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Mr Gumby
06/12/2008, 17h08
ça devait être revue de pile ce week-end, ce sera revue de halls (et peut être une mini pile si je n'ai pas trop la tête cassée demain).

Première vague de l'assaut.

Transmusicales 2008

Vendredi 5 décembre
C'est les 30 ans de notre cher festival local (et aussi de notre chère E-girl). Les deux le portent très bien.
Nous repartons pour un instantané de la musique mondiale foutraque et joyeux.

En guise d'apéritif, les chanceux bossant sur Rennes s'offrent un petit détour par la cité. Celui qui ouvre, c'est l'album qui me grignote la tête de puis trois mois : Bon Iver.
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Le folk douloureux de l'américain Justin Vernon passe la barrière du live avec une classe folle. La voix du bonhomme et son sens de la mélodie, sont toujours aussi saisissants. Les montées en puissance sont rondement menées par le trio l'accompagnant (deux barbus et un teenager à la voix d'ange). Les jeux de voix sont un délice et le bonhomme sait exactement quand susurrer et quand balancer du larsen noisy. La salle bondée est sous le charme et le groupe est visiblement touché par ce chaleureux accueil. En bonus, nous avons droit à une petite chanteuse en guest qui vient ajouter sa voix suave le temps d'un morceau aussi charmant qu'émouvant. Commencer par une belle claque, ça c'est du luxe !

Nous voyons deux chansons des anglais de Sister. Malgré une belle présence de la chanteuse à casque capillaire leur rock est vraiment trop classique pour convaincre. Nous courrons nous préparer pour le parc expo.

D'année en année, les boîtes du parc expo améliorent leur décor et leur aménagement. Le lieu commence presque à avoir du charme.

Nous tentons rapidement le quatuor canadien de Creature qui se lance à notre arrivée dans une reprise bancale du Magnificent seven de le Clash. Je reste dubitatif. Un second morceaux discoïde bateau et nous jetons l'éponge.

Nous enchaînons avec au moins trois classes au dessus. Le duo de DJ Gros Britons Padded cell propose un set visuellement sobre mais aux richesses musicales ostentatoires.
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Sur des basses voluptueuses, les deux briscards brodent un univers electro classieux, enthousiasmant et finaud. Ils sont finalement victime du syndrome zapping qui frappera toute cette soirée mais rendez vous est pris pour écouter ça peinard dans un canapé un cocktail à la main.

Nous étions en effet curieux de voir le RnB slave de la plantureuse roumaine Miss Platnum.
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La ronde Miss à la voix diabolique s'est entourée de deux choristes black en tablier rouge et d'un véritable orchestre sorti tout droit de Chat noir chat blanc. Le mélange est assez amusant et l'entrain est communicatif. C'est un peu moins pêchu que je ne l'avais imaginé et il y a un décalage flagrant de niveau entre le trio de chanteuses, ses chorégraphies carrées et ses voix impeccables, et les musicos un peu balloche qui sont derrière. C'est assez frappant quand elles s'éclipsent pour se repoudrer le nez. Ne boudons pas notre plaisir, il n'y a pas de quoi se précipiter sur l'album mais c'était quand même très amusant.

La pop bizarroïde des américains de White Rabbits m'avait bien accrochée l'oreille.
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Je suis donc content de voir que sur scène l'inventivité et l'énergie du groupe restent intacts. Habillés comme une bande de comptables en goguette, tout ce beau monde se démène avec conviction mais sera hélas la nouvelle victime de la programmation trop riche en sucre de l'ami Brossard. On se carapate donc en douce pour retourner au gros hall 9. Boogie profitera d'une pause pipi pour repasser voir la fin du set où, visiblement énervés par une salle à moitié vide, ils jetteront leurs instruments rageusement.

