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Mil K
17/02/2010, 13h58
Voici une nouvelle que j’ai écrite il y a une paire d’années pour un forum de fan fics qui a fermé. Le principe était (comme pour beaucoup de forum de fan fic) d’écrire des histoires sur les personnages DC et Marvel en changeant légèrement leur origine ou certains aspects de leur personnalité.

Je la poste ici afin qu’elle puisse profiter à quelqu’un.

Bonne lecture !


Le Docteur

Par Mil K


Berlin, 24 novembre 2000. La neige avait commencé à recouvrir la ville depuis quatre jours. Noël approchait, et les familles se promenaient dans les rues pour admirer les vitrines des magasins et se découvrir de nouvelles envies de cadeaux. Mais l'inspecteur Erwald Klarsh de la brigade criminelle avait tout autre chose en tête alors qu'il remontait le boulevard à vive allure. Il avait reçu un appel une demi-heure plus tôt, lui demandant de venir au plus vite au siège de Motors Energy, l'une des plus grandes sociétés de la ville. Dans le hall d'accueil régnait une agitation inhabituelle. L'inspecteur fut très vite conduit au dernier étage de la société, où se trouvait le bureau de son directeur : Ludwig Bakers, un octogénaire très connu dans le milieu de la course automobile pour ses moteurs exceptionnels.
La première chose qui le frappa lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent fut l'odeur de sang qui régnait à l'étage. Cette odeur se faisait de plus en plus forte jusqu'à ce qu'il arrive dans la salle de réunion du conseil général. Là, au milieu de plusieurs policiers relevant des empreintes et prenant des photos, se trouvait le cadavre de monsieur Bakers, le ventre ouvert et tout son sang répandu sur le tapis.
- Je savais que ça allait t'intéresser, dit un autre inspecteur alors qu'Erwald se penchait sur le corps. Le cœur a été arraché, et il semble qu'il se soit totalement vidé de son sang.
- Merci Hans, répondit Erwald. Effectivement ça semble être le même meurtrier que celui de Krächer, avant-hier. On a une piste ?
- Pour l'instant aucune. Il n'y a pas de traces d'effractions, personne n'a rien vu, on ne sait pas comment l'assassin a pu entrer ou bien sortir. On passe toute la pièce au peigne fin pour trouver une empreinte valable, mais je doute que ça donne un résultat positif.
- Oui, moi aussi. Chez Krächer, aucun indice n'avait été trouvé. Mais avec un deuxième meurtre, on peut commencer à faire des liens entre les victimes et à trouver l'identité du meurtrier par la bonne vieille méthode de déduction.


L'inspecteur Klarsh passa toute l'après-midi et une bonne partie de la soirée à tenter de trouver le lien entre Ludwig Bakers et Klaus Krächer, industriel chimique. Sur les coups de minuit, il finit par trouver un lien unissant les deux hommes. Ludwig Bakers, Klaus Krächer et Simon Ledberg étaient pendant la deuxième guerre mondiale des scientifiques rattachés à l'armée SS, et chargés de la mise au point de nouvelles armes de destruction. A la fin de la guerre, un énorme procès eu lieu pour définir les responsables à punir. De tous les scientifiques convoqués, seuls ces trois hommes furent acquittés, faute de preuves, et purent réintégrer la société. Bakers fit fortune dans les moteurs automobiles, Krächers dans l'industrie chimique, et Ledberg dans la production d'énergie. Un seul d'entre eux était encore en vie ce soir.
- Simon Ledberg, dit Erwald pour lui-même.
- Vous brulez, inspecteur ! Fit une voix derrière lui.
Erwald sursauta, et se retourna brusquement. Dans un coin de son bureau se tenait un homme d'une trentaine d'années environ, les cheveux bruns plaqués en arrière, une fine moustache sous le nez. Il portait un grand manteau bleu nuit. Le genre de manteau que portent la plupart des adolescents pseudo-gothiques fan de Matrix. Comment était-il entré ici ? Erwald n'en avait aucune idée.
- Qui êtes-vous ? Finit par articuler Erwald.
- Calmez-vous, inspecteur. Je ne vous veux aucun mal. Je suis le Docteur. Voici ma carte.
L'homme parlait un allemand impeccable, mais l'intonation de sa voix laissait entendre un léger accent français, qui renseignait sur ses origines. Il tendit une carte de visite à Erwald, qui la saisit.
- Je suis docteur en paranormal. Vous n'avez fait que votre travail en enquêtant sur ces meurtres, mais je dois vous demander d'arrêter. Ce n'est plus de votre ressort.
- Au nom de quelle autorité ? Demanda Erwald, essayant d'être menaçant sans vraiment y réussir.
- Au nom du bon sens ! Vous n'êtes pas entrainés pour lutter contre le paranormal, inspecteur. Personne dans la police ne l'est !
- Mais de quoi est-ce que vous parlez ?
- Vous n'avez pas lu le dossier, inspecteur ? Vous n'avez pas vu que peu avant la fin de la guerre, les scientifiques d'Hitler ont fait toutes sortes de recherches sur le paranormal, sous la direction de ces trois hommes ?
L'inspecteur avait effectivement lu cette partie du dossier, mais n'y avait prêté aucun intérêt. Il était après tout un homme de raison. Le surnaturel n'avait pas de place dans son mode de raisonnement.
- Quelques semaines avant la défaite des troupes allemandes, continua le Docteur, une de leurs expériences réussit, et ils purent invoquer une entité démoniaque. Ayant peur pour leur vie si jamais ils étaient capturés par les forces ennemies, Bakers, Krächers et Ledberg firent un pacte avec la créature : en échange de leur âme, le démon ferait en sorte que les trois hommes connaissent richesse et bonheur pendant 55 ans et demi.
- Pendant 55 ans et demi ?
- 666 mois si vous préférez… quoi qu'il en soit le délai accordé par le démon touche à sa fin, et il veut récupérer les âmes promises.
- Comment savez-vous tout ça ? Demanda l'inspecteur.
- J'ai été engagé par monsieur Ledberg pour le protéger. Je suis venu vous avertir de ne pas vous en mêler, inspecteur. Cela serait trop dangereux pour vous.
Le Docteur semblait avoir fini ce qu'il avait à dire. L'inspecteur Klarsh se leva et dit, d'une voix aussi calme et autoritaire que possible :
- Je vais vous demander de me suivre, monsieur le Docteur. Vous en savez beaucoup sur cette affaire, et je veux m'assurer que monsieur Ledberg confirmera ce que vous avez dit avant de vous laisser repartir.
- Je n'ai pas le temps pour ça, inspecteur.
- Alors je vous arrête ! Dit Erwald en sortant son arme.
Il entendit au même moment un grincement de porte derrière lui. Il se retourna rapidement. Personne. Il porta à nouveau les yeux vers l'endroit où se trouvait le Docteur une seconde plus tôt, mais il n'était plus là. En dehors de l'inspecteur, la pièce était vide.


Essen, 25 novembre 2000. Il avait fallu à l'inspecteur Klarsh quatre heures pour contacter la police de la ville où habitait monsieur Ledberg et les convaincre que ce dernier était en danger de mort, et trois heures de plus pour les rejoindre par avion depuis Berlin. Deux jours s'étaient écoulés depuis l'assassinat de Bakers. Si le meurtrier suivait le même schéma que précédemment, et il y avait 80% de chances pour qu'il le suive, il frapperait ce soir même.
La résidence de monsieur Ledberg était une somptueuse villa située à l'est de la ville. Erwald posta deux hommes à l'entrée, quatre au rez-de-chaussée, quatre à l'étage, et deux avec lui et Simon dans le bureau de ce dernier. Les précédentes victimes semblaient avoir été tuées par un couteau. L'assassin devrait donc arriver au corps à corps. Les treize policiers étaient tous des hommes parfaitement entrainés, et avaient pour consigne de tirer à la moindre menace. L'assassin ne pouvait pas espérer réussir, se dit Erwald.
Les heures passèrent sans que rien d'anormal n'arrive. Peu avant les douze coups de minuit, les policiers à l'entrée de la propriété appelèrent l'inspecteur via leur talkie-walkie.
- Inspecteur. Il y a un gamin qui avance vers nous.
- Un gosse ? A quoi ressemble-t-il ?
- Il ressemble à un gosse normal, d'environ huit ans, cheveux roux. Il n'est plus qu'à quelques mètres. Je vais aller lui demander ce qu'il veut.
- Entendu.
Un hurlement de douleur se fit entendre. Il provenait de la porte d'entrée. Tous sursautèrent. Erwald fut le premier à réagir.
- A tous les hommes ! Dit-il par talkie. La cible est dans la place. Ordre de tirer à vue à la moindre chose anormale.
Les coups de feu commencèrent à se faire entendre au rez-de-chaussée. Puis des bruits de lutte et des cris de douleur leur parvinrent.
- Cible en visuel, fit une voix à l'étage. Escalier nord, se dirige vers le bureau !
A nouveau des coups de feu, suivis cette fois ci par un hurlement de rage inhumain et un bruit de flammes.
- Inspecteur, dit un es policiers à coté d'Erwald. Qu'est-ce qui se passe ?
- Je n'en ai pas la moindre idée…
Les quatre personnes présentes dans le bureau entendirent soudain un bruit de pas se rapprochant. Quelque arrivait par le couloir.
- Oh mon dieu ! Hurla un des hommes placés derrière la porte.
Un autre hurlement de rage, suivi d'une odeur de chair calcinée. Puis les bruits de pas cessèrent. Tout redevint anormalement silencieux.
- Il ne peut pas m'abandonner, dit Ledberg pris de panique. Le Docteur a promis de veiller sur moi !
- Silence ! Ordonna Erwald.
Il fit signe aux deux policiers de se diriger vers la porte. Les deux homme s'en approchèrent et se préparèrent à l'ouvrir.
La porte vola en éclat, pulvérisant les deux policiers et projetant Erwald et Simon plusieurs mètres en arrière. Aveuglé par la fumée, Erwald ne parvenait qu'à distinguer une vague silhouette rouge sang de plus de deux mètres qui se tenait derrière la porte.
- Argolathoth ! Fit une voix derrière l'inspecteur. Ta vague de terreur sur cette terre est terminée !
Le Docteur se tenait debout, juste derrière Erwald, son regard déterminé défiant la créature. Une énergie d'un blanc intense émana de ses mains, et il chargea en direction de la porte.


