fera acheter. Autre avantage, comme ils ont pas le temps, comment leur vendre un truc qui leur prenne pas trop de temps ( ou mieux ) qui leur donne l'impression de pas perdre du temps? Ben deja pas des livres! Plutôt de l'image, mais même pas de l'image travaillée ( il faudrait alors les éduquer a l'image... ), de l'image point. Donc avec tout ça, pensez aux artistes ...Pouvoir de la masse.

L'avantage du public friqué, ben ils peuvent dépenser de grosses sommes en une fois! Et eux ont le temps de lire, donc on peut pas trop leur faire passer n'importe quelle pillule, donc on leur vend plutot de l'utilité ( produits bios, écologie, philosophie de vie...). Mais c'est pas grave, pour ça ils sont prèts à dépenser des sommes astronomiques ! Et il le feront à leur niveau pour un artiste, plutôt un qui ira dans leur sens idéologiquement ( et c est encore une fois tres humain...). Ils auront donc tendance a penser qu'un artiste qui n'est pas dans le circuit des galleristes n'est pas vraiment un artiste... Donc c'est pas mieux en fait...Pouvoir de l'élite.


7- Le support; intermédiaires/transports/distributeurs. Ben les mecs ils bossent sur les flux! Et ils sont pas prèts a bosser gratuitement, ça c'est pour les artistes!!! Pourtant sans eux, rien ne peut se passer, rien ne peux arriver a destination. DONC !!! Ils sont indispensables! Encore du pouvoir!


8- Nous. Les passionnés/geeks/nerds/spécialistes. On est rien! On est indisciplinés, on est rebelles, on est des blablateurs qui la plupart du temps ne jouent pas le jeu societal classique. Sur le papier, personne veut de nous! On est toujours le mec qui dira " Oui... Mais...", le facteur x, le grain de sable, le coupeur de cheveux en quatre.

Aucun pouvoir, rien... A part quand on a besoin d'un truc dont on se sert quasiment jamais mais que la tout de suite il nous le faut! Même au pire pouilleux de la terre, quand on a besoin de lui on lui baisera les pieds ( mais c'est tellement rare qu'on peut parler de pouvoir par contraste ou par extrème rareté....).

Eh ben t'y crois? Depuis quelques années, ils ont réussi à nous intégrer au système!!! En nous simplifiant, en nous normalisant et en nous préparant des trucs que pour nous, et là, ben nous on se tape dessus, alors qu'au fond on est d'accord sur les grandes bases... Notre non pouvoir s'est retourné comme une chaussette... On a le pouvoir de nous nuire à nous même et de balancer le fric et le temps aux autres... L'artiste? Même pour nous, il n'est plus qu'un rouage de ce grand jeu de pousse-pousse qu'est devenue l'économie mondiale...


9- Reste les gens qui grapillent, les queues de comètes... Les spécialistes de la contrefaçon... C'est chiant, c'est amoral, c'est facile, c'est laid... Mais c'est même pas du profit! Toujours en terme de levier d'action, c'est rien... S'il n'y avait qu'eux dans l'industrie culturelle, ben ce serait plus équilibré en fait... On serait pas plus de 5 à connaitre le travail de tel ou tel artiste. POURQUOI? Parce que sans investisseurs pas de pérennisation ( toujours dans le système econimique sous lequel nous vivons aujourd'hui...) ...

C'est le marché qui se mort la queue...


10- Ces cons d'artistes ( moi compris ), sont assez bêtes pour se taper dessus pendant qu'un autre profite de leur talents conjugués ( ou pas ...)...

Là, serait le levier d'action! Que les artistes s'entraident vraiment entre eux a long terme! Mais pour avoir essayé à plusieurs reprises et m'y etre cassé les dents! Très peu pour moi... J'ai ( et je continue ) à faire ma part.

Le problème, c'est donc pas l'industrie culturelle en tant que telle, pas plus que pour les autres industries... Le problème c'est nous en tant qu'artistes, qu'est ce qu'on fait mal pour se retrouver autant dans le caca?

C'est pas de vulgaires copieurs le problème ( c'est des connards par contre, c'est clair! ), c'est nous d'abord, les artistes !!!


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Bravo si vous avez eu le courage de lire jusque là mon texte...Reposez vous les yeux, il doit y avoir pleins de fautes!


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Alors... Artiste un métier ? Artisan ok... Mais c'est à peu prêt tout, sinon, on est juste des techniciens avec une creativité relative ( chacuns ses gouts )!

Tout cela, n'est qu'une question de pouvoir et le pouvoir, en général n'est pas aux mains de l'artiste...

Bon, comme disait le numéro 6...

BONJOUR CHEZ VOUS !

Dernière modification par axlreznor ; 03/06/2014 à 16h12. Motif: Trop de fautes plus reactualisation !
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