J'ai d'autant plus de regret que les très attendus Birdy Nam Nam continuent de me laisser froid. Dans un hall 9 archi-bourré de monde, les quatre DJ frenchy ont un niveau technique indéniable et il ont l'air d'avoir bien travaillé leur nouveau set. Pourtant ils ne suscitent qu'indifférence pour mézigue.

On enchaîne sans regret là, avec un autre quatuor de DJ The Glitch Mob. Ils sont de Californie et ils sont un peu tout ce qu'aurait du être Birdy Nam Nam.
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Côté show ça assure grave, avec une galerie de poseurs super énervés aux doigts de fée. Côté musique, les beats sont bien lourds, les basses tabassent sévère et les petits sons crassous font mouche à chaque fois. Bref un bon petit plaisir rentre-dedans et régressif à souhait qui aurait mérité une salle plus pleine.

L'ami Boogie, nous avait buzzé l'argentin émigré au brésil Ramiro Musotto et ses soli de berimbau (un grand instrument à une corde aux basses sensuelles). C'est un peu le foutoir sur scène avec des percus brésiliennes à foison sur lesquelles s'ajoutent des samples du commandant Marcos. Tout ça est tout de même très chaleureux avec un petit côté amateur et bricolo qui n'est pas pour me déplaire.

Nous avions fermement prévu de danser comme des possédés sur le mix du français Sebastian. Notre plan diabolique foire complétement puisque son set démarre super à la bourre et finit à l'heure. Problème de platines apparemment. Du coup, on ne voit que les cinq dernières minutes et on reste sur notre faim. Bof, ça nous permettra de retourner voir la belle fin du set des agités de Ramiro Musotto.

On tentera vaguement de donner une chance aux beats technoïdes et malicieux de Djedjotronic. Il sort la grosse artillerie pour réveiller les morts mais c'est un peut trop tard pour nous, il faut garder des forces pour demain..
Je me couche avec quelques regrets. Avec le recul, j'aurais aimé écouter plus de Padded Cell, Glitch mob et White Rabbits mais tant pis, on se rattrapera sur disque.

SuperSlim
06/12/2008, 17h53
et ce soir les immenses RESIDENTS ! J'ai hate !!!

SuperSlim
07/12/2008, 14h14
Je confirme, les Residents étaient énormes !

Mr Gumby
07/12/2008, 22h17
Je confirme.

Deuxième partie des fabuleuses aventures de les gens.

Samedi 6 décembre

Flanqué de la belle équipe de mousquetaires du son, j'attaque notre deuxième soir avec de belles résolutions.
Si c'est bien, je reste.
Si c'est bien, je reste.
Si c'est bien, je reste.
Tant pis pour l'exhaustivité. Soyons sélectif et assumons.

En toute modestie, ce soir, notre timing est tout simplement parfait. Nous arrivons pile poil pour savourer, bière à la main, quelques minutes de l'électro suave de la toute mignonne autrichienne Clara Moto. On compatit quelques instants pour la malheureuse qui ouvre la soirée dans un hall 9 vide et glacial. C'est pas tout ça mais il y a du culte au programme.

Notre ponctualité nos permet de nous placer parfaitement dans un hall 6 déjà habités d'un trio d'étranges habitants. En apéritif, nous avons droit à deux zigotos passant des 78 tours sur des gramophones d'époque à un performer aussi moustachu que tout rouge. Ça s'appelle Rosita Warlock et Mr Djub, c'est franchement bizarre mais ça met bien en condition pour The Residents.
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Les papis frappadingues font vraiment fort. Dès les premiers instants, ils annihilent la notion de concert pour partir vers quelque chose de complétement «*autre*». On naviguera tout le long du set dans un délicieux cabaret multimédia dada vaguement construit autour d'une histoire de frère disparu et d'Apocalypse. Pour accompagner les gesticulations délirantes du chanteur, les musiciens grimés dans d'improbables costumes de lapins, jouent étonnamment à un volume très intime un mélange de pop débile à synthé et de prog barrée sur lequel flotte une guitare acérée bien metal. Bon, je dois avouer avoir eu un petit quart d'heure de flottement au départ, mais une fois les amarres lâchées je me suis laissé embarquer dans ce rythme haché, ponctué de vidéos zarbis. Je concéderai aussi que le truc est quand même fait pour des anglophones avertis parce que ça cause quand même vachement et que tout l'humour et la folie du truc nécessite de comprendre un minimum les discours hallucinés du bonhomme.
J'en ressors très content avec l'impression d'une parenthèse rafraichissante et lunaire dans la logique du festival.
Boogie et les ladies s'éclipsent à mi parcours pour aller voir Dels. Apparemment c'était classe. Je leur laisse le soin de raconter.

