Les critiques VO de MRC
NOTE D'INTENTION
Suite à l'achat de quelques milliers de comics Marvel j'ai décidé de créer un thread où je proposerais une « critique » de runs des années 90 au fur et à mesure de mes lectures. Il ne s’agira pas de résumés mais d’analyse des forces et des faiblesses de ces derniers que j’ai souhaité regroupé dans un même thread, n’en trouvant pas un qui corresponde exactement à ma démarche. Manque de temps oblige, je pense également poster ici des coups de coeur (JEM) et des coups de gueule PS : toute suggestion (par MP) pour améliorer mon thread est la bienvenue) |
AVENGERS par BOB HARRAS PART 1/2
(Juillet 1991 - Juillet 1994) Avengers : (issue 334 - 339 / 343 - 351 / 355 - 376) BOB HARRAS : L'homme qui n'était pas le bienvenue en France En préambule à toute analyse de ce run, il est intéressant de souligner à quel point il fut tronqué par les éditions Semic lors de sa publication en France. Suite à la décision de cette maison d’édition de ne pas publier le crossover Galactic Storm, ce ne sont pas moins de trois épisodes qui vont passer à la trappe (345 – 346 - 347) sans compter ceux qui, y faisant trop clairement référence, sont également supprimés (348 – 350 - 351) ou amputés de plusieurs pages (344). Semic n’ayant pas souhaiter commenter cette décision éditoriale, le pourquoi du comment est laissé à notre appréciation : on soulignera que la maison d’édition lyonnaise ne publiait à l’époque que deux des six séries concernées par ce crossover. De là à penser qu’elle n’a pas trouvé de solution satisfaisante pour publier les 19 épisodes concernés… Cette décision éditoriale est hélas lourde de conséquences puisque Galactic Storm modifie profondément l’univers Marvel et les relations entre les Avengers. Pire encore, de ce crossover découle un story arc majeur du run de Harras (issue 364 – 366) dont les tenants et les aboutissants échapperont à toute personne ne l’ayant pas lu. Sans parler du crossover Live Kree or die publié par Marvel quelques années plus tard qui trouve lui aussi son origine dans les évènements liés à Galactic Storm. Semic essaiera d’ailleurs de limiter les dégâts en publiant un hors série de 1994 intitulé Avengers Strike Files qui résume le crossover Galactic Storm du point de vue des Krees et qui sert de prélude aux épisodes 364 à 366 BOB HARRAS : UNE MARGE DE MANŒUVRE LIMITEE Lorsque Bob Harras arrive aux commandes de The Avengers en juillet 1991, sa mission est de redynamiser un titre en perte de vitesse. Entre 1987 et 1991, la série n’a cessé de perdre des lecteurs passant de 237.000 ventes/mois à 207.000 . Ni Walter Simonson , ni Mark Gruenwald , ni John Byrne , ni Fabian Nicieza , ni Larry Hama (sic !) n’ont réussi à inverser la tendance. A Harras de renouer avec le succès rencontré par Roger Stern quelques années auparavant. Comment expliquer une telle érosion du lectorat? Chaque scénariste, indépendamment de ses qualités et défauts, est limité dans sa vision créatrice par une contrainte de taille. A la fin des années 1980 et au début des années 1990, accepter d’écrire The Avengers, c’est accepter de n’avoir aucun contrôle sur les personnages cadres de la série! Trois autres scénaristes ont leur destin en main : Mark Gruenwald officie sur Captain America depuis 1985 , Tom DeFalco préside au destin de The Mighty Thor depuis 1987 et Len Kaminski s’apprête à succéder à John Byrne sur The Invincible Iron-Man au mois de mars 1992 . La consigne de Tom DeFalco, éditeur en chef de l’époque, est on ne peut simple : ne rien faire sur The Avengers qui puisse interférer avec les projets de vos confrères … autant dire, ne rien faire du tout ! Gruenwald, DeFalco et Kaminski vous prêtent leurs jouets, obligation de les rendre en l’état. Accepter ces règles, c’est accoucher d’un run sans saveur, composé d’histoires