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Vieux 15/12/2012, 18h05
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Hawkguy
 
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[CENTER][B][IMG]http://www.comicbookdb.com/graphics/comic_graphics/1/166/7216_20070208082100_large.jpg[/IMG][/B]

[B]#280 : Twilight of the Idols[/B]
(Mai 1990)[/CENTER]


[I]L'enfer n'a pas qu'un visage, c'est ce que vont découvrir Daredevil, n°9, Karnak et Gorgone, Brandy et le Pape, séparés dans cet ordre après avoir chuté dans le royaume de Méphisto. [/I]
[I]DD doit traverser une tempête de neige puis une ordre de diablotins féroces. [/I]
[I]N°9 croise l'ange Gabriel (en vérité, le nouveau déguisement de Blackheart) puis Lucy (Lucifer) dans un simulacre de paradis publicitaire. [/I]
[I]Karnak et Gorgone rencontre une créature allant et venant entre les royaumes, vivant dans un palace aussi luxueux que sans vie. [/I]
[I]Brandy et le Pape gravissent une montagne sans fin et réveillent un ange indien en chemin. [/I]
[I]Il s'agit plus se survivre, tenter de comprendre, se repérer... Avant de se réunir et de défier le roi de l'antimonde.[/I]


Tout cet arc est construit comme un escalier, chaque marche/épisode conduit les protagonistes dans les tréfonds (de l'âme, de la terre) et maintenant qu'ils y sont, ils doivent s'y frayer un chemin, recouvrer la raison dans un espace qui en est dépourvu.

[B]Ann Nocenti[/B] explore de manière plus visuelle que [B]Frank Miller[/B] le thème de la descente aux enfers, et de cette manière elle pousse la logique même de [B]Daredevil[/B] (le personnage comme la série) à son paroxysme.
Ce qui avait été montré de façon grotesque et délirante dans le tie-in du crossover [B]Inferno[/B], puis aperçu dans le #266 ([B]A beer with the Devil[/B]), est à présent clairement exposé... Et revêt un aspect polymorphe, adapté en fait à chacun des protagonistes.

DD est d'abord éprouvé physiquement : dans un endroit où ses super-sens et son radar ne lui sont d'aucune utilité, il doit progresser dans un impressionnant enfer blanc, glacial. Il est plus aveugle que jamais, seule sa détermination peut encore le guider.

N°9 a, en comparaison, droit à un traitement plus clément mais trompeur pour sa nature naïve : célèbrée comme une déesse par une nuée de diablotins (sur les tuniques desquelles Nocenti s'est amusée à inscrire les noms de groupe de hard-rock - la musique du diable ! - comme [B]Motley Crüe[/B], [B]Heavy Metal[/B], [B]Anthrax[/B], [B]Run DMC[/B]), elle se rend plus ou moins compte de la superficialité de ce décor dont elle serait l'emblême.

Karnak et Gorgone, après s'être une énième fois écharpé sur le moyen de s'en sortir (le premier conseillant la réflexion là où le second privilégie la force brute), font connaissance avec une créature équivoque, dans un milieu fastueux mais désincarné.

Enfin, Brandy et le Pape escaladent une paroi raide et infinie en dissertant sur la réalité de leur situation, la pertinence des croyances.

La scénariste brasse des thèmes incroyablement larges et ambitieux dans le cadre d'un épisode de comic-book de super-héros. Elle entraîne la série dans une mise en scène, une réflexion rares, où il n'est plus question de simples bons et méchants, de réglements de comptes, mais d'interrogations sur soi, sur sur ce qui nous entoure, nous forme, nous forge le sens critique, le caractère.
On voit que l'auteure a atteint une licence narrative pour oser une écriture pareille (on l'avait entrevue quand elle s'était passée de Daredevil après sa défaite contre le gang de Typhoïd Mary, puis lors des tie-in d'[B]Inferno[/B]) : c'est la marque d'une grande confiance à la fois dans ce qu'elle raconte, propose, mais aussi de la part de son éditeur, qui la laisse développer une trame dégagée de figures imposées, de codes familiers.
Très fort - et très bien formulé !


[B]John Romita Jr[/B] et [B]Al Williamson[/B] font eux-aussi feur de tout bois dans ce chapitre : comme disait [B]Alex Toth[/B], "an artist must "plus" the script" - il faut avoir du répondant face au scénario mais plus encore, il faut l'enrichir visuellement.

Les planches se déclinent quasiment comme des tableaux (au sens où on l'entend dans un ballet), chaque séquence a été intelligemment conçu pour être distincte et évocatrice de l'endroit et des émotions traversés par les personnages.
Le résultat est à chaque fois très graphique (même quand DD se trouve dans des cases sans décors... Mais lorsqu'arrive la tempête de neige, c'est aussi bluffant : quel rendu superbe !), avec un découpage différent là aussi à chaque fois (petites cases en rafale pour n°9, gaufriers et plans verticaux alternés pour Brandy et le Pape, case-bande ponctuant des paires de vignettes pour Karnak et Gorgone).

Que dire ? Il est là aussi rare de lire des épisodes d'une telle constance dans la qualité graphique, non seulement avec un tandem dessinateur/encreur régulier, mais qui tient surtout le coup chapitre après chapitre, en vous gratifiant de pages à la fois mémorables, inventives et efficaces. C'est aussi tout cela qui rend Romita Jr avec Williamson si extraordinaire.


La suite (et bientôt fin) ne va pas démentir les prouesses de cette équipe.