Après une pause où notre E-girl se fait alpaguer par une charmante journaliste de Ouest France. Il faut dire que je lui ai fait le pitch rêvé de la chroniqueuse régionale : nous sommes des gros habitués et la miss à le même anniversaire que le festival. Avec ça comme hameçon, c'est du tout cuit pour elle.
On a très très hâte de voir l'édition de lundi !

On passe en coup de vent voir le gars du projet Nouvelle vague : DJ Gilles Le Guen. ça mixe efficace et sympathique mais pas très eighties en fait. Je suis un peu déçu d'autant plus que les vidéos derrière jouent à fond l'esthétique New wave.

Nouveau petit tour dans le über Hall pour un petit échauffement à la guinche sur le duo de DJ italien Crookers. Beats lourds et basses accrocheuses. Rien à redire ça marche.

Après une pause eaux chaudes/petits gâteaux au chocolat aussi savoureuse que salvatrice, on enchaîne avec le rock champêtre et psychédélique des américains de The Black angels histoire de varier les plaisirs. Le rythme est incantatoire, les guitares tournent en boucle et ça psalmodie dur. L'echo est évidemment de rigueur sur la voix. Comme ça entre deux trucs, c'est quand même vaguement emmerdant. Avec une humeur plus appropriée et dans une petite salle, ça doit pouvoir le faire.

Il est 1h du mat et il tout à fait temps de se prendre une grosse claque. Celle-ci nous est fournie modèle king-size par les deux DJ japonais survoltés d'Hifana.
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Le show est incroyable. Sur une electro à bonne base hip hop mâtinée de samples orientaux du plus bon goût, les deux virtuoses virevoltent sur leur platine ou sampler avec une dextérité époustouflante. En plus tout ça est retransmis en gros plan et live sur l'écran. On ajoute à ça des visuels supplémentaires très japanime de grande classe et vous obtenez une bonne bombe atomique. On suit ça de bout en bout sur un nuage.
Quel sens du timing ce Brossard, c'est exactement ce qu'il nous fallait à cette heure là pour repartir de plus belle.

Le DJ français Brodinski suit de près avec une belle énergie et nous sert de tremplin idéal pour la grosse suée de la soirée.
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Il est effet difficile de résister à la tornade Diplo. Le pétulant américain mixe rapide et fort. Il enchaîne à un rythme décoiffant les petites tueries qui vous filent instantanément la danse de Saint Guy. C'en est presque trop rapide et l'on se surprend à se dire qu'il pourrait faire parfois trainer mais non, ça fonce plein pot. Le hall 4 prend feu et l'on sue à grosses gouttes dans une joie extatique.

Dur d'enchainer derrière pour Chris De Luca Vs Phon.o. L'ex Funkstörung fait désormais dans le hip hop un poil salace et tout à fait entraînant. Mené par un imposant MC à la voix étonnamment féminine, ça assure le show sévère. Bon Diplo, nous ayant tué, on jette l'éponge. Il est 4h30 du matin quand même.
En partant, on passe par le hall 9 où le DJ russe The Proxy a l'air d'avoir sévèrement assuré.