Essen, 2 décembre 2000. L'inspecteur Hans Grün s'était rendu à l'asile de Münster à la demande d'un des médecins.
- Comment va Erwald ? Demanda-t-il.
- Depuis son arrivée, il y a six jours, son état n'a pas changé. Il ne dit rien, et reste le regard perdu dans le vague, tandis que tout son corps ne cesse de trembler.
- Qu'est-ce qui a pu provoquer un tel état ?
- Je dirais une peur atroce. Il a été retrouvé au milieu des cadavres de douze de ses collègues d'Essen, dans le bureau de feu monsieur Ledberg, mort le même soir d'une crise cardiaque. Il n'y avait rien d'autre dans la pièce, à part un disque de deux mètres de diamètre de moquette brulée sur le sol. Rien qui puisse nous indiquer ce qui a pu se passer.
- Aucun indice, donc ?
- La seule chose que nous ayons est une carte de visite que l'inspecteur avait sur lui.
Le médecin tendit la carte à Hans. C'était un bout de papier cartonné blanc, sans adresse ni numéro d téléphone. Seul un nom était écrit dessus, à l'encre bleue :
"Docteur Stéphane Strange"

grogramane
17/02/2010, 14h26
Argolathoth? un sous fifre de Thoth, donc...
ils étaient plutot pas trop mauvais ces SS pour réussir à invoquer un serviteur d'un dieu egyptien;)

sinon, le recit est bien mené.
en tout cas pour moi c'est comme si j'y étais:clap:



si un des defis te tente ne te gène sutout pas, il n'y a aucune date de péremption:copain:

wildcard
17/02/2010, 15h01
Excellent, ça !

Très bonne ambiance, bien installée, et une chute impeccable.

Encore !

Ben Wawe
17/02/2010, 15h20
Très bonne lecture !

Mil K
17/02/2010, 17h36
Merci pour vos commentaires positifs !

Pour les défis, j'y jetterai un coup d'oeil, poster ça m'a donné envie de recommencer à écrire un peu :)

Benlachips
02/03/2010, 13h47
Très bonne lecture Mika. Merci.
Fan de l'Allemagne ? ^^

Mil K
02/03/2010, 15h00
Bah disons que j'étais en stage en Allemagne quand j'ai écrit ça, donc je pense que ça m'a légèrement influencé ;)

Benlachips
02/03/2010, 15h07
Makheureusement, on n'en saura pas plus sur le démon... :huhu:

Mil K
02/03/2010, 15h59
Bon, on n'apprend pas ce qui est arrivé au démon, mais on apprend plein d'autres choses n'ayant strictement rien à voir avec le récit précédent.

Toujours pour le forum de fan-fic, j'avais commencé à écrire une série sur les X-Men. La série n'a duré que 8 épisode, s'est terminée en plein milieu d'une histoire, et a un épisode qui faisait partie d'un crossover donc qui n'est pas vraiment compréhensible tout seul, mais comme pour la précédente histoire je trouvais dommage de n'enf aire profiter personne.

Voici donc le premier épisode de la série !




Alternate X-Men #01 : Stryker




La mutation, c’est la clef de notre évolution. C’est un procédé long et naturel, qui ne se fait pas sans dégâts. Certains l’acceptent, d’autres le combattent. Le révérend William Stryker appartenait à la seconde catégorie. Depuis que le premier mutant avait été observé, cet homme avait milité contre ce qu’il qualifiait d’"aberration de Dieu". Et lorsque quelqu’un crie suffisamment fort contre quelque chose, il trouve toujours d’autres personnes pour le suivre. C’est ainsi qu’en à peine trois ans Stryker était devenu l’un des hommes les plus influents du pays.

L’homme qui pénétra au siège de la société que dirigeait le révérend ce matin là appartenait à l’autre catégorie. Son nom était Charles Xavier, il était docteur en génétique. Alors que Stryker avait passé trois années à construire un empire sur la haine envers les mutants, le professeur Xavier avait fondé l’X-corporation, une société d’aide des mutants à but non lucratif. Cette association avait acquis en trois ans une très grande notoriété dans le monde, car elle savait être présente où il fallait, quand il le fallait. Le professeur était ainsi devenu l’emblème de la défense mutante, et s’il venait voir monsieur Stryker ce jour là, ce n’était pas par courtoisie.

Très exactement dix sept heures auparavant, Stryker avait lâché une véritable bombe médiatique : un homme, Bob Angstrell, mutant reconnu, avait semble-t-il été guéri de sa "maladie" après avoir suivi une thérapie dans un centre spécialisé d’un institut partenaire à l’action du révérend. Le professeur connaissait ce monsieur Angstrell et son pouvoir. Il savait parfaitement pourquoi Stryker l’avait pris lui, et était désormais prêt à tout pour avoir une entrevue avec ce soit disant "faiseur de miracles".
Il traversa le hall d’un pas rapide, suivi de près par son demi-frère Caïn Marco, qui était à son service comme garde du corps. Tous deux se dirigèrent vers l’ascenseur, sans écouter la réceptionniste qui leur criait de s’arrêter immédiatement. Ils parvinrent au dernier étage sans trop de problèmes. Cet étage ne comportait qu’une seule pièce, qui faisait office de somptueux bureau à William Stryker.

- Monsieur Xavier, commença-t-il. Que me vaut ce plaisir ?
- Epargnez-moi vos belles paroles, Stryker ! Vous savez pertinemment pourquoi je suis ici !
- Calmez-vous, professeur, répondit le révérend d’un ton très calme. Je fais preuve de beaucoup de courtoisie en acceptant de vous recevoir malgré le fait que vous ayez forcé ma porte, alors la moindre des politesses est de vous asseoir et d’avoir une conversation de gens civilisés.

Ce ton complaisant ne plut pas du tout à Charles. Cet homme osait lui parler de courtoisie et de geste civilisé après ce qu’il avait fait à Bob Angstrell ! Il était sur le point de répondre quelque chose lorsque la porte de l’ascenseur s’ouvrit à nouveau, laissant entrer quatre agents de la sécurité armés de teasers.
Le sourire qui apparut à cet instant sur le visage du révérend fit comprendre au professeur que Stryker n’avait jamais eu l’intention de l’écouter, qu’il ne faisait que gagner du temps. D’un claquement de doigts, les gardes s’avancèrent vers Charles. Puis tout se passa très vite. Caïn s’interposa, les agents appuyèrent sur la gâchette, envoyant quatre décharges électriques sur le torse de ce dernier, chacune ayant assez de puissance pour assommer un bœuf. Mais Caïn resta debout, les poings serrés et les lèvres formant un large sourire. Celui de Stryker venait juste disparaître de son visage. Et il n’était pas au bout de ses surprises. Le bras de Caïn fendit l’air. Il gifla le premier agent de la sécurité, qui fut projeté sur le coté sous l’impact, et heurta son collègue le plus proche, qui fut projeté à son tour. D’un seul revers de la main, le demi-frère du professeur avait mis KO quatre gardes. Stryker était devenu blanc comme neige. L’expression de son visage remplit Charles d’une grande satisfaction.

- A présent révérend, nous pouvons parler.
- Vous… vous employez des… des mutants ? !
- Mon demi-frère est, comme vous avez pu le constater, le meilleur garde du corps que j’ai pu trouver. Maintenant, révérend, écoutez-moi ! Xavier avait durci le ton exprès, afin d’intimider encore plus son interlocuteur. Bob Angstrell avait un pouvoir très particulier : il détectait les mutants ! Il en était fier, et jamais il n’aurait renoncé délibérément à ce pouvoir !
- Qu’insinuez-vous, professeur ? Demanda Stryker, qui essayait en vain de reprendre son assurance.
- Vous ne lui avez pas demandé son avis ! Il a été privé de ses pouvoirs contre sa volonté !

Stryker ne répondit pas à cette accusation. Mais Charles n’avait pas besoin de réponse. Il se glissa dans l’esprit du révérend de façon à entendre ses pensées. Peu de gens le savaient, mais le professeur Xavier était un mutant. Son pouvoir lui permettait de lire dans l’esprit des gens comme dans un livre. C’était habituellement une tache très difficile qui lui causait une grande peine au fur et à mesure qu’il s’enfonçait dans les pensées les plus secrètes de sa cible. Mais aujourd’hui, il avait juste besoin d’effleurer la surface de celles-ci pour avoir ses réponses, tellement Srtyker y pensait si fort. Non, ils ne lui avaient laissé aucun choix. Mais pire encore, avant de lui ôter ses pouvoirs, ils l’avaient forcé à les utiliser. Ces hommes avaient dressé une liste de tous les mutants dans le monde. Plusieurs millions ! Plus aucun mutant ne serai jamais en sécurité si Stryker la conservait. Charles s’enfonça de plus en plus dans l’esprit du révérend, cherchant à trouver où elle se trouvait. Sous l’effort, son nez commença à saigner. Mais cela ne l’arrêta pas. Il fallait qu’il sache où était cette liste ! Il partit de plus en plus loin, de plus en plus profond.

- Charles, il faut y aller ! J’entends les sirènes de police !

Caïn l’avait agrippé par le bras. Deux secondes à peine s’étaient passées entre le moment où il s’était tut et maintenant. Les sirènes se faisaient entendre au loin. Charles refusait d’affronter les autorités. Se mettre la police à dos était le plus court moyen pour que l’X-corporation mette la clef sous la porte.

- Nous reviendrons, monsieur Stryker ! Je ne vous laisserai pas traiter ainsi la population mutante sans réagir.

Et ils partirent, laissant le révérend, toujours blême, seul dans son bureau. La voiture de Miss Frost, la directrice adjointe de l’X-corp, les attendait en bas de l’immeuble. Le temps que la police arrive, ils seraient loin.

- J’ai eu mademoiselle Rushmore au téléphone. Elle dit qu’ils ne nous appuieront pas sur cette histoire. Nous devons nous débrouiller seuls.
- Ils veulent me tenir à l’écart après ce qui s’est passé avec Wanda et Pietro. A cause de leur refus d’intégrer l’équipe des Alternate, je n’ai plus aucune influence auprès de Rushmore, et Richard est trop heureux d’essayer de m’écarter définitivement.
- Que comptez-vous faire ?
- Contactez X-1. J’ai une mission pour eux. Ils ont une liste à récupérer.


Prochain épisode : X-1 en action !

Benlachips
08/03/2010, 13h49
Encore bravo !

Les dernières répliques me font penser au Complexe du Messie lorsque Cyclope demande à Wolverine "d'assembler" X-Force... !

Moi j'attends la suite ! :huhu:

Mil K
08/03/2010, 13h52
Encore bravo !
Encore merci :huhu:

Les dernières répliques me font penser au Complexe du Messie lorsque Cyclope demande à Wolverine "d'assembler" X-Force... !
Je vais demander des droits d'auteurs exorbitants à Brubaker ! :woot:
J'ai des preuves comme quoi j'ai écrit la phrase avant lui !

