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Voir la version complète : plouf, je me lance à l'eau ( 2 )


Thoor
17/10/2007, 13h54
AG+


L’orage stagnait au dessus de la ville depuis le milieu de la mâtinée. Les lourds cumulonimbus gorgés d’eaux et de menaces électriques avaient contraint les Wonders a sortir le moins possible. Les cieux semblaient bien en colère, peut être soulignaient-ils la triste journée de la veille. Le titanesque combat qui avait opposé leurs héros Goldenmask et Ag+ avait surpris autant que choqué. Il ne restait désormais que l’incompréhension du geste fatal de Goldenmask et les énormes dégâts qui balafraient la ville.
Les divers incendies étaient maîtrisés depuis longtemps mais l’odeur acre des feus rendait les respirations lourdes et difficiles en centre ville. La nuit n’avait rien arrangée. Quelques éclairs parcouraient toujours le plafond nuageux et l’humidité imprégnait tout.
L’immense façade de verre du Paladium Building ruisselait de fines gouttelettes d’eau. A l’intérieur, seul quelques lumières indiquaient que l’équipe de gardiens de nuit faisait leurs rondes. Pourtant, au dernier étage, un bureau restait vaguement éclairé par la luminescence d’un écran d’ordinateur. La pièce était à l’image de son occupante, strict et chic. Les tons gris perle des murs, assorties aux coloris du mobilier inox et verre faisaient ressortir quelques cadres photo montrant des personnalités des années cinquante.
Derrière son bureau, Helen Leplomb restait seul dans le noir. Ce soir, cette quadragénaire, toujours habillé des tailleurs les plus chics, avec ses cheveux enserrés dans des chignons ultra serrés, se sent horriblement vieille et lasse.
Elle fixe attentivement l’écran de son PC depuis le matin même. Elle est en état de choc depuis qu’elle a reçut le fatidique courriel. Comme tout les matins, un fatras de messages importants, de demandes, de réclamations et de publicités fit intrusion dans la boite de dialogue de sa messagerie. Elle avait repéré celui qui provenait de Ag+. N’ayant pas de nouvelle de son mari depuis la veille, un peu inquiète elle l’avait ouvert. Une vidéo avec comme seul et unique plan le visage de Martin Perch, l’actuel Ag+ s’afficha.

« Chère Helen,
Si vous voyez ceci c’est que je suis mort, ou tout comme. Je tiens en premier lieu à vous remercier de l’accueil chaleureux que vous m’avez fait lorsque j’ai rejoint Goldenmask dans sa croisade. Et c’est bien ce qui me pousse faire cette vidéo. » Le visage de martin semble flotter tandis qu’il marque une pause et dégluti violement.
« Je suis le meurtrier de Julie. » L’adolescent commence a pleurer. Il halète la suite
« Vous devez penser qu’il ne s’agit que d’un sentiment de culpabilité. Que je ne suis pas le véritable responsable. Qu’il ne s’agissait que d’un geste maladroit. Que seul Bomberjack est le meurtrier. Mais je suis Bomberjack » Il hurle cette dernière phrase. Helen, elle, s’est figée d’horreur. Ses maigres poings avaient enserrés les bras de son fauteuil, et ne les avaient toujours pas lâchés.
« Tout d’abord vous devez savoir que j’aime Julie depuis toujours, mais je n’était pas assez bien pour elle. Elle me l’a fait savoir en ne répondant jamais à mes lettres et en refusant de m’accompagner au bal de fin d’année. A ses yeux je n’étais qu’un petit lycéen malingre et anonyme. Alors j’ai eût une idée. » Son visage s’illumine, un sourire se dessine tandis que ses fantasmes l’emmènent vers la folie.
« J’ai créé Bomberjack. Il y a deux ans que j’y travaille. N’allez pas croire que ce fût facile.
Il m’a fallut voler un peu d’argent à mes parents. Puis j’ai acheté un flingue. Je l’ai alors utilisé pour agresser des gens dans les rues. J’ai remis l’argent sur l’épargne de mes parents qui n’ont rien vu. Ils sont trop nases pour s’occuper de moi. » Son regard semble flamboyer de haine puis redeviens terne, l’horrible garçon poursuit sans pitié sa litanie.
« J’ai acheté de quoi faire une Grosse Bombe » Helen sent bien qu’il y met les majuscules. « Vous n’imaginez pas ce que l’on peut trouver sur internet. J’ai embauché des voyous. Et une fois prêt j’ai déclanché l’opération aurait dût me permettre de briller au yeux des deux personnes les plus importante pour moi : Julie et Goldenmask »
Il se tait. Helen reste paralysée. Elle n’arrive pas a croire se qu’elle entend. D’étrange pensées fusent à travers son esprit embrumé. Le monstre poursuit néanmoins.
« Ouais, cela aurait dût marcher : le-jeune-lycéen-qui-sauve-son-héros-et-qui-emballe-la-belle. Sur le papier c’était vraiment super. Seulement voila, je ne pouvais pas prévoir que ces crétins que j’avais pris, aurait à coeur de si bien faire leur travail qu’ils ont tenté de faire tout sauter. Et c’est là ; que Julie a été tuée. »
La vidéo continue encore un moment sur les pitoyables excuses de cet adolescent qui ne cherche qu’à être absout de son crime, puis elle reprend depuis le début.

Helen la regarde comme cela en boucle depuis ce matin. Mais elle n’entend plus rien. Ses sentiments contradictoires s’affrontent rageusement. Mille et mille pensées qui fusent cherchant à s’imposer comme unique vérité. Des envies de meurtres, tout d’abords, envers cette créature inhumaine qui lui a ravit son dernier enfant. Elle s’imagine aisément entourant de ses propres mains le cou de l’assassin. Elle envie son mari, de l’avoir devancée. Un éclair de colère, gronde en elle contre ce dernier pourtant pour avoir permis au serpent d’entrée dans le cercle familiale. Ses mains se contractent sur les malheureux bras du fauteuil et les brisent. Elle éprouve ce merveilleux regain d’énergie qui annonce la transformation. Elle redevient le temps d’un instant l’Ag+ des origines. Puis l’age et le chagrin ont raison de ses forces. Elle s’effondre au sol et redeviens Helen Leplomb.
Et soudain, toute la douleur d’une mère fait lâcher le barrage de rigueur qu’elle avait érigé depuis le drame. Une larme roule sur sa joue. Dehors, l’église St Francis-des-Pauvres sonne minuit. Il pleut sur Wonder city.

Thoor
17/10/2007, 13h55
Bonne lecture a tous

HiPs!
17/10/2007, 15h26
Justement, je me demandais ce qu'il était arrivé à tes précédents textes. Emportés dans la Buzz crisis j'imagine.

C'est la suite d'une précédente historiette, non? Avec des persos en commun?

Je les aime bien tes textes. Y a du style.

Celui là est un peu confus je trouve. Et, de ce dont je me souviens, il ne serait pas en contradiction avec le précédent au niveau de l'histoire (notamment que AG+ soit bomberjack)?

Thoor
17/10/2007, 15h37
Sidequick


Tout avait si bien commencé. C’est bizarre comment parfois la vie vous joue des tours. J’ai 15 ans et je vais mourir ce soir.
Il y a trois ans, je vous aurais dit que j’étais invincible, voir immortel, aussi jeune c’est normal m’auriez vous répondu. Sauf que cette année là, je suis devenu le AG+ le sidequick de Goldenmask, le protecteur de Wonderrcity. Nous avons combattus de nombreux criminels, tous plus dangereux les uns que les autres, mais notre Némésis était Bomberjack. Pourtant c’est ce dernier qui nous a réunit.
Le 17 octobre, j’étais avec toute ma classe de 5eme au collège Raoul Tempest en cours de Math/Physique, lorsque la porte de notre salle fût violemment ouverte. Il apparus alors dans l’embrasure de la porte, lui, Goldenmask. Le chevalier doré, le bras vengeur de Wondercity, enfin là devant moi, il a parcourut l’ensemble de notre groupe d’un regard, et dans le silence qui s’était installé, nous a calmement expliqué qu’il y avait une bombe quelque part. Que le poseur de l’engin avait envoyer une lettre de demande de rançon. Et que dans celle-ci il avait mentionné que Julie Leplomb la fille du plus riche industrielle de la région, allait mourir si un million de Creds n’était pas donné à la SPA dans les trois heures.
Toutes la classe s’est tournée vers Julie, et si certain lui lançaient des regards haineux, d’autres lui communiquaient leur soutien indéfectible. La fille la plus cool de la classe projeté ainsi sur le devant de la scène ne put s’empêcher d’éprouver un certain sentiment de fierté, avant de bien réalisée l’horreur de la situation : les quelques milles six cents personnes présentes dans l’établissement risquaient de mourir à cause d’elle.

Goldenmask s’approcha vers elle et lui assura que, lui vivant, elle ne risquait rien. D’ailleurs le collège devait même être déjà partiellement évacué. D’un mouvement souple il se tourna ver mademoiselle Petitdhomme notre prof et lui demanda de nous évacuer. Lui restant avec Julie, il irait à la recherche de la bombe et la désamorcerai. Il estimait qu’un fou qui veut un million pour la SPA ne devait pas être tellement sain d’esprit, et que probablement la bombe ne serait pas complexe.
Mlle Petitdhomme intimidée par la présence du héros ne put qu’acquiescer. C’est alors que je me suis approché de mon héro. En bredouillant un peu, je lui ai demandé de l’accompagner. Il refusa bien entendu, mais je mis en avant qu’il ne pouvait pas forcement restez en permanence avec Julie, et que celle-ci apprécierait peu être une présence connue à ses cotés.
La favorite de la classe accepta, bien qu’en réalité nous n’avions pas échangé dix mots depuis le début de l’année.
Le reste de la classe étant parti, nous nous mimes à la recherche de l’engin explosif. Ce faisant et pour nous rassuré, le chevalier doré me demanda mon nom ( Martin Persh ), quels étaient mes activités favorites ( tenir un blog relatant ses exploits, se qui le fit sourire), etc.… De notre coté nous tentions de le guider au mieux dans le dédales de salles de classe, de lieus de travail et autres terrains de sport afin d’être le plus efficace possible. Arrivé au niveau de la chaufferie trois hommes masqués nous agressèrent. Une danse de mort s’engagea alors, et un tourbillon Or et Blanc eût tôt fait de mettre les costumes couleurs de nuit au tapis. Je pus alors voir que nos adversaires avaient une bombe ricanante stylisée sur leur torse. Un quatrième comparse se jeta sur Goldenmask et l’ayant vus avant lui je le mis KO grâce à un coup de pied lancé à la face. Une réussite dut à un quart chance, un quart réminiscence de cours de karaté en EPS l’année dernière, et pour deux quart à l’abus de films de ninjas et du jeux Ninja Masacror 3.
Nous approchâmes enfin de la chaudière pour y voir un impressionnant assemblage de câbles et de divers matériels électroniques, qui enserrait la machinerie.
Goldenmask nous demanda de nous éloigner et s’avança vers la bombe.
Tout en réfléchissant à haute voix, il laissait ses yeux parcourir le monstrueux réseau de fils et tentaient de découvrir ou se trouvait l’explosif en lui-même. Absorbé par ses recherches, aucun de nous ne vit que les bomber-men s’étaient relevés et que si trois d’entre eux prenait la fuite, un dernier restait et sortait de sa poche une télécommande. Il héla mon idole et une fois sur que ce dernier le regardait, appuya sur le bouton. Le héros s’élança vers nous pour nous projeter au loin, mais dans un mouvement instinctif je fis tomber Julie. Emporté par son élan, je fus le seul qu’il put attraper. Goldenmask se retournait pour allez chercher la jeune fille lorsque la bombe explosa.
L’explosion me sembla ridiculement petite par rapport à sa taille et pourtant, elle fût entendue sur des dizaines de kilomètres. Tout le bâtiment technique du collège fût soufflé, le bomber-man a été tué sur le coup, et Julie qui était au sol n’avait apparemment rien.
Les pompiers, les policiers, les infirmiers, les curieux et les gens de bonnes volontés, tous se précipitèrent vers nous. Goldenmask s’envola, pendant que nous étions emmenés aux urgences.
Je n’avais qu’un bras cassé et de nombreuses coupures sans gravités. Julie Leplomb est décédée le 18 octobre des suites d’une hémorragie interne.
Quelques jours après ma sorti d’hôpital je suis monté en haut du Paladium Building et le dégoût de moi-même me poussa littéralement dans le vide. Goldenmask, apparu soudain et me rattrapa. Il m’emmena hors de la vile et nous avons longuement discutés. Nos sentiments réciproques d’échec nous rapprocha et comme je lui jurais que je voulais tuer le responsable de cette monstruosité, il me proposât de reprendre le flambeau de AG+, et de reformer le duo d’or et d’argent.
Chausser les bottes du précédant AG+ ne fut pas chose facile. Les heures d’entraînements s’enchaînaient aux heures de cours et au temps passé à la recherche d’indices contre le mystérieux Bomberjack.
Trois ans ont passés, nous avons combattus d’innombrables ennemis, relevés des challenges qui auraient fait baisser les bras à n’importe qui, sauvés la ville des dizaines de fois. Et pourtant, Bomberjack, le génie maléfique, continuait à narguer mon mentor. Régulièrement, une lettre ou une bombe nous rappellerait que nous étions à sa merci. Son grand jeu devint de nous lancer des défis et de nous prouver que nous ne pouvions pas empêcher l’explosion d’une rame de métro ou d’un centre commercial. Un climat de terreur s’installa progressivement à Wondercity, malgré nos patrouilles incessantes et les renforts de polices aussi nombreux qu’inutiles.
Pourtant, hier Goldenmask m’appela pour que je le rejoigne dans son laboratoire secret, il avait une piste sur une planque probable du terroriste. Je l’y rejoignit et nous sommes allez sur les docks. Dans une ruelle, alors que la lune se levait à peine, Il me parla de cette quête, de ce puzzle qui le hantait. Il reconstituât tout l’enchaînement d’événements, de faits, d’indices qui nous emmenaient en cette heure tardive dans le froid et la brume. Vers minuit, enfin, il attaqua Bomberjack.
Le combat fut terrible, la ville en portera longtemps les cicatrices. Nous la traversâmes, tout en combattant. De nombreux véhicules furent détruits, des vitrines ont explosées, un immeuble a été complètement rasé, et plusieurs passants innocents ont reçut quelques blessures.
En fin de journée, Goldenmask put porter le coup final de cette guerre.

Je suis là sur le sol, le soleil couchant distille ses derniers rayons sur les buildings alentour, Goldenmask porte la main vers son arme. Il la pointe sur Bomberjack, il pleure un peu. J’ai quinze ans et je vais mourir. Après tout j’avais tué sa fille.



pour pouvoir mieux suivre.



@Hips: merci d'avoir pris le temps de lire mes bafouilles. Et les crittiques sont toujours le bienvenus :;):

HiPs!
17/10/2007, 15h58
Ok, j'ai remis le puzzle dans l'ordre.

C'est destiné à devenir des personnages récurrents qui feront partie d'une grande histoire?

Thoor
17/10/2007, 16h07
Yep

mais j'hésite encore un peu pour la suite

grogramane
17/10/2007, 17h20
s'appeler Helen LePlomb et etre Ag+ ça ne doit pas etre NiCr tous les jours;)

sinon fais nous les debuts d'Ag LePb :gni:

Thoor
17/10/2007, 17h25
Et le Grand héros s'appelle Goldenmask se qui est on ne peux plus volontaire

Merci pour l'idée

Ben Wawe
17/10/2007, 21h56
Très sympa'. Ca continue dans la lignée du précédent texte et ça construit peu à peu une histoire globale. C'est bien. Tu vas développer le reste de l'univers ? Ca peut être intéressant de mettre la lumière sur d'autres personnages, mais liés à ceux-ci.

Thoor
18/10/2007, 07h08
:merci:

Je pense que je vais continuer autour de Goldenmask
Aprés le sidequick de GM,
Aprés la femme de GM,
Il m'en reste encore a en faire le tour avant de dévoilé l'histoire de GM par GM

Brother Ray
18/10/2007, 18h43
Ca reste d'un bon niveau, j'attends avec impatience les développements futurs.

:merci:

gorlab
20/10/2007, 12h31
je trouve que tu t'es t'amèlioré, quand la construction des phrases et au ressenti des perso.
Un univers toujours agréable à lire.
donc, bis...:beu:

Thoor
28/12/2007, 15h53
Jimfire

Le taxi s’avance dans les ruelles mal éclairées des faubourgs de Wondercity. Quelques réverbères éclairent de loin en loin le bitume crasseux et les nombreux déchets qui obstruent les trottoirs. La pluie tombe drue depuis minuit. Les caniveaux commencent à déborder dans cette partie de la ville qui se situe au pied du barrage. La ville basse est la hantise des pompiers les jours de pluies abondantes. Trop souvent les égouts, malmenés, déversent leurs eaux boueuses dans les caves des logements collectifs de ces quartiers populaires.
Les phares éclairent brièvement un groupe de clochards amassés autour d’un bidon où brûle un feu pâlichon. Jim Roy, grommelle une série de juron, tout en tournant le volant de sa Coord série 4 jaune. Il commence à s’impatienter sérieusement. Cela fait bientôt deux heures qu’il tourne en rond. Comme il ne retrouve pas la sortie de ce [foutu] labyrinthe [de merde], il grogne de plus en plus en martyrisant son GPS. Il veut finir cette [putain] de journée et enfin pouvoir rentrer chez lui. Cette [grognasse] de Gladys ayant intérêt à avoir préparé un repas consistant car dans le cas contraire elle risque de passer un mauvais quart d’heure. A l’évocation de ce moment agréable pour lui (l’infortuné Gladys n’ayant pas voix au chapitre), le rouquin dévoile une série de chicots malsains qui lui sert de dentition. Ce charmant personnage porte bien sur lui son caractère de gros porc. Il mesure un bon mètre quatre vingt, avec cent kilos de muscle qui le rendent imposant. Mais ce qui fait vraiment très peur chez Jim, ce sont ses yeux. Deux taches injectés de sang dans de profondes orbites contrastent fortement avec sa peaux blanchâtre grêlée de taches de rousseurs. Pour compléter le tableau, j’ajouterai que ce chauffeur de taxi dégage en permanence une forte odeur de crasse et de mauvais whisky mélangés.