inconséquentes qui n’ont que peu de chances de passionner le lecteur. Si en tant qu’éditeur, Bob Harras comprend et respecte ces consignes, en tant que scénariste, il se retrouve pieds et points liés. Seule solution pour s’affranchir de ces contraintes, s’affranchir de ces personnages. BOB HARRAS : NOUVELLE EQUIPE + NOUVELLES VALEURS = NEW AVENGERS ? Bob Harras évacue donc ce problème de taille en reléguant progressivement Captain America et Thor au second plan pour imposer son équipe composée de personnages plus ou moins tombés dans l’oubli. Entre le début de The Collection Obsession et la fin de Galactic Storm , le visage de l’équipe change radicalement : Captain America prend congé suite à un différent d’ordre philosophique , Iron-Man fait des allées et venues, quant à Thor/Thunderstrike il est relégué à un rôle annexe indissociable de celui d’Hercules… Une approche fortement critiquée par un certains nombre de fans qui voient d’un mauvais œil le départ des cadres historiques de l’équipe au profit de second couteaux à l’image de The Black Knight, Crystal ou bien encore Sersi. Pourtant, Harras n’invente rien et s’inscrit avec cette approche dans une longue tradition que l’on peut faire remonter à Stan Lee et aux tous premiers numéros de la série. Ce grand ménage de printemps permet à Harras de se concentrer sur les relations entre les membres de l’équipe et de donner à la série une tonalité très soap opéra. Tonalité essentiellement dû au triangle amoureux Sersi – The Black Knight – Crystal développé tout au long de l’arc narratif Proctor and The Gatherers . Pourquoi ces personnages ? Harras estime, à juste titre, qu’ils sont suffisamment vierges pour qu’il puisse les modeler à sa guise. Son ambition n’est pas tant de laisser sa marque que d’écrire de bons comics comme il l’explique dans une interview datée de 1996 : « j’écris des histoires avec des personnes qui évoluent au fil du temps, les scénarios dans lesquels un vilain apparaît et déblatère des inepties avant qu’un héros ne lui mette son poing dans la figure n’ont à mon sens aucun intérêt ». Il y a à première vue du vaudeville chez Harras (amant – femme – mari trompé), mais ce dernier s’affranchit de la majeure partie des ressorts comiques du genre pour emprunter ceux de la tragédie grecque. Eros et Thanatos ont ici leur place et l’Amour et la Mort n’ont jamais été aussi liée. Seriez-vous prêt à vous sacrifier par amour (cf. The Black Knight qui décide de renoncer à ses sentiments envers Crystal pour donner une seconde chance à son mariage) ? Seriez-vous prêt à tuer par amour (cf. Proctor décidé à se venger de la femme qui l’a blessé dans son âme et dans sa chair) ? Seriez-vous prêt à mourir par amour (cf. Magdalena prête à se sacrifier pour sauver la vie de The Swordsman) ? Seriez-vous prêt à ravaler votre fierté par amour (cf. Quicksilver suppliant The Black Knight de laisser une seconde chance à son mariage) ? Des questions qui trouvent toutes leurs réponses lors de cet arc narratif épique et qui prouve que les histoires d’amour finissent mal, en général. L’Amour et la Mort, ce thème semble particulièrement tenir à cœur à Bob Harras qui n’hésitera pas à le revisiter quelques années plus tard dans un arc explorant les relation tourmentées entre Hercules et une mortelle atteinte d’une maladie incurable. Un sujet audacieux pour un titre mainstream. Trop peut être : Harras s’autocensurera au moment de conclure cet arc narratif . Autre thème qui traverse ce run de part en part : celui de la quête d’identité. Nombre de ses personnages s’interrogent sur leurs motivations profondes et sur ce qui les rend unique. Le meilleur exemple est assurément le traitement réservé à The Vision. Harras reprend le personnage là où John Byrne l’avait laissé à la fin de The Vision Quest dans West Coast Avengers : un être artificiel dépourvu de toute émotion qui part progressivement à la reconquête de son humanité perdue. Autre exemple, le personnage de Deathcry, création originale, exilée politique à la recherche de figures paternelles et maternelles. Des thèmes graves mais qui laissent parfois place à une certaine légèreté notamment dans les rapports entre Jarvis, l’éternel majordome, et Marilla, nourrice de son état. Bien plus qu’un comic relief, il s’agit de faire de Jarvis un personnage à part entière des Avengers et également de permettre au lecteur de respirer entre deux évènements dramatiques. Les questions éthiques et morales sont également au cœur de ce run : que signifie être un Avengers ? Harras opère très tôt un virage majeur dans la philosophie du groupe lors du crossover Galactic Storm : « Avengers DO kill ». Ce crossover né de l’esprit de Bob Harras, Mark Gruenwald et Fabian Nicieza qui voit s’opposer deux puissances galactiques fait bien entendu référence à l’opération américaine Desert Storm. Le parallèle ne s’arrête pas là : s’il est difficile de voir un commentaire de la politique étrangère des Etats-Unis, ce récit pose tout de même la question du droit d’ingérence à travers l’intervention d’une puissance étrangère indirectement menacée par les agissements de deux empires belliqueux et qui se termine l’exécution d’un chef d’Etat étranger sur fond de génocide de son propre peuple. L’équipe qui ressort de ce crossover semble plus adaptée au zeitgeist, à cette époque « grim and gritty ». Mais le scénariste ne prend pas cette décision et la légère et ne sacrifie rien au sacro-saint shock value : les répercussions morales de cet acte se feront sentir tout au long de son run. Le thème de la morale est aussi au cœur des vilains qu’il utilise tout au long de ce run. A son Collector version 2.0, exemple type de la jouissance sans conscience ,succèdent deux personnages oh combien intéressants : Thane Hector et Proctor. Deux créations qui répondent en tous points à ce que l’on attend d’un antagoniste comme défini par Mark Gruenwald. Un antagoniste intéressant doit a) une motivation claire pour ses actes (la vengeance en l’occurrence), b) un passif crédible pour expliquer ses motivations (l’emprisonnement et la destinée pour Thane Hector, l’abandon et la souffrance pour Proctor), c) des pouvoirs qui lui permettent d’arriver à ses fins d) un nom et un costume sensationnels. Les points communs entre ses deux créations sont nombreux : tous deux apparaissent au départ comme assez unidimensionnels avant de prendre de la profondeur et de révéler deux personnages aussi charismatiques que tourmentés.Il s’agit en fait des deux facettes d’un même personnage et de deux concepts précédemment évoqués (Eros et Thanatos) dont se sert Harras pour montrer à quel points nos choix dictent notre destin : Thane Hector choisira la rédemption, Proctor la haine, Thane Hector choisira l’amour (Eros), Proctor la mort (Thanatos). BOB HARRAS, STEVE EPTING et CIE Après un numéro (issue 334) dessiné par Andy Kubert, la série est confiée à un Steve Epting qui y fait ses premières armes. Si ses premiers numéro s’avèrent particulièrement décevant (storytelling basique, trait grossier et conception de l’anatomie toute particulière), Epting va énormément s’améliorer tout au long de ce run au point où l’on peut dire que l’on assiste à la naissance d’un grand dessinateur. Un dessinateur auquel Marvel n’épargnera rien : numéros doubles, passage d’une périodicité mensuelle à une périodicité quinzomadaire, création d’une multitude de nouveaux personnages… Résultat, la Maison des Idées a recourt à quelques fill-ins en la personne de Kirk Jarvinen (issue 348), Kevin West (351), Jim Hall (367) et Jan Duursema (369), quatre artistes dont le style, hélas, tranche on ne peut plus avec celui