Moi j'attends la suite ! :huhu:
Je vais essayer de poster le second épisode d'ici demain.
Je vais d'abord le relire pour voir si je n'ai pas quelques modifications à faire ;)

Mil K
08/03/2010, 15h17
Deuxième épisode, que je ne trouve pas génial, parce que la mission semble un peu facile. J'ai trop utilisé l'artifice "c'est un gadget électronique, il peut le faire" à mon gout


Alternate X-Men #02 : X-1




La "Genève Security Bank", située comme son nom l’indique en plein cœur de Genève, était réputée comme étant la banque la plus sécurisée du monde. En 97 ans d’existence, aucune tentative d’effraction n’avait été couronnée de succès, et ce malgré les 21 cambrioleurs plus ou moins audacieux qui avaient essayé de décrocher le jackpot. La banque s’était modernisée au fil des années, et disposait à présent d’un réseau électronique interne extrêmement perfectionné, impossible à pirater de l’extérieur selon les experts. Si par hasard ce réseau tombait en panne, une seule personne était autorisée à le réparer : Gerhard Scholver. Et ce jour là, justement, la banque avait besoin de ses services.
Depuis le début de la matinée, toutes les consoles de la banque souffraient d’inexplicables pannes de régime. Monsieur Scholver arriva en début d’après midi. Pour se rendre là où il devait travailler, il dut passer pas moins de huit contrôles de sécurité. Il pénétra enfin dans la salle où se trouvait le cœur du réseau électronique et électrique de la banque, et se mit au travail. Durant près de deux heures il chercha la cause de ces fluctuations, mais il avait beau être un expert dans son domaine, l’origine de ce phénomène était impossible à identifier. En désespoir de cause, il décida de couper le courant pendant quelques secondes, avant de tout rallumer petit à petit. Une fois cette manœuvre effectuée, il attendit une bonne vingtaine de minutes pour voir ce qui se passait. Les fluctuations avaient disparues. Satisfait de sont travail accompli, il remit ses outils dans son sac, sorti de la salle, dit au revoir aux gardiens dans les couloirs, et quitta la banque, pour ne pas y revenir avant plusieurs semaines.
Néanmoins, environ cinq minutes après son départ, un monsieur Scholver se présenta à nouveau à la banque, et se dirigea vers la salle de contrôle électronique.

- J’ai oublié un tournevis dans la salle de contrôle, il me semble, dit Gerhard en arrivant devant le premier gardien.
- Il va falloir repasser les contrôles de sécurité, monsieur Scholver. C’est la procédure.
- Je sais. Si on pouvait faire vite, j’ai d’autres taches urgentes à faire après.

Les sept premiers contrôles de sécurité se passèrent sans difficulté. Puis vint le contrôle rétinien, et la machine indiqua une erreur.

- Que se passe-t-il ? Demanda Gerhard, visiblement agacé.
- Il y a un problème avec le scan rétinien, monsieur Scholver.
- Evidemment qu’il y a un problème ! Je viens de passer près de trois heures dans une salle chargée d’électricité statique ! La pupille de mes yeux est totalement dilatée et mes vaisseaux sanguins sont gonflés. Votre scan ne peut pas reconnaître mon œil.
- Alors je suis désolé, monsieur, mais nous ne pouvons pas vous laisser entrer, c’est le protocole.
- Allez, soyez chic ! J’ai juste un tournevis à aller chercher. C’est juste un aller-retour dans la salle. Si j’étais un saboteur, je n’aurais jamais le temps de saboter quoi que ce soit durant ce laps de temps…
- Bon, ok, allez-y, dit le gardien après un long moment d’hésitation.

Gerhard pénétra dans la salle. Une chance que le gardien n’y connaisse rien en électricité statique, sinon il ne l’aurait jamais laissé passer après son petit baratin. Tous les renseignements nécessaires pour imiter monsieur Scholver avaient été trouvés, à part son empreinte rétinienne. Il avait donc fallu trouver un plan de secours. Il se dirigea vers un pupitre dans un coin de la salle. Arrivé à coté, il sortit de son sac un tournevis et une espèce de punaise métallique qu’il planta d’un coup sec dans le pupitre. Puis il retourna vers la sortie, montrant le tournevis.

- Trouvé ! Merci beaucoup. A la prochaine, messieurs.

Monsieur Scholver sortit de la banque, monta tranquillement dans sa voiture, démarra, et éclata de rire. Au fur et à mesure qu’il s’éloignait de la banque, ses traits se transformèrent. Il finit par reprendre sa vraie apparence : une superbe femme rousse, aux cheveux longs et à la peau bleue foncé. Elle prit un communicateur.

- Ici Mystique, dit-elle. Est-ce que le bébé est bien implanté ?
- Les données arrivent comme prévu. Je les transmets à l’Œil. Bon travail, Mystique. On se retrouve à l’appart. Forge terminé.

Forge coupa son communicateur. C’était un jeune homme d’une vingtaine d’années, aux cheveux coupés en bosse, et portant une moustache. Il avait été recruté quelques mois auparavant par le professeur Xavier pour servir de technicien à l’équipe X-1. En effet, Forge était un vrai génie de l’électronique, et pouvait bricoler quasiment n’importe quoi à partir de rien. Il se tourna vers son chef sur le terrain, un homme imposant situé juste derrière lui.

- Tout est en place, Polaris. Tes manipulations des champs magnétiques pour perturber les appareils de la banque ont marché comme prévu. L’Œil a accès aux données de la banque, et pourra nous guider quand nous serons à l’intérieur.
- Excellent. Que tout le monde se prépare, nous passons à la suite du plan ce soir.


Minuit moins une, devant la banque, tout était calme. De l’autre coté de la place, une fourgonnette banalisée servait de salle de dernier débriefing à l’équipe X-1. A l’intérieur, six personnes vérifiaient que chacun connaissait la marche à suivre. A des milliers de kilomètres de là, dans une pièce ne laissant pas entrer les rayons du soleil, le mutant que tous appelaient "l’Œil" vérifiait ses écrans. Le dispositif que Mystique avait installé lui permettait de visionner tous les enregistrements de caméras de sécurité du bâtiment, et il pouvait ainsi les couper au bon moment.
Au premier coup de minuit, le toit s’ouvrit et un homme blond aux larges ailes prit son envol, transportant une passagère. Il se dirigea sans aucun bruit vers le toit de la banque, où il déposa une jeune femme brune, avec un tatouage noir en forme de carreau sur l’œil droit.

- Domino à Polaris. Angel m’a déposé, je rentre.
- Bien reçu Domino. L’Œil a arrêté la caméra du toit, tu peux entrer sans problème.

La jeune femme se dirigea vers une bouche d’aération, qu’elle ouvrit facilement, et se glissa dedans. Elle rampa dans les conduits pendant quelques minutes, se fiant à son instinct et à la chance pour arriver où elle le voulait : la salle de surveillance.

- J’y suis, vous pouvez entrer.

L’arrière de la camionnette s’ouvrit et trois personnes en sortirent : Forge, Polaris, et un homme ressemblant plus à un démon qu’à un humain, la peau bleue nuit, les oreilles pointues, et une queue de diable sortant du bas de son dos. Ils arrivèrent devant l’entrée de la banque.

- L’Œil, tu es sur que l’on peut y aller ? demanda Polaris.
- Sans problème, j’ai mis les caméras concernées en pause, et j’ai coupé l’alarme, qui ne se déclenchera pas à l’ouverture de la porte. Il reste juste le voyant lumineux qui s’allumera dans la salle de surveillance au déverrouillage de la serrure.
- Mais ça, avec un peu de chance, se dit Domino, personne ne la regardera à ce moment…
- Très bien, répondit Polaris. Diablo, c’est à toi !

Au signal de Polaris, le mutant bleu disparut dans une gerbe de fumée noire, pour réapparaitre de l’autre coté de la porte. Il trouva la commande qui déverrouillait l’entrée, et l’actionna. Une lumière rouge s’alluma dans la salle de contrôle, mais aucun garde ne l’avait dans son champ de vision. Elle s’éteignit quelques secondes plus tard sans que personne ne l’ai remarquée. Les mutants étaient rentrés, Diablo avait reverrouillé la porte.
Ils se dirigèrent d’un pas rapide vers la salle des coffres, qu’ils atteignirent sans difficulté, la ronde des gardes leur étant donnée par l’Œil. Ils arrivèrent devant la porte blindée.

- Un coffre fort de chez Omilicron, dit Forge admiratif. Un petit bijou de technologie, mais qui souffre d’un gros défaut : très facile de l’ouvrir quand un complice est à l’intérieur, car les mouvements de la serrure sont visibles de l’autre coté.

Il sortit un écran de sa combinaison, et le montra à Polaris. On y voyait l’intérieur de la chambre forte, et l’autre coté de la porte blindée. Usant de ses pouvoirs, Polaris fit tourner la serrure, jusqu’à ce que la porte soit ouverte.

- Vous avez une minute pour trouver ce que vous voulez et ressortir, dit l’Œil. Après cela je risque de ne plus pouvoir empêcher l’alarme de se déclencher.
- Nous cherchons le coffre 29467, dit Polaris.

Tous trois s’élancèrent, cherchant le bon numéro.

- Je l’ai trouvé, dit soudain Diablo, sa voix laissant entendre un accent allemand très prononcé.
- Il y a un problème, coupa Forge. Les coffres ont besoin d’une clef spéciale pour être ouverts sans être détériorés. Nous ne pouvons pas les ouvrir sans que ça se voit !
- Regarde un peu ça.

D’une rafale magnétique, Polaris arracha le tiroir du coffre, pris le dossier se trouvant dedans, et le remis en place, s’arrangeant pour qu’il paraisse comme neuf.

- Nous ne devions pas laisser de traces, Polaris !
- Quand ils auraient ouverts un coffre vide, ils auraient su qu’ils avaient été volés. Là ils le sauront juste quelques secondes avant… Domino, ressort. Angel va te récupérer, et on évacue.
- Bien reçu, je me mets en route.

A minuit et sept minutes, tout était fini, la camionnette conduite par Mystique les emmenait en lieu sur. Polaris ouvrit le dossier qu’il avait récupéré, intitulé "dossier CEREBRO". Dedans se trouvait le nom de milliers de mutants répartis à la surface du globe. Il sortit un téléphone de sa poche, et composa un numéro.

- Allo ?
- Charles, nous avons la liste. Nous arriverons dans cinq heures pour te l’apporter.
- Excellent travail, Erik. Je savais que je pouvais compter sur toi, mon vieil ami.


Prochain épisode : soirée huppée en compagnie de M. Worthington !

Mil K
16/03/2010, 13h10
Et voici le troisième épisode !

Après le second épisode terminé, je me suis aperçu que je ne savais pas trop quoi faire de Angel à part en faire un ascenseur pour les autres. J'ai donc voulu le mettre en avant le temps d'un épisode.
Et comme vous verrez par la suite, c'est l'un des personnages dont on parlera le plus par la suite. Comme quoi...


Alternate X-Men #03 : le scandale Worthington



Quiconque s’intéressait un minimum au monde des finances connaissait le nom de Worthington. La société Worthington Industries avait été fondée il y a cinquante ans, et était rapidement devenue l’un des leaders de production technologique dernier cris. Fondée par Alexander Worthington, la société avait été reprise il y a sept ans par son fils Warren, qui avait su la gérer efficacement jusqu’à présent. Une partie des bénéfices engendrés par la société servait à financer la fondation X-Corporation du professeur Xavier, dont le but était d’apporter une aide aux mutants. Cette donation étonnait beaucoup de monde dans le milieu financier, mais ce que tous ignoraient, c’était que Warren Worthington était lui-même un mutant.
Ce soir, Warren avait choisi de diner dans le restaurant panoramique le plus chic de New York, avec à ses cotés la co-directrice de l’X-corporation : la ravissante Emma Frost. La salle était pleine de monde, même le maire était venu se restaurer ici. Ils eurent néanmoins une table pour deux dans un coin calme.