Je vais me coucher avec un sentiment de satisfaction plus net que la veille et pourtant moins d'envie de disques. Ce fut au final une très belle année avec un monde fou, une belle ambiance chaleureuse malgré les Celsius, des halls dans lesquels on finit par se sentir comme chez soi et un concert de Bon Iver d'anthologie.

Un bisou de consultation à Tuco qui est resté boire en ville. c'était bien au moins ?

Tuco
07/12/2008, 23h08
Ouais ma bande et wam on a joué de malchance sur ce coup là. On a paumé sa place du coup on était 4 mais avec seulement 3 places. Et à 22h30 à République pas moyen de trouver la place manquante. Devant cette impasse on revendu notre stock de 3 places et trouver un petit troquet sympatoche où on a redécouvert un jeu de notre enfance : le Mille Bornes. Bonne soirée mais ton compte-rendu me donne des regrets. Le bilan des Trans 2008 est maigre : un peu de techno parade entendue au loin samedi après-midi.

SuperSlim
08/12/2008, 00h06
Le DJ Le Guen était excellent, la meilleure musique entendue dans la soirée (mis à part les Residents). Très New Wave mais avec des choses très pointues sans être hermétique, du Kap Bambino pour réveiller les esprits, des choix bien sentis et une acuité assez rare chez les DJ's de nos jours. Sa dégaine de vieux geek tirant la langue la tête penchée sur le casque c'était le bonus rigolo de la soirée.

Mr Gumby
08/11/2009, 13h26
Je ressors ce topic pour vous demander un petit coup de main.

Pour les Trans de cette année, les bibliothèques municipales de Rennes organisent un quizz où il faut retrouver les 36 albums qui constituent ce méli mélo.
http://img35.imageshack.us/img35/8371/quizze.jpg

Je sèche sur quatre.
la 8 :
http://img689.imageshack.us/img689/4320/56231691.jpg

la 22 :
http://img11.imageshack.us/img11/6531/92790315.jpg

la 23 :
http://img193.imageshack.us/img193/7731/54750917.jpg

et la 33 :
http://img29.imageshack.us/img29/158/24338441.jpg

Si quelqu'un a une idée ?

PS : Dis Tuco, tu fais quoi alors en décembre ?

Tuco
08/11/2009, 13h59
Houla je suis pas très fort en cover d'alboums. Il faut regarder dans les prog passées des Trans et fouiller un peu.

Sinon je ne sais pas encore si je fais les Trans cette année. Il faut qu'on en cause avec les potes. Je te redis ça.

Mr Gumby
08/11/2009, 14h27
OK boy, tu me tiens au courant. A priori je partirais sur les deux soirées au Parc mais comme il y a plein d'autres lieux cette année, le reste est très tentant.

HiPs!
08/11/2009, 14h29
Vous êtes fort balaise Mr Gumby, j'en ai à peine plus de la moitié...et aucun de ceux qui vous manquent. J'ai trouvé ça intéressant de vous le signaler :D

Mr Gumby
08/11/2009, 14h49
C'est malin, j'ai demandé de l'aide... pas des compliments. Pourtant, je comptais bien sur toi. :D
Merci quand même. ;)

HiPs!
08/11/2009, 15h22
Et je rajouterais que je connais la 23, je la connais, et la 8 aussi, il me semble, mais c'est flou comme les previews de scarlet dans ma tête...:D
Ce qui ne vous avance pas plus, j'en suis conscient. C'est pour quand la deadline?

Ivan Rebroff
08/11/2009, 15h56
La 33: http://info.grenshad.net/files/monblog/3925stupeflip.jpg

Stupeflip, Stupeflip.

Mr Gumby
08/11/2009, 16h32
Je savais bien que j'avais vu ça quelque part. Quelle sagacité, merci beaucoup Ivan ! :merci:

Les réponses doivent être données avant le 21 novembre.

