Les zombis d'août, vous les aimez au Moyen Âge.
Puisque vous les aimez au moyen-age, on va vous en donner du moyen-age!
Avec de la magie, des tenebres, des legendes, des épées, des chateaux, des jeunes filles en peril, des chevaliers intrepides... ...et tout plein d'autres choses auxquelles je n'ai pas pensé mais que mes camarades ne manqueront pas de vous décrire. Mais treves de bla-blas, place aux textes!:woot: |
Dans la grande salle des banquets, la plus somptueuse fête que le Château Brisefer n’avait jamais donnée battait son plein. Pierre, dans son lit, dans la chambre juste à coté de la nurserie où dormait sa petite sœur de 5 ans, écoutait les bardes chanter et les invités rire. Il y avait même un mage pour animer le banquet.
Pierre et Chantal, les plus jeunes enfants du couple seigneurial avaient en vain essayé de grappiller encore un peu de temps dans la salle du banquet pour voir le magicien faire encore un tour, le barde chanter encore une chanson, le bouffon encore faire une farce… Mais en fin de compte Dame Agathe en bonne mère expérimentée réussit à les convaincre, non sans quelques petites menaces, d’aller au lit .Pierre fut le plus réticent des deux ; que sa sœur aille se coucher, d’accord. Après tout elle était encore un peu un bébé. Mais lui, ne l’était plus. Bien sur, leurs grands frères Edouard et Benjamin qui avaient déjà 18 et 16 ans, eux, avaient été autorisés à rester. D’aussi loin que se souvenait Pierre, d’aussi loin que ses 10 ans en tout cas, le seigneur Sylvestre, barrenet de Boutebreuil, leur voisin, avait toujours été le rival de son père. Le harcelant sans cesse pour qu’il se joigne à sa bannière. Mais ce soir une sorte de trêve avait été scellée. La semaine passée, il avait fait envoyer un message disant que cet après midi il se présenterait au château avec comme cadeau d’amitié et gage de bonne foi, des victuailles, des marmitons, serviteurs, bardes, bouffons, mage et autre petit personnel pour aider à préparer et à servir une fête. Il avait précisé que les victuailles seraient en proportion de 100 personnes environs pour se faire pardonner tous les tracas qu’il avait pu occasionner au seigneur Brisefer et à ses gens. Plus il y aurait de monde et mieux ce serait : les amis du seigneur Simon Brisefer et les siens seraient tous les témoins et les garants de cette nouvelle amitié. Le seigneur Brisefer n’aurait qu’a fournir le gite et ses fameux, délicieux vins et liqueurs. Pierre s’endormit en pensant aux merveilles de sucreries que Charlotte, leur nourrice, leur avait promis de leur garder à Chantal et à lui pour le petit déjeuner. Il fut réveillé en sursaut cette nuit là par les cris de terreurs de sa petite sœur Chantal: « les morts se sont levés.ils ont tués papa et maman». La fillette était à genoux sur son ventre et le secouait des toutes ses maigres forces. Elle faisait parfois des cauchemars. Avec un grand soupir, Pierre s’apprêta à la laisser dormir à coté de lui. Mais des bruits de luttes et des cris provenants du couloir prouvaient que ce n’était pas un rêve…la bataille en tout cas. Pierre bondit vers sa commode et dénicha la dague qu’il avait « trouvée » dans l’armurerie, puis il sortit de sa chambre en faisant bien attention de garder Chantal derrière lui. Ses frères se battaient magnifiquement dans le couloir contre les malfaiteurs. « Les pauvres, ces manants n’ont aucune chance contre eux ! »Avisa Pierre à sa petite sœur. Certains étaient d’une laideur et d’une saleté repoussante sans parler de leurs gestes trop saccadés et de leur manque d’équilibre…et l’odeur qui émanait de leurs vêtements était à vomir. « Ils doivent être saouls » assurât-il. « En voilà des vilains qui n’auraient pas volé de prendre un bon bain » dit-il à sa sœur en désignant les adversaires de ses frères. Mais Chantal ne l’écoutait pas. Elle fixait quelque chose et ses yeux s’agrandissaient