de Steve Epting. EN CONCLUSION Ce run qui associe classicisme et renouveau reste à ce jour largement ignoré par une majeure partie des lecteurs et ce pour un ensemble de raisons. Premièrement, et pour des raisons explicitées plus en amont dans cet article, ces épisodes ont pour particularité de ne pas avoir de réel impact sur les cadres de la série (Captain America, Iron-Man, Thor) et de mettre en avant des personnages secondaires (Black Knight, Hercules, Sersi) aujourd’hui présentés sous un autre jour en les opposants régulièrement à des adversaires jamais revus (The Brethen, The Gatherers…). Deuxièmement, ce run souffre de la mauvaise réputation de son scénariste essentiellement liée à son management et à ses décisions éditoriales lors de sa carrière d’editor in chief (1995 – 2000). Une mauvaise réputation méritée ? Difficile à dire ! Contrairement à certains de ses prédécesseurs (James Shooter) et successeurs (Joe Quesada), Bob Harras ne s’est jamais exprimé sur les polémiques résultants de son passage à la tête de Marvel. AVENGERS par BOB HARRAS PART 2/2 (Octobre 1994 - Octobre 1996) Avengers : (issue 378 - 382 / 384 - 397) BOB HARRAS : EIC En 1994, Tom Defalco alors éditeurs en chef de Marvel est débarqué et un nouveau type de management est mis en place : cinq « group editors » supervisent l’intégralité des titres Marvel désormais divisée en cinq franchises : Bob Harras (X-Men Group), Mark Gruenwald (Marvel Heroes Group), Bobbie Chase (Marvel edge Group), Carl Potts (Licensed Titles/Marvel Alterniverse Group), Bob Budiansky (Spider-Man group). Tous ont reçus les mêmes consignes : augmenter les ventes des titres qu’ils supervisent selon un pourcentage prédéfini. L’essai ne s’avère pas concluant et ce système est abandonné fin 1995. Comment expliquer ce choix ? Lorsque il acquiert 80% du capital de Marvel Comics en 1989, Perelman n’a qu’un mot à la bouche : « croissance ». Cinq ans plus tard, les cinq éditeurs en chef incapables d’endiguer la baisse du lectorat perdent définitivement sa confiance. Tous, sauf un : Bob Harras édite la franchise qui résiste le mieux à la crise. A lui de redresser la barre ! Conséquence directe de cette promotion interne : une charge de travail démultipliée. Mais Bob Harras n’abandonne pas pour autant sa série fétiche. Il continuera à écrire les scénarios de The Avengers coûte que coûte. Une décision contestable mais qui s’inscrit elle aussi dans une longue tradition. DeFalco n’a t’il pas écrit The Mighty Thor (383 – 490) ou bien encore The Fantastic Four (356 – 416) alors qu’il était éditeur en chef et après ? De la théorie à la pratique, il n’y a un qu’un – faux - pas que Bob Harras franchit allègrement. BOB HARRAS : APRÈS LE BEAU TEMPS, LA PLUIE La lecture des numéros 378 à 380 laisse une impression de travail bâclé. Impression que viennent confirmer les épisodes suivants. Une chose est sûre : Bob Harras ne semble plus aussi appliqué qu’auparavant et la situation ne cesse de s’aggraver. Alors qu’il avait jusqu’à présent gratifier ses lecteurs d’arcs narratifs admirablement construits et rythmés (cf. issue 343 à 374) le scénariste se laisse aller. Moins appliqué mais toujours aussi impliqué et vraisemblablement attaché à ces personnages, il s’attache à poursuivre sa modification du statu quo de The Vision et de Hercules… d’une manière plus ou moins convaincante. Ainsi, le numéro 384 transpire la réécriture de dernière minute. Ses premières intentions concernant le demi-dieu grec et son amie mortelle étaient-elles trop ambitieuses ? La créativité et la transgression n’ont plus forcément leur place dans cette compagnie où l’ambiance se détériore de jour en jour. En novembre 1996, Marvel licenciera un tiers de ses effectifs. Un mois plus tard, la société se placera sous la protection du chapitre 11, une loi permettant