Voici ma contribution :
« J’ai pas envie d’être morte », elle me dit. Et moi, pris de court, je ne sais pas quoi lui répondre. Ceci est une histoire sans dialogues. Elle ne m’a pas dit « J’ai pas envie de mourir ». Non, mourir, c’est une abstraction. Personne ne sait ce que c’est. Alors, avec ses mots, elle m’a juste dit « Papa, j’ai pas envie d’être morte ». Elle a quatre ans et demi. La veille, au boulot, j’ai reçu un appel d’urgence de l’hôpital. « Votre fille doit être opérée en extrême urgence. Son appendice a éclaté, on craint la péritonite. On a besoin de votre accord.» Je quitte le bureau, je prends tram, métro, train, je récupère la voiture et je fonce à l’hôpital. Je m’en veux de ne pas avoir été là mais heureusement j’apprends rapidement que l’opération s’est bien déroulée. Le lendemain, dans ses yeux, je vois la lucidité de ces enfants qui ont dû apprendre à vivre avec la maladie. Elle m’écrase de sa sagesse. Elle me donne une leçon de résilience. Et bientôt, on se croit sorti d’affaire. Trop vite sans doute. De retour à la maison, la fièvre reprend, le thermomètre monte à nouveau à plus de 41°. L’infection est toujours là, tenace. Retour à l’hôpital. Nouveaux examens. L’infirmière en chef me dit « Ca va monsieur ? Vous êtes tout blanc. » Les chirurgiens décident de la placer sous sédation et de pomper le pus au moyen d’une grosse seringue. Si ça ne fonctionne pas, il faudra réopérer. Moi, je vois juste son petit corps inerte, complètement vulnérable, infiniment fragile et je repense à sa terrible phrase. La dextérité des chirurgiens est impressionnante. Ca rassure. Un peu. Apparemment, tout se passe bien. Retour en chambre. Les paramètres sont bons, petit à petit la fièvre diminue et le drain charrie des humeurs de moins en moins sombres. Enfin, elle reçoit la permission de sortir. Dehors, c’est l’hiver mais il fait un temps superbe. Son beau prénom, formé avec les idéogrammes qui signifient « beau temps » et « beauté », ne m’a jamais paru si bien choisi. On respire, on se regarde, on se sourit. Ceci était une histoire sans dialogues. Pour parler, on a toute la vie devant nous. |
Une histoire courte mais qui prend immédiatement aux tripes, avec l'envie qu'elle soit encore plus courte, pour arriver encore plus vite à la conclusion qu'on espère positive. Heureusement, elle l'est : j'en suis heureux, car cela donne une fin positive à une très belle histoire, et surtout je suis rassuré pour toi.
Merci pour ce moment. |
Bravo Zen pour ce texte plein d'émotions.
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Merci, Zen.
Concis, fort, émouvant. Encore une belle contribution. |
moi ca arrive mais c'est très difficile !
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Merci les amis.
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N'hésitez pas à passer le mot sur le forum pour qu'un maximum d'entre vous participe. Surtout, n'oubliez pas : il ne s'agit pas d'un concours, donc ne vous mettez pas la pression en vous disant "je ne vais pas y arriver", "les autres écrivent mieux que moi", etc. Soyez simples, sincères, racontez quelque chose de personnel. N'oubliez pas non plus de donner un titre à votre texte, dans quel thème il s'inscrit, et de m'indiquer par MP si vous acceptez qu'il soit publié sur le blog et sous quel nom vous le signez. Merci encore pour vos contributions. |
Bon voilà.
C'est parti brut de chez brut... Je vous avoue que ça m'a mis un peu par terre... Je n'ai pas eu vraiment le courage de relire donc excusez les fautes/trucs pas terribles.. Citation:
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Franchement les gars de très très beaux textes, de très belles tranches de vie authentiques et touchantes.... Vous êtes forts les gars!!!!:clap:
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Très très belle histoire cher Doop
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Merci pour ta contribution, Doop.
C'est un texte poignant (et, finalement, proche de ce qu'écrit Paul Auster !). Vous tous donnez à ce projet une dimension extraordinaire : ça dépasse toutes mes attentes. C'est, artistiquement et humainement, très fort et intense. Encore merci. |
C'est vrai qu'il y a de très chouettes trucs.
Mais je suis sûr qu'il y en a d'autres de cachés dans ce forum. Je propose un plan à ceux qui voudraient bien poster quelque chose mais n'osent pas le faire parce qu'ils auraient peur de leur orthographe, par exemple ou autre raison : envoyez-moi votre texte en MP. Autant que faire se peut je le corrige et vous le renvoie. Et si d'autres écrivant ici veulent se joindre pour proposer leurs services de relecteurs, ça n'en sera que plus motivant pour les hésitants, non? |
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idem, faut pas hésiter !
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De toute façon, je le répète pour tous les indécis et les timides, ce projet n'est pas un concours : il n'y a pas de note pour chaque texte, pas de gagnant, pas de perdant.