de terreur au fur et à mesure de son observation. Pierre lorgna dans la direction de son regard. Et vit tout de suite ce qui effrayait tant sa jeune sœur : un des « vilains » avait les joues totalement arrachées, un de ses yeux pendait hors de son orbite. Et en le dévisageant mieux, Pierre put voir qu’une énorme araignée avait pris logement dans sa bouche en lieu et place de sa langue. Lorsqu’Edouard passa la lame entière à travers le corps de l’un d’eux celui-ci ne broncha pas, mais l’épée resta prisonnière du corps et Edouard se fit décapiter par un autre. Benjamin, en duel contre un troisième agresseur, sous le choc, rata une parade et se fit écorcher le bras gauche. Pierre gardait sa petite sœur derrière lui, la protégeant des tueurs de sa dague et de son propre corps. Quand tout à coup sa mère sortit de sa chambre entre eux et les attaquants. Les assaillants hésitèrent. Tout d’abord Pierre fut soulagé de voir que sa mère était encore en vie, mais très vite il s’aperçut que quelque chose clochait : sa chemise de nuit était couverte de sang, elle avait le dessous du menton tranché d’une oreille à l’autre et son regard était vide. « Chantal, reste.. » chuchota Pierre, mais Chantal courait déjà se jeter dans les bras de sa maman. Pierre aurait voulu la retenir mais il était pétrifié. Dame Brisefer la serra fort contre elle, très fort, trop fort. La petite fille se plaignit, se debatit. Elle voulait retourner vers son frère. Tendit un bras vers lui. Elle hurla de douleur lorsqu’un craquement sinistre se fit entendre puis s’étrangla crachant son propre sang et resta finalement inerte. Ses beaux yeux noirs ne voyant plus et sa bouche dégoulinante de sang, exprimaient encore une terreur sans nom. Sa mère continua pourtant à la serrer en la berçant encore quelques instants puis la relâcha lentement. Le petit corps de l’enfant s’anima. Un semblant de vie. Mais Pierre savait bien que sa petite sœur était morte. Il était à la fois fasciné et terrifié par ce qu’il voyait. Sa tétanie prit fin quand son père apparut à son tour dans le couloir, le regard absent et la dague qui l’avait tué encore enfoncée sous son sein gauche jusqu’à la garde. Il avait son épée à la main : la grande, la belle, la terrible Diamant. Qui avait, d’après l’histoire de la famille Brisefer, été forgée dans un morceau d’étoile filante. Simon leva son épée contre son plus jeune fils. « Père, non ! » Benjamin s’interposa essayant de parer le coup de la sienne, mais conformément à la légende, Diamant trancha net l’acier et entama profondément l’épaule de Ben à la base du cou. Le sang gicla à gros bouillons lorsque la lame se retira. Ben s'effondra. Pierre courait, plus par reflexe de survie que par envie de vivre. Il ne savait pas comment il était arrivé jusqu'a la foret, ni même comment il avait pu sortir du château assiégé par les morts-vivants sans une égratignure. Tout ce qu'il savait c'était que son père, son frère, sa mère et sa petite sœur étaient morts mais ils le poursuivaient pour le tuer à son tour. L’horreur qu’il avait vue avait déconnecté son cerveau. Les morts marchaient. Ils couraient, même. Benjamin menant la traque; il avait toujours été le meilleur pisteur du château. Pierre commençait à se fatiguer et entendait les zombis se rapprocher. Ils étaient à présent bien visibles dans le clair de lune qui filtrait à travers les frondaisons de la foret. A peine à quelques dizaines de mètres derrière lui. Un martellement de galop vint vers lui droit devant, puis lorsqu’il devint visible le cavalier infléchit légèrement sa trajectoire vers la droite pour éviter Pierre mais percuta de plein fouet Benjamin ce qui acheva sa décapitation. Il continua sa cavalcade jusqu'au milieu des morts-vivants. L’ombre à cheval dégaina ses deux épées et bondit de selle. Tel un tourbillon obscur elle dansa un moment parmi les zombies. Son manteau