Quatrième tour du bloc, Jim ne trouve toujours pas comment il peut sortir de là. Entre les travaux, les sens interdit et une barricade de fortune dressée par les SDF c’est vrai qu’il y a quelque chose d’infernal voir de pervers dans ce sombre dédale. A cela s’ajoutent les nombreux dégâts occasionnés par les deux [connards] de super héro il y a deux jours. Le taxi tourne une nouvelle fois devant les pauvres bougres. Le noctambule espère retrouver la soixante-sixième. De là, tout sera plus facile, reprendre la Rampe puis remonter dans la Ville Haute.
Concentré sur sa conduite, tentant de deviner une ruelle qui lui aurait échappée, Jim martèle une nouvelle fois son GPS. L’engin déjà bien malmené ne peut qu’émettre un bip d’agonit avant de s’éteindre définitivement. Une odeur de brûlé s’ajoute aux effluves de sueur et de mauvais alcool. Le mélange malodorant n’arrangeant pas son humeur. C’est alors, que notre vaillant chauffeur aperçoit un éclair très lumineux issue d’une venelle sur sa droite. N’ayant rien a perdre il s’y engage et ce qu’il y découvre lui fait momentanément oublier Gladys, son [foutu] GPS et même son [putain] de chemin perdu.

Dans la lumière crasseuse de ses phares il y a un homme. Il s’illumine par intermittence de flash lumineux. Se qui frappe d’incompréhension notre brute de chauffeur, ce n’est pas l’aura verte qui entoure l’inconnu ou son aspect quasi squelettique. C’est que la pluie ne semble pas atteindre l’homme. Chaque goutte disparaît à quelques centimètres de lui, s’évanouissant dans un grésillement en touchant l’aura. A son uniforme, Jim devine qu’il est en présence d’un militaire. Mais il n’a aucun galon ou décoration qui permettrait de dire à quel corps il appartient. Le géant pense fugitivement que de son temps, l’armée n’aurait jamais accepté qu’un soldat puisse s’habiller comme cela.
Un moment d’éternité semble s’égarer dans la ruelle. Jim observe le soldat à travers le pare brise ruisselant d’eau. Il n’entent que le couinement agaçant des ses essuie-glaces et le martèlement de la pluie sur le toit. L’homme-lumière s’écroule au sol, et une étrange forme fantomatique continue pourtant a le matérialiser debout.

Jim n’en croit pas ses yeux. Il a devant lui un authentique Trim’baki. Il n’hésite qu’un instant, le temps d’un battement de cil peu être, et il se précipice dehors. Une rafale de vent et d’eau l’accueille et le repousse dans son véhicule. En se protégeant les yeux de son bras replié il s’arcboute et avance vers la créature. Il n’y a que quelque pas et pourtant il lui semble mettre dix ans pour y parvenir. Il lutte férocement, un pas après l’autre et parvient face au Trim’baki.
Bien sur, il a lu comme tout le monde de nombreux articles sur ces étranges choses venus d’une autre dimension. Il sait qu’elles fusionnent avec des êtres de chair et de sang et que l’amalgame produit des super héro/vilain. Ils se dévisagent l’un l’autre, et plus rien ne semble compter pour eux, ni la pluie cinglante, ni le corps du soldat, ni les éclairs émis par le Trim’baki. Ils sont en transes. Les yeux rivés dans ceux de l’autres. Par delà les différences, ils s’acceptent mutuellement. Alors, en parfaite synchronisation, ils lèvent leurs mains et se les rapprochent. Jim ne sens pas les brûlures qui couvrent ses mains lorsqu’elles pénètrent l’aura verte.

Contact.

Le visage de l’alien se transforme, s’humanise pour finalement ressembler traits pour traits a celui du chauffeur. Ce dernier ne perçoit plus rien. Il reste complètement absorbé par la fusion. Il s’avance d’un pas. Ses bras s’enfoncent, se mêlent avec ceux du Trim’baki. Un autre pas en avant. Son visage se trouve à la distance d’un baisé de son double. Un dernier pas et le mélange des deux être se termine.
Jim, ce grands gaillards tout en muscle se dessèche subitement et fait bientôt place à un squelette vert, vaguement luminescent environné de flammèches mordorées.
La fusion s’opère à toute vitesse et Jim sent que la créature n’est pas mauvaise, ni même bien attentionnée. Elle observe. Le mélange des esprits donne finalement le surhumain que les journaux appelleront Jimfire.
L’amalgame lève ses mains et observe les changements qui se sont produis. Il voudrait hurler dans la nuit de bonheur et de puissance mais si aucun son ne sort, il projette un rayon lumineux droit sur les cieux. L’être chancelle, il cherche à s’appuyer aux murs qui délimitent la ruelle. Un flot de lumière semble s’écouler de ses mains et se fondre dans la brique. Surpris Jimfire rompt le contact. Sous ses yeux-orbites étonnés il voit le mur tomber en poussière sur toute la surface de la flaque lumineuse. Les phares de son taxi révélant alors l’intérieur d’un petit commerce de proximité.
« Et alors !» tonna une voix au dessus de Jimfire. Comme il se tourne, il distingue dans le contre jour d’un lampadaire un homme en costume gris et or, qui plane a quelques mètres au dessus du sol. Malgré la pluie abondante, il reconnaît sans peine Goldenmask.
Ce dernier, bras croisés, observe la scène ostensiblement ; le soldat, à terre, agonisant ; le mur éventré et une super-créature. Jimfire devine ce qui va suivre et tente d’arrêter le justicier, mais un nouvel aspect de ses pouvoirs se manifeste par ses bras tendus. Un flash jaillit et percute le héro devant lui et l’envoie percuter l’acrotère de l’immeuble voisin.
Affolé, il tente de parler, mais ne réussit qu’à éructer un flot de couleur varié. Déjà, Goldenmask se relève et s’élance. Il percute Jimfire à pleine vitesse. Ce dernier tombe au sol. Le héros de Wondercity enjambe le corps de l’infortuné soldat et enchaîne les gauches droites en pleine tête du pseudo vilain. Jim ressent bien la grêle de coups, mais n’en souffre pas. Il projette son corps enflammé en avant. Pêle-mêle de bras, de cape, de jambes, qui s’ajoutent aux grognements de bêtes fauves des deux combattants. Le chevalier doré, maîtrisant au mieux ses capacités en profite pour effectuer une clef de bras. Bloquant, le brûlant squelette contre lui. Ignorant la douleur des brûlures, il s’envole. A une dizaine de mètres de hauteur, il effectue un rapide demi tour, et en donnant un maximum d’élan envoie Jimfire percuter le bitume de la rue.
Dans le cratère qui s’est formé, Jim reste inconscient. Le bras vengeur de Wondercity toise son adversaire un instant avant de reprendre son vol. A moins de cinq blocs de là, les sirènes d’une voiture de police se font entendre.

Dés le lendemain, Jimfire sera jugé et condamné à cinq ans de prison, dont un ferme !

Gladys ira le voir une unique fois en prison et dans un entrelacs de sanglots et de reniflements, lui annoncera son départ.

Le détenu tentera de s’évader quatre fois. Faute de pouvoir utiliser pleinement ses capacités, il sera repris à chaque fois.

Jimfire, finira sa peine dans une cage de verre plombé, qui drainant ses excédants d’énergie alimentera électriquement un hôpital et plusieurs hospices.

Thoor
28/12/2007, 15h53
Bonne lectures à tous, et Bonne fêtes

gorlab
28/12/2007, 18h15
Un fait divers somme tout classqiue à Wonder City, n'est il pas ?
mais une bonne idée de recyclage de Super vilain.:beu:
Trève de Blagues à part. Un bon style, qui s'améliore de textes en textes, et une note particulière pour les fautes d'orthographes, mais quels fautes d'orthographe allez vous me dire hein ? justement celle qui n'y sont pas. ;)

Thoor
29/12/2007, 09h54
l'astuce du jour: se faire relire par quelqu'un de beaucoup plus calé que soit ;)

Merci pour vos encouragement

HiPs!
30/12/2007, 10h37
Tu as un univers en construction prometteur. Bien chouettos cette histoire.

Thoor
07/01/2008, 17h01
Je suis content des retours que vous me faite parvenir.

Merci de prendre les temps de lire ces petites bafouilles

J'avais un peu peur pour celle-ci

La prochaine est difficile, 3 eme fois que je la recommence........

Thoor
29/02/2008, 07h59
Goldenmask

La transpiration coule le long du visage, glisse le long des rides, s’accroche un instant dans la barbe naissante et finit par tomber. L’homme tente de reprendre son souffle par de longues inspirations. Rien n’à faire. Le Big Ben qu’il a dans sa cage thoracique ne faiblit pas. Sa gorge reste toujours prisonnière d’un étau qui lui donne cette respiration sifflante d’asthmatique. Il relève son masque métallique afin de mieux profiter de l’air frais du petit matin. Sous ses pieds s’étale sa ville : Wondercity.
Goldenmask l’embrasse du regard, elle qui lui a tant donné et tant fait souffrir. Il admire les reflets du soleil levant sur le lac. Sa courbe harmonieuse vers l’est qui épouse les flancs des Monts Rouges. Il remonte du regard La Blanche vers son amont qui se perd dans les sommets brumeux. Wondercity s’éveille doucement, devenant de plus en plus bruyante alors qu’une petite brume s’élève. Cela commence par la ville basse, juste en dessous de lui. Les simples gens qui y vivent sortent de leurs immeubles uniformisés pour rejoindrent leur travail. Les plus chanceux n’étant qu’a peu de distance du barrage hydro électrique, le rejoigne à pieds ou à vélo. Les autres doivent s’engager dans le flot de véhicules qui commence à grossir.
Alors La Rampe se joint au brouhaha ambiant. Elle ajoute les indispensables bruits de moteurs, de vociférations, de coups de klaxons, au désagrément sonore qui continue d’enfler. L’embouteillage habituel de cette heure bien matinale est en place.
Tout en massant ses côtes douloureuses, Goldenmask continue son survol qui le mène vers le lac. Il s’élève un peu en atteignant les abords de la Ville Haute. Il ne souhaite pas être vu par Helen, sa femme, qu’il devine le guettant par les fenêtres du Paladium Building. Il devrait la rejoindre, la serrer dans ses bras, s’abandonner dans la chaleur de son amour, des mots réconfortants qu’elle seule saurait lui dire…Mais il ne peut ni s’y résoudre, ni même accepter qu’il soit devenue ce qu’il abhorre le plus. Un justicier, froid, violent, comme Psychium et sa milice qui font plus de mal que de bien à la ville. Des surhumains qui s’abrogent le droit d’être juges, jurés et bourreaux, et qui n’aident jamais à réparer les dégâts de leurs combats ou a s’occuper des innocents blessés.
Il grimpe encore un peu, par sécurité. Sa cape claque sous l’effet de la vitesse et du vent. A cette altitude, l’ovale de cette partie de la ville apparaît parfaitement, répondant harmonieusement à celui du lac. Le nord et l’est en fixe les limites par d’abruptes montagnes. Son centre est occupé par les plus hauts immeubles, les plus modernes, c’est le quartier des affaires. En périphérie, les commerces les plus tendances se disputent la place aux résidences toutes plus luxueuse les unes que les autres. Ici, les jardins privés rivalisent d’audaces et d’élégances alors que les jardins publics semblent ternes et tristes dans le reste de la ville.
Le niveau sonore ambiant monte encore d’un cran, atteignant quasiment son maximum, lorsque la carrière d’uranium au sud ouest commence sa journée à grands coups d’explosifs et de sirènes d’alarme. Les engins de chantier, de taille, de transport vont alimenter le vacarme jusqu'à tard ce soir. Le port en contrebas du barrage, adjoint ses cornes et toutes sa cacophonie de moteur et de cris.

Goldenmask continue son vol, l’air frais gifle son visage et le sèche rapidement. Il repense aux dernières quarante huit heures. La révélation de la trahison d’AG+, leur combat, la mort du garçon, l’errance qui s’ensuivit, le combat contre le squelette enflammé. Tout cela se mêle, se regroupe de façon anarchique dans un tourbillon de pensées moitiés culpabilités moitiés lassitudes. Il survole le lac, inspire un grand coup d’air tout en refermant son masque. Il souri tristement en effectuant ce geste mécanique et quasi inconscient. Il accélère en plongeant dans le lac.

L’eau froide se referme sur lui brutalement alors qu’il rejoint les profondeurs.





Bonne lecture à tous:p

gorlab
29/02/2008, 13h23
On attend Aquaflunch pour la suite alors ?:beu:
Rien à dire, à part que c'est un chouia trop court quand même.

Thoor
29/02/2008, 14h05
On attend Aquaflunch pour la suite alors ?:beu:
Rien à dire, à part que c'est un chouia trop court quand même.

Prochain texte: l'origine des TRIM'BAKI

Texte court effectivement, en même temps la description de WONDERCITY a été difficile

:merci: de ta lecture

Ben Wawe
29/02/2008, 23h05
Un peu court, oui, c'est presque frustrant. Mais très bon quand même. ;)

Brother Ray
01/03/2008, 08h55
Rien à dire, à part que c'est un chouia trop court quand même.

... oui mais il va rectifier le tir. Pas mal du tout malgré tout.

;)

Thoor
03/03/2008, 14h47
:merci:

J'avoue que j'ai flanché. J'ai pas réussit a décrire Wondercity de manière plus détaillé sans rendre le texte indigeste.
Je m'attèle à la suite............... qui promets d'être bien plus longue :D

gorlab
03/03/2008, 14h55
Bah, ca va venir au fil de tes récits...
quelques pistes, est-ce une ville portuaire ?, quel en est climat ?, y'a t-il des musees ? comment est le centre ville ? quel est l'architecture qui prédomine ?
on sait qu'il y'a déja une mine d'uranium pas loin.

Thoor
20/05/2008, 11h14
TRIM’BAKI

Extraits des carnets de voyage de Brazza

Bordeaux juin 1875

Malgré quelques contretemps mineurs, nous avons appareillés ce jour. Ma frégate «La Vénus », va nous porter jusqu'à Dakar. Cette ville verra partir le jeune capitaine que je suis pour cette fabuleuse aventure. Moi Pierre Paul François Camille Savorgnan de Brazza, vingt deux ans, d’origine italienne, naturalisé Français il y a quelques mois à peine. Je vais enfin accomplir ma destiné. Je le sens. Je serai celui qui prouvera que le Congo et l’Ogooué sont un seul et même fleuve. Mon ami, mon mentor dirais-je, le ministre de la marine et des colonies, l’amiral de Montaignac a obtenue de ces pleure-misère du gouvernement de financer ma campagne. Enfin, moralement s’entant ces vautours décharnés du congrès ne m’ont alloués que deux cent mille franc-or. Que m’importe, j’irai !


Dakar Août 1875

Mes amis, le docteur Noël Ballay, le quartier maître Hamon et Alfred Marche naturaliste de son état, ont acceptés de m’accompagner. Dieu les bénisse.

Nous avons passés de nombreuses soirées dans ma cabine, fumant pipes sur pipes, explorant avidement les cartes existantes de l’Afrique Noir. Que de rêves, de fantasmes ont existés en ces murs. Que d’espoirs, aussi lorsque nous parvenions à obtenir de nouveaux renseignements. Que de désillusions, alors que les portes des ministères de cette troisième République agonisante se fermaient devant nous, coupant tous crédits, toutes reconnaissances.
Fort heureusement, mes propres finances m’ont permis d’affréter ce navire, et le charger de tissu de laine et d’outil de bon acier Français dont sont si friand les indigènes. D’équitables échanges devraient nous faciliter l’expédition. Nous obtiendrons la pleine collaboration des locaux. Je préfère de loin m’en faire des alliés plutôt que des esclaves, contrairement à certains de mes confrères de l’académie. J’emporte à toute fin utile des feus de Bengale et autres pyramides d’Egypte pour impressionner les plus récalcitrants, sans toutefois les blesser. Si le ministère de l’instruction m’a imposé monsieur Marche, je me dois de reconnaître que cet homme raffiné, ayant une certaine connaissance de la région, et foncièrement honnête, m’a conquis. C’est bien volontiers que je lui ai offert mon amitié pleine et entière et que je reçu de même la sienne.
Le bon docteur n’emporte avec lui que ses vastes compétences, et divers produits pharmaceutiques introuvables sur place. Il espère apporter beaucoup aux malades, mais aussi apprendre les méthodes de guérison locale.

Quelque part dans l’océan Atlantique fin septembre 1875

Nous longeons les cotes africaines depuis dix jours. La chaleur devient de plus en plus pesante et certains membres d’équipage ont souffert d’insolation. Nous arrivons bientôt à Port Gentil. Puisse Eole continuer à nous être favorable.


Libreville 21 octobre 1875

Le gouverneur Paul Savinien Dubois nous a reçut hier soir en grandes pompes. Il était ravi d’avoir des hôtes à sa tables, ce qui, nous affirma t’il, le changeait agréablement. La soirée fut plaisante, jusqu'à ce qu’un incident en perturbe le cours. J’avais remarqué depuis le début du repas, la nervosité des serveurs. Leurs gestes rendus tremblotants et leurs coups d’oeils anxieux m’avaient alertés sur les habitudes peu flatteuses du maître de maison. L’incident eût lieu au moment de servir le poisson. Une jeune indigène, usée par la longueur du service, fit malencontreusement couler un peu de sauce sur le veston de Monsieur Marche. Une faute somme toute bien bénigne, qui eusse put passée et être rapidement oubliée si notre hôte ne s’était violemment jeté sur la pauvrette. Je le jure, par dieu, cet homme avait l’écume aux lèvres et un regard de fou furieux, lorsqu’il voulue la battre avec une cravache. Ne pouvant me retenir, et oubliant mes bonnes manières je retins son bras vengeur. Le névrosé me lança un regard assassin, mais retourna s’asseoir. Il prétexta une migraine chronique, et une indisposition dut à la moite chaleur de cette soirée pour excuser son comportement. Le reste de la soirée fini dans une tension palpable. Nous l’écourtâmes rapidement.
De retour à bord, Nous eûmes la surprise de découvrir que la jeune serveuse nous avait suivit. Dans un Français correcte, bien qu’hésitant, elle nous demanda l’hospitalité, et notre protection. C’eût été un crève-cœur de les lui refuser.
C’est ainsi que notre expédition gagna une aide précieuse, avec cette fillette débrouillarde, parlant plusieurs dialectes et somme toutes très attachante. Je la nommais : France Leplomb car le seul bien qu’elle possédait était un collier fait a partir de plomb de fusil récupérés sur le champ de tir de la garnison.


Libreville 30 octobre 1875

Les préparatifs sont enfin finis. Nous embarquons en plus de notre petit groupe trente tirailleurs Sénégalais, et onze de porteurs issus de la région. L’organisation fut plutôt laborieuse. La faute en revient au gouverneur qui y mit de la mauvaise volonté. Il fait son maximum pour faire traîner les choses. Toutes les excuses furent bonnes, soit il n’a pas assez de soldats à nous passer, soit les rats se sont mis dans les vivres qu’il voulait nous donner, ou alors il nous annonce que des pillards se sont installés en amont bloquant toute navigation. J’ai du intervenir énergiquement auprès de Monsieur pour débloquer la situation. Je crains qu’il ne soit encore souffrant pour saluer notre départ.
Nous avons mis a profit, cette halte interminable pour recueillir un maximum de renseignements sur ce que l’on peut espérer trouver en remontant ce fleuve. Les locaux, ont été plutôt réticents. Habituellement, mes quelques tours de passe-passe m’attirent les bonnes grâces qui me facilitent les choses. Mais là, étrangement, les visages fermés, et un mutisme obstiné accueillait mes demandes. Tant que je me cantonnais à des généralités, tout se passait bien mais dés que mes questions m’amenaient vers les tribus des Adoumas et de leurs territoires, une chape de silence tombait. J’obtins pourtant, grâce à France, quelques informations. Ces tribus, soi disant, vénéreraient Le Grand Soleil Vert ou Tougoure dans leurs idiomes. Elles participeraient, aussi, activement à la traite des esclaves approvisionnant les Anglais de membres de tribus alentours ou de leurs propres congénères tombés en disgrâces.