à une entreprise américaine de se mettre à l'abri de ses créanciers le temps de se réorganiser.Au programme, une injection de 525 millions de dollars d'argent frais (la compagnie a alors un passif dépassant le million de dollars et demi) censés permettre à la compagnie de lancer un certain nombre de projets qui laissent Harras pantois. Perelman souhaite développer des nouvelles émissions télévisées, des films, des jeux vidéo ou bien encore une chaîne de restaurants. Pour ce financier qui conçoit la compagnie comme une Walt Disney International miniature, le produit de base que sont les comics n’ont que peut d’intérêt. Bob Harras,lui, doit relancer les ventes en traitant avec un nouvel interlocuteur : le service vente/marketing. bien encore une chaîne de restaurants. BOB HARRAS : AUX ORDRES ECAETERA En cette période troublée, le service vente/marketing de Marvel prend une importance démesurée : s’il vous dit qu’un event est nécessaire pour relancer les ventes de vos titres, à vous d’écrire un event. Ce sera The Crossing, un crossover entre Avengers (391 – 395/ The Crossing / Timeslide), Iron Man (320 – 325 / Aftermath - Age of Innocence: The Rebirth of Iron Man), Force Works (16-20) et War Machine (20-23). Aux commandes : Bob Harras, Terry Kavanagh, Ben Raab, Dan Abnett et Andy Lanning assistés par Joe Madureira (character design), Mike Deodato Jr, Jim Cheung, Heictor Oliveira, M.C. Wyman, Fred Haynes, Yancey Labat, Jim Calafiore, Mark Brigh, Roger Cruz, Luke Ross, Hector Collazo et Al Rio. Hélas, The Crossing ne renoue ni avec l’inspiration, ni avec le succès. Et pourtant, l’idée de départ est loin d’être inintéressante quoique classique : les Avengers sont attaqués sur tous les fronts par un ennemi aussi puissant que vicieux aidé par un traître. Oui mais voilà, l’éxécution est oh combien ratée ! Les moments chocs promis par Marvel font l’effet de pétard mouillés : qui se soucie de la mort de trois personnages secondaires dont nombre de lecteurs ne savaient même pas qu’ils avaient leur carte d’Avengers ? L’idée du traître est séduisante mais n’est pas assez bien traitée pour tenir la route, à une exception prête : Andy Lanning réussi à instaurer un climat de paranoïa alors que Tony Stark, pantin involontaire, sombre progressivement dans la folie. Au passage, précisons que la décision de se débarasser d’Iron-Man et de modifier son statut quo est une directive du département vente/marketing selon lequel les jeunes lecteurs étaient incapables de s’identifier à Tony Stark qui avait selon eux besoin d’un sérieux coup de jeune.Quant aux motivations des ennemis des Avengers elles ne seront jamais clairement établies au delà de la « vengeance » (Mantis) et de la nécessité de se protéger d’un mystérieux ennemi (Kang) dont on n’apprendra jamais l’identité. Contrairement à Galactic Storm, The Crossing manque de rythme et surtout d’homogénéïté : le lecteur est bombardé d’événements sans que les motivations et la psychologie des personnages soit réellement fouillée. Les dessins sont médiocres, les fill-ins se succèdent, et les dialogues signés Kavagnah sont aussi plats que ce peut, à croire qu’il n’a jamais entendu deux personnes avoir une discussion : une absence totale de rythme, des phrases d’exposition à gogo : les phylactères lui servent à énoncer des plot points. Il n’hésite pas non plus à en lancer de nouveaux notamment liés au personnage de Deathcry qu’il n’aura hélas jamais le temps de mener jusqu’au bout, la faute à THE CROSSING qui débouchera lui même sur l’arrêt pur et simple de la série suite à ONSLAUGHT après un passage éclair de Ben Raab et de Mark Waid. Quant à l’évolution des relations entre les personnages, un point fort de la première partie de son run, elle semble ici peu naturelle (la faute aux dialoguistes) à l’exception de sa tentative