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wildcard 19/01/2016 18h45

Short story project
 
Chers Buzzukis,

Je viens vous proposer un projet qui me tient très à coeur et auquel, je l'espère, vous serez nombreux à participer.

Chaque vie est une histoire, chacun de nous a vécu ou connaît une histoire. Faisons en sorte que nos histoires forme ce grand projet. L'expérience à laquelle je vous invite n'est pas une idée de mon invention, elle m'a été inspiré par cet ouvrage :


JE PENSAIS QUE MON PERE ETAIT DIEU (et autres récits de la réalité américaine" est une anthologie composée par l'écrivain Paul Auster, publiée en 2002 par les éditions Actes Sud (et disponible depuis en Livre de Poche).


L'origine de cette anthologie remonte à Mai 1999 quand Auster a été invité dans l'émission de la radio NPR, Weekend all things considered animée par Daniel Zwerdling où il était invité à parler de son métier de romancier et à lire une de ses histoires.
Zwerdling demanda à Auster de revenir régulièrement proposer des lectures d'histoires de son invention, mais s'estimant incapable d'une telle production, Auster déclina.

La femme du romancier, Siri Hustevdt, elle-même écrivain, suggéra alors à Paul Auster de demander aux auditeurs d'écrire eux-mêmes des histoires et des les lui envoyer. Il sélectionnerait les meilleures et les lirait à l'antenne.

C'est ainsi qu'à partir de Septembre 1999 débuta le National Story Project. Auster composa l'anthologie intitulée Je pensais que mon père était Dieu (et autres récits de la réalité américaine, après avoir reçu plus de 4 000 textes en provenance de 49 Etats américains et en avoir retenu 172 pour le livre.

L'ouvrage est découpé en dix thèmes : Animaux / Objets / Famille / Slapstick / Inconnus / Guerre / Amour / Mort / Rêves / Méditations .

Les histoires doivent répondre à quelques règles :

- elles doivent être vraies et brèves,
- il n'y a pas de restriction de sujets ou de style, dans un registre grave ou léger, comique ou dramatique,
- ces récits ne sont pas conformes à ce que nous attendons de l'existence, ce sont des anecdotes révélatrices des forces mystérieuses et ignorées qui agissent nos vies, nos
histoires de famille, dans nos esprits et nos corps, dans nos âmes. Ce sont des histoires vraies mais aux allures de fiction.

"Il peut s'agir de gaffes burlesques, de coïncidences déchirantes, de frôlements avec la mort, de rencontres miraculeuses, d'incroyables ironies, de prémonitions, de chagrins, de joies, de rêves". (Paul Auster)

Je devine que certains penseront n'avoir pas de talent d'écrivain et donc ne pas être capables de participer à ce projet. Je réponds qu'il ne s'agit pas d'un concours : il suffit juste de raconter, avec ses mots, en toute honnêteté, en toute sincérité, une histoire vraie, personnelle, et brève. Tout le monde connaît une histoire, en a vécu, chaque histoire est digne d'être racontée et les raconter est plus important que les raconter avec style.

Réfléchissez à cette idée. Postez votre histoire ici (je la republierai dans un blog que je vais créer spécialement, et je n'en ferai aucun commerce). Signez votre histoire de votre vrai nom (si vous ne souhaitez pas que votre vrai nom apparaisse dans ce sujet puis sur le blog, précisez-le moi par un MP), en ajoutant l'endroit où vous vivez (ainsi ces histoires seront cartographiées).

Ce sera ludique, passionnant, enrichissant - un autre moyen de faire vivre notre communauté.

Voici l'adresse du blog : http://short-stories-project.blogspot.fr/

Merci d'avance.

P.S. : voici la critique que j'ai écrite de ce livre : http://mysterycomics-rdb.blogspot.fr...-mon-pere.html

Ben Wawe 19/01/2016 21h38

C'est une bonne idée et une bonne initiative. J'en serai.

doop 19/01/2016 22h20

count me in

Thoor 20/01/2016 00h01

J'en suis !!!

Yaneck 20/01/2016 12h18

J'en serai sans nul doute aussi, je reste attentif.

wildcard 20/01/2016 18h43

Merci les gars.

Les autres, n'hésitez pas à vous joindre à cette aventure !

effixe 24/01/2016 20h42

Alors, comment ça se passe ?

Ben Wawe 24/01/2016 20h59

Mon texte arrive dans les prochains jours, je dois le relire.

doop 24/01/2016 21h16

je vais essayer d'en faire un pour la semaine prochaine

Yaneck 25/01/2016 00h51

Ah, ça y est, j'ai mon sujet "animaux". Je pense que j'aurai le temps de poser ça la semaine après Angoulême.

Thoor 25/01/2016 09h39

Voici mon texte 'historique' sur mon grand pére maternelle.
Bonne lecture

Citation:

PEPE de RAMON

Le soleil chauffait ses larges épaules et chassait les dernières brumes matinales qui montaient encore des champs fraichement fauchés. Il avançait à grandes enjambées, tout en fredonnant une chanson. C'était une chanson de village, apprise il y a peu avec les filles de la ferme. Ils s'étaient tous bien amusés à s'apprendre mutuellement des rudiments de leurs langues respectives. Lui et ses compagnons prisonniers de guerre français et, elles, filles de ferme allemandes, cachés dans une grange à l’abri des regards et de la chaleur de ce moi de septembre 194X.