- Il y a quelque chose que je ne comprends pas chez toi, Warren.
- Quoi donc ?
- Tu es l’une des plus grandes fortunes du pays, tu as une entreprise florissante et des femmes prêtes à s’entretuer pour tes beaux yeux bleus. Et pourtant tu préfères dénigrer tout cela pour participer aux missions de X-1. Pourquoi ?
- Je crois en la cause que le professeur défend.
- A ce moment là tu pourrais juste donner ton argent, ou participer aux taches administratives. Pourquoi veux-tu être sur le terrain, quitte à obéir aux ordres de quelqu’un de beaucoup moins important que toi ? Ne me dis pas que c’est pour les émotions fortes, je te répondrais qu’un homme comme toi pourrait s’offrir tous les sports à haut risques qu’il désire…

Warren s’apprêta à répondre, mais fut interrompu par des voix venant de la table du maire. Regardant ce qu’il se passait, il aperçut monsieur Jonah Jameson, patron du journal Daily Bugle, assis à la table du maire, qui se faisait insulter par un homme, debout devant lui.

- Calmez-vous, monsieur Allerdyce ! Tentait d’articuler Jameson. Soyez raisonnable, il est inutile de faire un scandale !
- Il n’y a qu’en faisant un scandale que vous écouterez, monsieur Jameson ! Il n’y a que quand votre image de marque risque d’être tachée que vous daignez écouter les plaintes de vos employés ! Ou plutôt vos ex-employés…
- J’en étais sur ! Vous venez vous plaindre parce que je vous ai remercié avant-hier ! Je vous l’ai déjà dit, John, votre place n’est plus au Bugle ! Moi je n’emploie que des vrais journalistes, pas des colporteurs de ragots !
- Arrêtez de me prendre pour un abruti !

Le ton qu’employait John Allerdyce montrait qu’il était extrêmement énervé. En même temps que son humeur se détériorait, les flammes de l’ensemble bougies présentes dans la pièce se faisaient plus intenses.

- Vous savez très bien pourquoi vous m’avez renvoyé, Jameson, continua John Allerdyce. En cinq ans, vous n’avez jamais eu à vous plaindre de mes articles. Mais depuis que vous avez appris que je suis un mutant, vous ne m’avez plus envoyé que sur des sujets bidon ! Vous avez tout fait pour pouvoir me virer, juste parce que vous êtes un sale raciste persuadé que les mutants n’ont pas leur place dans la société !
- Mais pas du tout… je…
- Vous vous êtes rangés avec ce pourri de Stryker ! Vous pensez que les mutants sont une menace !
- John, écoutez-moi… je…
- Eh bien je vais vous en donner, de la menace !

Sur ces mots, il leva les bras au ciel, et toutes les flammes des bougies de la pièce se transformèrent en colonnes de feu, faisant bruler les rideaux, et piégeant chaque personne présente dans la salle au milieu d’un gigantesque brasier.



Assis devant un gigantesque ordinateur, dans une pièce sans fenêtre, l’Œil cherchait des informations par l’intermédiaire des quatre écrans qu’il avait devant lui. La porte située derrière lui s’ouvrit, laissant entrer Forge.

- Salut Scott, je t’ai apporté un peu de café.
- Merci, Forge. Pose le sur la table, je le prendrai tout à l’heure.
- Toujours en train de chercher des traces de Pietro et Wanda ?
- Oui. J’essaie de trouver où ils peuvent être depuis qu’ils se sont enfuis, mais je ne trouve rien. Ce sont de vrais fantômes…
- Ils ont été entrainés pour. Le professeur t’a donné la liste Cerebro que nous avons rapporté de Suisse ?
- Oui, j’ai commencé à compléter nos fichiers avec les noms mentionnés dessus, mais ça va prendre du temps, il y en a des milliers.

Un voyant rouge s’alluma soudain, en même temps qu’une alarme retentit dans toute la pièce. L’Œil s’empressa de la couper, et lança un programme pour déterminer d’où venait le problème.

- Les balises d’Angel et de mademoiselle Frost ont été activées. Ils sont en danger, dit-il.
- On sait où ils sont ?
- Ils sont au restaurant panoramique. J’essaie de voir ce qui ne va pas.

Il se connecta au réseau de la police et des pompiers de New York, pour vérifier quelles alertes étaient signalées.

- Code 84-32… c’est une attaque de mutant… les pompiers signalent également un départ d’incendie.
- Ça va encore nous retomber dessus, dit Forge pour lui-même.
- Qui est de surveillance ce soir ?
- Domino et Diablo. En y allant en moto, à la vitesse où roule Domino, ils devraient y être en une dizaine de minutes.
- J’espère qu’ils arriveront à temps…



Dans le restaurant, la situation dégénérait de secondes en secondes. Le mutant John Allerdyce était de plus en plus fou contre Jameson. Quelques personnes avaient tenté de s’interposer, mais elles s’étaient fait bruler vive avant d’avoir pu faire quoi que ce soit. Jameson se retrouvait aculé à la fenêtre, et John semblait vouloir en finir pour de bon avec lui.
Warren ne pouvait plus rester là sans tenter quelque chose. Il enleva sa veste et commença à déboutonner sa chemise. Emma devina ce qu’il projetait de faire, et lui attrapa le bras.

- Ne fais pas ça, lui dit-elle. T’exposer au grand jour n‘apportera rien de bon. Les autres doivent être en route, laisse les faire.
- On ne sait pas quand ils vont arriver. Jameson risque d’y passer d’une seconde à l’autre si je n’interviens pas. Tu voulais savoir pourquoi je reste membre de X-1 ? Pour pouvoir intervenir quand le moment est nécessaire !

Avant qu’Emma n’ai pu répondre, il enleva sa chemise, dépliant par la même occasion deux grandes ailes blanches de son dos. Un rapide mouvement de ces dernières entraina un courant d’air qui fit vaciller les colonnes de flammes. Cela ne dura pas longtemps, mais ce fut suffisant pour lui permettre de prendre son envol et de passer le feu qui le séparait de son adversaire.
John sentit venir le danger, et se tourna pour faire face à son adversaire, croyant avoir affaire à un humain normal. Voyant arriver Angel à deux mètres du sol, il hésita un instant. Warren en profita pour lui asséner un crochet du droit à la mâchoire. L’espace d’une fraction de seconde, les flammes perdirent de leur intensité. Angel attrapa son adversaire et le hissa jusqu’au niveau du plafond. Pour maintenir son contrôle du feu, John devait rester concentré, et il serait beaucoup plus difficile pour lui de l’être en se battant en l’air plutôt qu’au niveau du sol. Warren enchainait les coups, ne laissant pas à son adversaire le loisir de riposter. Il était à présent plaqué contre le plafond, la figure en sang et l’estomac lui causant une grande douleur.
John vit immédiatement qu’il ne pourrait pas gagner face à Warren. Il envoya un jet de flammes à l’aveuglette, qui fracassa la vitre sur laquelle s’appuyait Jameson. Ce dernier fut projeté en arrière et bascula dans le vide en hurlant.

- Lui ou moi… dit John à Warren, la lèvre en sang.

Angel lâcha son adversaire et se précipita à la rescousse de Jameson. En quelques mouvements d’ailes, il se trouva à sa hauteur. Il l’agrippa fermement des deux bras et stoppa la chute. Malgré le passager qu’il portait, Warren se déplaçait très rapidement et facilement dans les airs. Il remonta jusqu’à la fenêtre brisée, et déposa Jameson, tremblant de peur, sur le sol du restaurant. Dans la confusion qui avait suivi la bagarre, John s’était enfui. Sur tous les regards des personnes présentes, on pouvait lire la même expression : la peur, peur des mutants, peur de ce qu’ils étaient capables d’accomplir…



- Tu ne t’attendais pas à ça, pas vrai ?
- Non, je n’avais pas pensé à une conséquence pareille…

Douze heures s’étaient écoulées depuis que Warren avait sauvé Jameson. Avec l’édition du matin, tout le pays fut au courant de sa condition de mutant. L’action de sa compagnie chuta en quelques heures, si bien que le conseil général demanda son retrait temporaire du poste de directeur, le temps que les choses se calment. Jameson avait intitulé la une du Daily Bugle "la menace mutante", accusant Warren d’avoir été de mèche avec John, et d’avoir manigancé tout ça pour se faire de la publicité. Le révérend Stryker se fit une joie de commenter cet événement, et plusieurs centaines de nouveaux partisans rejoignirent son programme anti-mutant.

- Il va falloir corriger la situation, Warren, reprit le professeur après un bref silence. Il va falloir que tu te montres partout où les mutants sont oppressés, que tu montres au monde que tu n’es pas une menace, afin qu’il t’accepte et que tu puisses retrouver ta juste place. A partir de maintenant, tu ne feras plus partie de X-1.
- Mais, commença Warren.
- A partir de maintenant, coupa Charles, tu seras notre nouveau porte parole. Je ne peux pas m’acquitter de cette tache tout seul, il y a trop d’endroits où aller. Et ta première affectation commence dès maintenant. Stryker a installé un centre médical en Afrique du sud pour les plus démunis, mais refuse l’accès aux mutants. Nous allons nous rendre là bas voir si nous pouvons faire pression sur le roi, afin qu’il ne tolère pas ces méthodes.
- Où allons-nous, exactement ?
- Au Wakanda !


Prochain épisode : intrigues au Wakanda !

Benlachips
17/03/2010, 13h48
Jameson contre les mutants ? Non... ^^

Mil K
23/03/2010, 13h13
Nouvel épisode, avec de nouveaux personnages. J'aime bien cet épisode, même si il est un peu cliché. C'est la seule fois où j'ai pu vraiment utiliser Caïn, personnage que j'aimais beaucoup pendant son court passage du coté des bons.

Alternate X-Men #04 : Wakanda partie 1/3 : diplomatie



Salle de réunion des Illuminatis.
- Que savez-vous au sujet du Wakanda, professeur Xavier ?
- Je sais ce que tout le monde a appris dans les journaux, mademoiselle Rushmore : le Wakanda est un petit pays d'Afrique du sud, très pauvre jusqu'à ce qu'un gisement extrêmement riche de Vibranium y soit découvert dans le sol, il y a trois ans. Depuis le pays est plongé dans la crise économique, beaucoup de guerres civiles ont éclatées ici et là, et ce malgré les efforts que fait le roi T'Challa pour maintenir le calme.
- Le Wakanda est en phase de devenir dans les quinze prochaines années l'un des plus puissants pays du monde. Lorsque la crise là bas sera terminée, quiconque sera leur allié aura accès à une grande quantité de Vibranium, ce qui pourra faire fortement pencher la balance en cas de conflit. Il faut que le roi T'Challa se range à nos cotés. Quelqu'un doit aller le convaincre, et nous vous avons choisi, professeur. Monsieur Richards pense que c'est une mauvaise idée, mais nous autres pensons que vous pourrez utiliser les traitements que l'équipe du révérend Stryker réserve aux mutants là bas à votre avantage.
- Je n'échouerai pas, mademoiselle.
- Cela vaudrait mieux pour vous, professeur.


