D'ailleurs au sujet de l'anonymat, je me permets de coller un truc (hey, c'est une année anniversaire pour l'œuvre de Barks et le personnage de Picsou après tout)
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Posté par Largepro |
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Je lisais hier une entrevue de Walter Simonson. A l'inévitable question Comment avez vous découvert les comics book ? celui ci, après un résumé de l'ambiance de lecture chez les Simonson, nous confie en premier lieu I was a huge fan of Carl Barks.
On aurait du mal à lui en vouloir. Mieux encore, on ne l'aime que davantage.
En suite immédiate de confidence, il se fend d'un interessant même si je ne savais pas à l'époque qui il était, of course.
Ce n'est pas l'enfant ne s'intéressant pas aux crédits d'une histoire qui est pertinent. Le petit Walter met le doigt sur autre chose.
Carl Barks (comme tout autres artistes Disney) ne fut jamais crédité, ne signa aucune des 600 (et quelques plumes) histoires qu'il composa.
C'était ainsi.
Tout un chacun se régalait de Walt Disney's Comics Book, ainsi toutes œuvres de la firme étaient celles de son illustre patron, si ce n'est dans les faits (bien évidemment), ce l'était dans l'imaginaire voulu.
Il en était de même pour Gottfredson, dont les strips étaient signé Disney. Les lecteurs ne virent donc pas (à première vue) le passage de flambeau entres les deux hommes, et les aventures de la souris semblaient toujours être celles de son créateur.
A première vue.
Précisons une chose: Dès le départ, et jusque sa fin (ou peu s'en faut), un comics book réalisé par Barks se vendait... Entre 2 et 3 millions d'exemplaires.
Un phénomène.
Les super héros glorieux dans leur âge d'or, à simple titre de comparaison, s'écoulaient à deux fois moins (pour les plus populaires)
Un phénomène, dans l'anonymat le plus total.
Note: pas question ici de verser dans le syndical hommage d'un travailleur à succès contre la méchante firme qui lui ôte sa gloire.
It was the deal back then, fellas.
Plus utile est d'apprendre que la reconnaissance unanime du talent du maitre aujourd'hui, son apport à la bande dessinée, son nom comme gage de qualité et évoqué dans les mémoires d'enfants pour beaucoup, viennent de loin.
Remettre en perspective.
Sait on jamais si l'on peut un jour se trouver blaser de voir un nom évoqué partout ou allant de soi.
A première vue, j'y reviens.
Dans tout ce tas de lecteurs à l'époque, nombreux bien sur furent ceux parvenant à retrouver un style propre, de dessin ou de narration.
Le succès des histoires avec celui ci (de style) ne se démentant pas, amplifiant même, une question commença à se poser:
Mais qui diable est donc cet auteur ?
Car il y en a bien un.
En 1957, un fan, Malcom Willits, par jeux de complicités bien placées, apprit de bouche-sure un nom, Carl Barks.
Information menant rapidement à l'envoi d'une correspondance, suivie, qui débouchera après quelques année (1962) sur une véritable entrevue avec l'auteur.
La première.
Celle ci restera secrète. Un temps.
Si il y a deux dates qui frappent cette partie de l'univers, c'est bien 1928, qui voit un Walt Disney se faire dépouiller de ses droits, de son équipe (à un fidèle et si important Ub Iwerks près) redémarrer à zéro et imagina une souris se prenant pour Lindbergh ( premier cartoon de Mickey Mouse produit par Disney)
Et 1966.
Disney s'éteint, Barks se retire.
Les deux événements, sans rapport aucun entre eux, jouent pourtant de concert vers la reconnaissance publique (officielle) de Barks.
En effet, Disney mort, la carte de l'illusion le voulant derrière chaque histoires racontées en film ou sur papier devenait ridiculement tenable.
C'est ainsi que petit à petit, le nom apparu ici et la, sans que la firme y veto posa. L'homme ayant été de plus, un tel talent et succès pour cette dernière.
En Italie d'abord, ou son nom fut crédité par Alfredo Castelli dans un spécial du Topolino (Mickey) Magazine.
1968, l'entrevue donnée en 1962 fut finalement publiée, donnant aux États-Unis, mais à un cercle restreint, la première exposition du nom.
La porte était ouverte, la légende en marche.
Curieuse chose, non sans émotions, qu'un homme rentrant ainsi dans la légende, une fois retiré, son travail achevé.
Enfin c'est bien à cela que l'on reconnait les véritables.
La suite est faite de reconnaissances divers et variées, jusque nos jours (la plus symbolique, au delà de l'amour des lecteurs, est je pense l'autorisation donnée au maitre de la part de Disney, de pouvoir signer ses toiles à l'huile reprenant les grands moment de ses aventures. Une véritable reconnaissance de la part de son ex-employeur)
Porte ouverte, évidemment aussi pour les autres. Gottfredson, par exemple, en approche de la fin de son œuvre, fut bien sur aussi reconnu dans les 70's.
C'est ainsi qu'en 1974, Who is Carl Barks ? était encore une question qui se posait, chez tout amateurs, curieux, ou professionnels , et aux amoureux avertis de se plaire à y répondre.
Et je retombe sur Walt Simonson, venu hier me rappeler tout cela, venu aujourd'hui vous déranger.
Celui ci posa la fameuse question et y répondit, dans un numéro de l'association amateur de comics book Capa Alpha, en 1974.
Un strip de Simonson avec nos canards, rendant hommage à Barks, vous n'aurez pas tant perdu votre mercredi et votre temps à parvenir à cette ligne.

(Donald et ses neveux vont rendre visite à leur richissime oncle)
Riri: "On' Picsou possède la collection complète des comics de Carl Barks !"
Fifi: "Et il nous invite à venir les voir."
Loulou: "Qui est Carl Barks, Onc' Donald ?"
Donald: "Probablement le meilleur auteur de comics qu'on ait jamais vu les enfants."
Riri: "Est ce dur de s'offrir tous ses comics?"
Donald: "Oui ! Rares sont ceux qui en ont les moyens!"
Donald: "Onc' Picsou est surement le seul canard à posséder l'intégrale de Barks, mais..."
Donald: "... Voyez ce que ca lui a couté !"
Kim West/Walter Simonson, 1974.
(Je n'ose même pas aujourd'hui imaginer le travail, le temps et la somme, necessaires à l'acquisition de tous les comics originaux)
Je n'en trouve pas un scan plus large, ni ne possède d'imprimante, malheureusement. |
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Dernière modification par Large ; 26/06/2012 à 12h35.
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