Titre : Batman/Tarzan : Les griffes de Cat-Woman
Année de publication : 1999 (édition VO), 2004 (édition VF).
Editeur : DC Comics/Dark Horse (VO), Wetta (VF).
Auteurs : Ron Marz (scénariste), Igor Kordey (dessinateur).
Pitch : La rencontre de deux légendes autour d'une quête en Afrique, pour protéger une cité perdue, aider une jeune princesse au costume déjà-vu, combattre un chasseur sans scrupule et mettre en avant les similitudes et différences de deux orphelins mythiques.
Mon avis : Offert par un de mes meilleurs amis, ce crossover a une place particulière dans mon coeur et dans mon expérience des comics. Même s'il n'est pas parfait, comme vous vous en rendrez compte en lisant cette rapide chronique, ce Batman/Tarzan reste une de mes lectures les plus agréables et très nostalgique.
Autant l'annoncer directement : l'intérêt de cette BD ne réside pas dans un scénario très classique, sans doute trop, et un peu fainéant, sans doute trop également. Partant d'un principe très simple, lutter contre un méchant très méchant qui menace une cité perdue africaine (la faiblesse de Tarzan) et l'innocence après avoir dupé Bruce Wayne (la faiblesse de Batman), la rencontre entre deux des plus grands mythes de la culture populaire peut décevoir vu le manque d'originalité de son histoire.
Sur quatre numéros, le solide scénariste Ron Marz ne se foule pas et réalise un récit trop classique, mettant en avant les forces et faiblesses des deux personnages sans se départir du cahier des charges certainement imposé par les deux éditeurs VO, soucieux de garder la lumière sur chaque héros (même si Batman a une actualité plus forte que son collègue depuis quelques années).
De plus, ce crossover n'est pas l'occasion d'un Elseworld (récit hors-continuité où les auteurs sont libres de donner leurs propres versions des personnages DC, cf quelques autres articles de La bibliothèque de Ben Wawe) fun, dans le sens où Ron Marz se contente de deux petits clins d'oeil au monde de Batman en changeant quelques éléments, mais rien de plus. Je ne suis pas connaisseur du monde Tarzan, mais je n'ai rien vu de vraiment notable, en dehors d'apparition très rapides de quelques personnages secondaires.
Quatre numéros peuvent donc paraître longs pour cela, mais c'est sans compter Igor Kordey. Depuis ma première rencontre avec l'art du dessinateur européen dans la série Cable, je suis un grand fan de son trait et de ses ambiances. Le voir ici illustrer Batman (sans cependant le maîtriser totalement) et surtout Tarzan (pour qui il voue une grande passion, comme indiqué dans son très intéressant billet inclus dans les bonus de la VF) est un vrai plaisir, tant il parvient à m'immerger totalement dans sa Gotham City très entre-deux guerres et surtout la cité perdue et la jungle, magnifiques de noirceur et de beauté sombre.
L'aspect graphique est donc le principal intérêt de Batman/Tarzan, Ron Marz se contentant du minimum pour permettre à Igor Kordey de réaliser de très jolies choses sur quatre épisodes.
Par ailleurs, je tiens ici à souligner la qualité et l'originalité de l'édition VF, que je possède, la Wetta Box. Frédéric Wetta, éditeur et traducteur ici, a en effet eu l'idée de proposer à la vente une boîte en carton au format librairie, avec à l'intérieur quatre petits magazines souples, comme l'édition VO mais dont le papier est de meilleure qualité. Avec ce principe étonnant, l'édition française me plaît beaucoup et apporte franchement à mon intérêt pour cette BD.
Globalement, Batman/Tarzan est une bonne expérience, porté pour mon attachement nostalgique au format et au cadeau. Ca n'est pas un récit exceptionnel, ni original, et il peut être globalement résumé en la poignée de main finale entre Batman et Tarzan, qui se quittent conscients de leurs similitudes et surtout de leurs différences qui les rendent impropres à se voir plus souvent. Une aventure qui ne les aura pas marqué, comme le lecteur, mais qui reste un bon souvenir !