Deux semaines plus tard, un hélicoptère civil se posait dans la cour du palais de Bashenga, la capitale du Wakanda. A son bord, le professeur Charles Xavier, considéré comme le porte parole des mutants partout dans le monde, Warren Worthington, ex-industriel dont le statut de mutant a été publiquement révélé, et Cain Marko, demi frère du professeur et garde du corps de ce dernier. Ils étaient en visite diplomatique officielle pour défendre le droit des mutants dans ce pays.
Il y a un mois et demi, une épidémie s'était abattue sur le Wakanda, touchant maintenant près de la moitié de la population, et provoquant de très fortes fièvres et une grande fatigue. Le virus n'était aucunement mortel, mais handicapait tout le pays. Le révérend Stryker avait presque immédiatement proposé son aide pour soigner les malades. S'agissant d'une organisation non gouvernementale, et ne demandant aucune contrepartie, T'Challa accepta son aide. Très rapidement plusieurs centres de soins furent installés dans l'ensemble du pays, ralentissant la progression de la maladie, sans pour autant stopper l'épidémie, car ce mal était très difficile à soigner. Toutefois, une fois sur place, l'équipe de monsieur Stryker avait émis une condition : ils ne soigneraient aucun mutant.


Le groupe de l'X-Corporation était assis dans l’un des couloirs du palais, à quelques mètres de la salle du trône. Le couloir était tapissé de splendides tapisseries et une vingtaine de statues étaient visibles tout du long.

- Pour un pays pauvre, je trouve que le dirigeant est très bien logé ! Fit remarquer Cain, dont le ton ne laissait aucun doute possible sur le font de sa pensée.
- Ne juge pas un homme avant de le connaître, répondit Charles. T'Challa a succédé à son père, le roi T'Chaka, il y a juste cinq ans. Ces tapisseries et ces statues étaient là bien avant, il n'y est pour rien.
- Mais il n'a pas changé son mode de vie pour être plus proche des gens. Ça, il aurait pu le faire…

C'est à ce moment qu'un homme arriva, leur demandant de le suivre jusque dans la salle du trône. Ils entrèrent. C'était une pièce tout en longueur, très richement décorée, avec un tapis rouge sur le sol et le trône dans le font de la pièce. Juste devant lui, une table était installée, avec quatre chaises. Derrière le trône, une très grande tenture représentant une panthère noire était fixée au mur. Le roi T'Challa, habillé tout en noir, était assis sur son trône. A ses côtés se trouvait une superbe jeune femme, très bien habillée. Malgré son jeune âge, elle avait les cheveux aussi blancs que la neige. T'Challa se leva à l'approche du professeur.

- Messieurs, je vous souhaite la bienvenue au Wakanda. Je suis le roi T'Challa, et voici mon épouse, Ororo.
- Je suis le professeur Xavier. Voici Warren, et mon garde du corps Cain. Merci de bien vouloir nous recevoir.
- C'est le moins que je puisse faire. Tout comme la panthère noire, symbole du royaume, je me dois de protéger tous les habitants de mon territoire.
- Et la panthère aussi évite le partage des richesses et laisse les autres dans la misère ?
- Cain ! S'il te plait, arrête, ça ne sert à rien de parler de ça !
- Asseyez-vous, je vous en prie, dit T'Challa, un peu offensé par la remarque.

Ils s'assirent tous, et commencèrent une discussion qui promettait d'être longue.

- Votre Altesse, commença Charles. Avec tout le respect dû à votre rang, ce que vous faites est intolérable ! Vous ne pouvez mettre ainsi des centaines de personnes à l'écart, sous prétexte qu'ils sont différents.
- Je comprends votre point de vue, professeur, répondit le roi. Et croyez bien que je désapprouve cette situation autant que vous. Mais vous devez également comprendre que cette épidémie empêche la moitié de notre population de travailler. Les cultures sont laissées à l'abandon, la nourriture vient peu à peu à manquer, et de moins en moins de personnes peuvent aller les distribuer aux malades !
- Et accessoirement personne ne peux extraire le vibranium pour le revendre aux grandes puissances, coupa Cain.
- Alors que mon pays souffrait, continua T'Challa sans tenir compte de la remarque, personne n'est venu à notre aide. Les Etats-Unis ont à peine tourné les yeux vers nous, et l'ONU examine toujours les retombées diplomatiques possible en cas d'aide de leur part. vous-même ne seriez pas venu si les mutants ne souffraient pas injustement. Le révérend Stryker a été le seul à me proposer une aide valable. Il y a suffisamment de volontaires de son organisation ici pour soigner le grand nombre de malades. Soit j'acceptais d'abandonner temporairement une partie de mon peuple, soit mon pays tout entier se retrouvait paralysé.
- Monsieur T'Challa, dit Warren. Nous sommes là, maintenant. Même si je ne suis plus à la tête de Worthington Industries, j'ai encore mon mot à dire sur la politique de l'entreprise. Je peux débloquer suffisamment de fonds pour aider toute la population. Vous n'avez plus besoin de Stryker.
- Mais quand aurez-vous vos médecins sur place, monsieur Worthington ? dit Ororo qui venait pour la première fois d'ouvrir la bouche. Regardez dehors ! Ce n'est pas dans un mois que nous aurons besoin de médecins, mais c'est tout de suite ! Nous ne pouvons pas nous passer de l'aide de monsieur Sryker.
- Tout ce que je peux vous proposer, professeur, c'est de permettre à quelques uns de vos médecins de pénétrer dans les camps où sont regroupés les malades mutants.
- Vous pouvez me répéter cette phrase ?

T'Challa expliqua que pour tenter de stopper l'avancée de la maladie, les mutants atteints avaient été regroupés dans plusieurs camps à l'extérieur de la ville. La discussion prit alors une toute autre tournure. Bien que le roi assurait que tous étaient bien traités, Charles et Warren étaient indignés d'entendre ça. Ororo faisait tout son possible pour calmer les tensions, tandis que Cain restait dans son coin, les yeux fixés sur T'Challa.
La discussion dura plusieurs heures. Cependant, malgré les difficultés, ils finirent par arriver à un compromis : les hommes de Stryker resteraient pour soigner les malades non mutants, pendant qu'une équipe dirigée par une amie de Xavier, Moira Mac Taggert, soignerait les mutants. L'équipe était prête à partir sur le champ des Etats-Unis, et arriverait au Wakanda demain dans la matinée. Ils prirent ensuite congé.



Le soir était tombé. T'Challa avait mis à disposition de ses visiteurs une chambre du palais. Ils s'y étaient rendus après l'entretient dans la salle du trône. Warren ne savait pas trop quoi penser de cet entretient, et tournait en rond dans la chambre. Cain s'était mis au balcon et n'y avait plus bougé. Charles finissait son appel téléphonique avec Emma Frost, restée au QG de l'X-Corporation.

- Et dit à X-1 d'accompagner Moira… il se pourrait qu'on ait besoin d'eux…
- Entendu, Charles, répondit Emma. J'ai également eu un appel de mademoiselle Rushmore. Elle voulait savoir comment évoluait la situation. Comme elle est l'une de nos principales investisseuses, je l'ai mise au courant.
- Tu as bien fait. Je te rappelle quand les choses se seront un peu arrangées. Bonne soirée.

Il raccrocha. Un long silence s'ensuivit, que Cain finit par rompre, visiblement très énervé.

- C'est tout ce qu'on va faire ?
- Que veux-tu dire, Cain ? Demanda son demi-frère.
- Tu as entendu comme moi ! Les mutants sont regroupés dans des camps, ils sont tenus à l'écart, presque tous sont malades, et personne n'est là pour les aider !
- Les secours arriveront dès demain. En attendant nous ne pouvons rien faire.
- Il y a des centaines de choses que l'on peut faire, Charles ! Mais tu n'as jamais voulu les faire ! Tu vas rester ici toute la nuit, les bras croisés pendant que les nôtres souffrent à cause d'une nation qui ne s'occupe pas d'eux ? Ce type se fout de leur condition, il veut juste que le travail reprenne pour pouvoir extraire le métal et s'en mettre plein les poches !
- Et qu'est-ce que tu veux faire ? Un coup d'état ? Une guerre civile ? Nous ne sommes pas là pour déclencher un conflit, Cain ! Nous sommes là pour résoudre les problèmes. Cela prend du temps, mais c'est la seule solution valable. Pour l'instant, nous ne pouvons rien faire d'autre qu'attendre…

Charles était visiblement très en colère contre son demi-frère et contre cette situation, mais Cain était trop énervé pour s'en rendre compte.

- Nous pouvons être auprès d'eux, plutôt qu'attendre ici ! Notre place est avec les mutants.
- Ce n'est pas en tombant malade que nous les aiderons…
- Moi je les aiderai !
- Cain, ne fais pas l'idiot ! On ne sait pas si ta mutation va te protéger de la maladie !

Mais Cain avait déjà enjambé le balcon et sauté dans le jardin. Le temps que Charles se précipite à la fenêtre, il avait disparu dans l'obscurité. Warren vint le rejoindre.

- Il n'a pas forcément tort, professeur.
- Je sais, Warren… mais si les mutants tentent un coup d'état, cela ternira encore plus leur image auprès du public, et nous risquons l'escalade vers un conflit mondial humain / mutants. Et ça, je ne peux pas l'autoriser, ce n'est pas pour ça que je me bats.



La ville était déserte, Cain ne rencontra personne avant d'en sortir. Il marcha vingt bonnes minutes avant de parvenir au campement où étaient gardés les mutants. Il y avait quelques gardes, mais il pu passer facilement sans se faire repérer. Le camp était nettement différent que ce qu’il imaginait. Ce n'était pas du luxe, bien sur, mais la centaine de mutants malade était placé dans des lits se trouvant dans de grandes tentes, et l'hygiène avait l'air d'être assez bonne. Il traversa plusieurs dortoirs avant de rencontrer quelqu'un debout. C'était un homme assez vieux, mais qui semblait encore avoir la force de se déplacer.

- Que faites-vous ici sans protection ? Demanda-t-il. Vous allez vous rendre malade si vous restez ici !
- Je… je… bégaya Cain, ne sachant trop quoi dire. Je… viens pour aider…
- C'est fort aimable à vous, jeune homme. Mais vous voyez, monsieur T'Challa nous fournit tout ce dont nous avons besoin pour rendre notre état aussi supportable que possible.
- Je vois ça…
-
Il ne savait plus trop quoi penser. Il était venu, persuadé de pouvoir trouver une raison de faire la guerre, et n'en avait plus vraiment. Demain, le docteur Mac Taggert arriverait, et tous ici seraient soignés rapidement. Il n'y avait pas urgence à agir cette nuit.
Un bruit de bottes se fit entendre à l'extérieur. Plusieurs personnes approchaient, une vingtaine environ.

- Qui va là ? Demanda le vieil homme.



Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Charles et Warren furent réveillés par des coups frappés à la porte de leur chambre. C'était Ororo, qui semblait bouleversée.

