Golden generation?
 

C'est surement l'âge qui veut ça, mais pour le coup j'assume mon côté réac.

Je trouve que la vision qu'ont les nouveaux lecteurs de comics n'est plus la même que lorsque j'ai commencé. L'offre n'est plus la même que dans les années 80, les jeux vidéos faisaient leurs débuts, et la lecture faisait partie des loisirs que l'on avait à disposition.

On trouvait chez le marchand de journaux, Pif et Zembla, et évidemment les parutions LUG de super-héros. Une fois son magazine fini, il restait à espérer que son argent de poche permettrait le mois suivant de suivre les aventures en cours. C'était des périodiques, qui respectaient le rythme de parution initial d'outre-atlantique, les comics n'avait pas assez de noblesse pour être vendus en librairies.

De nos jours, c'est intégrales, omnibus et albums reliés qui dominent. Je ne suis pas rentré dans les comics par envie de collectionner comme on le faisait avec les timbres ou les pin's. J'avais un magazine, qui en a appelé un deuxième, et d'autres, et c'est par la force des choses qu'une collection s'est formée. En 2018, celui qui veut se lancer fait des erreurs du genre à vouloir absolument tout lire de Spider-Man dès ses débuts. Moi je feuilletait la revue, et si elle m'intéressait je repartais avec, sans me soucier de tout posséder à tout prix.

Les nouvelles générations sont pourries, on leur propose de beaux albums, avec des arcs entiers, et le côté feuilleton a perdu de sa superbe. Même la façon de visionner des séries télés a perdu son sens premier, avec l’avènement de Netflix et consorts, on a tout d'un coup et on consomme dans son entièreté.

C'était si beau d'avoir un trou dans sa collection, une belle frustration qui était compensée par le talent des scénaristes qui savaient remettre le lecteur dans le bain même si il avait littéralement loupé un épisode.

Je suis donc nostalgique d'une époque et critique de ce que l'on vit en ce moment. C'est l'ère de l'intégrale, l'épisode n'existe plus, il faut tout et tout de suite. Et est-ce que ça fait de meilleurs lecteurs? Est-ce que le fait que le comics soit si populaire en ce moment est une si bonne chose que ça? Devait-il absolument devenir un produit reconnu et de luxe et s'éloigner des maisons de la presse? Je vous laisse en débattre.

J'ajoute que, pour que l'intégrale soit un beau pavé bien garni, on décompresse à mort le scénario (quand scénario il y a)

C'est drôle, moi c'est un peu différent pour un résultat identique : j'ai acheté régulièrement du kiosque dans les années 90, mais ai surtout eu une culture "brocante" pour constituer ma collection à une époque où un carton entier de Strange coutaît 10 Fr le toit (en commençant au préalable par les packs tout azimuts en grande surface, qui conteniat du Artima et du Lug, du fumetti et des comics, du superslip ou de la romance). Donc, mes lectures se sont faites avec beaucoup, beaucoup de lacunes, mais la volonté de les combler a probablement contribué à ma passion. Avec le retour de la spéculation, je ne suis pas sûr qu'une telle approche soit possible.

Après qu'on s'entende bien, je lis des intégrales et autres tp. Je parle juste de l'approche qu'ont les nouveaux lecteurs qui ne semblent plus se contenter du périodique, ou même l'ignorer.

Personnellement j’ai commencé les comics avec la librairie (les premiers 100% Marvel de Panini et les Semic Books) et donc de fait, je ne suis pas très nostalgique du kiosque.

J’ai suivi de nombreux magazines kiosques entre 1999/2000 et aujourd’hui, mais souvent je les lisais par arc. Aujourd’hui je n’achète plus rien en kiosque (dernière revue en date : Star Wars de Panini que j’ai abandonné au moment du reboot). Et je ne pense pas m’y remettre.

Je n’ai jamais été très friand du format de lecture en pointillé et j’aime lire des runs d’un coup à la suite, tout comme j’aime bien binge watcher des séries pour une expérience plus immersive (mais je ne le fais pas toujours car certaines séries que j’aime sont encore diffusées de manière hebdomadaire).

Je n’aime pas lire/visionner plusieurs choses en parallèle, l’attente est souvent synonymes de trous de mémoires et de décrochage.

Aujourd’hui je suis un lecteur tout librairie, mais ça ne m’empêche pas d’apprécier ce que je lis :). Par contre je ne fantasme pas du tout de lire «*tous les épisodes*» d’un perso, je préfère me concentrer sur les runs les plus appréciés ou ceux de mes auteurs fétiches.

Pour moi aujourd’hui le format kiosque/issue est mort (j’en suis même à me demander si les comics US ne devraient pas sortir directement en librairie tellement le mode de distribution des comics par épisode via Previews me semble dépassé et malade).