noir pareil à des ailes elle virevoltait à l'assaut. Parfois l’acier accrochait un rayon de lune et illuminait la scène: l'ange de la mort venant chercher son dû décapitant les cadavres les plus proches d’un éclair lumineux. Puis le combat cessa, les reflets argentés ayant fini leur funèbre moisson. La ténébreuse silhouette s’approcha de Pierre et fit glisser en arrière le capuchon de son manteau. Pierre retint son souffle. Cette ombre était en fait une femme très belle aux cheveux blonds et à la peau très blanche. Son visage et sa chevelure contrastaient si violemment avec la noirceur de sa cape que la lune semblait les nimber d’une lueur féérique. « Es tu blessé ? T’on t’ils mordu ou griffé ? » Sa voix était aussi douce et envoutante que la brise dans les fleurs de pommiers et ses yeux d’un bleu si pur…Pierre réussit à balbutier un « non ». Étonnement, il se sentait bien. Il avait oublié le carnage, ses frères, ses parents, sa petite sœur. Il fut pris d’un vertige… …Et sombra. Lorsqu’il s’éveilla, il était enveloppé dans une étoffe noire et chaude. Un feu de camp le réchauffait de ses flammes claires. Puis il se souvint. En un éclair qui lui déchira le cœur et l’âme, il revit la destruction de sa famille, sa course à travers la foret… Un sanglot, comme une main de glace, lui comprima la gorge il se mit à suffoquer et grelotter de froid et chaque frisson lui instillait une douleur dans chacun de ses muscles même ceux dont il ignorait jusqu’à présent l’existence. Une main blanche tenant une flasque dorée incrustée de pierreries entra dans son champ de vision. « Tiens mon jeune ami, prends en une gorgée, mais juste une. C’est un alcool très fort. » C’était la voix aux accents de pommeraie en fleur… La femme était assise à coté, tout près de lui et faisait face au feu. Pierre se dressa avec difficulté sur un coude prit la flasque, but une gorgée et s’étrangla à moitié. Il avait déjà gouté à des eaux de vies fortes, mais celle-ci semblait être faite de feu liquide. « Je t’avais prévenu. Respire lentement et profondément par le nez » Elle récupéra sa flasque et lui tapota doucement le dos. La chaleur de l’alcool rendit un peu de forces au jeune garçon qui réussit à s’asseoir. « Merci »dit il avec difficulté. Les muscles de ses mâchoires étaient si noués qu’il avait du mal à articuler. « Vous m’avez sauvé la vie » « Oh ce n’est rien » soupira t’elle « tu as juste eu de la chance que je sois en chasse dans le coin cette nuit » « Qu’y a-t-il à chasser la nuit ? » « Des tas de choses » lui répondit-elle dans un demi sourire énigmatique. « Mais en ce moment ce sont les zombies qui m’intéressent : j’ai découvert qu’Arus Picelai, le nécromancien, en sème à profusion sur son passage ces temps ci. Il a été engagé par le Banneret* Sylvestre Boutebreuil pour se débarrasser de ceux qui n’ont jamais consenti à se rallier à sa bannière. Sa tactique est simple et très efficace : il fait donner un banquet dans le château de son opposant en lui proposant de lui amener la nourriture et les amusements. Bien sûr, Arus, déguisé en magicien, fait partie de ces amusements. Pendant que tout le monde s’affaire à préparer la fête, le nécromancien va dans le cimetière du château et lance un sort. Lorsque la nuit tombe, le sort prend effet et les morts se lèvent D’ailleurs il faut que je prélève les miens avant qu’ils ne se gâtent » Elle se leva alla vers son cheval attaché à un buisson non loin des cadavres, détacha du pommeau de sa selle une sorte de panier en métal argenté et osier, s’approcha des cadavres, sortit une dague d’un fourreau qui pendait à sa hanche, s’agenouilla prés des cadavres et entreprit de les éviscérer. « Ceux là sont frais. Je ne sais pas comment Arus les fait revenir à la vie mais cela ne souille pas le foie et même mieux : ça le régénère ! Une aubaine pour moi ! …et pour toi aussi » ria t elle Pierre fut