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Ben Wawe 04/09/2007 00h22

Merci, je suis très content encore une fois de voir que mon essai est apprécié. En ce moment, j'essaye d'explorer de nouvelles voies et de me détacher de choses que je sais faire pour voir si j'arrive à me glisser dans d'autres styles et types, mais je sais qu'il ne faut pas trop en faire pour ne pas me perdre ou obtenir un effet brouillon.
Depuis toujours, j'adore la SF et j'ai toujours bloqué pour en écrire. J'essaye petit à petit de m'y mettre, mais j'y vais doucement.

En tout cas, merci encore de tes bons conseils. ;)

Thoor 04/09/2007 08h41

Excellente histoire.

j'aime bien la forme et le rythme que tu impose

J'aurai aimé que tu dévelloppe un peu plu le role de la femme, et le pourquoi de son dégout: une futur histoire?

gorlab 04/09/2007 13h18

quand death proof rencontre Michael Moor... ou à peu de chose près..:beu:
c'est clair on ne voit pas arriver la chute.
un texte bien cool, à lire au coin du feu.....

Ben Wawe 04/09/2007 13h56

Citation:

Envoyé par Thoor (Message 672190)
Excellente histoire.

j'aime bien la forme et le rythme que tu impose

J'aurai aimé que tu dévelloppe un peu plu le role de la femme, et le pourquoi de son dégout: une futur histoire?

Il est en effet très possible que je réutilise les deux personnages apparaissant à la fin pour d'autres choses. L'idée de petites histoires dessus peut être assez intéressante.

Et sinon, merci encore de vos commentaires et appréciations, comme à chaque fois.

Ben Wawe 16/09/2007 19h23

Bonsoir à tous. Je reviens avec une petite nouvelle issue de cet après-midi. J'ai un peu peur qu'elle soit lourde à lire, mais j'espère que ceux qui me lisent auront du plaisir en parcourant ces quelques lignes. Bonne lecture.

Paradis Perdu.

Ses oreilles entendent la cascade, avec ces millions de gouttes d’eau qui coulent contre la pierre pour tomber dans le petit lac. Son nez attire le parfum des fleurs et de l’herbe autour de lui, ces odeurs si douces et si tendres qui lui montent à la tête. Ses mains touchent le bois ancien et dur de l’arbre contre lequel il est collé, cet arbre centenaire qui a vu passé des générations et qui en verra d’autres encore. Ses yeux se posent sur le spectacle magnifique que cet endroit lui offre, avec ces fleurs, ces arbres superbes, cette cascade tendre et cette ambiance indescriptible. Il est heureux.

Il continue de regarder. Il aime ça. C’est beau. C’est magnifique, même. Jamais il n’a vu quelque chose qui ressemble à ça. Les insectes bourdonnent, mais ne l’attaquent pas. Les papillons volent autour de lui, alors qu’un crapaud passe à ses côtés, comme si rien n’était.
Il sourit. Les animaux sont libres et vivent leurs existences solitaires sans faire de mal à personne. Les insectes sont mangés par le crapaud. Les chenilles mangent les déjections du crapaud. Les chenilles deviennent des papillons. Et parfois, le crapaud peut les manger, même si il préfère les araignées et les insectes. Les animaux sont en symbiose parfaite avec la nature. Ils sont la nature. Et lui aussi.

Il observe. Il les observe. Que ça soit au niveau de la faune ou la flore, cet endroit respire le bonheur et la tranquillité. Nulle attaque. Nulle violence. Nulle destruction. Simplement la beauté d’un endroit perdu et paradisiaque. Une cascade qui enchante l’oreille. Les odeurs qui flattent son nez. Le décor qui illumine les yeux. Il se sent bien. Il se sent enfin heureux.

Lentement, il approche de l’eau. Ses pieds nus, comme le reste de son corps, se posent dans l’herbe tendre, et il aime ça. La sensation sur sa peau le fit frissonner, mais il aime ça. Pas de pollution. Pas de technologie. Rien que la nature. Comme si l’Homme n’avait jamais touché le monde. Comme si il n’avait jamais été plus qu’une forme de vie aquatique.

Il s’accroupit, les pieds dans l’eau. Elle est fraîche, mais il aime ça. Les poissons viennent vers lui et n’ont pas peur, le frôlant pour le faire frissonner. Ils savent qu’il ne va pas leur faire du mal. Ils savent qu’il est un ami. Qu’il est une partie de tout ça.
Il ne sait pas pourquoi, mais il le sent : il est en symbiose avec cet endroit. Le ciel bleu se répercute sur l’eau fraîche et limpide, et il est avec les animaux, les herbes, les fleurs, les arbres. Il fait partie de ce monde. Il est heureux.