- Je… c'est… c'est horrible… commença-t-elle.
- Calmez-vous, dit Charles en la faisant asseoir sur une chaise. Dites nous ce qu'il se passe.
- Je… mon époux a envoyé plusieurs personnes s'occuper des mutants regroupés dans le camp à l'est de la ville, comme chaque matin… et… ils sont revenus moins d'une demi-heure après… ils ont dit… ils ont dit…
- Qu'ont-ils dit ?
- Les mutants là bas… ils sont morts ! Tous sans exception !


Prochain épisode : un virus inconnu, une population en danger, et un conflit politique !

Ben Wawe
24/03/2010, 23h38
J'aime bien ce que tu fais. C'est assez sympa et surtout c'est un plaisir de lire.

Mil K
31/03/2010, 13h18
Seconde partie de l'intrigue au Wakanda.
Toute ressemblance entre le nom du Dr. Surresh et le nom d'un personnage de Heroes n'est bien entendu qu'une simple coïncidence. ;)

Alternate X-Men #05 : Wakanda partie 2/3 : Legacy



Le docteur Moira Mac Taggert essayait désespérément de contenir ses envies de pleurer et de vomir dans sa combinaison, alors qu'elle examinait l'un des cent cinquante trois cadavres mutants découverts ce matin même dans le camp de malades situé un peu à l'est de Bashenga, capitale du Wakanda. Avec elle se trouvaient quatre autres médecins, ainsi que quatre membres de l'X‑Corporation : Forge, Domino, Diablo et Mystique. Forge était en liaison constante avec son chef d'équipe, Erik, qui se trouvait dans le palais en compagnie de Charles et de Warren.

- J'ai beau parcourir la zone avec le scanner, Erik, je ne trouve rien. Aucune des personnes se trouvant dans le camp n'a survécu.
- Et concernant les causes du décès ? Demanda Erik. Est-ce que Moira a une hypothèse sur la cause de la mort ?
- Selon elle, le décès dû à l'épidémie est à écarter. Les seuls morts du pays sont dans ce camp. Ça ne peut pas être un accident.
- Très bien, Forge. Je vais voir ce que décide le professeur. Recontacte-moi dès que tu as du nouveau. Polaris, terminé.

Il raccrocha et alla voir Charles dans sa chambre. Depuis qu'il avait appris la nouvelle, ce dernier n'avait plus bougé de son lit. Warren avait tout essayé, rien ne se passait, il restait allongé, les yeux fixés au plafond, sans rien dire. Erik s'assit sur le bord du lit.

- Moira est arrivée sur les lieux, Charles… elle va très rapidement trouver ce qui s'est passé…
- Cain était là bas, Erik…
- Warren m'a raconté ce qui s'est passé hier entre vous deux. On n'est pas sur qu'il soit allé dans ce camp…
- Si il avait été ailleurs, il serait revenu à l'heure qu'il est pour s'assurer que j'allais bien… non Erik… mon frère est mort cette nuit… tout ce qu'il me restait comme famille a disparu…
- Charles… les autres attendent pour savoir ce que tu comptes faire. Il faut que tu fasses une déclaration en tant que porte parole des mutants…
- J'aimerais rester seul, s'il te plait, Erik…

Ne trouvant rien d'autre à dire, Erik laissa son ami et sortit de la chambre. Warren était dans la pièce d'à coté, en train de regarder les informations à la télévision.

- Du changement ? Demanda ce dernier.
- Pas vraiment, répondit Erik. Il reste toujours effondré par la perte de son frère. Mais il faut qu'il s'en remette vite pour faire une déclaration au reste du monde…
- Ça ne sera peut-être pas utile… je viens de regarder les infos, tout le monde a les yeux tournés vers ce qu'il se passe en ce moment à Gotham City. Personne ne se soucie de la mort de cent cinquante mutants en Afrique du sud…

Le téléphone sonna à nouveau. Erik décrocha, c'était Forge.

- J'ai deux nouvelles : la première, on a trouvé un cadavre différent des autres. Il n'a vraisemblablement pas été tué comme les autres, mais par des coups de poing extrêmement puissants.
- Cain ?
- C'est fort probable. Il n'avait pas de papiers sur lui, mais on doit pouvoir l'identifier avec ce qu'il reste de son visage.
- Envoie une photo à l'Œil immédiatement, je veux savoir qui est ce type.
- C'est déjà fait. Deuxième chose : par un coup de chance incroyable, Domino a trouvé des traces de trois personnes s'éloignant du camp vers la forêt vierge. On pourra peut-être savoir ce qui s'est passé si on retrouve ces personnes.
- Ok, Domino et toi, vous partez à la recherche des ces trois types. Dis à Diablo et à Mystique de rentrer au palais, j'ai besoin d'eux tout de suite.
- Entendu. Forge, terminé.

Erik raccrocha, et attendit la question que Warren n'allait pas manquer de lui poser : pourquoi avoir besoin de Diablo et Mystique ici. Mais elle ne vint pas.

- Je viens avec vous régler leur compte aux hommes de Stryker, déclara Warren.
- Je n'ai pas demandé qu'ils viennent pour mener une action offensive.
- Erik, ouvre un peu les yeux : cent cinquante mutants morts en une seule nuit, dans un petit coin que personne ne regarde ! C'est une déclaration de guerre ! Et toi et moi savons très bien qui nous l'a déclarée.
- Nous n'avons aucune preuve que Stryker est derrière tout ça.
- Et tu vas sagement attendre qu'il frappe à nouveau avant de réagir comme il faut ?
- Je veux avoir la certitude que c'est Styker qui est derrière ce massacre avant de frapper. Crois-moi Warren, je veux la peau de ces types autant que toi ! Mais nous sommes dans une situation très délicate, ce n'est pas le moment de faire de faux pas.



Cain reprit peu à peu conscience. Ses paupières étaient lourdes, chaque muscle de son corps lui faisait affreusement mal. Tout était flou autour de lui. Il se sentait porté de chaque coté, et avait la sensation de marcher sur de la terre humide.
Petit à petit, ses souvenirs revinrent. Il se trouvait dans une des tentes du camp de malades mutants. Un groupe d'hommes est entré, armé d'objets ressemblant à des pistolets à désherbants. Ils avaient commencé à asperger tout le monde d'un nuage verdâtre, et chaque malade entrant en contact avec ce gaz se mettait à hurler de douleur. Cain s'était immédiatement jeté sur l'homme de tête, mais ce dernier l'avait aspergé avant qu'il n'arrive au corps à corps. Tout avait commencé à se brouiller autour de lui. Mais il ne soufrait pas, il était juste affaibli. C'était probablement son pouvoir de mutant qui lui permettait cela. Cain avait réussi à arriver jusqu'à l'homme, et l'avait roué de coups. Puis ce fut le noir total.
La sensation de fatigue l'envahissait de plus en plus à présent qu'il s'était réveillé. Sa tête commençait à tourner. Il essaya de se tenir sur ses pieds, afin que ses porteurs arrêtent de le tirer. Peine perdue. Il était de plus en plus faible. Cain sentit au fond de lui-même qu'il allait mourir bientôt, sans rien pouvoir faire.

- N'essaie pas de lutter, mon ami, dit l'un de ses deux porteurs. Bientôt tes douleurs prendront fin.
- Nous t'avons vu à l'œuvre, dit l'autre porteur. Tu es l'élu de Cyttorak qui va libérer les opprimés du joug des puissants. Mais Cyttorak n'a pas encore fini de te former.
- Et nous allons remédier à ça.



Neuf heures s'étaient écoulées depuis que les cadavres avaient été découverts. Au palais, T'Challa avait convoqué une assemblée en urgence pour tenter de gérer la crise, car la population commençait à s'affoler. Parmi les personnes présentes se trouvait Ororo, Warren et un certain docteur Surresh, qui supervisait les camps de soins de Stryker. La situation était des plus tendues.

- Monsieur Surresh, expliquait T'Challa. Il ne s'agit plus maintenant de savoir qui sera en mesure de travailler ou non. Il s'agit de décider qui dans mon pays peut vivre ou devra mourir. La situation a changé.
- Exactement, répondit Surresh. La situation a changé, des gens sont morts, et nous ne savons pas si ces décès sont liés à la maladie que nous traitons ou non. Je ne peux pas prendre le risque d'exposer les personnes à mon service à un danger mortel sans l'avoir évalué au préalable.
- Les personnes mortes cette nuit sont celles n'ayant reçu aucun traitement depuis le début de l'épidémie, répliqua Warren. Bien sur que les décès sont liés à l'épidémie !
- Nous n'en avons pas la certitude à cent pourcents, monsieur Worthington. Et nous ne savons pas s'il y a risque de décès pour les soigneurs. Tant que nous n'auront pas ces informations, je ne risquerai pas la vie de mon personnel pour aller soigner les votres ! Les mutants restent entre eux et n'on qu'à trouver eux même une solution en attendant notre éventuelle intervention !

Warren ne put en tolérer d'avantage. Il se jeta sur le docteur Surresh et le fit basculer en arrière. A peine avait il touché le sol qu'Angel commençait à l'étrangler. Le docteur se débattait tant qu'il pouvait, mais il ne parvenait pas à faire lâcher prise. T'Challa, Ororo et deux autres conseillers du roi s'élancèrent aussitôt pour les séparer. Ororo pris Warren par les épaules et le tira en arrière, tandis que T'Challa essayait de desserrer son emprise, mais rien n'y faisait, Warren ne bougeait pas. Surresh était sur le point de perdre connaissance, quand T'Challa se releva, se tourna vers Warren, et lui asséna un puissant crochet à la mâchoire, ce qui lui fit lâcher prise.

- Ce n'est pas parce que cet homme est prêt à tuer vos semblables que vous avez le droit d'en faire de même pour lui dans mon palais, monsieur Worthington ! Comportez vous en être civilisé ou bien sortez d'ici immédiatement.

Warren fixa T'Challa, soutenant son regard. Puis il se releva, et posa les yeux sur le docteur Surresh, qui reprenait péniblement sa respiration. Il ne dit pas un mot, mais l'expression de son visage parlait pour lui : il ne s'excuserait pas de ce qu'il avait tenté de faire. Il alla se rassoir à sa place, dans le silence le plus total.



Domino et Forge suivaient les traces laissées par les trois hommes dans le camp de mutants depuis quatre bonnes heures. Ils s'étaient enfoncés de plus en plus profond dans la forêt, et la piste devenait de plus en plus difficile à suivre. Malgré les talents de pisteurs de Domino, et sa chance naturelle, ils finirent par perdre les traces du passage de leurs prédécesseurs.

- Je crois qu'ici finit la chance que nous avions de savoir un jour ce qu'il s'est passé au camp, dit Forge, résigné.
- Les traces étaient de plus en plus fraiches, on était en train de les rattraper ! La barbe !
- Rentrons au camp. Peut-être que le docteur Mac Taggert aura eu plus de chance que nous.
- Attends, Forge… tu n'entends rien ?