de réhumanisation de The Vision Résultat : Force Works et War Machine ne s’en relèveront pas, Warren Ellis (Thor) et Mark Waid (Captain America) refuseront d’y participer (avaient-ils sentit venir le coup ?) et les ventes des titres ayant survécu au crossover continueront de s’effondrer jusqu’à Heroes Reborn… BOB HARRAS : BYE BYE Eté 2000, la rumeur commence à enfler : Bob Harras serait sur le départ. Le 30 août, un communiqué de presse annonce la nomination de Joe Quesada au poste d’éditeur en chef. Quant au devenir de Bob Harras, Marvel lui aurait proposé un poste de consultant éditorial qu’il refusera, préférant quitté la société. Voici pour la version officielle. Il semblerait cependant qu’à la date du 30 août Bob Harras ait déjà quitté les lieux et que cette proposition lui ait été faite tout en sachant qu’il la refuserait. Lors des conférences de presse qui suivront le nomination de Joe Quesada, il sera demandé aux « journalistes » de ne poser aucune question sur le départ de Bob Harras. Un départ qui ravira Al Milgrom qui n’hésitera pas a insérer dans un numéro de Universe X cette attaque personnelle :« Bob Harras: Ah ah! Il est parti! Bon débarras pour un tel déchet! C'était un sale F.D.P! (Fils De Pute!) » |
THE MIGHTY THOR par DAN JURGENS
DAN JURGENS : A god reborn Lorsque Dan Jurgens prend les rênes de The Mighty Thor, ce personnage phare de l’univers Marvel n’a plus de titre à son nom depuis un peu plus d’un an conséquence d’une politique éditoriale douteuse baptisée HEROES REBORN. Autant dire que l’annonce d’un relaunch par JURGENS et ROMITA JR dans le cadre de l’event HEROES RETURN inauguré par PETER DAVID dans la mini-série éponyme est très attendue. Attendue au tournant même ! Quelques années auparavant, WARREN ELLIS avait tenté de redynamiser ce titre à travers THE WORLD ENGINE SAGA , en vain. Malgré les qualités de son run éclair, quatre épisodes, les thèmes développés ne sont nullement repris par MESSNER-LOEB et la série s’arrête au numéro 502 sur une note de médiocrité. DAN JURGENS : Retour aux sources Dès les premiers épisodes de son run, DAN JURGENS prend le contre-pied de WARREN ELLIS et opte pour une approche très traditionnelle. Son idée : les lecteurs ont oublié (tout comme certains scénaristes ?) ce qui faisait le charme de ce personnage. Il opte donc pour un retour aux sources aux niveaux des thématiques mais avec un zest de nouveautés dans la manière dont il les aborde. Thor est à nouveau partagé entre une vie divine et une vie humaine : sauf que cette fois-ci il ne partage pas sa vie avec un être humain mais doit prétendre être cette personne qu’il n’a pu sauver. Thor est à nouveau « exilé » sur Terre sauf que cette fois-ci s’est parce qu’Asgard lui est innaccessible pour cause de conquête par un panthéon ennemi. La magie opère : on retrouve tout ce qui fait le charme de la série sans pour autant avoir l’impression de lire une redite. DAN JURGENS : He’s got a plan Suite à sa première saga magistrale THE DARK GODS le run de JURGENS souffre d’une légère perte de vitesse : son comparse ROMITA JR n’arrive plus à tenir la cadence mensuelle et les éditeurs n’arrivent pas à lui associer un artiste haut de gamme sur plus de quelques numéros. Qui plus est, son run jusqu’alors parfaitement structuré semble glisser sur la pente des histoires sans ambition et sans visées à long terme… Grossière erreur, JURGENS est en fait en train de semer les graines de la seconde partie de son run en introduisant au fur et à mesure de nouveaux personnages tel THE GODSLAYER ou THOR GIRL qui s’ils paraissent inconséquents au premier abord prendont toute leur démission lors des derniers arcs. DAN JURGENS : He does what he wants Ce qui frappe à partir du numéro 50 de la série est la liberté totale dont semble jouir JURGENS. Alors que les 20 premiers