Il s’assoit, les pieds toujours dans l’eau, profitant du soleil et du bonheur. Des oiseaux se mettent à chanter en même temps que le crapaud se fait aussi entendre. Il sourit. Les papillons volent toujours dans les airs. Un lézard passe à ses côtés pour monter sur un baobab, à côté d’un vieux chêne. C’est beau.

Il pourrait rester ici des années. Il n’a plus de soucis, dans cet endroit. Plus de chef, plus de responsabilités. Il se nourrirait des animaux, leur permettant aussi de survivre grâce à ses déjections ou bien grâce à ce qu’il pourrait faire pour eux. Il sent qu’il est en symbiose avec ce lieu. Qu’il ne peut plus en partir, maintenant.

Le soleil luit dans le ciel. Pas un nuage, rien. Pas un bruit autre que celui de la nature en mouvement. Il sourit toujours. Il se sent bien. Il va peut-être dormir, pour profiter de cet endroit et goûter encore plus à sa quiétude. Et après, il pourrait peut-être plonger dans le petit lac ou…

« SESSION TERMINEE. VEUILLEZ VOUS PREPARER POUR LE RETOUR. »

Il essaye de ne pas entendre la voix mécanique et stridente, de rester couché dans cet endroit merveilleux, mais il sait que c’est trop tard. La cascade disparaît d’abord, ainsi que les arbres et les animaux. Ses mains ne touchent plus l’herbe. Il ne sent plus le magnifique parfum des fleurs. Et enfin, il n’entend plus l’eau s’écouler dans le petit lac. Tout redevient normal. Tout redevient horrible.

« PARADISE AND ASSOCIATES NE POURRA ETRE TENU RESPONSABLE DES ACCIDENTS POSSIBLES ET PROBABLES. VEUILLEZ RESTER ENTRE LES ANNEAUX LE TEMPS DE LA MISE A JOUR DE L’ENVIRONNEMENT. »

Il soupire, alors que ses sens se réadaptent au monde qui l’entoure. Ses oreilles entendent le bruit des machines qui travaillent tout autour de lui, ainsi que celui des anneaux de réalité qui sont serrés autour de son corps toujours nu. Son nez sent l’odeur caractéristique du métal chauffé et de la machine sous tension, ainsi que celle de sa transpiration. Ses mains touchent la froideur des anneaux qui ont vus passer tant d’autres. Et enfin, ses yeux voient la pièce où il est, à savoir une des salles de réalité de l’agence de Paradise and Associates de New Paris.

« LES ANNEAUX SONT MAINTENANT DECONNECTES. VOUS POUVEZ SORTIR DE LA ZONE DE REALITE ALTEREE. »

Il obéit aux ordres, comme le bon petit humain qu’il est. Les anneaux se referment lourdement derrière lui, prêts à s’ouvrir dès qu’un autre de ses camarades viendra dans la salle. Ce qui veut dire dans cinq minutes, au maximum.

« PARADISE AND ASSOCIATES ESPERE QUE VOUS AVEZ APPRECIE VOTRE SEJOUR EN REALITE ALTEREE TYPE PARADIS SIX. NOUS SERONS RAVIS DE VOUS ACCUEILLIR A NOUVEAU DES QUE VOUS AUREZ A NOUVEAU LA SOMME DE CINQ CENT EUROROUBLES. AU REVOIR. »

Il soupire. Il ne pourra pas réunir une telle somme avant un an. Un an d’attente. Un an d’insomnie. Un an de souffrance. Il est maudit, maintenant. Il a entendu la cascade. Il a sentit les fleurs. Il a touché le bois. Il a vu le paradis, et il n’y reviendra pas avant longtemps. Du moins, jusqu’à la prochaine fois. Jusqu’à ce qu’il puisse avoir autant d’argent. Jusqu’à ce qu’il puisse passer entre les tours de New Earth et son atmosphère polluée à l’extrême.

Il enfile son masque à oxygène, vérifie sa bouteille et appuie sur le bouton pour ouvrir la porte. Il entend le bruit des millions de voitures volantes qui transitent devant lui. Il sent, malgré son casque, leurs gaz d’échappement qui ont déjà réduits leur précédente planète à néant. Il ne touche rien d’autre que le métal froid et dur des portes. Et il n’a que des immeubles tristes et un ciel recouvert de nuages magnétiques et emplis de pollution comme horizon.
Il a été au paradis, oui. Et il en a été chassé. Toujours la même histoire, se dit-il en hélant un taxi et en espérant pouvoir revenir un jour dans cette fabrique de mondes virtuels. Et toujours la même fin.