Nous partons demain. J’irai ce soir brûler un cierge en l’honneur de St Christophe afin de nous prémunir contres les aléas de l’expédition.


Quelque part sur le fleuve, 23 Novembre 1875

La remonté se poursuit lentement. C’est effrayant cette sensation d’étouffer au milieu de cette luxuriance. Le cap se maintien à l’est. Ceci tend à confirmer mes théories.


Lambaréné, 23 Novembre 1875

Nous nous sommes arrêtés à Lambaréné Nous y séjournerons un temps afin de refaire nos stocks de vivres et de nous adjoindre les service de guides indigènes. Nous procéderons aussi à l’acquisition de pirogues puisque le tirant d’eau ne permet plus de remonter plus avant avec nos lourd navires européens. Ce soir une grande fête a été organisée, nous en seront les invités d’honneur. M Marche en bout d’impatience, lui qui voulait tellement pouvoir observer les coutumes locales.

Plus tard

Catastrophe ! Je suis un sombre sot. J’ai refusé les avances de la princesse Tongué et son père en a pris ombrage. Je crains qu’il ne faille un moment avant d’obtenir de sa part la moindre faveur. Par la grâce de dieu, je verrai bien comment arranger cette histoire.


Lambaréné, 05 février 1876

Enfin, nous partons. Cet endroit a bien faillit me rendre fou. Voila deux mois que nous sommes bloqués ici à cause de ma maladresse d’européen mal dégrossit. Bu Bu Kabe, le roi de cette maudite ville a très mal pris mon refus des ‘services’ de sa filles. Ce contretemps fâcheux a eut pour effet de faire partir un nombre conséquent de nos porteurs. Ils ont émis le souhait de regagner leur tribu, ce que je n’ai pas eut le cœur de refuser. Même si il m’a fallut pour les remplacer rallonger la liste de mes doléances auprès du souverain. . J’ai usé de toute ma diplomatie et de certains de mes feus d’artifices pour tenter de le faire plier, en vain Sans ce bon docteur Ballay rien n’aurait put se faire. Ses soins prodigués à la population victime d’une épidémie de malaria lui ont attirés les bonnes grâces de ces autochtones. Leur appui a finit par faire fléchir Bu Bu Kabe. Nous partons à l’aube.

Cette halte nous aura quand même permis de regrouper quelques informations importantes. En premier lieu, l’amont du fleuve reste longtemps navigable. Nous ne devrions pas devoir débarquer avant plusieurs jours. Deuxièmement, il est interdit de tenter de remonter l’Ogooué, car il prendrait sa source dans la TRIM’BAKI, la vallée maudite. Il est amusant de voir comment de simples contes pour enfants peuvent inhibés tout un peuple et en bloquer l’évolution. Qui sait quelles richesses nous allons découvrir à la place des légitimes propriétaires ?


Dans la jungle, 15 février 1876

Nous avons finalement dût abandonner nos pirogues. De nombreuses chutes d’eaux rendent la navigation impossible et nous obligent à tracter nos embarcations de longues heures durant. Les hommes sont exténués. Avec mes compères, nous avons accordés au groupe une journée de repos. Hamon et Marche en ont profité pour faire le plein de plantes comestibles ou ayant des propriétés curatives intéressantes. Nous allons laisser ici quelques porteurs, parmi les moins valides ainsi qu’une partie du matériel non indispensable. Si la progression devient plus facile, j’enverrai une équipe récupérer nos biens.


Dans la jungle, 25 février 1876

La progression est lente et laborieuse. Le fleuve possède de nombreux affluents qui nous obligent à de longs détours et le terrain ne cesse de s’élever. Cette nuit, les sentinelles ont réveillées le camp. Une étrange lueur verte avait fait sont apparition vers l’orient. Le phénomène a duré une heure environ avant de disparaître. Je ne peut pas fournir d’explications sur cette étrangeté autre que celle de nos porteur : TOUGOURE.
Même la petite France, si volubile et peu impressionnable s’est réfugiée dans les bras de Hamon. Il veille sur elle comme un père jaloux sur sa fille unique. C’est amusant de voir ce marin austère et revêche fondre littéralement devant la mignonnette. Ils devaient être fait pour se rencontrer, tel un père retrouvant sa fille perdue.


Dans la jungle, 26 février 1876

Quelle horrible journée ! Le réveil fut pénible et rempli de tension. Nos porteurs faisaient grise mine, et les messes basses sont allées bon train, jusqu'à ce que nous nous remettions en route. Chacun réfléchissant sur la mystérieuse lueur vue la nuit précédente, un silence pensant nous oppressait. La moiteur étouffante de la jungle et les cris des animaux sauvages semblant particulièrement nous en vouloir. Tout l’environnement n’était qu’agressions.
Vers midi, fourbus et courbaturés, nous avons fait une halte dans une clairière. Chacun d’entre nous tentait de reposer son dos endolori, ses pieds enflés ou les mains engourdis de manier la machette. C’est alors que la jungle s’est animée. Une nuée de dards jaillirent des bosquets tout autour de nous. L’attaque cessant tout aussi soudainement. Nous restâmes de longues minutes accroupis, couchés, cachés derrière toute protection aussi dérisoire fût t’elle. Rien ne se passant chacun put mesurer l’étendu des dégâts. En réalité ils étaient peu nombreux. Les dards étaient nombreux mais aucun ne nous avait touchés. L’avertissement était très clair. Hélas, Kim Kim, un des tirailleurs a eut une crise cardiaque. Le pauvre garçon est littéralement mort de peur.


Dans la Jungle, date indéterminée

J’ignore complètement où nous nous trouvons. Nous fuyons à l’aveuglette depuis plusieurs jours. Voici les derniers événements survenus depuis mes notes précédentes. Nous avons poursuivit notre route en tentant de repérer nos agresseurs. Une pluie battante et l’épaisseur de la végétation, ont malheureusement rendus vaine nos recherches.
Après deux jours de marches, oppressantes et laborieuses, alors que nous atteignions une trouée, nous fûmes encerclés par de nombreux hommes. Aussi silencieux que des serpents, ces pygmées nous attendaient.
Les tirailleurs sénégalais, courageusement, se mirent en devoirs de contre attaquer immédiatement. La surprise aidant, l’issue de la bataille resta incertaine pendant de longues minutes. Hélas, nos assaillants reçurent des renforts qui nous lardèrent de dards empoisonnés.
C’est là, que notre notion du temps devint erratique et incomplète. Les pygmées nous attachèrent et nous menèrent le long d’une piste difficile. Du trajet je n’en garde qu’un souvenir confus de feuillage dense, d’une pluie continue et de la traversée d’un pont de singe. Une chance que nous étions drogué, je ne suis pas convaincu que M Marche eusse put le traverser tant son vertige est grand.
Une fois arrivés au village, nos geôliers nous ont parqués dans un enclos. Visiblement ce dernier servait autant à garder des chèvres que des prisonniers humains.

Notre captivité fut éprouvante. Nos ravisseurs ne nous donnaient qu’un stricte minimum d’eau. Aucune nourriture ne nous fut donnée. Le village, misérable et aux odeurs miasmatiques, était envahit d’herbes folles de déchets que je ne préférais pas identifier.

Les Adoumas, se révélèrent particulièrement répugnant. Dés le premier soir, nous avons put constater combien ces gens étaient dépravés et sans âmes. Leur mœurs, barbares les conduisirent à passer la soirée à fêter leur victoire, en pratiquant un sacrifice humain. Le malheureux supplicié étant l’un des nôtres.
Je répugne à l’avouer, mais je fût un peu soulager lorsqu’ils choisirent Jacques Lerousseau, qui avait était grièvement blesser pendant la bataille. Ses souffrances étaient finies.
L’horreur atteignit, un nouveau sommet, lorsque nous vîmes ces créatures à peines humaines faire du sacrifié leur repas.

Quatre jours passèrent. Le désespoir gagnait notre groupe de plus en plus réduit. Chaque soir, les sauvages prélevaient l’un des membres de mon expédition. Je tentais de m’interposer, ou d’échanger ma place avec la leur mais nos tortionnaires semblaient s’amuser de mes tentatives et je ne pus rien obtenir d’eux.
Je repense à ces quatre journées, d’attente, de chaleur écrasante et de plans d’évasion esquissés pour être aussitôt abandonnés, qu’avec une terreur panique.

Nous ne dûmes notre salut qu’à la chance. A moins que Dieu lui-même nous pris en pitié. Toujours est-il que pendant cette quatrième nuit, alors que mes compagnons survivants cherchaient un vain sommeil, je tentais une nouvelle fois de trouver le moyen de nous sortir de ce guêpier. Vers minuit, la lueur verte refit son apparition. Une exclamation de surprise m’échappa, réveillant mes infortunés codétenus. Les gardes se tournèrent vers nous et suivant mon doigt pointé du regard, furent saisit d’une crainte superstitieuse. La vue de leur dos s’évaporant dans la jungle me ravit au plus au point. Comprenant immédiatement la situation, Hamon s’est alors jeté sur la porte de l’enclos et dans un excès de rage la défonça.
La confusion qui régnait dans le village nous autorisa à récupérer quelques uns de nos biens et de fuir sans être vraiment inquiété.
Nous avons courus de longues heures avant de nous autoriser la moindre halte. Sept jours ont passés et notre groupe progresse à travers la jungle en direction de la source du fleuve puisque toute retraite semble impossible. Nous ne sommes plus que dix hommes et une femme-enfant allant toujours de l’avant.


Ran’an gadé, 18 avril 1876

Nous avons atteint ce petit village à bout de force. La malnutrition et les efforts fournis pour avancer nous avaient minés au-delà de toute description. C’est à peine des êtres humains qui jaillirent de la jungle. Nous n’avancions que poussés par ma conviction intime que dieu ne nous avait pas abandonnés et que le salut serait pour bientôt. Les villageois nous ont bien accueilli et nous nous remettons lentement des privations subites. France est tombée malade. Heureusement que notre docteur a put diagnostiquer un début de malaria, pouvant la soigner aisément.
J’ai profité de ces quelques jours passés pour recueillir le plus de renseignements possible sur la région. Notre folle évasion nous a conduit beaucoup plus au nord que prévu. L’Ogooué se trouve à quelques jours de marche vers le nord ouest. M Marche, le Dr Bailley, le Maître Hamon, France et moi-même avons tenu un conseil ce soir. Après un débat passionné, il fut convenu que l’aventure ne s’arrêtait pas là.


Ran’an gadé, 18 mai 1876

Les provisions sont faites. Nous nous sommes tous refait une santé et désormais les fourmis de l’aventure galopent dans nos jambes. Les tirailleurs sont partis ce matin. Je ne souhaitais pas les embarquer à nouveaux vers des risques inconsidérés. Un long trajet les attends pour retourner à Lambaréné et retrouvé nos compagnons abandonnés en aval. J’avais émis l’hypothèse que France puisse les suivre, mais elle a su me faire comprendre vertement le fond de sa pensée quand à cette idée.
Nous serons donc cinq à tenter de percer le secret de l’origine de L’Ogooué et du Congo.

Dans la Jungle, 09 juin1876

Malgré la chaleur étouffante, nous avons bien progressés dans notre exploration de la région. Hélas, je dois me rendre à l’évidence l’Ogooué et le Congo sont deux fleuves distincts. Du réseau d’affluents qui parcourent cette partie de l’Afrique, aucun ne ma permis de rejoindre l’ouest et le Congo espéré.
Si ma déception est grande, celle de mes compagnons ne l’est pas moins. Chacun d’entre nous n’aura obtenu que bien peu de ses espoirs. Le docteur Bailley n’a pas trouvé de plantes qui auraient put le faire avancer dans ses recherches contre les maladies exotiques. M Marche, regrette le peu d’allant des locaux rencontrés à lui montrer leurs rites les plus sacrés. Il n’y a que Maître Hamon et France pour trouver que l’expédition n’est pas un échec puisqu’ils se sont trouvés.
J’ai réussi pourtant à les convaincre de faire un dernier effort. Nous partons en direction de la montagne et de sa mystérieuse lueur verte. Nos vivres nous permettrons d’effectuer sur place une recherche d’une douzaine de jours et de revenir à Ran’an gadé.
Depuis notre fameuse évasion, l’énigmatique lumière m’obsède. Je ne rentrerai pas à Paris les mains vides.

Dans la Jungle, 14 juin 1876

Nous l’avons découverte ! La Trim’Baki s’étale sous mes yeux dans le flamboiement du soleil levant. Je n’ai jamais rien vu d’aussi étrange.
La vallée est fortement encaissée dans les flancs de la montagne. Sa forme rappelle une lame de couteau dont la pointe indique le nord. Les bords sont très abrupts mais le fond semble plat. Brûlé. Stérile. Et pourtant, des hommes y ont vécus. A mesure que le soleil levant révèle les détails de la faille, j’aperçois les ruines de bâtiments dont je ne parviens pas à identifier la fonction ni même les matériaux qui les composent. Une route traverse la vallée dans sa plus grande dimension, reliant le point le plus étroit à celui plus large qui contient sans doute la chose la plus remarquable. Un ensemble de cinq colonnes enserrant une sorte d’esplanade pentagonale. Ces piliers à facettes qui ont une hauteur que je porte à six mètres au moins formant un angle de quarante cinq degrés par rapport au sol. Ils sont tous illuminés d’une lueur verte en leur sommet. Rien d’aussi lumineux que ce que nous avons pu voir auparavant, mais je suis persuadé que ces fanaux peuvent s‘embraser et expliquer ainsi le TOUGOURE.
Pour déserte qu’elle soit, la vallée n’en n’est pas pour autant silencieuse. De nombreux claquements métalliques et un bourdonnement incessant mettent nos nerfs à rude épreuve. Leurs origines demeurent indéterminées.

Trim’Baki, 15 juin 1876

La vallée maudite a dévoilée quelques uns de ses secrets.
La source des bruits inquiétants s’est révélé être une machinerie faîte de métal, de roues, d’engrenages et de pistons qui fonctionne sans personne pour la commander. Rien n’en sort. Elle semble fonctionner pour fonctionner. Le docteur s’est attelé à la tache de résoudre ce mystère, mais j’ai l’impression en le voyant faire de vaines expériences d’observer un homme des cavernes qui tenterait de comprendre les mécanismes d’une montre. Aucune de ses manœuvres n’a pu altérer le mouvement perpétuel de l’engin.

Les colonnes sont constituées de métal, de couleur argenté. Elles ont une forme hexagonale, mesurent soixante centimètres de diamètre et huit mètres de hauteur. Elles sont ciselées de fines gravures semblables à ces fameux hiéroglyphes dont on parle tant à Paris. C’est bien là tout ce que je peux en dire. Elles gardent secret la signification des glyphes, la source de la lumière verte et la nature du métal qui les compose.

Les ruines se sont relevées à peine plus sous nos investigations. Aucuns signes d’occupation, aucunes traces d’artefacts ou de représentation des précédents occupants. Par contre le mode de construction n’a rien de remarquable et n’importe qu’elle tailleur de pierre de Florence n’y aurait vu qu’un travail de bonne qualité si ce n’était que les pierres utilisées sont blanches, laiteuses même, un peu grasse au touché et que le temps ne semble pas avoir émoussé les arrêtes vives qui sont tranchante comme une lame de Tolède.

Reste la découverte la plus importante. Une statue, composé du même métal que la machinerie. Elle a vaguement l’aspect d’un homme. Elle possède deux bras, un torse, et l’amorce d’une tête mais composée de pièces géométriques tels que des cylindres ou des cubes. Deux globes d’une dizaine de centimètres de diamètre couronnent l’ensemble, tourbillonnant sans aucun support visible. Lors de cet après midi studieux, quelle ne fût pas notre surprise lorsque la statue s’est animée. Un bruit sourd, comme un coup de gong provenant des entrailles de la montagne servit apparemment de signal. L’automate émis une série de cliquetis. Les deux sphères se mirent à tournoyer plus rapidement. L’homme de fer marcha vers l’étrange machine. Alors qu’il se présentait devant, un panneaux s’ouvrit et un objet en sortie. C’était une sorte d’œuf de deux mètres de hauts environ, la coquille était translucide et de couleur verte dévoilant l’intérieur. Etait-ce une momie, un cadavre décomposé, un être humain seulement ? Nous ne sommes pas d’accord entre nous. Quoi que se soit, l’automate enserra l’oeuf de ses bras et l’emmena vers les piliers. Il l’y déposa précautionneusement au centre de l’esplanade et retourna à sa place initiale.
Quelques minutes plus tard, les colonnes se mirent à luire de plus une plus fort, nous aveuglant complètement, Il y eût une sorte d’explosion étouffée, puis la lumière décrut. La plateforme était vide.


Trim’Baki, 16 juin 1876

Nous avons passés la journée à explorer les merveilles de Trim’Baki. Dieu m’est témoin, j’ai beau réfléchir comme un damné, je n’ai aucune explication sur les phénomènes survenus hier. Les échecs s’accumulent sur cette aventure. Les vivres restant ne nous permettent pas de rester plus longtemps. Demain nous repartons.


Plus tard
Peu après notre couché, le gong souterrain a résonné. Hamon, vif comme un renard s’est levé et a couru vers la machinerie. Il a profité de l’ouverture du panneau pour placer une grosse pierre espérant ainsi bloquer la fermeture. L’automate continua son action, pendant que nous nous approchâmes de l’ouverture.
Une sorte de galerie plongeait dans le coeur de la montagne. Nous nous sommes munie de torche et bien que chacun d’entre nos voulu s’aventurer dans ce nouveau mystère, je décidais de laisser Marche, le Docteur Bailley et France à l’extérieur. Ils auraient la mission de plier notre campement et de veiller à ce que la porte soit maintenue ouverte. Minuit, nous partons.