On me signale dans l'oreillette que la 8 a été trouvée (c'est Bikini Machine, des locaux) et qu'en fait il nous manque aussi la treize :
http://img691.imageshack.us/img691/7735/68385147.jpg
ce putain de piaf me dit pourtant bien quelque chose.

Sparkler
08/11/2009, 17h04
Etienne Daho ?

Mr Gumby
08/11/2009, 17h14
Yeah !!
http://img266.imageshack.us/img266/3680/daho.jpg
C'est ça, j'y avais pensé mais je n'avais pas trouvé l'album.
Merci de m'avoir poussé à creuser.

Plus que deux donc.

Fix
08/11/2009, 18h45
la 23 elle a des dents en or et une capuche

Mr Gumby
08/11/2009, 19h40
Throbbing Gristle ?

Fix
08/11/2009, 19h48
ça collerait bien
je trouve pas d'images pour confirmer

mr nix
08/11/2009, 20h15
Fucking amateurs.
http://image1.altnet.com/images/24/731453818224/Nashville_Pussy/Let_Them_Eat_Pussy/Nashville_Pussy-Let_Them_Eat_Pussy_3.jpg


Vus a Salt Lake City en 1998 ou 1999, Hell on Earth.

Fix
08/11/2009, 20h25
vu en 2009, à Clisson

Mr Gumby
08/11/2009, 21h16
Merci Mr Nix.
Comment ai-je pu oublié une pochette aussi sublime ?

Fix
08/11/2009, 21h34
J'aurais dû demander à ma femme.

Mr Gumby
09/11/2009, 19h40
Allez les gars, plus qu'une pochette à trouver.

la 22 :
http://img11.imageshack.us/img11/6531/92790315.jpg

ça ne dit vraiment rien à personne ?

Tuco
09/11/2009, 20h42
Tu gagnes quoi pour nous faire bosser au black ? Des places pour les Trans ?

Mr Gumby
09/11/2009, 21h33
Tu gagnes quoi pour nous faire bosser au black ? Des places pour les Trans ?

Yep et puis des chèques cadeaux pour des skeuds (entre autre).
Pour ceux qui veulent jouer c'est par là. (http://www.rennes.fr/accueil/action-municipale/culture/quizz.html?id=2993)

Bon après il y a une super question subsidiaire :
Combien de disques seront empruntés pendant la journée du 21 novembre dans les Bibliothèques municipales de la Ville de Rennes ?

Heu quelqu'un bosse dans une médiathèque de Rennes ? :D

Mr Gumby
06/12/2009, 22h53
Bon, on a gagné deux t-shirts au quizz mais cela ne nous a pas empêché d'y aller.

Ces chroniques sont dédicacées au genou de Fix et aux cernes d'Isabelle.

Transmusicales de Rennes 2009

Vendredi 4 décembre
C'est un poil vexé de ne pas avoir assisté le jeudi soir au retour des Trans en centre ville dans la «mythique» salle du Liberté que je déboule dans nos halls favoris en compagnie du beau et flegmatique Boogie. C'est amusant de voir comment une grosse boîte moche, au son pas terrible peut devenir légendaire en fermant trois ans. Bon, je suis carrément de mauvaise foi parce que je dois bien avouer avoir une belle pelletée de souvenirs extraordinaires de concerts dans cette salle.
Haaaaaaaaaaaaaa, la soirée des guitares de 1992 !

http://img682.imageshack.us/img682/7474/fmbelfast.jpg
Foin de nostalgie facile et retour à cette excellente soirée qui commençait sous les meilleurs auspices. Les joyeux drilles islandais de FM Belfast font une ouverture parfaite avec en point d'orgue une reprise du «*Kiling in the name of...*» bariolée aux synthés 80's et totalement imparable.

http://img30.imageshack.us/img30/7305/gaggle2.jpg
On enchaîne illico presto avec Gaggle, une chorale anglaise glam punk. Oui, moi aussi ça me fait drôle de l'écrire. Sur scène, seize charmantes demoiselles vêtues de tenue de scènes chamarrées se démènent avec entrain pour faire vivre leurs ritournelles féministes pleines d'humour et de fraîcheur. La technique vocale est loin d'être irréprochable mais on s'en fout totalement tant leur malice et leur verve est communicative. Seul bémol, le set est un peu court et qui se termine un poil brusquement. Dommage.