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Evidemment, on sent ici l'influence de mes lectures SF (du Philip K. Dick), mais j'espère avoir été un peu original quand même. Le titre de cette nouvelle est courant, mais je le trouvais parfait pour ça.

Thoor 17/09/2007 16h12

Exelent;

Les descriptions sont bonnes
l'ambiance bien restituée
L'univers coérant

a que j'aime ce genre d'histoire.

Thorn 17/09/2007 16h15

L'influence de tes lectures est évidente, maisle style reste coulant, et surtout tu t'en rends compte : rien de pire que faire du "comme..." sans s'en rendre compte.

Cela fait partie de tes expériences stylistiques, cela te change de domaine, et cela reste très agréable à lire.

Concernant le sujet, as tu vu le film "Soleil vert" ?

Ben Wawe 17/09/2007 20h38

Déjà, merci à tous. Je crains chaque fois de n'avoir pas été bon sur ce que je vous présente, de m'être planté, mais jusqu'à maintenant, je n'ai que des retours positifs dans ce sujet. Merci, vraiment.

Pour Soleil Vert, Thorn, non je ne l'ai pas vu. J'en ai entendu énormément de bien, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de mettre l'oeil dessus, si on peut dire.

grogramane 17/09/2007 22h20

Soleil Vert est à voir lorsqu' on a un bon moral
s'abstenir en cas de deprimehttp://www.hans-zimmer.com/forum/ima...ilies/hang.gif

gorlab 18/09/2007 13h14

Oui...on trouve des similitudes pour Soleil vert, l'hyper surpopulation, une nature quasi inexistante, mais un petit plus dans ton histoire est la dépendance virtuelle, thème aussi exploité..
mais une petite nouvelle bien plaisante à lire en définitif...;)

Brother Ray 20/09/2007 08h22

Très bien, et toujours agéable de te lire.

HiPs! 25/09/2007 14h50

J'aime bien l'idée du parallèle entre les sensations vécues dans le monde virtuel et celles du monde réel. Là où réside tout l'intérêt de ce texte à mon avis.
Mais si je pouvais me permettre une critique: tu n'es pas allé assez loin dans cette belle idée.
Au niveau du style, j'aurais ainsi carrément fait des phrases qui se seraient répondues entre les deux mondes, des phrases quasi identiques où la douceur du virtuel se substituerait à la froideur du réel (tu l'as fait mais par petites touches timides). Comme deux textes miroirs l'un de l'autre qui auraient joué sur l'opposition des sens.
Mais ce n'est que mon humble avis de scribouilleur.
Continue en tout cas.

Ben Wawe 25/09/2007 22h22

Déjà, merci de me lire, ça fait toujours plaisir. Il est vrai que je ne suis pas allé au bout de la chose, mais tout simplement à cause de deux raisons : parce que c'est mon premier essai sur un tel style, et parce que j'avais peur de trop faire.
Pour la première explication, même si ça n'est pas forcément une excuse, je veux dire que je me suis lancé à l'aveuglette dans quelque chose que j'ai improvisé jusqu'à la première moitié de page, et qu'après j'ai terminé selon l'inspiration. J'essayerai d'éditer cette nouvelle pour la parfaire ou de refaire quelque chose dans le style, mais plus aboutit. Pour la seconde raison, le fait est que j'ai trop souvent accentué certains faits et certains passages par des phrases parallèles ou qui se "répondaient", et que je me suis rendu compte que ça ne donnait pas toujours quelque chose de bien. J'essaye donc de simplifier ce que j'écris, et il en résulte alors une sorte de timidité, par peur de trop faire.

En tout cas, je le répète, merci.

HiPs! 25/09/2007 23h52

Je comprends tes arguments. Mais l'écriture ne souffre pas la timidité. Ce que je veux dire, c'est qu'en postant ce que tu écris, tu te livres, de toute façon, en pature et qu'il faut que tu l'acceptes. Tu préfères quoi? un truc tiède sur lequel tu vas obtenir un consensus mou. Ou quelque chose de plus radical, d'un peu plus osé qui divisera tes lecteurs mais pour lequel les réactions positives le seront franchement?
See what I mean?
Loin de moi l'idée de jouer au donneur de leçons. C'est juste une manière de te dire qu'en tant que lecteur, je préfèrerai toujours lire un texte qui ose et prend des risques.
Au risque justement de me déplaire.
J'aime aussi l'écriture, je la pratique mais c'est souvent douloureux et jamais un fleuve tranquille.

grogramane 26/09/2007 06h24

on est entre nous, là, mon petit Ben.
tu n'as pas à avoir peur de trop en faire.
Profites,laches toi, ammuses toi...:woot:


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