En effet, un chant lointain leur parvenait aux oreilles. Ils réussirent tant bien que mal à découvrir sa provenance. Il émanait d'un temps très ancien, abandonné depuis longtemps à première vue, dissimulé derrière une épaisse végétation. Devant l'entrée se dressait la statue d'un véritable colosse recouvert d'une armure imposante et terrifiante.

- Allons voir, dit Domino.



Le camp de soins du révérend Stryker comptait plus d'une centaine d'aides soignants. Ils étaient suffisamment nombreux pour ne pas prêter attention à un membre du personnel qu'ils n'avaient à priori jamais croisé auparavant, même si ils étaient tous là depuis des mois. Mystique comptait justement sur cette indifférence. Sous l'apparence d'une jeune femme d'une vingtaine d'années, elle entra calmement dans l'entrepôt qui leur servait de camp de base. La première chose anormale qu'elle remarqua fut la présence d'un nombre élevé de gardes armés. Les camps de médecins attiraient toujours les pillards et nécessitaient par conséquent le soutien de quelques soldats, mais ici ils étaient suffisamment nombreux pour résister face à une armée entière.
Elle remarqua également une porte étroitement gardée, un peu à l'écart des tentes de soins. Un homme en sortait justement, saluant les gardes au passage. Mystique attendit qu'il se soit éloigné, pris son apparence et se présenta devant la porte, prétextant l'oubli d'un document. Une fois les gardes passés, elle se retrouva dans un laboratoire d'une vingtaine de mètres carrés, contenant divers matériels d'analyse chimique. En son centre, sur une table d'opération, un cadavre d'apparence similaire à ceux trouvés dans le camp de mutants était à moitié disséqué.
Mystique s'approcha de l'ordinateur et commença à fouiller dans le disque dur. Elle trouva rapidement le dossier qu'elle redoutait. Un fichier intitulé "Virus LEGACY", retraçant l'ensemble des tests et échecs d'une équipe de médecins cherchant à créer une arme.

- Satisfait de votre recherche ? Fit une voix derrière elle.

Tellement absorbée par la lecture du fichier, elle n'avait pas entendu l'homme entrer. Sans avoir eu le temps de faire un seul mouvement, Mystique reçu une puissante rafale d’énergie, et sombra dans l'inconscience.



Erik tournait en rond dans sa chambre, inquiet de toute cette situation et du manque de réaction de son ami Charles. Diablo, quant-à lui, était suspendu par la queue à la lampe de plafond, la tête en bas. Le téléphone sonna.

- Allo, fit Erik en décrochant.
- Ici Scott. J'ai fini la recherche. La personne à identifier se nomme Erwald Kracher. C'est un employé de la compagnie de Stryker depuis quatre ans.
- C'est donc bien Stryker qui est derrière tout ça. Merci Scott, je te recontacte plus tard.

Il raccrocha et alluma son comlink pour avertir Mystique. Pas de réponse.

- Mystique a des problèmes, dit précipitamment Erik. Il faut qu'on…

Une légère explosion se fit entendre du plafond, accompagnée d'une odeur de souffre. Diablo était parti à son secours, seul. Erik voulut se lancer à sa suite, lorsque la porte de la chambre s'ouvrit et l'un des conseillers du roi entra, essoufflé.

- Venez-vite ! Dans la salle du trône… monsieur Worthington et madame Ororo ont soudain perdu connaissance ! Ils respirent difficilement et sont brulants de fièvre !

Quelque peu dépassé par les événements qui venaient de se produire durant ces quinze dernières secondes, Erik resta planté au milieu de la pièce, ne sachant comment réagir. Une voix familière lui fit sortir de cet état.

- Va aider Kurt, Erik. Je me charge de Warren et de madame Ororo.
- Charles !

Le professeur se tenait debout, l'air déterminé à faire cesser le massacre.

- Va au camp de Stryker, trouve les responsables, et fais les regretter d'avoir osé faire ce qu'ils ont fait !


Prochain épisode : le destin de Cain ; Diablo et Polaris au secours de Mystique !

wildcard
31/03/2010, 16h02
J'adore cet univers parallèle.
Très bien conçu et écrit : ça ferait une base excellente pour une BD.

Mil K
31/03/2010, 16h09
J'adore cet univers parallèle.
Très bien conçu et écrit : ça ferait une base excellente pour une BD.
Merci beaucoup.

Mais pour ce qui est de la base pour une BD, c'est une idée dangereuse vu mon niveau pitoyable en dessin ;)

Mil K
13/04/2010, 13h33
Dernière partie de l'arc consacré au Wakanda. C'est la première fois que j'écrivais un épisode concentré essentiellement sur une bagarre. Je trouve que c'est difficile de garder le dynamisme et la fluidité que l'on peut trouver dans une bande dessinée. Mais je suis néanmoins content du résultat.

Alternate X-Men #06 : Wakanda partie 3/3 : le fléau



Il y a de cela plus de douze siècles, les habitants du Wakanda vouaient un culte à une entité divine du nom de Cyttorak. Il était considéré par ses fidèles comme le protecteur des opprimés. Mais d'autres ne voyaient en lui qu'un être brutal, barbare et maléfique, ne sachant résoudre les conflits que par la violence. Vers la fin du VIIIe siècle, une majorité de la population du pays se souleva contre ce dieu et ses adorateurs. La guerre dura de nombreuses années. On raconte que Cyttorak confia une partie de sa puissance à un de ses fidèles, un élu, le rendant pratiquement invincible. Mais l'élu finit par être vaincu, le culte fut anéanti et ses temples abandonnés. Néanmoins, une petite poignée de fidèles survécurent au massacre, et attendirent dans l'ombre, pendant de nombreuses générations, qu'un nouvel élu vienne les sortir de l'oppression.
Forge et Domino ignoraient tout de ce culte au moment où ils pénétrèrent dans l'un des anciens temples dédiés à Cyttorak, à la recherche de trois survivants éventuels du massacre de mutants perpétré la nuit précédente. Guidés par des chants s'apparentant à des incantations, ils s'enfoncèrent de plus en plus à l'intérieur des ruines. Ils finirent par arriver devant une grande salle circulaire au milieu de laquelle un autel était dressé. C'était une pierre rectangulaire rappelant les chambres de sacrifices anciens. Sur cet autel était déposé Cain, inconscient, les bras en croix. Deux personnages en robes pourpre se tenaient de part et d'autre de la pierre, et continuaient leurs chants.

- Je ne sais pas précisément ce qu'ils font, chuchota Domino à Forge. Mais en tout cas ça ne présage rien de bon pour Cain. Il faut intervenir.

Ils sortirent tous les deux de leur point d'observation en dégainant les pistolets que les soldats du Wakanda leur avaient confiés avant qu'ils ne s'enfoncent dans la jungle.

- La fête est finie ! Cria Forge. Eloignez-vous de Cain tout de suite !

L'un des deux hommes en robe pourpre se tourna vers eux, tandis que l'autre continuait à chanter. Il s'avança, les bras écartés.

- Vous ne pouvez empêcher l'inévitable. Cyttorak nous sauvera tous, rien de ce que vous tenterez ne l'arrêtera !
- Ecoutez, dit Domino. Nous ne voulons pas vous faire de mal. Tout ce que nous voulons, c'est notre ami.

L'homme resté aux cotés de Cain avait sorti une dague de sa robe avec la main droite. De l'autre main, il tenait une gemme étincelante, qu'il levait au dessus de sa tête. L'autre homme continuait toujours à avancer, malgré les deux armes pointées sur lui.

- Dernière sommation ! Cria Forge. Arrêtez tout de suite!

L'homme avançait toujours. Forge le mis en joue et fit feu. La balle rebondit sur la peau de l'homme comme sur une surface élastique, et alla se loger dans son épaule. Forge tomba à la renverse sous le coup de la douleur.

- Forge ! Hurla Domino.
- Abat le type à la dague ! Ordonna ce dernier, l'épaule en sang.
- Vous ne pouvez rien empêcher ! Continuait de dire l'homme en avançant.

Domino arma son revolver à son tour, et visa la tête. C'était la première fois qu'elle avait la tache de tuer un homme. Elle hésita. L'homme resté près de l'autel planta la dague d'un coup rapide dans le cœur de Cain, et enfonça la gemme dans la plaie. Puis il s'écroula, un trou au milieu du front. Domino avait appuyé sur la gâchette.
Le corps de Cain se mit à trembler et à briller de plus en plus. L'air à l'intérieur du temple devint de plus en plus chaud. Une gigantesque onde de choc balaya tout le monde et se répercuta dans la forêt à des kilomètres à la ronde.



Charles arriva en courant dans la salle du trône du palais de Bashenga, capitale du Wakanda. Toutes les fenêtres de la pièce avaient été ouvertes afin de faire circuler le plus d'air possible. Warren et la reine Ororo étaient allongés, inconscients, entourés du roi T'Challa et de ses conseillers. Warren était blanc comme un linge, transpirait beaucoup et respirait difficilement. Ororo semblait dans un meilleur état, mais ses symptômes étaient tout aussi alarmants. Le professeur Xavier traversa la salle et se pencha vers Warren.

- Ne les touchez pas !

Le docteur Moira Mac Taggert, amie de Charles, venait d'entrer, et se dirigeait vers eux.

- S'ils sont atteints par le même virus que les mutants du camp, ils sont extrêmement contagieux. Que tous ceux ayant touché directement la peau de ces malades depuis qu'ils sont tombés inconscients se mettent dans un coin de la pièce !

Elle se pencha vers Ororo, mit des gants, et l'ausculta brièvement.

- C'est le même virus qu'hier soir, dit elle en se relevant.
- Qu'est-ce que c'est que ce virus ? Demanda T'Challa.
- C'est une forme de virus que je n'avais jamais vu précédemment. A mon avis il a été créé artificiellement. Il se transmet par contact d'épiderme à épiderme, et à priori ne peut pas survivre sans peau humaine.
- Mais que fait-il précisément ?
- Chez les humains dit "normaux", il ne fait rien, il se contente de se propager. Chez les mutants, en revanche, c'est différent. Mes récents travaux ont prouvé que les mutations sont causées par une anomalie du chromosome X. c'est pour cette raison qu'on dénombre plus de mutants femmes que de mutants hommes, et qu'une mutation est héréditaire dans 80% des cas.
- Oui, j'ai lu vos travaux, dit T'Challa.
- Ce virus a été conçu pour infecter tout chromosome X muté, et causer une dégénérescence rapide des cellules. En fonction de son degré d'exposition au virus, tout mutant contaminé meurt dans un laps de temps compris entre une heure et une semaine.
- Et si ma femme est inconsciente, cela veut dire que…
- Oui. Votre femme est une mutante.

Un silence suivit cette phrase.

- Cela ne change rien à l'amour que je lui porte, dit finalement T'Challa.
- Warren semble avoir été plus gravement contaminé. Il a du être en contact avec un porteur du virus pendant plus de temps. Une idée de qui a pu le contaminer ?
- Pouvez-vous les sauver ? Demanda T'Challa, sans prêter attention à la question que le docteur venait de poser.
- Pour le moment je n'ai aucun antidote, votre majesté…

Le roi se releva, une profonde tristesse dans le regard, et sortit de la salle.