numéros de sa série étaient pris dans des crossovers avec AMAZING SPIDER MAN ou IRON MAN et des caméos divers et variés des héors emblématiques de l’univers Marvel, les 40 derniers numéros marquent un affranchissement progressif puis total vis à vis de cet univers partagé. DAN JURGENS : Where no writer went before Et c’est là que l’auteur montre toute sa démesure. JURGENS va très loin avec ce personnage qu’il fait évoluer comme aucun autre scénariste ne l’avait fait auparavant. Un arc épique, et oust, Odin disparaît et Thor doit affronter les affres du pouvoir. JURGENS développe alors des thèmes bien précis : la place des religions dans le monde moderne, la corruption du pouvoir et le droit d’ingérance. Jusqu’où Thor sera t’il prêt à aller pour protéger les siens, à quel point le pouvoir le corrompra t’il ? En conclusion THOR : (4/5) Histoire : :captain: :captain: :captain::captain::captain: Dessin : :captain: :captain: :captain: __________________ |
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J aime beaucoup le run de Byrne sur WCA mais bon son traitement de Vision a quand même cassé le perso... et rendre un personnage sans emotion, ca peut sembler logique mais ca reduit pas mal les possibiltés... L attirance de Simon pour Wanda etait deja soulevé dans le run de Shooter (le 1er) lors du retour de Wonderman... Sur Avengers, c est lui qui voulait un concept à la Mission Impossible... là aussi si sur le papier ca peut sembler sympa... sur le fond, pour developper les persos, entretenir la dynamique... c es pas terrible.... Pour WCA, tu dois vouloir dire Englehart plutot que Stern... Run avec des hauts et des bas... mais qui aurait surement gagné a etre dessiné par un autre que Milgrom.... |
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Ce qui fait que Harras est surement l anti New Avengers qui au fond repose surtout sur des big guns et ne repose pas sur l interactions des persos (y compris secondaires comme Ronin, Sentry ou Ironfist transparents) Ca date d ailleurs de Stan Lee qui virera les persos a série (Thor, Pym, Ironman, ...) pour une bande de seconds couteaux... L histoire d avengers c est souvent les Pym, Vision, Wanda, Clint Barton.. La série Avengers ne trouvant un interet qu a l intro de Cap America qui sans série "vivra au depart dans cette série.... Pour Vision, je crois qu il n aimais pas ce qu avait fait Byrne.. mais il mit trop de temps à se decider... reborn vint.. puis Bendis... depuis vision n est plus un second couetau mais un 25eme couteau.. on nous ressort le meme genre d histoires qu on nous a ressacé...(je ne suis pas qu une machine!!!) Sinon je suis assez d accord: même si le fait de creer des nouveaux perso.. est pas si facile que ca... si c est pour creer des clones (v BND chez spidey...) Proctor fut un tres bon choix mais pas trop reutilisable.... On notera quand meme la transposition aux avengers de mythes mutants... Circe devient phenix... un futur cauchemardesque.... mais bizarrement c est assez bien fait pour que ca colle a la serie |
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Sur les 20 1ers numeros ou meme 25 c est surtout qu un peu comme avec busiek sur Avengers, l influence d autres runs est trop perceptible... Il refait du Lee/Kirby avec Romita puis du Simonson avec Kubert.. C est pas vraiment la disparition d odin qui change (Wein ou Simonson l avaient deja fait) mais plutot la consequence sur Thor... Je regretterai que vu l abscence de contraintes (parfois un peu con car on sait pas si les autres heros savent ou est Asgard), le discours sur les religions, le pouvoir etc etc reste en deca... de ce qui pourrait etre fait |
J'adore le côté Harras qui doit mendier Iron Man à un Kaminski (purée, Len Kaminski! avec les dessins abominables de Tom Morgan, avec des couleurs orange de partout).