Si votre texte a des maladresses (tournures de phrases, fautes d'orthographe...), ce n'est pas si grave, et je les corrigerai avec Hips ! et Zen Arcade (merci les gars). L'intérêt, c'est juste de partager avec la communauté une anecdote qui vous a marqué, que vous avez vécue ou qu'on vous a raconté. Vous êtes nombreux sur ce forum à commenter énormément d'infos, ça prouve que vous savez vous exprimer : utilisez cette expression pour vous raconter, après vous pourrez retourner aux commentaires. Réfléchissez-y au moins comme vous prenez le temps de réfléchir à mille autres choses sur ce forum. Le résultat sera plus juste personnel, intime, sans être impudique. |
Yop, Wilcard m'a proposé de participer a cet exercice. Je ne suis pas un habitué de l'écriture, mais plutot de l'image... Mais comme j'aime bien les défis, je me suis dis pourquoi pas.
Pas de style, plutot telegraphique, voilà le bouzin; Citation:
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OUch, quelle dure leçon.
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Tu disais que tu n'avais pas de style, mais tu sais raconter une histoire, et en plus, il y a de l'émotion et du vécu. C'est très bien.
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Merci, Axlreznor.
Excellent texte, un vrai récit initiatique, et très bien raconté. Je t'ai envoyé un MP pour quelques détails supplémentaires. |
J'aime à vous lire, ne laissez pas ce thread s'éteindre
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J'en ai d'autres plus joyeuses, plus bizzares, plus tristes...
Mais bon, faut que ça tourne et en plus je suis bien trop dispersé pour me concentrer la dessus! J'essaierais tout de meme d'en mettre encore! |
J'ai lancé plein d'invitations et je continuerai dès que possible.
Certains m'ont répondu qu'ils avaient un emploi du temps chargé, mais il n'y a pas de deadline, donc vous mettez pas la pression. Et pour ceux qui ont envie de s'y coller et que je n'ai pas pensé à contacter en MP, ne vous privez pas de laisser votre contribution ici. Communiquez-moi juste par MP si vous m'autorisez à publier votre texte sur le blog où je les rassemble et sous quel nom vous désirez le signer. Un dernier point : réfléchissez à intituler votre texte et à indiquer à quel thème vous souhaitez l'attacher. Merci. |
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Cordialement invité par Wildcard (que je remercie au passage), j'ai décidé de participer mais ça n'a pas été facile.
Voilà le résultat: soyez indulgents: IN THE END Il est temps à présent de se dire au revoir. Tu es parti, au paradis, en enfer, enfin où tu voudras bien aller. En vélo sans doute. De mémoire, je t'ai toujours détesté, enfin pour être plus exact, j'ai toujours détesté ton personnage et ce qu'il avait fait à ma famille. Absent, pour cause de ne pas être encore né, je n'ai pu que constater le carnage et la cicatrice. Et cette sorte de condamnation de leur âme à l'apathie. Quelque chose avait brisé leur ego et attisé un feu de colère inextinguible avant même que j'e n'en ais conscience. Moi, j'ai vécu bien, cool, sans me rendre compte de l'anomalie. Celle-ci me fut crachée au visage à l'école, qui est la boite de pétri de la société humaine, dans toute sa veulerie et sa méchanceté brute, pas encore policé par le vernis sucré de l'hypocrisie. -T'as pas de père! Se moquèrent rapidement les cloportes autour de moi. -J'ai vu ta mère en compagnie tout à l'heure. Apparemment t'en as plusieurs, tu m'en prêtes un? On est bien obligé de répliquer non? Pour ma part ma seule croix, c'était un nom. Ton nom. Mon frère s'est même mis en tête d'accoler celui de maman sur sa carte d'identité, devenant ainsi un véritable exercice de rééducation d'orthophonie ambulant. A quoi bon franchement? Adolescent, j'avais un plan bien plus étudié: Ne pas me marier, ne pas reconnaître mes enfants pour qu'ils portent le nom de leur mère et faire disparaître cette tâche qui faisait désordre sur mon CV. Et puis j'ai oublié, je me suis passionné pour la bande dessinée, les humoristes et les musiciens: ben ouais j'étais adolescent:A cet âge là, il faut être malade pour vouloir être malheureux. Rencontres, amitiés, toutes importantes jusqu'à LA rencontre. Le jour où le pantin de bois devient vraiment un être vivant au contact de sa fée bleue. Je n'avais pas eu de Gepetto? Bof! Je n'avais pas eu de fils non plus... La vie, c'est plus simple qu'on veut bien l'admettre: Quand on peut pas faire avec, et bien on fait sans. C'est tout. A cette période, tu m'as appelé. Deux fois. Pour demander pardon et puis pour demander si tu devais arrêter d'envoyer la pension alimentaire. Ouais c'est vrai tiens... Ben non en fait, je viens de trouver du boulot... un instant je me souvins du surnom que tu nous donnais à moi et mon frangin: les manicraques-blues... Je n'ai jamais pigé jusqu'à ce qu'on m'explique: On faisait chanter le blues de ton manicraque (distributeur à pièces en chtimi). J'ai bien rigolé et j'ai admiré cette forme d'esprit... un peu salaud mais franchement marrant! Depuis, la fée bleue m'a donné une fée verte qui me rend à moitié fou... et dès l'instant où cet être s'est battu pour avoir sa première respiration, toutes les conneries, toutes les colères s'évanouirent à jamais et ce nom devint le mien. Et il fut hors de question de ne pas le donner à mon tour. Tu vois, un jour tu m'as demandé pardon, mais de quoi? Qu'y a-t-il à pardonner? D'autres m'ont aidé à tenir debout sur mes jambes. Tout va bien. Pour toi aussi j'espère finalement. C'est un peu tard pour s'en soucier de toute façon. Aujourd'hui je suis comme je suis et tu n' y es pour rien. Tu n'y a jamais été pour quoi que ce soit. |
Excellent, bravo
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Très bien !
