Rien que pour embéter Zeph
Fables #46 - 51 parus dans le volume Les Loups par Bill Willingham & Mark Buckingham, Shawn McManus, Jim Fern
Bob : Charmant lance son plan pour frapper l'Adversaire, mais pour cela il fautd'abords trouver Bigby et que Cendrillon accomplisse la mission auprès du Royaume des Nuages.
Suite du très divertissant opus précèdent. Avec « Les loups », Willingham se redirige vers son fil rouge, vers son histoire principale mais.. à pas de loup ^^
Plus précisément, de manière progressive, en prenant son temps. Ceci aurait pu être frustrant, après tout, cela fait un certain temps maintenant que quelque chose couve entre les Fables et l’Adversaire, un conflit, une guerre, une rencontre enfin quelque chose ! Et une telle attente non assouvie peut donc être frustrante… si ce n’est que ce que l’on trouve à la place de notre attente.. est plutôt bien foutu ! Le lecteur n’est certes pas comblé mais il sent clairement le récit partir sur les bons rails. Willingham nous sort ainsi une introduction à la suite de la saga, comme un #1 d’une deuxième saison après un cliffhanger avec la révélation de l’identité de l’Adversaire.
Tout cela commence avec une histoire one-shot qui fait parfaitement le lien, un récit excellent qui prends encore une fois le lecteur à contre pieds. Une magnifique idée que de prendre le point de vue de l’ennemi. Là où je disais que ce fameux (j’ai 10€ chaque fois que je le case) décalage entre Fables et réalité était usé, Willingham me fait mentir en sortant un petit bijou d’histoire, totalement dans ce ton qui a fait le succès de ce comics, une petite claque au moment ou je pensais ne plus être surpris.
Ensuite, le gros de l’histoire qui remet tout ce petit monde sur les rails. Ce n’est pas très intense, ni très dense, un début plutôt mono-ligne sur la quête de Mowgli qui se conclue enfin. Si quelques passages sont intéressants, c’est un début de saison 2 plutôt molasson mais l’interet monte en flèche vers la fin du récit. En 2 numéros, l’auteur nous ponds un final digne d’un blockbuster, violent et brutal où ce « décalage » nous explose en pleine figure, nous rappelant que « nos deux mondes » peuvent aussi avoir des choses noires et sombres à s’échanger. Les Fables se lancent dans une opération très réaliste, trop réaliste mais qui fait son effet.. et de nouveau de penser que essoufflement de ce décalage n’était qu’une vue de mon esprit, un ressenti faux visiblement. Aurais je sous estimé ce bon vieux Bill ?
Après ce final qui relance toute la machine, on a droit à un épilogue plus mielleux, attendu certes, très attendu, mais bien amené et qui a le mérite d'exister. Comme dans tout bon début de saison 2, les personnages principaux se retrouvent dans une nouvelle situation qui ne manquera pas d’ajouter du piment à la suite.
Enfin, un délice de one shot avec la truculente Cendrillon en agent de terrain qui ne présage que du bon pour sa mini série.
Buckingham un ton en dessous au cours de ces épisodes. Manque d’inspiration ou de temps mais ses dessins sont moins précis, les visages sont moins recherchés, les positions moins précises. Tout cela manque de génie, d’idées, un travail certes toujours correct mais sans cette touche qui rendait le tout succulent (l’encrage de Jimmy Palmiotti ?). Coté couleurs un peu de moins bon aussi, pourtant Vozzo et Loughridge sont des bons, mais peut être voit on là la différence entre un très bon (Vozzo) et un bon (l’autre ^^)
Au final donc, un bon volume d’introduction. Des questions sont levés, une orientation est clairement prise, le tout parsemé de bonne surprises et d’excellentes idées qui font penser que Willingham en a encore sous la pédale et qu’il maitrise réellement son produit.