Trim’Baki, 30 juin 1876

Vivant ! Nous sommes tous vivants ! Je ne saurai décrire la joie qui illumina le visage de nos compagnons restés en arrière lorsque nous sommes ressortis des souterrains. Malgré mes ordres directs, mes fidèles amis sont restés là. Ils ont montés la garde devant l’ouverture à tour de rôle, et profités de l’attente pour refaire nos provisions grâce à des collets, un peu de cueillette et beaucoup de chance.
Les embrassades passées, nous fûmes pressés de questions. Hélas, le temps manquant, je dut pousser mes camarades de lever le camp. Quelques minutes y suffirent. Descendre les flancs de la montagne étant bien plus aisé que de le remonter, nous ne tardâmes pas à retrouver les pistes qui traversent cette région. En peu de temps, notre petit groupe s’était éloigné de plusieurs kilomètres. C’est alors que la terre fût prise de tremblement. De partout, les animaux fuyaient de leur mieux le cataclysme à venir. Pressant à nouveaux mes compagnons, nous nous mîmes à courir.
Plusieurs explosions se firent entendre pendant la journée. La terre s’agitait de plus en plus. En fin de journée, comme une libération, une énorme explosion retentit. Un panache de fumée s’éleva depuis Trim’baki, bientôt suivit d’un panache incandescent. Une immense colonne de feu, de pierres mêlées, s’éleva dans les airs. En moi, quelque chose se mit à pleurer. Tout était finit.

Paris, 10 Novembre 1877

Je reprends mon carnet de voyage en ce jour pluvieux. Que de souvenirs remonte alors que je lis mes propres lignes.
Aujourd’hui, nous avons enterré Maître Hamon. Cette force de la nature, ce baroudeur courageux et jovial me manque terriblement. Lui seul peut comprendre les mélancolies qui me saisissent encore. Comme durant le trajet du retour de la vallée maudite, où jour après jour mes compagnons s’efforçaient de briser le mur de solitude que j’avais dressé à la suite de l’éruption. Seul, Hamon y réussit. Après tout, en lui aussi le Trim’baki pleurait son peuple disparu.
La cérémonie a été courte, et peu de monde se retrouva autour de la tombe. Ce brave docteur Bailley, M Marche, moi même, quelques connaissances de notre ami disparu et bien sur France. Elle est restée forte, malgré le chagrin et la fatigue que lui cause son état. Notre groupe s’est resserré autour d’elle et de son enfant à venir.

Thoor
20/05/2008, 11h15
Bonne lecture à tous :ouf:

doop
20/05/2008, 11h58
Trés bien, mais je suis un peu frustré par la fin......
Il y a une clef dans le texte pour savoir ce qui s''est vraiment passé à l'intérieur ?
sinon c'est trés bien. je me suis demandé si les dé"tails du départ étaietn "réels" les fleuves, les gens, etc.....
si c'est vrai, c'est en plus un joli travail de recherhce. BRAVO :clap::clap::clap:

Thoor
20/05/2008, 12h05
Trés bien, mais je suis un peu frustré par la fin......
Il y a une clef dans le texte pour savoir ce qui s''est vraiment passé à l'intérieur ?
sinon c'est trés bien. je me suis demandé si les dé"tails du départ étaietn "réels" les fleuves, les gens, etc.....
si c'est vrai, c'est en plus un joli travail de recherhce. BRAVO :clap::clap::clap:


:merci: :merci: et :merci:

Ce qui se passe à l'intérieur fera l'objet d'un texte à part entière.

Les personnage, fleuve et début de l'aventure sont réel

pour plus de détail: ICI (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Savorgnan_de_Brazza)

gorlab
20/05/2008, 13h34
Je plussoie avec le voisin du dessus, la narration sous forme de carnet de voyage est originale et convient bien au récit. Evidemment, on aimerait savoir ce qui c'est passé dans cette f...... montagne ? ;)

Thoor
20/05/2008, 13h52
Merci.

J'avais un peu peur que le coté carnet devienne lourd et répétitif; D'où l'impasse de ce qui se passe dans la montagne, cela n'aurai pas convenu.

doop
20/05/2008, 14h06
J'aime beauocup le côté carnet....

Brother Ray
21/05/2008, 07h37
Trés bien, mais je suis un peu frustré par la fin......
Il y a une clef dans le texte pour savoir ce qui s''est vraiment passé à l'intérieur ?
sinon c'est trés bien. je me suis demandé si les dé"tails du départ étaietn "réels" les fleuves, les gens, etc.....
si c'est vrai, c'est en plus un joli travail de recherhce. BRAVO :clap::clap::clap:

Je plussoie avec le voisin du dessus, la narration sous forme de carnet de voyage est originale et convient bien au récit. Evidemment, on aimerait savoir ce qui c'est passé dans cette f...... montagne ? ;)

D'accord à 100%

Excellent en tous cas, tu as des talents de conteur indéniables. Dommage que l'on en sache pas plus sur cette curieuse montagne...
Le style journal de bord est parfaitement adapté à ce style de récit, quelle bonne idée de l'avoir choisi pour cette nouvelle. Pour ma part j'attends les révélations futures avec impatience.

:brocoli::clap::brocoli:

mr nix
21/05/2008, 07h50
C'est bien sympa.

Thoor
21/05/2008, 07h54
:merci:

je rougit de vos éloges:huhu:

Ben Wawe
24/05/2008, 19h23
Oui, comme les autres, j'applaudis à deux mains devant ton très bon récit. Il reste un peu frustrant, mais c'est bien aussi, je trouve, ça apporte quelque chose d'original à ton histoire. Bravo.

Thoor
26/05/2008, 10h30
:merci:

N'en jetez plus la cour est pleine

Deadpoule
27/05/2008, 13h40
Vais lire tout ça ce soir et demain soir moi ^^

Thoor
27/05/2008, 13h42
Vais lire tout ça ce soir et demain soir moi ^^

Merci par avance

Deadpoule
27/05/2008, 13h52
N'en fais rien, je pourrais détester ^^

Thoor
27/05/2008, 13h56
Je cour le risque :(

Et même si tu n'aime pas, toutes critiques ne pourront que me faire progresser.

Deadpoule
27/05/2008, 13h58
Oui ça c'est sur :) ne t'en fais pas !

Deadpoule
29/05/2008, 16h40
Pour commencer, voilà un petit condenser des critiques suivantes :
Des critiques positives quand même
Des critiques négatives (surtout dans la seconde partie, tu m’en excuseras)
Des ajustements que j’ai osé te proposer alors que je ne suis que lecteur (sur l’épisode 2 aussi... ma bête noire ^^)
Des vannes sur ton orthographes et diverses expressions :)

Voilà mon p’tit Th00r :) On y go !

Episode 1
Pour quoi épisode 1 ? Parce que après tout, ce est ça : une série sur le web. Une histoire à épisodes. Non pas une fanfiction mais (puisque les personnages et le concept sont originaux) une Web Série ! Et des Web Séries (des WS pour les intimes), y’en a un paquet sur le net ! Pour le vérifier, suffit d’aller sur www.laserie.net ou sur www.pancaketv.net. Et émergeant de cette mouvance, je ne pouvais que répondre présent sur ton topic d’écriture ^^
Sinon, comme quoi les grands esprits se rencontrent : Helen... c’est mon pseudo sur les fofo de WS ^^ (mais attention, moi je mets pas de H majuscule !) Donc bref encore un atome crochu !
Après ça, côté écriture... je suis juste frustré de pas en savoir plus sur le lien entre Julie et Helen. C’est que le premier épisode je sais, mais pour en rajouter encore dans l’intensité de la scène finale où Helen s’énerve, il aurait été bien que le lecteur puisse ressentir cette colère et cette frustration en même temps que le personnage.
Donc un pilote (^^) plein de promesses mais manquant un peu d’empathie.
PS : Ag+ que de mystères autour de ce mot... y’a une limite très fine entre “curiosité” et “frustration” - et moi, ça m’a provoqué de la frustration de pas en savoir un tit peu plus sur ce truc. Ne serait-ce qu’une miettounette d’indice ? Non ? Même pas ? Bon, tant pis...

Episode 2
Alors comme ça Julie était la fille de Helen. Bon, je m’en doutais un peu ^^ Mais ça fait quand même du bien de le savoir :)
Sinon, bah... tu nous dis aussi ce qu’est un Ag+ et ça aussi ça fait du bien. Alors là, première critique : je sais quel pied c’est de faire des épisodes à la Lost où le lecteur y pige que dalle et l’épisode suivant TADAAAAA on lui explique tout (ou presque). C’est un peu comme être Dieu et attirer de nouveaux disciples à nous à chaque épisode. Des disciples qui demanderaient, à genoux : “Oh oui, dites-nous tout ! On veeeeut savoiiiir Maîîîîître !” XD
Mais bon, il y a des fois des petits détails qu’il faut savoir laisser aux lecteurs, sinon ils sont pas curieux, mais juste largués ^^ Moi j’aurais aimé savoir dès le départ ce qu’était un Ag+ : ça aurait peut-être permis de mieux apprécier le personnage de Helen. On se serait dit : Putain non seulement elle vient de perdre sa fille (la pauvre) (donc empathie du lecteur pour ce personnage = un putain de bon point) mais en plus c’était la sidekick du grand héros de la ville (donc le lecteur l’admire EN PLUS de la prendre en pitié = le gros jackpot ^^)
Donc sinoooon... Si j’ai bien compris, Martin Perch est schizo ? C’est un peu l’idée que j’en avais eu au vue de la vidéo envoyée à Helen dans l’épisode 1. Mais là, heu... c’est carrément confus. La transition entre l’historique de Martin Perch en Ag+ et le retournement de situation finale est assez flou. Je sais même pas si c’est bien ça, si ya bien dédoublement de personnalités. Si c’est le cas, c’est bien emmené dans l’épisode 1 mais confus dans le 2. Si c’est pas le cas, faut que j’arrête les champi (ou que je commence, c’est selon).
De même, ya quelques facilités dans cet épisode, qui du coup aurait presque mérité d’être en deux parties. Une première partie qui explique BIEN comment Martin devient Ag+ en partant de seulement quelques heures de karaté virtuel. Et une seconde partie qui raconte la mort de Julie et la confrontation entre Bomberjack et Goldenmask. Parce que là, cet épisode est tellement rapide que bon... tout ne paraît pas forcément crédible. Et le faire en deux parties aurait permis de bien s’attarder sur des points qui je le pense, l’auraient mérité ;)
Pour finir : là ya plus de fautes d’orthographes que dans le pilote. Je sais que j’en fais aussi, et je m’en excuse pour ceux qui passent derrière moi. Mais je sais aussi qu’en tant que lecteur ça me coupe souvent dans ma lecture (le syndrome Correcteur Orthographique Word ^^) - et des fois même ça me fait rire (le syndrome Gros C*nn*rd ^^) Mais tout ça n’est qu’un point de détail.
Conclusion : A part un épisode un peu express, le tout est cool. Je veux dire que dans le fond, l’histoire tient quand même la route. Mais j’attends encore de voir ce que va donner la suite pour donner un avis concret.
PS : Ca s’est passé comme ça, les premières critiques qu’on m’aient faites sur ma première WS. Trop de mystères, pas assez d’éclaircissements sur les personnages, la situation. Et Hale Berry dans le rôle de l'héroïne ça a pas plu à beaucoup de monde (ils auraient préféré une actrice habituée aux séries télé) (oui paske, je m’entends bien, les écrivains de WS sont pas fachos XD)
PPS : “L’explosion me sembla ridiculement petite par rapport à sa taille”
Imagine cette phrase... tu compares la taille de l’explosion (petite, en l'occurrence) avec... sa taille. En disant grossomodo que la taille de l’explosion ne ressemblait pas à sa taille. S’il avait dit un truc du genre “L’explosion me sembla ridiculement petite par rapport au vacarme assourdissant qu’elle provoqua” OK. Mais là, ça fait bizarre, pas logique :)

Episode 3
Plus clair que le précédent, plus fun aussi, cet épisode reste frustrant paske d'apparence trop court.
Ca me fait penser à deux choses :
- Les chroniques de Wondercity
Des épisodes qui insèrent au fur et à mesure de nouveaux protagonistes clés. Le destin de chacun se croisant dans les épisodes finaux !
Et dans les deux cas, ça me fait KIFFER ^^
Sinon, bonne narration, marrant, bien écrite ^^
PS : Bon, la suite ! On n’est pas là pour feignasser !

Episode 4
Très chouette ! Triste et prenant. Il m’a même pas paru court (alors que tout de même moins long que le précédent !) Quand tu reparles de la confrontation de Goldenmask avec Jimfire et qu’on comprend que lors de cette dernière, il avait vraiment les nerfs... je me suis dit que Goldenmask aurait pu dans l’épisode 3 hésiter à tuer Jimfire (ou ne pas hésiter une seconde, justement...). Je sais pas moi... pour bien appuyer son mal être. Désolé, j’ai pas pu m’empêcher de mettre mon grain de sel. C’est surtout que je me suis dit que si tu as fait écoper Jimfire d’une si lourde peine, c’était pour bien appuyer la colère de Goldenmask. Et alors je me suis dit qu’après tout, y’aurait eu plus radical ou plus démonstratif pour le faire :) N’y voit là aucun opportunisme.
Sinon, un épisode hyper important, bien mené !
PS : Non non, ce n’est pas de l’acharnement mais quand même je ne pouvais pas laisser passer ça :
“ Les simples gens qui y vivent sortent de leurs immeubles uniformisés pour rejoindrent leur travail.”
TADAAA ! Tu es le premier être humain à avoir conjugué un verbe à l’infinitif !! XD

Episode 5
De la SF à la Indiana Jones dans un récit de comics, que de surprises ^^ ET MEME PLUS, un récit d’époque très bien écrit, avec le ton qu’il faut, et bien documenté qui plus est ! Délicieux !
Juste une nouvelle frustration... ça manque de pouvoirs ou de trucs de ce genre. On se dit : bon ok, je sais d’où vient Helen ; d’accord, je viens d’être témoin du premier contact de l’Occident avec le Trim’baki. Mais, on passe d’un récit de super-héros à un récit d’exploration. Ca manque d’un fil conducteur qui relie les deux. Un truc quoi... Voilà ^^
Donc, un TRES bon épisode, mais frustrant car trop détaché du ton des 4 précédents épisodes (qui à leur manière, avaient donné le ton de la série)
PS : Mais bon, j’en fais fis et demande la suite :)

Conclusion générale : une histoire vraiment intéressante qui la plupart du temps attise la curiosité, mais dont le développement est parfois étonnant, voire déroutant.


Et hop, :bye:

Thoor
30/05/2008, 07h32
Episode 1
Pour quoi épisode 1 ? Parce que après tout, ce est ça : une série sur le web. Une histoire à épisodes. Non pas une fanfiction mais (puisque les personnages et le concept sont originaux) une Web Série ! Et des Web Séries (des WS pour les intimes), y’en a un paquet sur le net ! Pour le vérifier, suffit d’aller sur www.laserie.net (http://www.laserie.net) ou sur www.pancaketv.net (http://www.pancaketv.net). Et émergeant de cette mouvance, je ne pouvais que répondre présent sur ton topic d’écriture ^^
Sinon, comme quoi les grands esprits se rencontrent : Helen... c’est mon pseudo sur les fofo de WS ^^ (mais attention, moi je mets pas de H majuscule !) Donc bref encore un atome crochu !
Après ça, côté écriture... je suis juste frustré de pas en savoir plus sur le lien entre Julie et Helen. C’est que le premier épisode je sais, mais pour en rajouter encore dans l’intensité de la scène finale où Helen s’énerve, il aurait été bien que le lecteur puisse ressentir cette colère et cette frustration en même temps que le personnage.
Donc un pilote (^^) plein de promesses mais manquant un peu d’empathie.
PS : Ag+ que de mystères autour de ce mot... y’a une limite très fine entre “curiosité” et “frustration” - et moi, ça m’a provoqué de la frustration de pas en savoir un tit peu plus sur ce truc. Ne serait-ce qu’une miettounette d’indice ? Non ? Même pas ? Bon, tant pis...:bye:

En réalité c'est l'épisode 2:siffle:, il y a eût inversion de 'parution' suite a des problèmes techniques de Buzz.
Petits éclaircissements:
AG+ : c'est l'abréviation de l'argent
Goldenmask: c'est l'archétype du super héros de l'age d'or
Le nom civil: Leplomb

Il ne me manque plus que la pierre philosophale:zzz:


Episode 2
Alors comme ça Julie était la fille de Helen. Bon, je m’en doutais un peu ^^ Mais ça fait quand même du bien de le savoir :)
Sinon, bah... tu nous dis aussi ce qu’est un Ag+ et ça aussi ça fait du bien. Alors là, première critique : je sais quel pied c’est de faire des épisodes à la Lost où le lecteur y pige que dalle et l’épisode suivant TADAAAAA on lui explique tout (ou presque). C’est un peu comme être Dieu et attirer de nouveaux disciples à nous à chaque épisode. Des disciples qui demanderaient, à genoux : “Oh oui, dites-nous tout ! On veeeeut savoiiiir Maîîîîître !” XD
Mais bon, il y a des fois des petits détails qu’il faut savoir laisser aux lecteurs, sinon ils sont pas curieux, mais juste largués ^^ Moi j’aurais aimé savoir dès le départ ce qu’était un Ag+ : ça aurait peut-être permis de mieux apprécier le personnage de Helen. On se serait dit : Putain non seulement elle vient de perdre sa fille (la pauvre) (donc empathie du lecteur pour ce personnage = un putain de bon point) mais en plus c’était la sidekick du grand héros de la ville (donc le lecteur l’admire EN PLUS de la prendre en pitié = le gros jackpot ^^)
Donc sinoooon... Si j’ai bien compris, Martin Perch est schizo ? C’est un peu l’idée que j’en avais eu au vue de la vidéo envoyée à Helen dans l’épisode 1. Mais là, heu... c’est carrément confus. La transition entre l’historique de Martin Perch en Ag+ et le retournement de situation finale est assez flou. Je sais même pas si c’est bien ça, si ya bien dédoublement de personnalités. Si c’est le cas, c’est bien emmené dans l’épisode 1 mais confus dans le 2. Si c’est pas le cas, faut que j’arrête les champi (ou que je commence, c’est selon).
De même, ya quelques facilités dans cet épisode, qui du coup aurait presque mérité d’être en deux parties. Une première partie qui explique BIEN comment Martin devient Ag+ en partant de seulement quelques heures de karaté virtuel. Et une seconde partie qui raconte la mort de Julie et la confrontation entre Bomberjack et Goldenmask. Parce que là, cet épisode est tellement rapide que bon... tout ne paraît pas forcément crédible. Et le faire en deux parties aurait permis de bien s’attarder sur des points qui je le pense, l’auraient mérité ;)
Pour finir : là ya plus de fautes d’orthographes que dans le pilote. Je sais que j’en fais aussi, et je m’en excuse pour ceux qui passent derrière moi. Mais je sais aussi qu’en tant que lecteur ça me coupe souvent dans ma lecture (le syndrome Correcteur Orthographique Word ^^) - et des fois même ça me fait rire (le syndrome Gros C*nn*rd ^^) Mais tout ça n’est qu’un point de détail.
Conclusion : A part un épisode un peu express, le tout est cool. Je veux dire que dans le fond, l’histoire tient quand même la route. Mais j’attends encore de voir ce que va donner la suite pour donner un avis concret.
PS : Ca s’est passé comme ça, les premières critiques qu’on m’aient faites sur ma première WS. Trop de mystères, pas assez d’éclaircissements sur les personnages, la situation. Et Hale Berry dans le rôle de l'héroïne ça a pas plu à beaucoup de monde (ils auraient préféré une actrice habituée aux séries télé) (oui paske, je m’entends bien, les écrivains de WS sont pas fachos XD)
PPS : “L’explosion me sembla ridiculement petite par rapport à sa taille”
Imagine cette phrase... tu compares la taille de l’explosion (petite, en l'occurrence) avec... sa taille. En disant grossomodo que la taille de l’explosion ne ressemblait pas à sa taille. S’il avait dit un truc du genre “L’explosion me sembla ridiculement petite par rapport au vacarme assourdissant qu’elle provoqua” OK. Mais là, ça fait bizarre, pas logique :)

Je parlait de la taille de l'explosion par rapport à la taille de l'engin explosif:p

Je pense que Martin Persh est surtout un type complètement dépasser par les évènements qu'ils à déclencher. Enfermé dans son mensonge.....