On aperçoit rapidement l'andouille professionnel Mr Eleganz, chanteur des Success que l'on avait aperçu l'année dernière et qui m'avait bien fait marré dans le genre pêchu qui en fait des caisses. Cette année, il mixe et ça ne l'empêche absolument pas d'en faire des tonnes pour notre plus grand plaisir en se trémoussant comme un dément sur Propelerheads.

http://img138.imageshack.us/img138/8423/slowjoe.jpg
Le chanteur des australiens de Lost Valentinos ayant eu des soucis autoroutiers, ce sont les SlowJoe & the Ginger Accident qui prennent leur place. Je vous fais le pitch parce qu'il vaut le détour : ce groupe est la rencontre improbable d'un soixantenaire indien, chanteur de rue bien cabossé et d'un musicien lyonnais. Le résultat est un très touchant blues-rock, classique, pas toujours en place mais foncièrement émouvant et avec de vrais bouts de magie dedans.

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C'est reparti ensuite pour un flip-flap musical avec l'electro-raga de la jamaïcaine Terry Lynn. Suite à l'écoute de quelques titres enflammés, on en attendait beaucoup. On en attendait peut être un peu trop. Pourtant au premier abord, ça envoie le bois. Beats agressifs, paroles ravageuses et projections vidéo impressionnantes... mais hélas ça tourne vite à vide. Le flow semble pas si bien assuré que ça. Il y a des musiciens sur scène (deux batteries et une guitare) mais on ne les entend absolument pas derrière le DJ. On finit donc par lâcher l'affaire assez rapidement.


L'infernal zapping kaléïdoscopique continue de plus belle avec un petit coup de guitares saturées des anglais de Detroit Social Club. Des mélodies carrées, un chanteur avec une belle présence et une jolie voix éraillée et nous passons un nouveau moment fort agréable.

Le seule vraie truc emmerdant de la soirée fut Jessie Evans. La belle californienne a beau se trémousser de fort belle manière sur les rythmes de son batteur, il ne se passe pas grand chose. Nous enchainons aussi sec sans état d'âme.


Fever Ray, projet parallèle de la chanteuse des suédois de The Knife, était ce qui pouvait se rapprocher le plus d'une tête d'affiche pour cette soirée. C'est dire. On retrouve d'emblée les ambiances sombres, tribales et mélodramatiques de cette musique proche de celle de Cocteau Twins ou Dead Can Dance. Musicalement, ça tient diablement la route. Les rythmes sont hypnotiques et tous les éléments (voix, guitares, effets) sont riches et parfaitement en place. Visuellement, c'est un peu contradictoire parce que si les costumes ont l'ait super soignés, on n'aperçoit pas grand chose (à peine des silhouettes et quelques lampes du plus belle effet) tant la scène est plongée dans une brume poisseuse. On regrettera surtout que l'heure tardive n'aide pas à apprécier d'avantage des tempos aussi langoureux.

http://img138.imageshack.us/img138/5450/majlaz.jpg
Et hop, un nouveau changement d'ambiance radical avec l'electro-ragga survitaminé et caricatural de Major Lazer. En fait de gradé, on a surtout ce filou de Diplo qui nous avait déjà filé une bonne suée l'année dernière. Les deux danseuses et les deux MC sont juste là pour la galerie. On retrouve immédiatement le style de l'américain : ça mixe court et fort avec un rythme d'enfer. Si on accepte le côté outrancier et le défilé de poncifs raggamuffins poussés à leur extrême, on s'amuse beaucoup à ce show régressif, libidineux, idiot et totalement assumé.


