Greg Ruth (fils du célèbre Docteur? :D Depuis que j'ai appris pour Cabu, je ne m'étonne plus de rien) est un Grand!
D'ailleurs, je n'achète que les Conan par lui.. :oups:

J'aime bien le topic des gens qui sentent bon.

fact: lire ce thrace une fois par jour rend 16% plus beau.

à noter que silverfish ouais c'était pas mal du tout.

Merci pour les fleurs les gens. Vous méritez tous d'avoir le poil soyeux et une vie pleine de chamallows.

Je vous avais promis du chef d'oeuvre et bien en voilà.


David Mazzuchelli est essentiellement connu des afficionados pour son travail avec Frank miller sur Daredevil ou son splendide batman year one. Après avoir décidé de laisser tomber les héros masqués, il fut refusé à la revue RAW et monta sa propre revue Rubber blanket dont il ne fit que trois numéros. Il adapta en BD le roman de Paul Auster city of glass. Par la suite ses productions se sont faites de plus en plus rares; je le croyais retiré des affaires mais il semblerait qu'il bosse (depuis 10 ans !) sur un nouveau projet Asterios Polyp qui doit sortir en 2008.

L'objet de cette chronique est un court récit de 50 pages paru en 1993 dans le troisième et dernier numéro de Rubber blanket et traduit dans nos contrées chez l'inestimable Cornelius en 1998. Je ne connais que cette seconde édition.


Ça s'appelle BIG MAN et c'est une des plus belles choses que j'ai pu lire.

Comme précédemment, nous sommes en pleine campagne profonde. Le quotidien est brusquement bouleversé quand surgit de nulle part un homme attaché sur un radeau. Il est aussi titanesque que laid et il s'exprime dans une langue incompréhensible pour ceux qui le recueillent. Il est finalement décidé de l'installer dans la grange de Pierre. Ce dernier et Rebecca, sa petite fille attardée, vont commencer à se lier à cet étrange colosse.


J'en vois deux/trois qui tiquent à la lecture de ce résumé. La cambrousse, la brute, la petite fille simplette... c'est vrai qu'il y a de quoi être circonspect voir inquiet. Et pourtant, Mazzucchelli évite avec grâce tous les écueils possibles. Son scénario est simple, sans fioriture mais réussi à conserver une force peu commune. Les scènes attendues arrivent mais réussissent l'exploit de dépasser leurs classicismes pour flirter avec les sommets, sans artifices mais juste avec des minuscules décalages, des petits riens qui changent tout. La scène avec la petite fille, les monologues de Pierre ou la séquence du tracteur sont d'une force telle qu'elles vous hanteront longtemps dans vos rêves.



Et puis surtout cette histoire est servie par un graphisme d'une puissance rare. Là encore Mazzucchelli va à l'essentiel. Le trait est géométrique, les compositions épurées. Pas de couleurs mais une bichromie qui renforce encore une utilisation des noirs époustouflante. Chaque détail, chaque expression, chaque décor est d'une force d'évocation hors du commun. Quand à la narration, je la trouve parfaite tout simplement.
Elles sont rares et précieuses les bandes dessinées où chaque case vous laisse estomaqué par leur perfection. Big Man est de celle là.

http://img134.imageshack.us/img134/4...xtrait2yc4.jpg

Ça coûte 18€. Pour 50 pages, c'est effectivement cher. Mais pour une Bande Dessinée qui démontre brillamment la puissance de notre médium favori, c'est donné.
Et puis ça se trouve assez facilement en bibliothèque municipale alors foncez même si votre banquier à jurer d'avoir vos couilles.

Effectivement, ca fait envie. Il est fort ce Mr Gumby.

J'avais peur d'en avoir fait un peu trop sur celui là, tu me rassures.

Moi je vote "t'en as fait un peu trop", même si je pointerai le miracle de chroniquer ça deux jours après que je l'ai relu. Tout est calculé chez Gumby.
C'est joli, simple, sans fioriture et tout, ouais, mais ohlàlà d'un simplet, tout de même, un poil trop pour que je trouve ça juste poetique, tout de même, Big Man. Par contre, ouais, graphiquement, ça touche à la perfection.
Mais le mec est responsable d'un des meilleurs travaux séquentiels qui soient (City Of Glass), un truc comme Big Man fait quand même oeuvre très très mineure placée à côté.
Je vais me relire La Geometrie de l'Obsession, dont j'ai un très bon souvenir, mais je dois avouer que relire Big Man fut plutot une expérience decevante.
Même si vous êtes très beau.

Moi je dis: un Gumby qui va au simple, yabon.

Ho mon dieu, nos règles sont synchronisées !!

C'est marrant parce que moi, c'est l'inverse. J'avais lu BIG MAN une première fois et trouver ça incroyable graphiquement et assez creux. C'est quand je me le suis relu pour cette chronique que je suis tombé sous le charme de sa simplicité. Comme quoi.

Bon maintenant, je vais être obliger de lire city of glass que j'avais honteusement snober pour cause d'aversion Austerienne.

l'aversion austerienne ne doit pas empecher d'apprecier City Of Glass. Son ton et son univers sont toujours très pas mal là (et peut-être juste parceque c'est le premier truc que j'ai lu de lui, mais la trilogie new-yorkaise reste le truc d'Auster m'ayant le plus plut), mais c'est le processus d'adaptation au medium comicbookien qui fait la surclasse de cette bédé, qui est la préférée de ta soeur.

Tout pareil.
A part la soeur.

C'est vrai qu'Auster plait particulièrement aux femmes.

Bon, vous m'avez eu. Je vais commander Big Man et City Of Glass, même si Auster m'a toujours fait chier, par ex au niveau du style. Pour le coup ta soeur écrit mieux.

8(

ça doit être le 3è
:oups: j'ai oublié son prénom