Episode 3
Plus clair que le précédent, plus fun aussi, cet épisode reste frustrant paske d'apparence trop court.
Ca me fait penser à deux choses :
- Les chroniques de Wondercity
Des épisodes qui insèrent au fur et à mesure de nouveaux protagonistes clés. Le destin de chacun se croisant dans les épisodes finaux !
Et dans les deux cas, ça me fait KIFFER ^^
Sinon, bonne narration, marrant, bien écrite ^^
PS : Bon, la suite ! On n’est pas là pour feignasser !:bye:

Merci, je voulait m'essayer à une scène de bagarre entre 2 SH/SV. + la description d'un personnage détestable à souhait.

Episode 4
Très chouette ! Triste et prenant. Il m’a même pas paru court (alors que tout de même moins long que le précédent !) Quand tu reparles de la confrontation de Goldenmask avec Jimfire et qu’on comprend que lors de cette dernière, il avait vraiment les nerfs... je me suis dit que Goldenmask aurait pu dans l’épisode 3 hésiter à tuer Jimfire (ou ne pas hésiter une seconde, justement...). Je sais pas moi... pour bien appuyer son mal être. Désolé, j’ai pas pu m’empêcher de mettre mon grain de sel. C’est surtout que je me suis dit que si tu as fait écoper Jimfire d’une si lourde peine, c’était pour bien appuyer la colère de Goldenmask. Et alors je me suis dit qu’après tout, y’aurait eu plus radical ou plus démonstratif pour le faire :) N’y voit là aucun opportunisme.
Sinon, un épisode hyper important, bien mené !
PS : Non non, ce n’est pas de l’acharnement mais quand même je ne pouvais pas laisser passer ça :
“ Les simples gens qui y vivent sortent de leurs immeubles uniformisés pour rejoindrent leur travail.”
TADAAA ! Tu es le premier être humain à avoir conjugué un verbe à l’infinitif !! XD

: smiley qui se mortifie: J'avoue je suis une brelle en orthographe/grammaire.

Episode 5
De la SF à la Indiana Jones dans un récit de comics, que de surprises ^^ ET MEME PLUS, un récit d’époque très bien écrit, avec le ton qu’il faut, et bien documenté qui plus est ! Délicieux !
Juste une nouvelle frustration... ça manque de pouvoirs ou de trucs de ce genre. On se dit : bon ok, je sais d’où vient Helen ; d’accord, je viens d’être témoin du premier contact de l’Occident avec le Trim’baki. Mais, on passe d’un récit de super-héros à un récit d’exploration. Ca manque d’un fil conducteur qui relie les deux. Un truc quoi... Voilà ^^
Donc, un TRES bon épisode, mais frustrant car trop détaché du ton des 4 précédents épisodes (qui à leur manière, avaient donné le ton de la série)
PS : Mais bon, j’en fais fis et demande la suite :)

Je trouve aussi que c'est le récit le plus abouti pour l'instant, je ne voulait pas mettre de super pouvoir dedans car j'avais peur de briser l'ambiance Jules Verne / E R Burroughs.


Conclusion générale : une histoire vraiment intéressante qui la plupart du temps attise la curiosité, mais dont le développement est parfois étonnant, voire déroutant.


Et hop, :bye:

Merci d'avoir pris autant de temps pour mettre le doigt là ou cela fait mal ( Je vais bouder un instant, je reviens)






Voila, cela va mieux.

Parler d'histoire est un bien grand mot, je suis plus dans l'esprit: Chronique de Wondercity, que d'autre chose. Pour le moment j'écris mes texte un peu comme ils se présentent et participe ainsi a l'aspect décousu. MAIS, cette période est sur le point de devenir obsolète, Une trame semble se dégager dans mon cerveaux fatigué.

Encore merci de tes lectures, à bientôt dans les défis et autre section de buzz:bye:

PS: Il manque le tout premier texte que j'ai fait, mais il est tellement mal écrit que je ne le remettrai pas:p

Deadpoule
30/05/2008, 13h46
MAIS, cette période est sur le point de devenir obsolète

Mais non, pas obsolète. Tu peux pas la renier maintenant qu'elle est écrite. Elle reste importante ! Mais suis encore plus pressé de lire la suite :)

Thoor
30/05/2008, 14h14
Je prends mon temps, c'est la première différence, l'autre étant que je me laisse moins porter par ce que j'ai en tête: Je fait une trame, un guide âne des perso...

Pas question de renier ce que j'ai écrit.:flex:

Je m'adapte sur un ou 2 points ;)

Thoor
03/08/2009, 10h07
Bientôt la suite........

Thoor
07/08/2009, 07h10
GOLDENMASK II

Je flotte. De toute éternité, je flotte. Pas de lumière, pas de son, je ne perçoit rien d’autre qu’un néant infini et éternel. Je suis au repos. Complet. Repos de corps et d’esprit. Je flotte dans le noir, je ne suis personne, Je ne suis rien. Je suis bien.

L’eau froide l’enserre de sa main glacée. Goldenmask s’en moque. Au contraire même, il apprécie cette gifle qui le réveille de l’état quasi hypnotique dans lequel il s’était plongé. La descente au coeur du lac ne dure pas, et bien avant que ses poumons ne protestent contre l’accumulation d’air vicié, il arrive vers les restes d’un manoir englouti.
Une bâtisse encore en bon état malgré son immersion depuis plus de cinquante ans. De solides murs de pierres soutiennent encore une toiture compliquée faite de croupes, de noues et de tourelles. Un étage, une vingtaine de pièces, un endroit où il faisait bon vivre, engloutit. Il s’en souvient encore même si à l’époque il n’avait que quatre ou cinq ans. L’engloutissement de la demeure lors de la création du lac artificiel avait été un déchirement pour toute la famille.
Les images d’une fête donnée dans les jardins, d’un merveilleux noël où il avait reçut un jeu de construction métallique, lui remonte à la mémoire, période joyeuse et insouciante de l’enfance. Il refuse de se laisser aller à la nostalgie. Il se dirige vers une brèche dans la toiture, slalome dans l’enchevêtrement de bois qu’est la charpente. Il dérange à peine quelques algues lorsqu’il descend l’escalier de granit qui le conduit rapidement dans la cave.
La pièce ressemble à une église avec ses voûtes de pierre et ses arcs boutants massifs. Un peu de boue masque le sol de grés, composé de larges dalles carrées formant un damier qui l’impressionnait tant quand il était enfant. De grands fûts de chêne, qui contenaient de fameux vins millésimés, s’alignent de chaque coté de la cave, Gardien silencieux semblant reprocher à l’intrus de provoquer des remous qui menace leur fragile équilibre.

Avançant jusqu’au murs du fond, Goldenmask empoigne un casier à bouteilles et le fait pivoter. De la vase s’élève doucement alors qu’une porte dérobée s’ouvre. Le bras vengeur de Wondercity s’engouffre dans le passage, la porte secrète se referme derrière lui. L’obscurité se fait plus profonde, mais le héros n’hésite pas. Grâce à sa vision nocturne que lui confère son Trim’Baki, il y voit relativement bien. Le tunnel qui prolonge le passage remonte en pente douce. En quelques instants, Goldenmask se retrouve au dessus du niveau de l’eau. Cette partie du trajet n’ayant durée qu’une poignée de minutes, il n’a aucune peine à reprendre son souffle. Le boyau est visiblement l’agrandissement d’une cavité naturelle. Des traces d’impacts d’outil côtoient des stalactites calcaires. Goldenmask marche rapidement. L’écho de ses pas résonnent lugubrement.

Je flotte. J’ignore complètement si je tombe ou si je vole. Est-ce que je me déplace seulement ? De toute façon je m’en moque. Je ne pense pas. Je ne rêve même pas, Je me contente d’être. Je suis bien.

Après une galerie de quelques cinquante mètres, la fierté de Wondercity arrive devant une large porte métallique. Il pose délicatement sa main sur les glyphes incrustés dans le parement en tentant, comme à chaque fois qu’il vient ici, d’imaginer ce qu’ils signifient. Il y en a trois, d’environ vingt cinq centimètres, alignés de bas en haut sur la moitié haute de l’ouvrant. Elles rappellent un peu des idéogrammes chinois, bien que personnes ne puissent les traduire, ni même en déterminer l’origine. Le héros, d’un mouvement las presse sa paume sur celui du milieu. Le sigle s’illumine d’un bref éclat lumineux rouge et la porte pivote dans un chuintement huileux.
Malgré son poids considérable, d’astucieux mécanismes dissimulés referment doucement la porte derrière lui. Une série d’ampoules nues s’éclairent alors. Attendant que ses yeux s’habituent à la lumière fluctuante, il regarde l’ensemble de la pièce. Bien qu’il ait une totale confiance en l’ingénierie déployée par son grand père pour créer ce repaire, il recherche tout de même des indices d’usures ou de fuites dans le plafond rocheux. Les murs sont recouverts de panneaux métalliques ou il retrouve le même genre de glyphe que sur la porte d’entrée. De nombreuses tables supportent d’innombrables appareils aux usages plus ou moins identifiables. Son examen finit, Goldenmask s’approche du centre de la pièce.
Ce dernier est occupé par une machine, d’où partent des câbles et des tuyaux qui s’animent dans des palpitations quasi vivantes. Un ensemble ovoïdale trône à la jonction de toute la tuyauterie. Une vitre translucide laisse deviner une forme humaine à l’intérieur de cet œuf artificiel.

Il y a un changement. Une fulgurante douleur me déchire. J’ai le cerveau en feu. Mon corps est plongé dans de l’azote liquide. Chacune de mes terminaisons nerveuses s’affolent. Je vois. Une douce lumière verdâtre envahit mon champ de vision. J’AI MAL. Elle se rapproche et me traverse. QUE CELA CESSE. Un filet luminescent joue autour de moi. Chacun de ses contacts éveille une partie de mon corps. LAISSE MOI ICI. Je me redécouvre. Des sensations oubliées resurgissent. Des flashs traversent ma mémoire. Je me souviens de tout. Je suis Joachim Leplomb.

Les lumières blafardes des néons rendent mes yeux douloureux……. lorsque je tente de les ouvrir. Une voix d’homme, me souffle quelques mots de réconfort que je ne comprends qu’a moitié. J’ai mal partout. Je …… m’éveille…. par vagues successives. A chaque phase d’éveil je me sens de plus en plus fort. Je reconnais la voix de mon père…… Il me berce comme lorsque j’était petit…….. La douleur s’estompe……. Sauf celle qui me vrille le bas de la colonne vertébrale…… Mon père est penché sur moi. Dans son regard j’y lis le soulagement, l’amour qu’il me porte, la fatigue aussi. Je devine les longues heures passées devant des machines qui dépassaient sa compréhension. Je sens dans le lien qui nous unis, ses doutes, ses peurs, et le temps qui a passé. Beaucoup de temps. Je veux savoir combien, mais je n’arrive qu’à produire un coassement ridicule. Un petit silence s’installe et nous nous mettons à rire ensemble. Un rire sec nerveux pour lui, entrecoupé de quintes de toux pour moi, mais un rire salutaire qui nous délivre l’un comme l’autre. Notre rire s’élève, résonne entre les murs d’acier, nous revient et déclenche un nouveau fou rire. Nous rions ainsi jusqu'à ce qu’une quinte de toux me plis en deux. Mon père s’arrête instantanément de rire. D’un œil inquiet il analyse les différents moniteurs qui m’auscultent depuis des heures. Pendant ce temps je m’endors, terrassé, enfin paisible.

Goldenmask regarde son fils endormit. Il a réussit ! Après des heures d’acharnement, de lutte, son fils vit. Pour le moment, il ignore encore beaucoup de chose, mais le principal est fait. La fatigue lui tombe dessus d’un seul coup. Il s’endort à son tour, bercé par le ronronnement des machines qui effectuent inlassablement leurs taches.

Toute la salle semble s’être s’assoupie, L’éclairage se tamise automatiquement, seuls quelques tuyaux bougent en un rythme biologique. De petits bruits mécaniques ponctuent régulièrement l’apparition d’un voyant lumineux, ou une information sur un moniteur de contrôle.
Les heures s’étirent, dehors, Wondercity commence à s’assoupir.
Une pâle lueur forme alors un halo autour de Goldenmask. Timidement, l’aura verte croit et baigne la salle d’une douce lumière. Le Trim’baki se lève est quitte son hôte. L’être d’énergie regarde autour de lui. La surface réfléchissante d’un écran lui permet de se voir. L’être semble se jauger. Il voir un humanoïde filiforme, une créature qui paraît composé de lumière verte. Avec des mouvements amples et gracieux, il se tâte le visage, cherchant là un nez, ici une bouche. Il ramène ses bras le long de son corps. Une sensation de tristesse, de nostalgie émane de lui, laissant les machines indifférentes. Il déambule autour des appareillages, effleure des ses doigts sans consistance une console, s’attarde devant une porte menant aux autres installations. Il gonfle son maigre torse d’un air imaginaire et pousse un long soupir fatigué. Sa main frôle le jeune corps allongé sur la table d’éveil. Il tente de peigner la crinière rebelle, oubliant un instant sa condition d’ectoplasme. Sa main traverse le corps assoupi du jeune homme sans faire bouger le moindre cheveu. Le Trim’baki détourne son regard vide et va reprendre sa place dans le corps de Goldenmask. Sa décision est prise.

Je m’éveille lentement, par pallier. Que c’est bon de se réveiller. D’entendre des bruits, de respirer de l’air, même aussi peu chargé d’odeur que celui de cette pièce. J’ouvre enfin les yeux. Je vois mon père. Il dort encore. Je le vois, je sais que c’est bien lui et pourtant il me semble bizarre. Il porte le costume de Goldenmask. Ce doit être cela qui me gène. Où est Grand Père ? Cette simple question éveille quelque chose en moi. Une douleur. Je me concentre dessus mais le souvenir m’échappe. Il y a autre chose qui m chiffonne à propos de mon père : depuis quand a-t-il autant de cheveux blanc et toutes ces rides. Je prend pleinement conscience du temps qui a coulé depuis……Depuis quoi ? Ce souvenir, aussi, m’échappe. J’en grogne de frustration. Cette petite manie réveille mon père. Il semble un instant perdu avant de poser son regard sur moi.
Il se détend. Il se lève et je tente d’en faire autant.
_Non ! dit il dans un souffle. N’essaie pas de te lever.
Il me prends dans ses bras et me berce comme lorsque j’était petit. Pendant que je panique.
Je ne sens pas mes jambes. Ni mes pieds. Je n’arrive pas à les bouger.
_NOOON ! Mon cri résonne dans le laboratoire et cette fois je ne ris pas. Je pleure. Je suis paraplégique. Et le choc fait remonter les souvenirs qui se dérobaient. Ils défilent devant mes yeux me forçant à revivre le cauchemar.

Une fête, dans une grande salle de réception. Il y a beaucoup de monde, des personnalités de Wondercity, une actrice, des industriels. Ma mère reçoit chacun d’un mot gentil malgré son accouchement récent. J’ai du mal à croire que j’ai une petite sœur. Je me tiens à coté de mon père. Il me présente à tout le monde, bientôt je vais travailler avec lui à la tête de Leplomb Inc. La fête bat son plein, tout le monde est content malgré un temps épouvantable. La pluie tombe sans cesse depuis le matin.
Un portable sonne. Mon père répond et change de couleur. Il me demande de l’emmener chez grand père. Ma voiture de sport et ma conduite rapide devant nous permettre d’y être en un temps record.
La route est glissante, mais je maîtrise bien mon bolide. Soudain un éclair frappe la route devant nous. Il est vert. Aveuglé je donne un coup de frein. Je sens la voiture partir en tête à queue. Un choc très violent, et le trou noir duquel je viens juste de me réveiller.

La nuit est maintenant bien avancée. Nous avons discuté pendant des heures. Mon père a tenté de me faire rattraper huit ans d’absence. J’en suis groggy, tellement de choses se sont passés. Grand père est décédé cette fameuse nuit de l’accident. Ma mère dirige Leplomb Inc. Ma sœur a été tuée par un déséquilibré. Ce dernier ayant été battu a mort par un Goldenmask fou de douleur. Il va me falloir du temps pour réaliser pleinement la situation. Je suis fatigué et pourtant j’ai peur de m’endormir. Mon père guette chacun de mes gestes d’un regard anxieux. Il craint visiblement que je sois tenté de replonger dans le coma pour échapper à tous ça.
Les silences entre nous se font de plus en plus long, il va falloir partir. Mon père se lève. Je tourne la tête, il va devoir me porter comme un bébé. Une larme de rage et d’impuissance menace. Je refuse de pleurer à nouveau. Je serre les dents.
Une lumière verte baigne soudain la pièce. Je regarde mon père. Je le vois en double. Il est là devant moi. Son Trim’Baki l’enveloppe en un double de lui.
Sa voix dans nos têtes semble bourdonner.
« Le temps est venu pour moi de changer d’hôte. Abraham, la colère t’habite, les derniers jours ne t’ont que trop bouleversés. Je ne t’en veux pas. Tu es humain. Mais cette fureur qui t’anime est comme du poison pour moi. Ton fils fera un bon Goldenmask. »
Je cris :
_ Non ! C’est lui le héro, pas moi. Je ne suis qu’un infirme….
Un sanglot s’étrangle dans ma voix.
L’être de lumière tend ses bras vers moi.
« Ne me refuse pas. Tu es plus fort que tu ne le crois, quand à ton infirmité, je pourrai y remédier….avec du temps. » Sa voix est douce, un peu triste. « Je suis lié à ta famille depuis longtemps, je ne peu m’acquitter de ma dette que de cette façon, ne t’inquiète pas, tout ira bien »

Je tends ma main vers le Trim’Baki, paume contre paume, nous nous fondons l’un dans l’autre. J’entends mon père accepter la séparation, alors qu’une douce chaleur m’envahit lentement. Le visage de la créature se modifie pour finir par ressembler au mien. Dans ce miroir vivant, je me découvre vieilli, maigre à faire peur. Qu’importe ! Nous ne nous quittons pas des yeux. Le Trim’baki s’avance et je le sens se fondre en moi. Chacune de mes cellules s’embrase dans un déluge de sensations. J’ai tout en même temps chaud et froids, je sens l’humidité de l’air comme si je nageais dans de l’eau, j’entend les plic-ploc des gouttes d’eaux qui s’écrasent sur leurs stalagmites millénaires. Ma vision passe par divers stade depuis une vision infrarouge à une vision tellement détaillée que je pourrai compter les grains de sables qui jonchent le sol. Une énergie sauvage m’embrase. Je me mets à trembler violemment. J’ai la sensation qu’une scie rouillée torture le bas de ma colonne vertébrale. Un million d’aiguilles me transpercent les jambes. Je me lève. Je cris. Je pleure.