Nous voilà repartis aux antipodes du précédent avec The Field. Le projet du suédois Axel Wilner est totalement à l'opposé de ce que l'on vient de voir. Son electro planante jouée ici avec l'aide d'un batteur et d'un guitariste est un modèle de finesse tout en conservant une puissance folle. Le set démarre sur un long morceau agressif et répétitif au possible pour s'adoucir (un peu) par la suite. La richesse sonore et l'énergie dégagée est vraiment revigorante pour cette heure tardive et nous redonne jusque ce qu'il faut de patate pour prolonger encore un peu le plaisir.


On sacrifie les belges d'Aeroplane sur l'autel de la galette saucisse. On s'offre au passage une petite demi-heure assise pour jeter une oreille sur les suivants que je sentais plutôt bien.

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Sur ce coup là, j'ai eu du flair. Le prudent «*on reste cinq minutes pour voir si c'est bien*» vole en éclat dès les premiers instants du set volcanique du quatuor américain Solillaquists of sound. Les deux couples bricolent avec talent et assurance un rap positif et endiablé proche dans l'esprit des frondeurs DeLaSoul ou autre Arrested Development. Non seulement l'esprit est enjoué mais techniquement ça vole aussi très haut. Les beats sont savants et imaginatifs et les deux MC nous font un duo de voix réellement impressionnant. Entre le flow millimétrique et nasillard du gars et les accents soul de sa dame, c'est un vrai bonheur. Quand cette dernière, reprend le Strange Fruit de Billie Holiday en intro d'un morceau, on écoute ça avec des frissons dans le dos. De la très bonne musique, jouée avec talent par une bande éminemment sympathique, voilà une belle façon de finir cette excellente soirée en apothéose.

On va se coucher. Il est quatre heures du mat. On est resté huit heures sur place. On a vu onze concerts. On s'est totalement régalé. Wow.


Samedi 5 décembre

Après l'excellente soirée de la veille, il ne fallait pas rêver non plus. Ce fut un net cran en dessous. Je vais donc être un poil plus expéditif.

On commence pourtant fort bien. D'abord en étant tous à l'heure et en savourant le moment où le parc est encore presque vide. ça ne va pas durer. La soirée est annoncée complète.

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Après Slow Joe et Naomi Shelton, c'est au tour du papi ultime de ces trans de faire son show. Sixto Rodriguez, loser magnifique ressortit du néant de ses bides des seventies ouvre le bal. Je ne vais pas jouer les cyniques, j'ai vraiment trouvé ça émouvant de voir ce bonhomme au talent indéniable faire son improbable come-back. La formule live n'apporte pas grand chose à l'œuvre. Le rallongeage de sauce systématique à coup de solo finit même un peu par agacer. Pourtant le gars, même bien fatigué a toujours une présence et une classe folle. Et puis l'essentiel est là : sa voix incroyable et ses chansons malicieuses et acides. Une très belle ouverture donc.


Ça s'enchaine très bien avec le DJ irlandais de The Japanese Popstars. Le trio mixe avec une efficacité redoutable à défaut d'originalité. Sur scène il se démène joyeusement et un tour de main c'est dans la poche. L'énorme hall 9 entre rapidement en ébullition et on rentre dans la danse avec plaisir.


On s'arrache un peu à regret pour aller voir les sud africains de Blks Jks. Sur le papier, leur rock mâtiné d'expérimentations avait tout pour me plaire. Pourtant après une longue intro très prog/free jazz pas très inspiré, le quatuor peine vraiment à décoller on s'ennuie assez rapidement.