- Docteur, dit l'un des conseillers. Je ne sais pas si c'est en rapport, mais… monsieur Worthington a tenté d'étrangler le docteur Surresh, tout à l'heure…
- C'est un homme travaillant pour Stryker ?
- Oui.
- Où est-il en ce moment ?

Les autres conseillers regardèrent autour d'eux. Le docteur Suresh n'était plus dans la pièce.



Mystique reprit petit à petit conscience. Elle était assise, sur une chaise apparemment, et avait un affreux mal de crâne. Elle tenta de porter une main à son visage, mais ne put soulever son poignet. Celui-ci était solidement attaché par une chaine en métal. Se rappelant soudain ce qui lui était arrivé, elle ouvrit les yeux. Elle se trouvait assise sur un fauteuil rappelant celui d'un dentiste, en plein centre d'une pièce entièrement blanche et dépourvue de meubles.
Un bruit venant de la porte se fit entendre. Quelqu'un était sur le point d'entrer. Mystique reposa sa tête sur le coté, comme si elle était encore inconsciente. Elle n'avait aucune idée de la façon de se sortir d'ici, mais peut-être que cette feinte lui donnerait un avantage le moment venu. Elle entendit la personne pénétrer dans la pièce et marcher vers elle.

- Ce n'est pas la peine de feindre l'inconscience, mademoiselle. Nous savons que vous êtes réveillée. Et n'essayez pas de vous servir de vos pouvoirs, nous les avons temporairement neutralisés.

Tant pis pour l'effet de surprise. Mystique ouvrit les yeux. Devant elle se trouvait un homme en blouse blanche qu'elle n'avait jamais vue de sa vie.

- Mademoiselle, dit-il en s'asseyant à coté d'elle, j'ai bien peur que vous ayez vu des choses que vous n'étiez pas censé voir… et mon employeur n'apprécie pas du tout que des indésirables voient ce genre de choses…
- Qu'est-ce que vous allez me faire ? Demanda Mystique, essayant désespérément d'avoir l'air confiante.
- Vous avez pu voir ce que notre virus Legacy a été capable de faire… eh bien figurez vous que je travaille sur une autre version, encore plus fulgurante. Tout ce dont j'ai besoin, c'est d'un cobaye…

Il prit une seringue sur la table, et la remplit à partir d'un flacon qu'il sortit de sa poche.

- Je dois cependant vous avertir, j'ai bien peur que ca ne soit très douloureux… voyez vous, cette version est destinée à liquéfier totalement les organes internes de l'individu, de sorte qu'il décède en quelques minutes en sentant tout fondre…

Il attrapa le bras de Mystique et approcha la seringue.

- J'espère que vous n'y voyez aucune rancœur personnelle, je fais juste mon travail…
- Attendez, dit Mystique, complètement paniquée. Vus ne pouvez pas faire ça… je… je… vous… AU SECOURS !
- Ce n'est pas la peine de hurler, ces murs sont insonorisés, personne ne vous entend.
- Attendez ! Je peux vous aider ! Je… je… je suis proche du professeur Xavier ! J'ai des informations qui peuvent vous intéresser ! Je vous en prie, ne faites pas ça, je peux vous donner des informations !
- Mademoiselle, nous avons déjà accès à toutes les informations que nous voulons concernant l'X‑Corporation. Adieu…
- Non, pitié, attendez, NON !

Mystique sentit la seringue s'enfoncer dans son bras.



Bill était arrivé au Wakanda depuis quatre jours. Engagé chez le révérend Stryker, il avait pour mission de monter la garde devant la porte, avec un autre collègue. C'était une tache assez ennuyeuse, car il ne se passait jamais rien… Soudain, une petite explosion à sa droite, une silhouette devant son camarade, une nouvelle explosion, son camarade à terre la gorge en sang, une troisième explosion juste derrière lui, une violente douleur au cou, le noir total… Diablo était entré.
Les soldats armés étaient partout. Mais il n'y a rien qu'un téléporteur ne puisse franchir. L'X‑Man exécuta une manœuvre qu'il avait répété des centaines de fois en salle d'entrainement : téléportation devant un garde, coup de couteau au niveau de la gorge, repérage de la cible la plus proche, nouvelle téléportation. Cette tactique était extrêmement fatigante car elle nécessitait une grande concentration, mais si elle était correctement exécutée personne ne pouvait l'arrêter. Durant les simulations, Diablo s'en servait pour tailler un chemin dans les rangs adverses tandis que les autres se chargeaient de neutraliser les plus grosses cibles et de couvrir leurs arrières. Pour sa première utilisation sur le terrain, il était seul, et commençait à avoir de plus en plus de difficultés à se téléporter rapidement au fur et à mesure que les cadavres se multipliaient. Mais il remarqua quelque chose qui ne se produisait pas lors des simulations : les gardes commençaient à paniquer, et tiraient au hasard au moindre bruit suspect. Cette réaction était tout à fait compréhensible, vu qu'un seul homme venait de tuer 23 de leurs camarades, et Diablo comptait utiliser cette réaction à son avantage. Il repéra une porte menant à une autre pièce, dont personne ne semblait venir. Risquant une téléportation en aveugle, il arriva dans l'autre salle, heureusement sans se matérialiser dans un meuble. Le temps que les soldats de l'autre coté se rendent compte qu'il avait disparu, il aurait eu le temps de reprendre des forces pour repartir à l'assaut.

- Diablo !

Mystique venait d'apercevoir son partenaire alors qu'il apparaissait dans la pièce. Son bourreau se retourna pour découvrir l'origine de cette explosion. D'un mouvement vif et précis, Kurt lança le couteau qu'il tenait à la main, et le logea dans la pomme d'Adam du docteur, le tuant sur le coup.

- Ça-va ? Demanda-t-il, à bout de souffle.
- Oui, répondit Mystique. Quelques secondes de plus, et j'étais morte… merci.

Diablo n'eut pas le temps de répondre. Une rafale d'énergie l'atteint de plein fouet, l'assommant sur le coup. Derrière lui, une silhouette se matérialisa. C'était un homme de grande taille, équipé d'une combinaison capable de réfracter la lumière, le rendant ainsi invisible. Il avait à la main un puissant canon à énergie.

- Répurgateur 1 à la garde. Cible neutralisée, fin de l'alerte.

Pas de réponse. Le répurgateur ouvrit la porte pour voir se qui se passait. Tous les soldats gisaient par terre, le corps criblé de leurs propres balles. Polaris était arrivé.
Erik aperçut aussitôt son nouvel adversaire. Il envoya une force magnétique en sa direction, afin de le dépouiller de tout objet métallique. Mais à sa grande surprise, rien ne se passa. Toutes les pièces d'équipement du répurgateur étaient en plastique. Ce dernier tira une rafale d'énergie et activa le camouflage de sa combinaison. Polaris eut tout juste le temps de se mettre à couvert pour éviter l'impact. Un adversaire invisible et insensible à ses pouvoirs, le combat s'annonçait mal pour lui. Malgré sa forme physique pour son âge, Erik avait passé la soixantaine, et le poids des années se faisait sentir. Il ne pourrait pas s'en sortir dans un affrontement consistant en une partie de cache-cache et de réflexes.

- Polaris, ici Domino ! Réponds, c'est urgent !
- Ici Polaris, où est tu ?
- Je suis en train de sortir de la forêt avec Forge. Il est blessé au bras, mais rien de grave. Nous essayons e suivre Cain, qui se dirige à grande vitesse vers le camp de Stryker.
- Parfait, j'ai justement besoin d'un peu d'aide ! Les civils sont en train d'être évacués et j'ai un petit problème avec la force de frappe d'en face.
- Je ne crois pas que ça soit ce genre d'aide dont tu aies besoin…

Un hurlement quasi inhumain se fit entendre au même moment. Le mur nord explosa et Cain passa à travers la brèche. Mais ce n'était plus le Cain que Erik avait connu : il avait grandi de presqu'un mètre, et sa force physique semblait s'être encore plus développée. Mais le plus important, c'était que son visage montrait qu'il n'était plus que rage : ses yeux étaient injectés de sang, une bave épaisse coulait de sa bouche, et tous les muscles de sa tête étaient tendus à leur maximum.
Il se rua à l'intérieur du bâtiment et commença à fracasser tout se qui passait à sa portée. Une rafale d'énergie dans sa direction fit comprendre à Polaris que le répurgateur avait changé de cible. Il se glissa hors de sa cachette et se dirigea vers la pièce où il espérait trouver Diablo et Mystique. Ils étaient effectivement là. Erik détacha son amie, et tous deux prirent Kurt par les épaules et le trainèrent dehors, pendant que Cain se déchainait sur son adversaire en hurlant.

- Polaris, ici Forge. Qui se trouve actuellement dans le camp de Stryker ?
- Actuellement, il n'y a que Cain et une sorte de commando anti-mutant. Tous les autres ont été évacués.
- Très bien, baissez-vous et bouchez-vous les oreilles !
- Forge, non, attends !

Un missile passa juste au dessus de la tête de Polaris, et frappa le bâtiment en son centre. Tout fut balayé par l'explosion.



Alors que les équipe de T'Challa dégageaient les décombres encore fumantes, Charles et Erik tentaient de faire un point sur leur situation.

- Il n'y a aucun corps, dit Erik. Cain s'en est sorti, nous le retrouverons.
- Je sais… mais d'après ce que m'ont dit Forge et Domino, il n'est plus du tout le même…

Erik ne répondit rien, car il ne trouvait rien à dire pour réconforter son ami.

- Comment vont les autres ? Finit-il par demander pour changer de sujet.
- La blessure de Forge n'est pas grave, il s'en remettra vite. Kurt est juste sonné, il sera sur pieds dans la journée. Mystique est en état de choc, elle a eu horriblement peur alors qu'elle était prisonnière. J'espère qu'elle s'en remettra vite.
- Et Warren ?
- Toujours aucune amélioration. Moira s'occupe de lui, mais a peu d'espoir…
- Les médias ?
- Ils ne parlent de rien. Stryker ne peut pas mettre en avant qu'un de ses centres de soins a été rasé par des mutants, car dans le cas contraire il y aurait enquête et on risquerait de trouver des traces de son virus.
- Tant qu'il ne se doute pas que le missile de Forge a détruit toutes les preuves, nous sommes tranquilles, donc. Nous allons pouvoir préparer une contre offensive.
- Il ne faut surtout pas se précipiter, Erik. Stryker doit finir en monstre, pas en martyre. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire une erreur.
- Il y a quelque chose d'autre qui te préoccupe, Charles.
- Oui… le virus Legacy était destiné à ne toucher que les mutants, et il a trop bien marché pour que ça ne soit qu'une première version.
- Ce qui veut dire ?
- Stryker l'a déjà testé. Il possède quelque part un complexe dans lequel il retient des mutants pour ses expériences…



Prochain épisode : une épidémie d’endigué, une autre qui commence à Gotham City ! Et Worthington va y laisser des plumes !