J’ai du m’évanouir une fois de plus. Je suis recroquevillé sur le froid métal du sol de la caverne de Goldenmask. Mon père se trouve juste devant moi, il respire péniblement. Il est si pâle. Ses joue se sont creusées, des rides profondes lui entourent les yeux, elle n’étaient pas à mon précédant réveil. Le Trim’baki me parle dans le secret de mon cerveaux « Ne le laisse pas là, il a besoin de soins ».
Alarmé, je me lève. Je remarque que je porte le costume de Goldenmask. Je n’ai pas le temps de m’occuper de ça maintenant. Je prends mon père dans mes bras, il ne pèse guère. Il ouvre un peu les yeux, sourit faiblement en me voyant. Je lui murmure :
_Tiens bon papa, je vais te porter à l’hôpital.
Il opine de la tête son accord. Nous remontons rapidement le tunnel de sortie. La lourde porte qui condamne l’accès s’efface devant moi. Nous arrivons au niveau de l’eau du lac. Abraham comprend qu’il va lui falloir retenir sa respiration. Il inspire autant qu’il peut, nous plongeons dans les eaux noires.
Mon hôte me dit d’accélérer. Je lui obéis et nous atteignons une vitesse vertigineuse. Autour de moi les parois de la grotte sont floues. A peine un battement de cœur plus tard, nous traversons le manoir Leplomb. J’attaque la remonter à la verticale tout en accélérant encore. Nous crevons la surface du lac, nous nous élevons d’une trentaine de mètres, suivit d’un geyser d’eau. Un soleil radieux nous accueille. Les promeneurs du Parc Grant Truddy se tournent vers nous, certain nous invectivent, d’autres nous applaudissent, tous interpellent leur idole.
Je les survole rapidement. Bien que Wondercity est beaucoup changée, l’hôpital se trouve toujours vers le centre ville, visible de loin avec son immense croix rouge qui couvre sa façade de pierre blanche.
Mon père aura bientôt tous les soins nécessaires. Bientôt, je pourrai retrouver ma mère. Bien assez tôt, je pourrai m’interroger sur mon avenir. Demain j’aurai bien des choix à faire…
Voila voila

Bonne lecture a tous

gorlab
11/08/2009, 13h41
J'aime bien l'origine de ton héros, dramatique à souhait.

Thoor
11/08/2009, 15h58
Merci pour pour tous vos gentils commentaires

@Gorlab: oui oui, Goldenmask II aura bien une némésis..... BOMBERJACK II:beu:

beldarien
16/08/2009, 22h24
:woot::luv::'(:woot:

tous ces sentiments en un seul texte :clap:

Thoor
21/07/2010, 08h59
A défaut d'une nouvelle histoire sur WONDERCITY, je vous livre un tout petit texte qui m'a remis le pied a l'étrier et m'a redonner le plaisir d'écrire. Bonne lecture.

Le Mousquetaire

Je le savais. Je le savais que c’était foireux. J’aurai du me méfier. P….. C’était là sous mes yeux, et je n’ai rien vu. Ou plutôt, je n’ai rien voulu voir.
C’était ma deuxième chance, vous comprenez ? Celle qui ne s’offre pas à tout le monde. Celle qui change votre vie. Bien sûr que je l’ai acceptée.
Je suis …… Je suis quoi d’ailleurs, un gars de la banlieue qui a pas trop mal tourné ? Un jeune prodige du fleuret ? Un homme fini, jugé trop vieux pour la compétition ?
Tout cela à la foi, je pense. Il y a deux ans, qu’Ils sont venus me trouver. J’étais désespéré, sans travail, sans argent, sans avenir. Et les voila, deux types en costard – cravate qui déboulent dans mon appartement. Ils ont quasiment défoncé ma porte a force de tambouriner dessus. Je ne voulais voir personne à l’époque. Je m’étais retiré du monde pour réfléchir, ou plutôt me lamenter sur mon sort.
Ils sont entrés et m’ont fait LA proposition : devenir le nouveau Super Héros National Français.
Ils avaient un programme de bio-ingénierie qui transformerait mon corps, mes techniques d’escrime étant parfaites pour être Le Mousquetaire.

Deux ans, c’est le temps qu’il m’a fallu pour supporter toutes les opérations que j’ai subit. Je suis plus fort, plus rapide, plus endurant que les hommes normaux. Je cicatrise beaucoup plus vite aussi, il parait que dans ce boulot c’est indispensable. Je ne compte plus le nombre d’injection, qu’Ils m’ont faite. J’ai souffert plus que je n‘aurais cru possible jusqu'à être enfin prêt.

C’est donc, aujourd’hui le grand jour, celui où j’ai reçu mon costume et mon arme. Comme un assoiffé à la sortie d’un désert, je me suis jeté sur l’épée. Elle a nécessité autant de préparation que moi. Le pommeau trouve naturellement sa place au creux de ma main, la garde est élégamment entrelacée des initiales de la République Française, et la lame est juste parfaite.
Une épée à branche comme j’en ai rêvée si souvent. En quelques mouvements, je mesure son point d’équilibre à deux doigts et demi de la garde, parfaitement adaptée à ma musculature actuelle. J’effectue une attaque en Une-Deux coup droit. Le faible fend les airs dans un sifflement venimeux, mon adversaire imaginaire se retrouve cloué au bout de mon arme. C’est le pied !
J’ai remis Flamboyante au fourreau pour enfin examiné le costume. Des couleurs basiques, du blanc, du rouge – tiens pas de bleu ??- un chapeau, une cape, j’ai souris en trouvant ce déguisement de mousquetaire.
C’est là que j’ai compris, la France ne dispose pas des fonds nécessaires a un tel programme, il lui faut des partenaires. Ils ce sont donc tourné vers des fonds privés…………..la grande distribution…………….Malgré moi, j’entends déjà la musique de la pub « INTERMARCHE, Les mousquetaires de la distribution ».

Althéa
21/07/2010, 10h21
Haha ! J'adore la conclusion ! Tu l'amènes vraiment bien je n'y suis absolument pas attendue. Le sujet est d'actualité, j'adhère.
Niveau style je te ferai une remarque qui devient habituelle :D je plonge naturellement dans tes textes, dès les premiers mots. c'est fluide, y'a des phrases qui claquent bien... C'est un plaisir de te lire.
J'adore !

gorlab
21/07/2010, 10h25
Mouahaha..! excélent ! :clap:

Thoor
21/07/2010, 10h27
:merci:

je rougis sous vos compliments

grogramane
21/07/2010, 13h51
voilà que l'expression "vaicre à tout prix" va prendre une autre dimension:gni::clap:

beldarien
21/07/2010, 18h27
chez prix bas, les prix sont bas!!!

tres joliment amener, presque aucune faute d'orthographe, un plaisir de lire.

vive les sponsors!!!!

Thoor
21/07/2010, 18h31
Comment ça: 'presque'.......aucunes fautes.

beldarien
21/07/2010, 18h36
oui, bon, comme j'ai des doutes sur les 2-3 fautes reperes, je vais eviter de les dire ici :huhu:

Thoor
22/12/2011, 08h54
SUPER-FRELON

Clac ! La visière métallique se referma violement. Coupé du monde pour une durée de quinze minutes environ, le lieutenant Montiel, dit le Pince soupira d’aise. Si ses deux collègues, Blocus et Condor, n’aimaient pas cette phase, lui l’adorait. En tête à tête avec lui-même, il laissait son esprit vagabonder et son corps se lier à l’armure. Cela commençait toujours par une bouffée d’air aseptisée, trop propre, trop pure, qui lui piquait le nez. Cette fonction vitale effectuée, un fourmillement venu des pieds grimpait le long de ses jambes. Il progressait autour de son bassin, dérangeait ses abdominaux, jouait avec ses pectoraux, pour atteindre finalement sa tête. Un millier de capteurs venaient de se placer contre sa peau, prêt à recevoir leurs ordres micro-électriques. Réfrigérés pour en améliorer la conduction électrique, ils lui donnaient l’impression d’être emprisonné dans une gangue de glace. Il frissonna autant de froid que d’excitation. Puis se furent les coussinets compensateurs qui se gonflèrent, remplissant les interstices encore libres. L’armure était comme une deuxième peau d’acier, une extension de son corps. Dans son dos, enfla le vrombissement d’abeilles furieuses. Le moteur SA-S-F montait en puissance. Cette merveille de technologie Française était le cœur de la machine. Elle alimentait non seulement tous les systèmes électriques de la cuirasse, mais elle produisait aussi une poussée capable de propulser la tonne acier et de chair du Super-Frelon a une vitesse de Mach 3.
Le Prince dans sa rêverie, remercia les ingénieurs de Sud-Aviation. Ils avaient travaillés comme des dingues lorsque que le programme d’hélicoptère Super-Frelon avait été abandonné par l’armée. Trop vieux ! Trop cher ! Dépassé ! Ils avaient pris comme un affront personnel les critiques dirigées contre leur appareil. Pendant 40 ans, cet hélicoptère n’avait-il pas été de tous les fronts, de toutes les missions, et voila que d’obscurs technocrates abandonnaient d’un trait de plume le glorieux appareil. L’idée était abjecte.

Un génie, Brice Roche d’Aquitaine, avait eût l’idée du principe du moteur SA-S-F. En exploitant les propriétés de la supraconduction à chaud, et d’un mélange secret de carburant, il pouvait développer des puissances extrêmement élevées pour un encombrement minimal. Associer cette puissance à un exosquelette était, au départ, juste un défi afin de démontrer les performances remarquables obtenues par le moteur. Mais le 25 juin 20XX, au salon du Bourget, alors que cette réussite technologique devait être dévoilée à un comité restreint. Un Mig-21 fou, privé de pilote, menaça de tomber sur la foule. Le capitaine Viellegrange, chargé de la démonstration, chargea le bolide enflammé.Il s’interposa entre l’avion et les civils. La masse de métal hurlait, la foule tentait de se disperser, et lui se campa solidement. Le coup fut magistral, un uppercut terrible qui dévia la course meurtrière. L’épave se crasha sur le tarmac dans une explosion de feu et de métal. Le capitaine Viellegrange sorti de la boule de flamme sous les crépitements des flashs des photographes. Le projet devenu public, était aussi devenue une nécessité politique, une image de marque.

Les pensées du lieutenant vagabondaient pendant que la fusion avec la machine s’opérait. Un grésillement désagréable sortie des écouteurs, le monde extérieur se rappelait à son bon souvenir.
« Lieutenant Montiel, m’entendez-vous ?
_ Fort et clair, répondis-il tout en maudissant intérieurement l’opérateur.
_ Nous entamons la phase sensorielle, confirmez…

Interminablement, la check-list se poursuivit. Enfin, Montiel recouvra la vue. Il connaissait par cœur cette rotonde blanche éclairée par des néons trop violents. Il l’avait vue et re-vue des centaine de fois lors des simulations. Une vingtaine de technicien s’affairaient devant leurs consoles. Deux d’entre eux arrimèrent le berceau de lancement à l’armure. Puis le décompte commença. La salle se vida rapidement, Le Prince restait seule face au long couloir qui le mènerait à l’extérieur. A zéro, une brusque poussée le propulsa en avant. Les parois du couloirs défilaient rapidement en en brouillard gris/blanc. Il jaillit dans les airs a plus de 500 Km/h. Il volait enfin.

C’était sa première mission réelle. Fini les simulations, et les scénarii concoctés par l’état major, il agissait pour de vrai. En deux heures de vol, il se retrouva à la verticale de la place de la Concorde. Altitude 467m, vent ouest, lui signala les nombreuses indications de son écran. Sous ses pieds, la ronde des voitures tristement identiques se déroulait sans fin autour de l’Obélisque. Seuls, des gyrophares de voitures de police mettaient de la couleur dans cette grisaille. Les agents, minuscules depuis son point de vues, tentaient d’évacuer les lieux sous les insultes et les coups de klaxons rageurs. L’objectif se rapprochait, lui signala son opérateur de vol. Montiel sentit son corps se raidir d’anticipation, l’adrénaline lui laissant un goût cuivré en bouche. Les policiers durent sentir quelque chose, car ils quittèrent sur le champ leurs postes. Lâche, pensait Montiel, vous fuyiez à toutes jambes plutôt que d’assumer votre devoir.

Un mugissement sourd montait du sol. Le sol se déforma, une bulle de pavés et de sable de quinze mètres environ monta à deux mètres de hauteur avant de s’effondrer sur elle-même.
Fini, les injures et les coups d’avertisseurs. Les conducteurs abandonnaient leurs véhicules, ayant miraculeusement retrouvé l’usage de leurs jambes.
« Prince SA-S-F 004, Avez-vous l’objectif en vu ? » Crachota ses hauts parleurs internes.
Il répondit par la négative en maudissant une fois de plus le technicien qui venait le déconcentrer. Il lisait en même temps que lui les données fournies par le Service et Contrôle des Affaires Hors Normes. La chose avait suivit la ligne 1. Repérée depuis qu’elle se rapprochait de la surface, les techniciens du SCRAHN, avaient calculés que son émersion se ferait ici, en plein cœur de la capitale, mais visiblement elle se faisait désirée.
Un nouveau mugissement secoua l’Obélisque et toutes les fenêtres explosèrent dans un rayon de 100m.
Surgissant des profondeurs de la croûte terrestre, la chose bondit dans les airs, droit sur le Super-Frelon. Sans perdre son sang froid, le pilote esquiva la chose, tout en lui envoyant deux charges de Plasma dans le museau. Les projectiles, qui pouvaient pulvériser des plaques de blindage de 20 cm, s’écrasèrent mollement sur la carapace du monstre, sans faire aucun dégât. Montiel, interpella les opérateurs, afin de déterminer la puissance des prochains projectiles.
_ …Parce que là, a part faire de jolies feux d’artifices, cela ne sert a rien ! » Hurla t’il dans son casque.

Prince n’écouta pas la réponse, occupé qu’il était à esquiver une nouvelle fois le monstre. Sa manœuvre l’ayant mis dans le dos de la créature, il lança une rafale courte de balles explosives. Il toucha, sans plus de résulta que d’exciter son adversaire. Celui-ci lança son corps serpentin hors de son trou, cherchant à happer le Super-Frelon. Plus le temps d’esquiver, Montiel projeta un feu continu de rafale de plasma. Le barrage bloqua le monstre qui poussa un hurlement. L’onde sonique frappa le militaire de plein fouet, et le projeta contre un immeuble Haussmannien dans une explosion de pierre et de poussière.

Sonné ! Montiel secouait sa tête pour reprendre ses esprits. Son armure était endommagée. Ses écrans affichaient autant de neige statique que d’informations inutiles. Ignorant les appels frénétiques de l’opérateur, il profita de ce temps mort pour observer la bête. Une tête de poisson préhistorique dont même les yeux étaient caparaçonnés, monté sur un long corps de serpent chitineux. La chose lors de se fracassante sortie était blanche, elle virait au gris sous les assaut de l’air et du soleil. L’opérateur lassé de ne pas obtenir de réponses, envoya un signal sonore haute fréquence. Montiel lui grommela un « Ca va ! » et s’élança à l’assaut de le créature.
_ Vos paramètres des Charges de Plasma ont étés modifiés. Vous pouvez tirez à vue.
_ Trop aimable ! Grinça le pilote.

Il rattrapa le monstre en un instant. Il n’avait pas bougé, oscillant sa tête de gauche a droite a la recherche de lui seul savait quoi. Montiel l’observa, et nota que la jonction de la tête et du corps de la bête semblait moins protégée. Visée laser, salve a bout portant, remonter en piqué, la manœuvre était évidente. L’exécution fut faite. Le monstre proprement décapité.

Le Super-Frelon resta en vol stationnaire pendant une minute, silencieux. Les témoins qui n’avaient pus fuir, jurèrent l’avoir vu acquiescer d’un mouvement de tête. Une bravade, en direction de son adversaire, puis dans un rugissement de turbines lancées a fond, le héro était reparti vers sa base.
Dans l’alcôve de retour, le Super-Frelon lança les procédures d’arrimage à son berceau d’acier. Les turbines de son moteur n’étaient pas complètement arrêtées que déjà une horde de techniciens se jetèrent sur le héros. Dans un froufroutement de blouses blanches et de jargon technique murmuré, ils décortiquèrent l’armure. Leurs taches achevées, l’un d’eaux annonça dans l’intercom.
« Test SA-S-F 004 Réussit. Nous pouvons nous affranchir des TRIM’BAKI. L’armure a converti l’essence vital du pilote et a parfaitement remplit ses objectifs. Ouverture du protocole pour le test SA-S-F 005 et SA-SF 006.
_ Monsieur, que faisons nous pour le pilote, demanda timidement l’un des techniciens ?
Dédaigneux, le supérieur toisa le vieillard qui était il y a quelques heures encore un jeune homme fringuant.
_A l’incinérateur ! »
Un nouveaux texte sur WONDERCITY.
Bonne lecture a tous

gorlab
22/12/2011, 10h58
Un super héros Françaaais Monsieur !

Sponsorisé par Euro-Copter ?:gni:

Mais un bon petit texte dynamique est rafraichissant comme une brise hivernale. (à part pour le pilote..)

Thoor
22/12/2011, 11h05
Plutôt Sud Aviation....

Sinon, oui, c'est ma marotte du moment d'imaginer une Sup'Héro Français.

effixe
22/12/2011, 12h01
Au diable superdupont ! le iron-man céfran fait son entrée, et il n'est pas content !

bon texte agréable à lire, entre Marvel et un je ne sais quoi nostalgique à la Tanguy et Laverdure...

Thoor
04/01/2012, 15h41
Pour ceux qui me l'ont demandé et les autres voici en document WORD l'intégrale de Wonder city

Wondercity 1-6 contient
01 Base de Tiniam
02 Sidequick
03 AG+
04 Jimfire
05 Goldenmask
06 TRIM'BAKI

Wondercity 7-8 contient:
07 Goldenmask II
08 SUPER FRELON

a suivre et merci pour vos soutiens.