On enchaine donc rapidement avec le funk cinématographique des français de Push Up. Sur scène, il y a du monde... et de la sape ! Ça commence très classe avec une intro à la flute traversière tout à fait appétissante mais malgré l'entrée toute en souplesse d'un trio de chanteurs, là encore ça ne décolle pas. On aimerait bien entrer davantage dans l'histoire très blaxpotation de Jessy Brown mais la sauce ne prend pas.

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On file donc rapidement pour la vedette du soir : Mr Oizo. Je suis très déçu de découvrir que le gars n'est ni jaune, ni difforme. Ça commence assez fort et l'implacable tube «vous êtes des animaux» déboule assez vite avec une efficacité redoutable et un hilarant final «Vous avez tous la grippe A/Vous allez mourir à Rennes». Passé ça, le bonhomme perd en fluidité et le set se fait beaucoup moins dansant. Ce n'est pas désagréable à écouter. Il y a plein de petits sons rigolos. Mais pour bouger ses fesses, ce n'est quand même pas l'idéal. Le hall 9 bourré à craquer ne semble pas s'émouvoir pour autant et saute comme un seul homme. Sur ce coup là, on les trouve vraiment bon public.


Après ça, une pause s'impose. Hélas, en allant chercher de quoi nous désaltérer, je ne me doute pas un instant que je vais être précipiter sans espoir de retour dans les horreurs insoutenables de la terrible BeerKrieg. L'imparable combinaison d'un parc expo plein, d'un manque de personnel au bar et de l'absence inexplicable de ticket boisson fait qu'aller chercher deux demis se transforme en l'escalade de l'Himalaya pieds nus. L'ambiance est exécrable. Les gens se bourrinent, engueulent copieusement les serveurs ou leurs voisins. Bref, une demi heure exquise et reposante. Un peu secoué par l'expérience, je retrouve mon Boogie qui était sur le point de lancer un alerte enlèvement, avec deux binouzes au goût un peu trop amer.


Du coup, on ne voit que les deux derniers morceaux de The Carps, duo guitare/batterie canadien. Dommage parce que les gars ont vraiment une belle présence et une énergie indéniable.

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On tient tout de même jusqu'au trio The Politics dont le rock/rap énergique promettait de belles choses. Le mélange Beastie Boys/Weezer est vraiment sympa. Les gars bougent bien et le guitariste a la plus belle coupe de cheveux de ces Trans (avec celle de Slow Joe). Bon, il n'y a pas non plus de quoi s'ébouriffer plus que ça et le bidule manque peu être un poil de rage ou d'attitude. Ou alors, c'est la fatigue.

Allez zou, il est trois heures. Au pieu et à l'année prochaine.

Sparkler
06/12/2009, 23h54
Tiens, on a suivi les mêmes chemins vendredi !
Même avis sur FM Belfast : une bonne mise en jambe. Je n'arrête pas de chanter "par avion" depuis samedi matin. Z'ont mis une bonne ambiance les Islandais ! Et leur hommage à Guns'n' Roses...

Très bon souvenir également des Detroit Social Club. Z'envoient du bois les garçons.

Tout pareil pour Terry Lynn et Jessie Evans. Un joli reportage à son propos ici : http://www.rue89.com/les-moulouderies-de-charles/2009/12/05/trans-musicales-charles-mouloud-et-les-geoles-de-dames

Mr Gumby
14/12/2010, 11h14
Je ne me complique pas la vie et je vous mets tout simplement les liens des comptes-rendus de ma bande pour les soirées au Parc Expo de cette édition 2010.

- Jeudi 9/12 (http://alter1fo.com/trans-2010-retour-sur-le-jeudi-au-parc-expo-26093)

- Vendredi 10/12 (http://alter1fo.com/trans-musicales-2010-vendredi-cest-agoraphobie-26184)

- Samedi 11/12 (http://alter1fo.com/trans-musicales-2010-samedi-derniere-plongee-au-parc-expo-26331)

N'hésitez pas à fouiner, il y a plein d'autres trucs sur le festival.

@ Hips : Gonjasufi rules !