René chantonnait dans l'espoir d'améliorer cette langue qu'il appréciait de plus en plus, et tant pis pour la guerre. Depuis son transfert depuis le Stalag IV pour cette ferme, il découvrait un peuple bien éloigné des préoccupations guerrières de ses dirigeants. De plus il avait la chance de pouvoir rejoindre, seul, la forge du village afin d'y exercer son métier. Alors si ce n’étaient le manque de nourriture et l’inquiétude liée à sa famille restée en Dordogne, il pourrait se dire heureux.
Perdu dans ses pensées, il n'entendit pas l'enfant tomber à l'eau. C'est en passant à côté de la marre aux canards, qu'il perçut les cris de détresse et vit les gestes désespérés du garçon pour rejoindre la berge. Bien que ne sachant pas nager, René sauta à l'eau en comptant sur sa grande taille pour avoir pied. Il attrapa l'enfant par le col et le jeta sur l'herbe. L'enfant parla trop vite pour être compris par le français, puis s'enfuit sans un regard en arrière.
René se issa seul sur la berge et y resta trempé et surpris. A la vu de la canne à pêche abandonnée dans l’herbe, il comprit que l’enfant avait glissé en cherchant de quoi améliorer l’ordinaire.
Il haussa ses épaules et se hâta vers le village ou le forgeron l’attendait. Il allongea le pas, heureux de se réchauffer et soucieux de ne pas être en retard.
La journée passa rapidement dans la chaleur bienheureuse des fers chauffés au rouge et dans le martellement des marteaux frappant l’enclume.
A midi, avantage suprême sur ses autres compagnons d’infortune, René put manger à sa faim. En effet, la femme du forgeron portait tous les jours un panier rempli des repas de son mari et du prisonnier. C’étaient des mets simples, mais roboratifs, cuisinés avec un certain talent. Une fois par semaine, il pouvait même manger un peu de viande.
[IMG]file:///C:\Users\SEBAST~1\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\ 01\clip_image004.gif[/IMG]La jeune femme désirant parler à son mari, le périgourdin sortit dans la cour et finit son repas seul. Dans la forge la discussion semblait des plus animée, les éclats de voix se succédaient à un rythme effréné. Enfin la jeune femme sortit en courant et disparut rapidement. René n’eut que le temps de voir des larmes perler ses yeux bleus. Le travail reprit dans un silence pesant.

Quelques jours passèrent, et par un matin frisquet les français furent réveillés sans ménagement. Des soldats allemands encadraient les hommes, sans être menaçants leurs fusils à portée de mains suffisaient à les inquiéter. Ils murmurèrent entre eux « Est-ce que les schleus ont vu les filles ? », « Putain, si ils nous renvoient au stalag, je tente l’évasion », « Déconne pas, tu vas nous faire tuer. »

_SILENCE ! hurla l’officier. Resté au chaud à l’intérieur de sa voiture les prisonniers ne l’avaient pas vu.

Il sortit lentement, laissant la peur figer les visages des hommes. Ses bottes noires brillaient, son uniforme repassé, sa casquette portée réglementairement, il n’était pas là pour plaisanter.

_ Sont-ils tous ici ? demanda-t-il. Un soldat acquiesça rapidement. L’officier sortit un papier de la poche intérieure de son uniforme et en lu plusieurs fois le texte avant de lancer :
_ Bien, j’appelle DUDREUIL RENE !
Flottement parmi les prisonniers, puis l’interpellé fit un pas en avant.
Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, René aurait put facilement dominer de la tête et des épaules l’officier. Il préféra garder la tête basse et un air contrit de circonstance.
_ Soldat 2eme classe DUDREUIL RENE de la 4eZ, vous avez bien agi.
Stupeur autant parmi les français que parmi les allemands, un murmure parcouru les rangs et s’éteignit sous le regard menaçant de l’officier.
_ Vous, un ennemi, un prisonnier, vous avez sauvé la vie d’un enfant. Pour cela l’Allemagne souhaite vous récompenser.
Même si ses yeux noirs démentaient ses propos amènes, le SS accrocha une petite médaille argentée sur le revers de la veste grise du captif.
Des hourras se firent entendre parmi ses compatriotes tandis que les soldats allemands qui parlaient français traduisaient.
Jaillissant d’un coin de la cour, l’enfant se précipita dans les bras de son sauveur. Les parents, eux, n’osaient s’approcher et restèrent à demi cachés à l’angle d’un mur. René plongea son regard dans celui de l’enfant, préférant la candeur au regard noir de l’officier SS.

Ben Wawe 25/01/2016 11h13

Quel beau texte.
Simple, percutant et positif.

Merci.

Thoor 25/01/2016 12h01

:merci:

Yaneck 25/01/2016 13h20

Superbe histoire, j'adore! ^^

Butters 25/01/2016 13h29

C'est effectivement un excellent récit!
Bravo et merci pour le partage!


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