Bref je suis tout l’opposé d’Esseji, je me considère comme un collectionneur acharné mais j’ai l’impression que ça ne m’empêche pas de prendre beaucoup de plaisir dans mes lectures. Et même si j’aime avoir une belle collection avec des runs complets, et que parfois le format de publication ou qualité de l’édition peut avoir une incidence sur ce que j’achète, je cherche avant tout à lire des choses de qualité :)

A contrario, suivre plusieurs choses en même temps doit favoriser la mémoire à moyen terme.

aaaaah partir de la maison pour aller au buraliste, dire bonjour à la madame qui me connaît bien, allez voir si mon magasine est arrivé...être tenté par d'autres séries inconnues et mystérieuses.. être content de l'acheter et le lire en rentrant ou être décu mais se dire que c'est pas grave et revenir le lendemain :huhu:

Et surtout tu parles d'une époque qui n'était pas faite de crossover et reboot, rebirth, re, de 10 couvertures alternatives, où il y avait souvent une ligne éditoriale...
Cela fait des années que je survole l'univers des comics via ce forum et ça me manque pas...il doit surement y avoir quelques trucs sympas, un run de DD, hawkeye, ou captain america me tenterait bien et pour l'occasion, le format librairie me conviendrait mieux.

Désolé Esseji, mais je ne vois pas en quoi il y a débat....
Tu nous partages ton ressenti. Il est respectable en tant que tel... Mais en soit, que commenter dans ce que tu dis?

Comparer deux époques qui n'ont rien à voir, se lancer dans le débat du "c'était mieux avant"... Non, c'est différent. Nous ne sommes pas le lectorat d'alors. Tu penses que tu est comme avant, mais ce n'est pas possible... Nous sommes aussi le lectorat, nous avons changé, dans nos attentes, nos désirs, nos plaisirs... Ca s'appelle grandir, vieillir...




Ce serait comme dire que l'époque des magazines bd était le must pour le lecteur de bd franco-belge... C'est de la nostalgie...


Pourquoi essayerais-je d'argumenter ou de démonter ton ressenti? Je trouverai ça super agressif en fait...

J'ai commencé à lire des comics au début des années 90. Si il n'y avait pas eu l'avènement des TPs, et surtout du numérique, je ne lirais presque plus de comics. Alors que là, j'en lis plus que jamais.

Je ne vois pas quelle est l'erreur. Un nouveau lecteur peut avoir envie de tout posséder, ou non, comme en 1990.

En fait j'aime mon single, j'aime aussi les auteurs qui savent écrire ce format, qui en donnent pour ton argent, dans tous les sens du terme. David, Faerber, Hine ou Simone plutôt que Bendis, Fraction ou Millar qui ne savent pas respecter ce format.
Et aussi le fait que je me demande si les jeunes générations savent encore être sensible à ce qui a fait l'essence du comics, jusque le début des années 2000. C'est pas "c'était mieux avant", c'est plus veulent-ils briser ce mur de "je n'étais pas encore né".

L'essence du comics ? C'est à dire un machin de 30 pages lu en 10 min, impossible à ranger proprement, et blindé de pubs ?
Oui, j'ai fait un gros rejet de l'objet.

Après j'aime bien le rythme 20-22 pages.

Oui, ce bon vieux périodique pas fait pour être collectionné à la base.

J'ai découvert la BD il y a 40 ans par les albums d'Asterix, Lucky Luke, Gaston Lagaffe... je ne savais même pas qu'on trouvait des magazines mensuels dans les maisons de presse! :D

Ça c'est venu par hasard avec Pif, Mickey, Spidey et Mustang. Puis je suis passé il y a quelques années aux albums, principalement à cause des mensuels avec 1 bonne série sur 4. De plus, ce que je lis habituellement ne sort pas en magazine, donc pas le choix.

Enfin, on n’attends pas l'épisode suivant mais l'arc suivant, je pense donc que le côté feuilleton a juste changé de dimension.

Finalement, les films sont très populaires, mais la vente de BD reste un marché de niche avec peu de nouveaux lecteurs amenés par le ciné.

Ma conclusion : ce n'est pas les nouveaux lecteurs qui sont différents des anciens, ce sont les anciens qui ont changé leur mode de consommation, une fois passés de l'argent de poche à un salaire.

bah le comics tel qu'il a été conçu à vécu. Heureusement que la machine à cash cinématographique est passée par là car elle permet d'enrayer la chute inexorable. En fait on peut surtout se poser la question si les "comic book" existeront encore dans 15-20 ans ? J'ai du mal à les voir perdurer sous le format actuel. Tout évolue, surement pas en bien, mais c'est comme cela.

Personnellement je me régale toujours autant à avoir mes rendez vous mensuelles avec les auteurs jouant le jeu (tout en louant certains recueil, mais surtout les oldies). Et puis je suis revenu depuis très longtemps au format rêvé pour collectionneur compulsif et limite psychorigide. Au contraire j'aime quand c'est dépareillé, usé, différent, passé dans d'autres mains, des comics où je peux livrer des anecdotes sur comment je les ai obtenus. En fait j'ai ré-inventer ma façon de lire en respectant le passé du média. Mais il est évident que nous sommes de plus en plus minoritaires à être dans ce cas. J'aime aussi passer du temps à me renseigner sur ce que je ne connais pas, à réfléchir, voire tirer des plans sur la comète sur comment combler mes trous, combler mes lacunes. Mais là il faut faire un effort et dans une société partisane du moindre ......

Là où je peste surtout c'est qu'étant à contre courant j'ai bien vu les prix augmenter (en VO et VF, oui oui en VF) car la qualité cela se paye alors qu'un format et une lecture populaire beaucoup moins normalement ;)

Je suis donc du côté d'EsseJi et on peut en débattre, la preuve.