Byrne sur Avengers: inconséquent sans être mauvais, en effet. Avec en plus les dessins trop classiques de Paul Ryan, ça donnait quelque chose de très oubliable. Bon, c'était sympa, Spider-Man qui se joint aux Vengeurs dans l'espace face à Nebula, pour se retrouver face l'Etranger... Et très bonne analyse sur le run de Harras, et les précisions sur son massacre en VF, un des plus gros wtf made in Semic dans les années 90 (avec, genre, Uncanny 300 publié 2 mois avant le 299, lui-même amputé de sa dernière page car il annonçait le 300! j'adore). J'ai beaucoup aimé les persos développés par Harras, Black Knight et Crystal évidemment, mais aussi la Veuve Noire très crédible en leader, le développement secondaire de la Vision. Les progrès de Epting, qui restera longtemps sur le titre, sont conséquents, sa dernière année avant l'arrivée de Deodato fut très bonne. Deodato justement, ben j'avais moyennement accroché, surtout à cause des fautes de goût de tous ces justaucorps-string qui envahissaient les comics des années 90, bizarrement ça passait encore moins sur les Vengeurs que chez Image. J'attend tes critiques de Captain Marvel et Black Panther, 2 perles! |
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Entre le run de Simonson saccagé et remonté, le run de Stern (Kang??? ) Le souci c est que les charcutages commencés avec Stern ont induits les charcutages de Simonson, par exemple... Kaminsky en plus n a qu un seul scenars en boite: le gars decuple ses pouvoirs, devient "no more mR nice guy(y compris quand il l etait deja pas)... l option guest stars a gogo n est pas confirmée sur Hellstorm mais presente sur Morbius |
A l'époque je ne lisais pas de comics régulièrement, j'ai vraiment commencé Strange et cie vers 90-91: Michelinie/Larsen sur Spidey, Byrne puis Nicieza/Ryan sur Avengers, Iron Man avec je crosi là aussi du Byrne/Ryan et aussi Romita Jr, et surtout Namor par Byrne. On sait maintenant de qui Bendis tient sa propension à monopoliser les mensuels VF!
Les Vengeurs de cette époque étaient tellement fades que pas mal de lecteurs dans le courrier réclamaient un "switch" avec New Warriors, publié dans Special Strange! Pour Galactic Storm, je n'ai commencé à y voir plus clair que grâce à un épisode spécial paru dans le Strange 300 il me semble, un résumé du crossover. |
Merci pour tes réactions Fred, ça permet de rebondir sur ces séries
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Je trouve que les auteurs ont cherché à la fin 90 ou debut 00's a renouveller ... mais rarement avec succes... |
Très intéressante approche de cette ère des Avengers! :clap:
A l'époque, j'étais plus centro-centré sur mes lectures VF et l'environnement annexe me passait largement au-dessus : visiblement, ce n'était pas facile de s'imposer pour un auteur... Pourtant, j'ai adoré le run de Harras! Ah, Dane, Sersi (la 1ère fois que j'ai lu en VO ce patronyme sans le personnage dans l'image j'ai bloqué...), Proctor et consorts : que de bons moments. Sinon, ta 1ère chronique m'interpelle : John Byrne a écrit et dessiné Avengers et West Coast Avengers de concert? Ou alors, le décalage entre les 2 titres en vf ne m'en a pas fait prendre conscience? Sinon, Paul Ryan est très bon en storytelling! :p Après, tu ne parles pas de l'impact de John romita Jr sur Thor... :( c'est pourtant un grand panard (pour moi en tout cas) |
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d ou avengers Forever (Kang et Vision d ailleurs) Forever fixe la plupart des runs dont on est en train de parler Citation:
Il arrive sur avengers, quelques mois apres(5?), qu au scenars (avec Ryan)... |
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