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Pourquoi être indulgent, quand ton texte est à la fois beau, triste, joyeux, mais surtout sincère et touchant ? Félicitations, c'est un écrit sensible et positif, vrai et pur.
Je renouvelle ce qui s'est dit avant : merci à Wildcard d'avoir lancé cette idée, merci aux contributeurs de se livrer autant et d'aussi belle manière. Tout ceci est magnifique. Le blog a-t-il déjà été lancé ? |
oui, clique sur la signature de wildcard !
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Je crois qu'il s'agit plutôt de son blog de critiques, non ?
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l'adresse du Short Stories Project de Wildcard : http://short-stories-project.blogspot.fr/
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Vous êtes vraiment touchants, bande de canailles.
Je commence un truc moins triste et plus féminin... |
:woot:
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Merci, Eddy, pour ta contribution.
Encore un sacré texte ! Merci pour votre confiance à tous. Et continuez à faire vivre ce projet dont VOUS êtes les vrais animateurs. EDIT : J'ai ajouté l'adresse du blog dans ma signature. Ce blog aussi, vous le faîtes vivre en me permettant d'y poster vos textes. |
Un texte que j'avais déjà écrit la semaine dernière suite à l'invitationde Wildcard, mais dont j'ai repoussé la publication, afin de lire toutes vos brillantes participations, et sans doute retarder l'échéance...
Citation:
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Belle histoire, merci de la partager
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Très beau texte, Nopoman. Subtilement sentimental.
Merci pour ta contribution. |
C'est très beau. Très profond, et surtout très dynamique et bien rythmé.
Le final est superbement amené. Bravo. |
Je me lance:
La petite bête qui mange la grosse. « Toute forme de vie mérite le respect » est une consigne que j’apprécie beaucoup. Il y a quelques années, un soir, je regardais la télé, assis sur mon canapé, dans le noir. Je remarquais une tache noire sur le mur, au-dessus de l’écran. J’attendis la publicité pour me lever, éclairer la pièce et aller voir de plus près ce qu’était ce point noir. Et là, stupéfaction : en moins d’un dixième de seconde, ce point se retrouvait à deux mètres de là, à l’autre bout du mur. Qu est-ce que c’était que ce truc ? J’allais à nouveau voir de plus près et ce que je vis me glaça d’effroi. Sur un corps de cinq centimètres de long étaient greffées des centaines de pattes semblables à de la soie et une paire d’antennes. Je n’avais jamais rien vu de tel. Et, tandis que je commençais à me demander comment j’allais faire sortir cet animal de l’appartement, le voilà qui se remettait en mouvement. Il était déjà sur le parquet et se déplaçait à une vitesse fulgurante. Tous les poils se dressèrent sur mon corps en même temps que la chaleur m’envahissait. Je fis un bond jusque sur mon canapé d’où je saisis un balai caché derrière la rampe d’escalier. La bête avait disparu. Je restais là un moment en position debout le cœur battant à tout rompre à attendre son retour. Ce qui finit par arriver. Le bolide sortit de sous le canapé. Je donnais des coups de balai sans bien savoir si j’arrivais à toucher l’animal. Je finis par arrêter. Sur le parquet ne restait qu’un corps sans vie. Je me calmais un peu. Je finis par descendre du canapé pour aller chercher un kleenex pour me débarrasser du corps. Mais à mon retour, le monstre avait repris du poil de la bête. Il recommençait à se promener sur le parquet. Cette fois, je saisis un dictionnaire et le lui balançait dessus. En plein dans le mille. Cette fois il ne restait que de la bouillie de la chose. Une recherche m’apprit plus tard que cet animal était une scutigère véloce, une variété de mille-pattes utile vivant dans les appartements humides et qui dévore les fourmis et les abeilles. J’avais fait un délit de sale gueule et j’en avais honte. Ce fut ma première rencontre avec cet animal mais pas la dernière. A ma grande honte, je continue d’en avoir une peur bleue et à chaque fois ça se termine par un carnage. Entre la Speedy Gonzales des insectes et moi, ce n’est pas le grand amour. Imaginer cette bête qui viendrait me courir dessus pendant mon sommeil me révulse. Alors certes, « toute forme de vie mérite le respect » mais on peut faire notre vie chacun de son côté, d’accord ? |
Jolie conte B.
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