EAST OF WEST (Urban Comics)
 

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Scénario: Jonathan Hickman - Dessins: Nick Dragotta - Couleurs: Frank Martin

Au moment de prendre cet album, je ne partais pas conquis d'avance. Jusque là, Jonathan Hickman m'a laissé froid, trouvant ses épisodes sur les Fantastiques et les Vengeurs tour à tour chiants, pompeux, froids, quand ce n'est pas les 3 à la fois, et Secret Warriors après un début sympathique perdait de l'intérêt de mois en mois. J'ai abandonné ses F4 après la mort de Johnny, n'ai pas lu la série FF, et si je tiens bon sur les Vengeurs en attendant Infinity, le couperet descend un peu plus chaque mois.

Le récit nous présente une uchronie où les Etats-Unis ont été divisés en 7 nations suite à quelques changements dans son histoire par rapport à notre Terre, et un événement apocalyptique.
Récit post-apocalyptique, mais également pré-apocalyptique: la plupart des dirigeants de cette nouvelle Amérique sont en réalité inféodés aux Cavaliers de l'Apocalypse, et croient en un texte prédisant la fin du monde, et œuvrent à sa réalisation.
Après une période de sommeil, les cavaliers de l'Apocalpyse se réveillent, mais ils ne sont plus que 3: Mort a commencé sa propre quête.

Autant le dire tout de suite, j'ai beaucoup apprécié ce premier tome d'East of West, qui est différent sur bien des points du boulot du scénariste sur les 2 grosses franchises de Marvel.
La structure du récit est plutôt simple, on suit une trame claire, pas d'épisodes qui se succèdent avec un rapport nébuleux entre chacun comme sur les Vengeurs. Certaines phrases ou évènements paraissent obscurs de premier abord, mais c’est rapidement expliqué quelques pages plus loin, c'est une série à suivre mais les épisodes de ce premier ouvrage contiennent assez d'éléments pour que le lecteur ne se sente pas perdu. Une première phase s'achève lorsque l'on referme l'album, très prometteuse mais d'ores et déjà riche.
Un deuxième bon point qui tranche avec ce que j'ai lu de Hickman chez Marvel: les personnages. Mort est un personnage terrifiant et sans pitié, mais au fur et à mesure de l'album il devient attachant, et lorsque son background nous est pleinement exposé, il y a même de l'émotion. On suit en parallèle les pérégrinations des Cavaliers, pour le moment seul Guerre a une certaine épaisseur, mais Famine et Conquète ne font pas tapisserie. Et du côté des humains, c'est carrément la classe chez certains, avec une ordure machiavélique prêt à se servir des 2 camps (qui pour le moment peuvent se résumer au camp pour l'Apocalypse et celui pour la préservation du Monde), et un autre guidé par son honneur.
On a donc affaire à des persos vivants, loin de certains balançant des phrases cryptiques ou de deus ex-machina ambulants (oui Captain Universe, je pense à toi) ou faisant juste tapisserie.
Un petit mot sur le background de cette uchronie: c'est très sympa, ce n'est pas le coeur du récit mais c'est suffisamment développé pour que l'imaginaire fasse le reste.

Pour les dessins, je ne connaissais pas Nick Dragotta, j'avais bien vu des previews qui montraient bien qu'il était talentueux (il est arrivé après que j'ai arrêté les FF), mais là j’ai pris une bonne petite claque, ses dessins sont excellents, et certaines cases ou planches montrant des décors sont bluffantes. Ils font évidemment beaucoup pour l'ambiance, notamment lorsqu'ils dévoilent les sièges ou palais gouvernementaux.
Et rien à dire sur les couleurs, à part que les phases dans le désert donnent méchamment envie de voir cette association Dragotta/Martin sur du western même classique. La grande classe!

En conclusion, si vous appréciez Hickman, foncez, et si vous ne l'appréciez pas à cause de son boulot chez Marvel, feuilletez quand même l'album. Je ne sais pas ce que donnera la série dans son ensemble ni pour combien d'épisodes elle est prévue, mais c'est un excellent début.

C'est pour la suite. Dans le deuxième arc (en cours de publication) Hickman s'attache à donner de l'épaisseur à son univers avec la quête de Death en toile de fond. Il inverse sa narration en quelque sorte.

Très bonne critique.

Une très bonne critique pour un TP que j'avais vraiment apprécié.

Assez étrangement j'en attendais beaucoup en commençant la lecture. Non seulement il y a pas mal de bonnes critiques et en plus j'apprécie assez le taff d'Hickman en temps normal (excepté sur ses premiers taff en solo).
Au final, ben j'ai trouvé ce premier volume plutôt sympa, pas le truc extraordinaire, ni même révolutionnaire, mais agréable à lire, pas nébuleux et rudement bien mené. Puis le graphisme de Dragotta me plait beaucoup, donc je serais sur la suite, sans soucis !

Ah j'hésite à le prendre depuis sa sortie mais vos critiques donnent vraiment envie ;)

Ok, pour le moment je trouve que c’est bien équilibré, j'espère que ça continuera.