écœuré. Elle parlait du corps de des parents comme d’une simple pièce de gibier! « Viens approches »jeta t elle par-dessus son épaule « je vais te donner une leçon d’anatomie humaine » Il hésita, puis pris d’une fureur soudaine se rua sur cette charognarde. « Non, c’est ma famille » hurla t’il Pierre lui sauta sur le dos et entrepris de lui faire ce que son frère ainé aimait à lui faire subir et qu’il appelait « la prise de l’ours ».Mais au lieu de cela il se sentit basculer cul par-dessus tête et se retrouva immobilisé sous elle, plaqué au sol une pointe de dague lui piquant la carotide et un poids comprimant sa poitrine. « Si tu ne veux pas en faire partie, je te suggère fortement de ne pas t’interposer entre moi et le fruit de ma chasse »lui siffla t’elle à l’oreille. Elle le relâcha et se redressa son genou toujours sur le torse de Pierre. « Vois tu, mon jeune ami, je suis une vampire. Pour l’instant me repaitre du foie de ces zombies suffit à satisfaire mon appétit, mais ne me tentes pas trop… » La femme sourit, son rictus découvrant sa paire de très longues canines. * Chevalier suffisamment riche pour posséder une bannière (c'est-à-dire grouper sous son autorité plusieurs chevaliers) |
:clap:
Ralliez-vous à son panache blanc! |
Texte très sympa!
L'idée du personnage de la belle blonde est très intéressante et tu l'as rendue très charismatique. J'ai particulièrement apprécié son arrivée et la façon dont l'histoire se déroule à partir de là. :clap: |
c'est classe :clap::clap::clap::clap:
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Merci pour m'avoir tenu compagnie dans le bus ce matin!:huhu:
Bravo pour ton texte et ton style. On te sent très à l'aise dans l'époque et les univers de magie. Tu as carrément écrit le premier script d'une série tv ou d'une collection d'albums pour Soleil! :clap: |
Très bon, bravo !
(J'ai détaillé un peu dans mon point vert, hein...) |
Welcome in Ravenloft !
l'histoire m'y a fait penser, en revanche, sur les prénoms, (Pierre & Chantal) je sais pas si ils étaient adaptés à ce style d'histoire :siffle: et evidemment l'eternel vampire qui fait son apparition, t'as pas pu t'en empécher hein ? :beu: Dans l'ensemble un texte agréable à lire qui évite les lourdeurs. |
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quand à Chantal j'ai hesité avec Robin ou Thinuviel mais ça ne faisait pas assez "vieux françoys" Citation:
...va savoir si ce n'est pas elle qui a mordu le conte Dracula:gaga:;) Maintenant que vous avez vu la mienne je voudrais bien voir les votres:bave:;) |
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Quant au personnage et a la suite de l'histoire, j'ai beaucoup aimé effectivement l'entrée du personnage à la Zorro http://mykado4.com/smiley/Bravo.gif |
GrograGirl : Texte très sympa, j'aime aussi l'idée de la blonde vampire. Mais je trouve que ça manque de suite... l'idée de voir un jeune héritier lié avec une vampire pour buter des zombies entre les mains d'un dangereux sorcier - et cela en plein moyen-âge, C'EST VACHEMENT INTÉRESSANT--- nous honorerais-tu d'un second opus avant le prochain défi ???
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Toute une suite d'intrigues liée par les thèmes ? Ce serait assez fun et sympathique, oui. Très bon texte, d'ailleurs : j'ai beaucoup aimé le ton et l'histoire. Le thème me bloque toujours un peu, mais rien que pour suivre le niveau, je me laisserais sûrement retenter par un essai. ;)
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Un grand :clap: a toi Grogra
Bonne ambiance et bonne idée Manque juste une virgule dans la phrase Citation:
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Je suis là on m'appelle ?
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merci pour tout ces compliments:huhu: mais mon texte se sent un peu seul:( |
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