Thoor
22/02/2013, 16h27
Nouvelle histoire: Le secret du Schalk

Publier dans les plumes de Buzz III, cette histoire ne cesse de me hanter et j'en écrit la suite.
Bonne lecture a tous


Le secret du Schalk

CH 1 - Miromane

Miromane creusait. Dans la pénombre, la poussière et un silence sépulcral, elle creusait. Dehors comme dans son cœur d’enfant, c’était la nuit. Plutôt dans la soirée, elle avait refusé d’entrer dans la galerie. Mais sa mère l’avait fermement tenue par le col et jetée dans la gueule noire de la mine. Poursuivit par les insultes, elle avait rampé en respirant l’âcre poussière humide. Ses genoux, ses coudes, son dos, étaient écorchés faute d’une protection plus épaisse que le chiffon qui lui tenait lieu de vêtement. Elle avait pleurée, un peu, lorsqu’une chose couinante s’était accrochée à sa petite main décharnée. Elle l’avait chassée, mais redoutait de voir revenir le rat. Maintenant, son piolet à la main, elle creusait prudemment dans le front de taille. La peur au ventre, des sanglots plein les yeux, elle creusait en priant d’avoir un peu de chance. Il lui fallait trouver un éclat de Schalk ou sa mère ne la laisserait pas sortir avant l’aube. Elle grattait la roche dure, éclairant de temps en temps son ouvrage avec une petite lampe. Les ombres tendaient alors leurs doigts griffus vers l’enfant. Elles jouaient sur son corps malingre, se moquaient de ses cheveux défaits. Elles attaquaient son jeune esprit de visions d’horreur. Miromane tremblait, ses yeux agrandis de terreur cherchaient vainement le reflet rose qui la délivrerait de son tombeau. Trop souvent déçue, elle raccourcissait la mèche de la lampe et reprenait son labeur.
Elle avait peur, peur d’être enterrée vivante, peur de ne rien trouver, peur de mourir de faim ou tuée par sa mère, peur d’être attrapée par les gend’armes. Si elle ignorait que le Schalk servait à faire de la magie, elle connaissait la peine infligée aux voleurs des mines de Schalk : la pendaison. Il ne lui était que trop facile, dans cette tombe de granit, d’imaginer la corde de chanvre serrant lentement son cou gracile, l’étouffement, ….
L’enfant travailla toute la nuit, quand enfin épuisée, trop faible pour seulement pleurer, elle vit une lueur rose dans son petit cercle de lumière. Un éclat de Schalk, un morceau de cristal de magie gros comme son petit doigt, une fortune.
Sa mère pourrait le remettre au mystérieux homme en noir qui venait tard à la maison. Elle ne frapperait pas Miromane lorsqu’elle allait sortir du piège de granit. Elle allait pouvoir manger.


CH 2 - Légende

Je me tortillais sur ma chaise depuis déjà quelques minutes, lorsque Traimon me rappela à l’ordre. La baguette fine baguette sèchement assénée sur mon lutrin, frôla de peu mes doigts. « Prince Yvon concentrez-vous ! », si mon précepteur pouvait être le plus joyeux des compagnons, il se montrait intraitable lorsqu’il me prodiguait ses cours.
« Bien ! Reprenez votre lecture, je vous prie.»
Je coulais un regard en biais à mon maître, mais l’inflexible regard d’acier de ce dernier me coupa toute velléité de rébellion. Je réprimais donc le soupir qui montait et tout prince que je fus, je recommençais à lire maladroitement l’imposant ouvrage enluminé.

Il y a très très longtemps, vivaient quatre dragons. Ils se nommaient Dras’ash, Mors’ash, Free’ash et Lume’ash, issus du Grand Vide, ils l’avaient dévoré. Des reliefs de leur repas naquirent le firmament et Félulmorë notre monde. Repus, les Quatre s’étonnèrent en voyant les restes de leur banquet. Ils contemplèrent longtemps la matrice originelle.
Lassé de contempler la création Dras’ash déclara : « Ce monde est bien sombre » et il cracha tout le feu de son être et créa le soleil. Ses frères le félicitèrent la lumières éclairait d’un jour nouveau leur œuvre. Et pendant des éons, ils l’examinèrent, s’extasiant de la froide beauté des pierres, des montagnes, des grottes et des merveilles minérales enfouies sous terre.
Mors’ash se tenait au plus prés du soleil car il était de nature frileuse et aimait la douce chaleur qui rayonnait de l’astre. Las, ses yeux supportèrent mal l’intense lumière et des larmes coulèrent le long de son museau. Il pleura tant et tant qu’il emplit les océans du monde de pierre, les lacs se formèrent, les rivières jaillirent et l’eau toujours montait. Percevant le danger Free’ash donna un coup de queue au soleil et celui-ci se mit à tourner autour de Félulmorë. Les pleurs de Mors’ash cessèrent, et les Quatre admirèrent les changements survenus sur le monde. Les siècles défilèrent.
Lume’ash dit alors « Ce monde est beau, mais rien ne s’y passe, rien n’y bouge. ». Il se mordit violemment et fit tomber quelques gouttes de son sang. A l’endroit où elles touchèrent le sol, jaillit une fontaine d’où coulait le divin liquide. Chaque goutte produisit alors des choses nouvelles. Intrigués, les dragons s’approchèrent et appelèrent ‘plantes’, les choses qui couvraient les terres de leur création. Plus tard d’étranges créations firent leur apparition. Contrairement aux plantes, elles étaient dotées du don de mouvement, les Dragons les nommèrent ‘animaux’. Les Quatre divinités s’émerveillèrent devant la diversité qui émergeait des entrailles terrestre, elles acclamèrent chacune des nouveautés et attendaient impatiemment la suivante. Mais les créatures qui se multipliaient devinrent plus grotesques, plus néfastes pour leurs congénères. Aussi, lorsque des créatures leur ressemblant commencèrent à arpenter le monde, les Dragons tarirent la Fontaine de vie de leur souffle brûlant. Les gouttes de sang divin se figèrent, et devinrent le Schalk.
Mors’ash se plaignit alors « Mes frères, le soleil m’as trop brûlé les yeux. Je ne peux désormais rester avec vous aussi vais-je me retirer dans les profondeurs de l’océan issu de mes larmes et y demeurer pour l’éternité. »
Dras’ash s’écria qu’il ne voulait pas que son frère connut pareil destin « Je ne peux accepter que tu finisses tes jours seul, dans l’obscurité et le froid.»
Ils discutèrent longtemps, et finalement Mors’ash s’arracha un œil et dit « Je ne peux pas laisser ainsi ce monde, aussi je laisse mon œil dans le ciel et la nuit je pourrais ainsi voir ces terres qui me manquent déjà. Veillez sur notre création mes frères, j’en garderai les profondeurs. » Il plongea dans l’océan et les trois dragons restant choisirent de nombreux animaux et plantes qu’ils modifièrent pour accompagner leur frère dans le Royaume des Océans.
Bien que leur cœur fût gonflé de chagrin, ils reprirent leurs études. Une étrange découverte étonna alors les trois dragons, de leurs manipulations été née une dernière créature, l’Homme. Les Trois Dragons inspectèrent cette chose dépourvue de griffes, de crocs, d’une quelconque armure naturelle, résistant mal au froid ou à la chaleur. La tentation fût alors grande de détruire une aussi imparfaite création. Dras’ash, pourtant déclara « Cette créature est née de notre négligence, nous ne pouvons la détruire sans risquer de détruire toute la création. Ils est de notre devoir de la protéger et de l’éduquer.»

Cette fois la fine baguette de noisetier s’abattit sur mes doigts. « Mon prince, vous n’honorez pas Dras’ash en ne lisant pas avec attention le Grand Livre des Origines. Soyez fluide, et articulez correctement, j’ai l’impression d’entendre chanter Madame votre mère.» Railla Traimon. Je me redressais, une fois de plus. Tout autour de moi je sentais, les regards lourds de reproches de mes ancêtres. Figés dans leurs tableaux sombres, ils m’avaient toujours fait un peu peur. Après tout, je n’avais que sept ans. Eux, étaient tous de Grand Rois ou de Grand Héros et j’espérais de toutes mes forces que j’avais hérité d’eux autre chose qu’une chevelure blonde et un nez busqué. Je me voyais, plus vieux, arborant fièrement la barbe nattée des guerriers et une épée de légende à la main, pourchassant sans trêves ni repos tout les mécréants du monde.
Avant que mon implacable maître ne m’infligea une nouvelle correction je continuais ma lecture, butant parfois sur un nom ou un mot trop long.

Le temps passa et les trois dragons se rendirent chez Mors’ash. Celui-ci ne les accueillit pas comme il en avait l’habitude. Ils le hélèrent mais leurs cris demeurèrent sans réponse. Ils le cherchèrent dans son palais et le trouvèrent étendu sur sa couche. Il avait l’œil vitreux, les membres grêles, et semblait très faible. Sa voix qui jadis était si forte ne parvenait plus qu’avec peine à leurs oreilles. « Pardonnez, mes frères, que je ne puisse vous accueillir comme il vous sied. Voyez ma déchéance. Mon corps me trahit, je ne suis que l’ombre de moi-même.
_ Quel est l’ennemi qui ta infligé cette infamie, demandèrent ses frères, qui doit on chasser et punir ?
_ Personne, souffla le mourant, souvenez-vous comment notre soleil me rendit naguère aveugle. Il fit cela et bien plus, j’ai vieillit mes frères et mon corps m’abandonne petit à petit.»
Attristés, les trois dragons unirent leur souffle de feu brûlèrent la chair défaillante et ainsi libérèrent l’âme de Mors’ash. Délivré du poids de la matière il parti pour les Champs de l’au-delà, accueillant désormais les âmes des défunts.
Ce triste ouvrage effectué, Free’ash, Dras’ash et Lume’ash se séparèrent. Chacun s’occupa de son mieux des créations qui avaient su attirer ses faveurs, laissant les sombres royaumes sous-marins libres.
Lume’ash, le noir, s’enfonça dans les entrailles de la terre, où il prit sous sa protection les plantes, les pierres précieuses et les nains.
Free’ash, l’azuré partit dans le firmament, où il s’occupa des créatures volantes, de la musique céleste et laissa les elfes l’honorer.
Dras’ash, le dragon d’or et d’argent, prit sous sa protection les hommes. Il les éduqua, leurs révéla les secrets du tissage, de la forge et de l’agriculture. Il les guida sur les chemins tortueux de la philosophie. Il montra à ces hommes et femmes à voir la beauté des étoiles et à apprécier les chants des oiseaux. Il apprécia leurs efforts à retranscrire sur des toiles ou dans la pierre la beauté qui les entourait. Dras’ash initia certains hommes aux arcanes de la magie, d’autres aux secret de l’architecture, et enfin entrouvrit les portes de l’au-delà à quelques élus afin que chacun sache que la mort n’est que le début du voyage.
Le temps passa, inexorable. Les Dragons se retrouvèrent une dernières fois, au sommet du Mont Taham. Sur le toit du monde, ils constatèrent leur vieillissement et décidèrent de quitter à leur tour Félulmorë…

Trois brefs coups furent donnés sur la porte. Soulagé de faire une pose, je levais précipitamment la tête de mon ouvrage. Puis craignant pour mes doigts j’y replongeais le nez, sans pour autant lâcher des yeux la lourde porte de chêne. Traimon leva péniblement son imposante carcasse de l’énorme fauteuil ou il s’était affalé. Il sortit de sa poche la grande clef de fer et manipula la serrure de l’huis. C’était par ce seul moyen qu’il m’empêchait, plus jeune, de fuir ses cours. Il échappait ainsi à une harassante course poursuite qui le laissait pantelant et ruisselant de sueur. C’était un jeu auquel je me prêtais bien volontiers jusqu'à la mise en place de la serrure.
Un garde, essoufflé se tenait vaguement au garde à vous devant la porte. Il glissa quelques mots que je n’entendis pas. Tout absorbé par la vu d’une enluminure particulièrement réussie je sursautais en sentant sur mon épaule la main de mon précepteur.
« Votre Altesse, votre père vous réclame. » Le changement de son titre ne m’échappa pas. Mon frère, Silas, était mort.

Ben Wawe
22/02/2013, 18h03
Content de lire la suite. :clap:

Thoor
22/02/2013, 20h09
:merci:

Thoor
24/02/2013, 09h15
La suite...

CH 3 - Coraentin le voleur

Coraentin détestait les égouts. Comme bien des gens, il se serait bien passé d’y pénétrer si ces maudits souterrains ne constituaient pas des caches idéales au vu de sa profession. Il était un voleur, certes, mais il estimait être un voleur de haute volée. De ses activités nocturnes, il ne voulait en garder que des souvenirs de maisons prestigieuses, de butins fabuleux volés ou de vertus des jeunes filles les mieux nées soustraites. Si le mot glissé dans une cache de sa connaissance n’avait pas été aussi impératif et accompagné de pièces d’or, il aurait simplement ignoré ce rendez-vous si nauséabond. Il se jura de brûler les vêtements qu’il portait. Dans les promesses qu’il se faisait à lui-même, il ajouta de devenir une cible pour voleur plutôt que d’en être un. Sa lanterne sourde n’éclairait que le bout de ses pieds. Ses yeux, habitués à la pénombre, distinguaient quelques mouvements furtifs lorsqu’il dérangeait les rats, ou qu’un paisible habitant déversait ses immondices dans un collecteur. Les parois de pierres semblaient se voûter sur lui. Il suffoquait a moitié et pas seulement a cause de la puanteur. Il suivit le chemin qu’il avait mémorisé. Une heure durant, il chemina dans les sombres souterrains. Il aperçut enfin la lumière d’un lumignon laissé, à son intention, à l’entrée d’une poterne. Sa mémoire et les indications du mystérieux message étaient fiables finalement. La porte en chêne, ferrée, était entrouverte. Coraentin souffla sa lanterne sourde. Il fit pivoter la porte et découvrit une vaste pièce circulaire, les murs percés de meurtrières, éclairée par un feu de cheminée. Un fauteuil au dossier d’une hauteur démesuré masquait l’énorme foyer. Coraentin, les yeux plissés par la soudaine clarté percevait bien que quelqu’un occupait le fauteuil mais était incapable d’en deviner le moindre trait physique. Un bras, ganté de noir se balançait au son d’une mélopée inaudible pour le voleur. Impressionné par le décor, il n’osa pas se risquer au moindre gestes ou raclement de gorge. Il attendit que son mystérieux hôte daigne lui parler. Une minute passa, quand finalement d’une voix caverneuse il invita l’escamoteur à s’asseoir sur le tabouret disposé non loin.
« Avant toute chose, sachez que des archers pointent votre cœur. »
Coraentin plaça sa main devant son torse en un futile geste de protection. Il dégluti bruyamment avant de demander d’une voix chevrotante « Vous m’avez mandé ? Quels services puis-je vous rendre messire ? » Ses mains voletaient, comme animées d’une vie propre.
L’inconnu répondit de cette étrange voix caverneuse, impossible à identifier
« L’on m’a recommandé de vous, il me plait donc de vous confier une mission. Réussissez et je vous couvre d’or. » L’inconnu ne donna pas l’alternative mais elle était suffisamment explicite.
_ Voici le prix de votre engagement » L’homme en noir laissa tomber une grosse bourse de cuir. Sous le choc elle s’ouvrit, libérant plus d’or que Coraentin n’en n’avait vu de toute sa vie. Le spadassin regardait le prix de son engagement, le prix de son âme. Il ne dit mot, mais en son cœur il accepta.

CH 4 - La cérémonie de l’épeautre

Taureau fit jouer le soleil sur sa rondache. Le reflet m’éblouie un instant et mon adversaire en profita. Son bâton décrivit une courte parabole et m’atteignit à la base du cou. Je reculais sous le choc, des étoiles dansaient devant les yeux. Déjà le coup suivant arrivait. Je le parais maladroitement. Je devais me ressaisir. Je fixais mon adversaire, tentais d’oublier mes courbatures, ma faim, ma soif et la foule qui hurlait son plaisir dans les gradins. Taureau me chargea, prêt à m’infliger le coup de grâce. Sous mon masque de cuir, je souris, c’était l’erreur que j’attendais. Je m’élançais en arrière. Je perdis l’air de mes poumons en touchant le sol sableux. Sans prendre le temps de reprendre mon souffle je lançais mes deux pieds en avant. Lancé à pleine vitesse, Taureau les reçut dans le ventre et me passa au dessus en battant inutilement des bras. J’achevais de me rétablir, attrapais l’arme de mon adversaire et lui appuyais mon pied sur sa gorge offerte. Si l’arène retenait son souffle, nous recherchions le notre bruyamment. L’air empestait le sable brûlant et le sang, mais par les quatre qu’il était bon. Une clameur s’éleva, puissante, roulant d’un bord à l’autre des tribunes. « Brillant ! Brillant ! Brillant ! »
Mon public, mon peuple ne pouvait me reconnaître derrière mon masque. Ils appelaient donc le vainqueur des Trois Jours du Rite de l’Epeautre: Brillant.
Taureau se mit à rire, il se redressa et je le laissais faire. Il m’admonesta une accolade digne de son nom-totem, du coin de l’œil je vis mes condisciples surgirent du fond du stade. Ils venaient en chantant.

Bradigan aux bras d’airain
Gagnait sa vie de bien belle façon.
Il forgeait du soir au matin
Pour obtenir les faveurs de Ninon.

Les uns boitaient, les autres portaient les stigmates des nos joutes et des épreuves traversées ces trois derniers jours. Bandages, éclisses, baumes, tous arboraient fièrement leurs blessures. Certes ils avaient été éliminés, certes ils n’étaient pas vainqueurs, mais ils étaient aussi gonflés d’orgueil de ma victoire que si elle était leur.

Bläzick seigneur aux bels mœurs
Pris affront des assauts des sorcières.
Bien à l’abri dans sa demeure
Fit sonner l’appel les cors de guerre.

Ces hommes, mes amis, mes frères d’armes m’entouraient, me claquaient les épaules de grandes bourrades amicales. Je fus hissé sur leurs épaules. Trop heureux de respirer un peu d’air, je vis la liesse populaire s’enfler de plus belle.
Nous fîmes le tour de l’arène. Les palisses de bois disjointes retenaient a grand peine la foule des petite gens. Hystériques ils menaçaient de tout renverser pour fêter leurs héros. Puis nous défilâmes devant les nobles. L’écrasant soleil de l’été jouait sur les oriflammes. Les applaudissements n’étaient pas moins nourris que ceux du peuple. Nous ne nous arrêtâmes que lorsque nous fûmes devant la loge royale.

Sourd aux sirènes sanglantes
Bradigan demeura auprès de sa mie
Il résista aux gend’armes tant et tant
Qu’il fut mené enchaîner à sa Seigneurie.