Merci ainsi qu'à Al. Fallait bien que je rende justice à Hickman, que je trouvais jusque là overhypé.

Je sors tout juste de la lecture du premier tome, et une chose est sûre : l'attente jusqu'au prochain va être longue. Nick Dragotta pète la classe, et Hickman se révèle captivant dès les premiers numéros, mettant en place petit à petit son univers, ses personnages et leurs intrigues. C'est étrangement beaucoup plus compréhensible que ce qu'il fait chez Marvel, tout en gardant pas mal de points flous pour la suite. Une bonne surprise !

Ah merde je viens de voir qui est le coloriste...

Et?

Merci pour la critique !
Et ça donne envie, suffisamment pour aller visionner la preview et confirmer la bonne impression :)

Et sa palette me pique les yeux. Ah un moment il était partout chez Marvel et je n'en pouvais plus.

J'ai voulu essayer alors que ça me tentait pas. Résultat j'aime pas. J'ai trouvé ça extrement froid, je suis jamais rentré dedans.
Je me suis vraiment forcé à finir. La même chose que sur avengers, les personnages sont creux et pas développés.
Puis le dessin est bon mais la colorisation n'est pas terrible, elle ne met pas le dessin en valeur.

Ma critique à moi ^^

Franchement si je m'attendais à ça.
Que je vous explique. J'aime bien Hickman et les premières preview illustrées par le trop méconnu Nick Dragotta m'avait mis l'eau à la bouche.
Cependant , je restais méfiant.
Jonathan Hickman est un scénariste passionnant mais qui a les défauts de ses qualités.
Si on prend ses travaux chez Marvel, on lui découvre une tendance toute particulière pour choyer des concepts assez hallucinants, souvent très élaborés mais qui demandent du temps et de la patience aux lecteurs pour en apercevoir toutes les finalités.
L'autre soucis , c'est qu'à force de choyer cet aspect , il en oublie d'en faire autant sur ses personnages qui deviennent parfois des coquilles un peu vides au service d'une histoire ambitieuse.

J'étais persuadé de retrouver tout cela dans East of West et je m'attendais donc à quelques numéros de rodage.
C'est d'ailleurs un des aspect qui , pour moi , allait nuire au succès (pour la VF) de cette série.
Et après la lecture de ce premier tome, une conclusion s'impose : il n'en est rien.
East of West est un peu le condensé du meilleur de Hickman avec en prime un vrai travail sur les personnages , choses à laquelle il m'avait assez peu habitué.

Le concept d'East of West est étonnement simple (en tout cas à première vue) et il est surtout soutenu par des thématiques qu'on connaît déjà assez bien ( Western, les cavaliers de l'apocalypse, Saintes écritures etc, etc, )
Simple mais élaboré et efficace, il ne tombe pas dans ses dérives scientifiques et ne noie pas son lecteur de dialogues plus ou moins soporifiques.
Et surtout, ça bouge. Les événements s’enchaînent et ne mettent pas un temps incalculable pour trouver leurs conclusions.
Franchement soyons honnête, rien qu'avec les idées de ce tome , un mec comme Bendis aurait surement dilué ça en 2 voire 3 volumes (et j'exagère à peine)
Avec Hickman, vous en aurez pour votre argent. Il s'en passe des choses, beaucoup de choses dont il est difficile de parler sans spoiler. Et plus on en apprend, plus l'intrigue s'étoffe. Les pions se mettent en place et chacun à son rôle à jouer souvent avec brio.

Ensuite, comment ne pas parler de cette galerie de personnage. Que ça soit notre trio avec le "héros" ultra charismatique , touchant de par sa destiné et sa quête, que ça soit Xiaolian symbole par excellence de la femme forte ou l’énigmatique Chambellain ( et comment oublier les cavaliers de l'apocalypse ), Hickman fait ce qu'il n'a jamais fait : apporter autant de soin au casting qu'à l'aventure.
Il peut même être drôle parfois.. Si, si , je vous jure.

Jonathan Hickman prouve avec East of West qu'il peut être efficace tout en gardant une certaine "ambition" ( qu'on retrouve plus dans son univers, la multiplicité des thèmes abordés et sa narration avec l'utilisation des pages blanches comme coupure narrative)
Il en plus soutenu par les sublimes dessins de Nick Dragotta qui sont à l'image de son récit.
Un peu comme pour le premier tome de "la cour des hiboux", j'ai l'impression de ressentir une vraie osmose entre le scénario, le dessin et (ne l’oublions pas) les couleurs de Frank Martin.

Après Saga et dans une moindre mesure Casanova, Image nous offre encore une pépite et prouve que si y a bien un éditeur à suivre en ce moment, c'est bien lui ( et merci à Urban de prendre le relais en adaptant cela avec toujours beaucoup de sérieux)

Premier coup de cœur "nouveauté" pour l'année 2014, je n'attend qu'une chose maintenant : le tome 2

Juste pour pinailler: Hickman nous avais déjà prouvé qu'il pouvait être drôle notamment des la série FF.

Du Hickman drôle c'est du côté de Manhattan Projects qu'il faut le chercher.