Ma voix s’était jointe à celles des autres. Nous chantions le chant glorieux de notre histoire tout en nous alignant devant notre suzerain. Nos veines charriaient des flots de feu qui nous faisaient oublier nos blessures. Notre heure était arrivée. C’était la fin de cinq ans d’enfer.

Bläzick porta accusation de trahison
Le coquin encapé de sa fierté l’ignora
Fort de sa puissance le roi voulut briser le forgeron
Deux jours et deux nuits ils luttèrent sans se jeter à bas.

Ce n’était pas un chant bien tourné, emplit de pieds choisis et mesurés. C’était un lai mi-parlé mi-chanté que nous récitions ensemble soir et matin. Nous étions tour à tour Bläzick et Bradigan. La formation que nous suivions n’avait d’autre but que de créer une milice dévouée au prince. Et je devais respecter ses hommes en ayant fait le même parcours qu’eux. C’est ainsi que nous portions tous des masque de cuir blanchit. Mon anonymat préservé, nous pouvions nous lier sans contraintes.

Ayant pris la mesure de l’autre,
Les fiers hommes s’accordèrent un instant de repos
Essoufflés, épuisés, ils murmurèrent une patenôtre
Et chacun, leur arme mirent au dépôt.

Depuis ce glorieux combat,
Bläzick son peuple guida
Bradigan son suzerain protégea
L’amitié, seule, les guida.


Le roi tendit ses bras, réclamant le silence. Par les quatre, je ne retrouvais pas mon père dans ce frêle vieillard qui ne remplissait plus sa tenue d’apparats. Je lui trouvais l’air hagard, et je n’étais pas le seul, Traimon, mon vieux maître se trouvait un pas derrière lui, prêt à lui porter assistance.
La voix de mon père rugit. Cela, il ne l’avait point perdu.
« Ce jour marque le début d’une nouvelle ère pour notre peuple. En ce jour bénis des Quatre nous avons un nouveau champion de l’arène.
A ces mots l’immense foule bariolée laissa exploser sa joie en un rugissement de tonnerre.
Mon père, magnanime attendit un instant, puis réclama une fois de plus le silence.
« Nous, Roi Aflaria XXIII, Souverain du Royaume de Valbereix, Duc d’Anglême, allons à présent procéder à la cérémonie de l’épeautre.
D’un geste solennelle, quoique tremblant, il englobât tous les combattants en une accolade lointaine.
_ Jeunes gens, vous terminez à présent votre apprentissage. Les épreuves passées vous ont soudés au-delà des mots, vous êtes plus que des frères, plus que la somme de vos possibilités, vous êtes frères d’épeautre. Vous êtes la nouvelle Garde Royale.
Le grand sénéchal fit un signe à nos sergents. Ils se placèrent face à chacun de nous, tenant dans leurs mains droites le morceau de cuir qui allait nous définir pour le restant de nos vies.
_ Bertrand de la Combe Noire, avancez d’un pas.
L’interpellé hésita un instant, nous n’avions plus l’habitude de nos propre nom. Le sergent face à lui plaça vigoureusement l’épeautre sur l’épaule gauche de mon camarade en criant : Désormais et selon la tradition des seigneurs Bläzick et Bradigan, porte fièrement ton titre : Seigneur Sanglier.
Sanglier porta ses doigts à sa décoration. Je devinais son sourire en sentant la gravure en forme de hure.
Le nouveau Seigneur Sanglier ôta alors son masque de cuir, révélant son visage juvénile à la foule en liesse. Les gradins de bois tremblèrent sous les acclamations du peuple.
Mon père appela tour à tour mes condisciples il y eût donc des nouveaux Seigneur Blanc, Taureau, Cœur de Lion, Epervier, Forteresse, Sauge, des noms que nous nous étions choisit, qui nous définissaient mieux que nos patronymes d’origines. Enfin, mon tour arriva. L’orgueil et la fierté faisaient trembler la voix du vieux roi. Traimon ne contenait point ses larmes de joies. J’avais réussit l’exploit d’être le champion de l’arène, moi, le prince héritier. C’était un événement qui n’était pas survenue depuis plusieurs générations. J’étais membre, chef et vainqueur de la garde royale. Je lisais sur le visage de mes confrères la joie pur et simple de me découvrir comme tel. Ils me suivraient jusqu’aux enfers si je le leurs demandais.
Mon cœur battait trop fort dans ma poitrine. J’étouffais sous mon masque. Une prière au bord des lèvres, je souhaitais que mon père en finisse au plus vite.
_ Prince Yvon, Héritier de la couronne de Schalk, avancez jusqu'à nous !
Je m’exécutais, la lisse de planche mal dégrossit me séparait de mon père, comme j’aurai aimé qu’elle disparaisse pour que je puisse le serrer dans mes bras. Peu m’importait en cet instant nos froides relations, ou la présence de sa cour, je ne voulais qu’être un fils enserré par son père. Perdu dans ma rêverie, je ne l’écoutais point.
_ … Désormais, vous porterez le titre de Seigneur Brillant, vainqueur des joutes de l’épeautre.
Un sergent placé derrière moi plaça mes insignes, un soleil gravé sur la pièce de cuir sur mon épaule gauche, un collier vermillon autour du cou. D’un geste bref je me libérais de mon masque. Enfin, je sentais de l’air sur mon visage. La foule hurlait, trépignait, tapait des mains. La rumeur était assourdissante. Mon père, magnanime, laissa la foule se calmer d’elle-même, puis d’un large mouvement de bras théâtral, l’invita de nouveau à faire silence.
_ Mon fils, Mon vieux cœur se réjouit de ce jour qui efface les tourments passés.
L’ombre de mon frère décédé plana un instant entre nous. Il reprit son allocution.
_ Seigneur Brillant, désormais vous êtes l’héritier du Trône, promis à ma succession lors de mon trépas. Portez fièrement ce présent, que chacun ici en soit le témoin de votre bonne fortune.
Cette fois, attentif au discours de mon père, je n’avais pas vu Traimon le quitter. Mon vieux précepteur apparu brusquement devant moi. Il portait une épée à bout de bras. Le fourreau était ouvragé de fils d’or et d’argent et le pommeau portait mes armoiries, mais le plus important était l’énorme joyau qui ornait la garde. C’était le plus gros éclat de Schalk Bleue que je n’eusse jamais vue. C’était gros comme une noix, son prix était à peine imaginable. Si nos contrées étaient riches de Schalk Rose, le Bleue se trouvait dans les carrières de la lointaine Dalésie. C’était un présent royal.
Je sortis l’arme de son étui. La lame polie brillait de milles feux. La foule hurla sa joie, je lui répondis en brandissant l’épée. Sous les vivats, je la nommais sur le champ : Flamboyante. A l’évocation de son nom, une flamme bleutée jaillit du pommeau, couru le long du fil et s’élança vers le ciel.
Les vagues de hourra se succédaient sans relâche, s’enroulaient autour de mon cœur, perturbant son rythme, le faisant vibrer à l’unisson de ce peuple qui m’acclamait et m’accueillait en son sien. Je levais les deux bras en signe d’acceptation. Je devenais, de fait, Yvon III, Héritier de la couronne de Schalk.

Thoor
28/02/2013, 20h22
Encore la suite.....

CH 5 - Cœur de Schalk

Coraentin regarda le rouleau de corde sombrer dans les ténèbres. Hypnotisé par les ondulations du serpentin de chanvre, le voleur profita de ce temps mort pour compter lentement jusqu'à cent. Ainsi, il força les battements de son cœur à ralentir. Le bourdonnement qui pulsait à ses oreilles cessa et enfin les bruits nocturnes de la ville endormis lui furent perceptibles. Un large coup d’œil autour de lui, et il fut certain que le temple et la ville somnolait paisiblement. Une chouette hulula son plaisir de chasse, un chien en contrebas lui répondit d’un aboiement absent. Coraentin comptait toujours, les yeux fixés vers la noirceur menaçante du trou béant sous ses pieds.
Il lui avait fallut de l’astuce et de la persévérance pour trouver le moyen de pénétrer au cœur du plus sacré des lieux. Des travaux sur la grande verrière, un emploie de manœuvre et le voilà prêt à plonger dans les trente mètres de vide afin de dérober le cœur de Schalk.
Sur désormais que nul ne l’avait perçu accéder à la coupole, le voleur enjamba le rebord plombé et entama la descente. Il avait calculé juste. Ses pieds touchèrent le dallage alors qu’il arrivait au bout de la corde.
Coraentin s’accorda un instant pour savourer son exploit. Puis, toujours à l’affût, il se cacha derrière un énorme pilier de pierre. L’immense atrium était plongé dans une pénombre mélancolique que ne dissipaient point les quelques flambeaux qui brûlaient encore en cette heure tardive. Des liturgies étouffées provenaient des profondeurs du temple. Le calme régnait.
Le voleur sortit de son sac un grand carré de tissus, qu’il plia consciencieusement par les coins tout en se concentrant intensément. Lorsque le linge eut la forme voulue, Coraentin sortit de sa bourse le précieux morceau de Schalk qui lui avait coûté si cher. En effet, son vol lui avait pris plusieurs semaines, et la fuite de la riche demeure avait été douloureuse. Les chiens ne l’avaient pas lâché facilement. Son fondement en portait encore les tristes stigmates.
L’aiguille rosée dans sa main droite, le voleur récita la formule magique et appuya le cristal contre le linge. Un halo iridescent illumina brièvement la cache, puis l’obscurité s’en fut de nouveau. Coraentin banda ses yeux avec l’artefact et ce fut comme si l’atrium s’éclaira dans une explosion de lumière rosâtre. Grâce à la magie du Schalk il y voyait comme en plein jour.
Ainsi équipé, il lui était désormais facile d’éviter les gardiens qui somnolaient ou les prêtres plongés dans leurs dévotions nocturnes. Il connu pourtant un instant de frayeur lorsqu’il faillit percuter l’un des prêtres Bleue de l’ordre de Mors’ash.
Craignant de ne pas avoir le temps nécessaire à son larcin, le voleur avait accéléré son pas. Les couloirs se succédaient, interminables. Et les portes des cellules demeuraient fermées sur le sommeil des prêtres. Coraentin trottait silencieusement, lorsque l’une des portes s’ouvrit. Le servant des Quatre, ensommeillé, sortait un pot de chambre miasmatique. Le voleur se figea, espérant qu’il se situait bien dans l’ombre salvatrice. L’homme de foi regagna sans tarder sa cellule, ses pieds nus traînant sur le froid dallage de pierre. Son morne regard endormi fixé dans le vague rassura le voleur. Cependant, Coraentin ne respira à nouveau correctement que lorsque, de derrière la porte en bois, lui parvint des ronflements bienheureux.
Le coquin s’enfonça plus profondément dans les méandres du temple jusqu'à parvenir, enfin, à la Grande Rotonde Sacré. Coraentin s’arrêta un instant, autant pour vérifier l’absence de témoins que pour admirer ce lieu si sacré. Quatre colonnes de pierres, taillées à l’effigie des quatre dragons primaux, soutenaient une voûte d’obsidienne incrustée de pierres précieuses. Des flambeaux, si nombreux qu’il ne pouvait les compter, jouaient leur symphonie de lumière sur les bas reliefs. Les ombres mouvantes donnaient vies aux sculptures, leurs regards chargés d’innombrables années accusaient le voleur.
Tremblant, Coraentin s’approcha du piédestal d’or et d’argent qui trônait au centre de la rotonde. Sur le plateau reposait le Cœur de Schalk. C’était le plus gros morceau de Schalk connu. Gros comme tête, le cristal rosé palpitait d’une lumière apaisante. Concentré sur son larcin, Coraentin n’entendit pas les gardes qui l’interpellaient. Il posa respectueusement ses mains sur le cristal, et récita la formule magique que lui avait donnée son mystérieux commanditaire. La magie opéra aussitôt, foudroyé le voleur mourut sans s’en rendre contre, un sourire aux lèvres.

CH 6 - L’éveil

Je dormais, confortablement roulé en boule dans mon grand lit à baldaquin, lorsque qu’arriva la catastrophe. Une explosion ébranla tout le château, je crus qu’il s’effondrait sur moi. Comme j’émergeais brutalement de mon sommeil, des tremblements souterrains, sapèrent les fondations même du château. Une vive lumière illumina ma chambre. C’était une lumière douce, chaleureuse, comme un levé de soleil, mais qui provenait du nord. Intrigué, je m’approchais de la fenêtre en évitant les milles éclats de poteries qui jonchait le sol. Pas un objet n’avait tenu sa place. Mes armoiries, mes études se mêlaient aux débris de verre. Une bouteille de vin, cassée, déversait son précieux liquide sur mes vêtements de la veille. Etrange et terrifiant spectacle que je vis cette nuit là.
Un soleil rosé, éclairait toute la région. Des éclairs gigantesques fusaient dans toutes les directions. Certains frappaient le sol et causaient des dégâts à peine imaginable. D’autres partaient bien au-delà de l’horizon. Le tremblement de terre ne semblait point vouloir décroître. Bien au contraire, je fus mis à bas par une secousse plus violente que les précédentes. Une fissure s’ouvrit, s’élargie, signe que le château s’écroulait. Je chassais la froide étreinte de la peur, et je couru hors de ma chambre. Les couloirs se remplissaient, les gens criaient au rythme des craquements sinistres, nous nous précipitions dehors dans un désordre apocalyptique. Les nobles, les bras surchargés de leurs valeurs, conspuaient les simples servants qui les dépassaient sans un regard. Je vis mon ancienne nourrisse traîner derrière elle une flopée d’enfants vers le salut, en chantant afin d’éviter qu’ils fussent par trop terrorisés. Sa méthode en séduisit plus d’un et en quelques minutes un cortège suivait Ceandra, une comptine sur les lèvres.
« Creusent les Nains sous la houlette de Lume’ash
Chantent les Elfes pour la joie de Free’ash
Vivent les Hommes honorant Dras’ash
Mais pleure, pleure Mors’ash
… »
Il ne me fallut que peu de temps pour atteindre l’étage royal mais cela me parut durer une éternité. Je n’en garde qu’un souvenir confus, fragmentaire. Même encore, dans mes cauchemars, je coure sans fin dans les couloirs devenus fous du château. Je revois l’énorme vaisselier qui manqua de me tuer en tombant juste après mon passage, les armoiries familiales dansants sur les murs, des torches tressautantes, les soubresauts qui disjointèrent les dalles de pierres. Dans ces cauchemars, je n’arrive jamais à la porte de la chambre royale.
Essoufflé, le cœur au bord des lèvres, j’atteignis l’huis paternel. J’entrais sans frapper, vaguement honteux de ne pas respecter le protocole. L’antichambre était sans dessus dessous. Pas un bibelot, pas un meuble qui ne fût brisé, renversé, déplacé. Même le lourd fauteuil, où siégeait mon père lorsqu’il recevait, était familièrement appuyé à une armoire. Un grand vide se fit en moi. L’étreinte glacée de l’angoisse enserra mon cœur. Il n’y avait point de garde ici, point de valet, ni même un membre de sa garde royale. Le pressentiment du désastre voletait autour de mon âme. Une nouvelle secousse me jeta à terre. J’entendis alors un bruit que je n’oublierai jamais. Un pan du château s’effondrait sur lui-même, entraînant la moitié de l’aile Souveraine dans les douves.
Fussent la chance, ou les dieux qui me permirent d’en réchapper ? Je ne pourrai répondre. Lorsque la poussière me le permis, je découvris, incrédule le trou béant qui remplaçait la chambre de mon père. Hélas, je ne pus m’appesantir sur son sort, car une vision insolite se dévoilait devant moi.
Au dessus des gravats fumant, un calice flottait dans le vide. C’était un des trésors de mon père, une sculpture de Schalk, patiemment assemblée par les meilleurs artisans, puisqu’on ne pouvait briser ces morceaux de cristal magique. Elle flottait dans l’air, à quelques pas, nimbée d’une lueur rosée. Je n’avais jamais vue du Schalk agir de la sorte. L’on s’en servait pour faire de la magie, certes, mais jamais le cristal n’agissait de lui même. Je vis alors le calice vibrer et, toujours flottant, se disloquer lentement. Puis, toujours avec une lenteur hypnotique, les fragments partirent. En les suivant du regard, je pus constater que d’autres éclats de Schalk les suivaient. Une ribambelle de lumières roses qui survolaient notre ville meurtrie. Tous semblaient aller se joindre en un point que je ne pouvais voir.
Conscient que j’abandonnais peut être mon père à son sort, je me précipitais pour rejoindre les gardes du château. Il fallait donner des ordres, organiser les secours, découvrir la source de nos malheurs, agir en Prince Héritier.

Dans la grande cour, je retrouvais mes camarades d’épeautres. Nous écourtâmes les effusions de joie pour nous concentrer sur les tâches urgentes. J’envoyais Epervier s’enquérir du devenir de mon père, ne l’ayant vu dans sa chambre je nourrissais l’espoir qu’il réchappa à la catastrophe. Je chargeais Forteresse, Taureau et une dizaine d’autres gardes, d’évacuer la populace du château et du bourg. Je pris Furet à part, et lui expliquais se que j’attendais de lui.
_ Va vers la Mine de Schalk. C’est là que semble se rejoindre nos éclats, découvre se qui s’y trame et reviens vite. Je pressens que nos malheurs y ont leur source et qu’il nous faudra la combattre.

Les heures passèrent, le soleil monta et entama sa descente crépusculaire, lorsque je reçus les deux pires nouvelles de cette horrible journée.
Quelques volontaires avaient cherché et trouvé le corps sans vie du Roi. Furet arriva en cet instant si sombre. L’œil hagard, le souffle cour, il ne pu me souffler que « La mine ! Il est énorme ! », avant de sombrer dans la folie.
Je tentais, en vain d’imaginer ce qui pouvait conduire un homme équilibré en une loque bavante, en l’espace de quelques heures. C’était terrifiant. La situation semblant pouvoir se passer de moi, je réunis en hâte mes gardes d’épeautre afin de mener l’enquête.
Nous partîmes vers l’Est, vers la mine de Schalk, accompagnés des derniers éclats de cristal. La traversée du bourg me fut une torture sans nom, qu’aujourd’hui encore je ne peux pas évoquer sans pleurer. Je n’étais pas le seul à laisser mes émotions me submerger. La ville présentait un triste visage, ses douces maisons éventrées, ses habitants blessés, meurtris dans leur chair et leur esprit. D’où que je portais mon regard je ne voyais que désolation, lamentation et pleurs.
Parfois, un pauvre hère me suppliait de l’aider, de sauver quelqu’un ou simplement de bénir un défunt. Tous avaient le regard mort de ceux qui traversent l’enfer. Les récits se ressemblaient et se confondaient. Le tremblement de terre, les morceaux de Schalk qui s’étaient envolés, les effondrements, les morts….Jamais je ne m’était sentis aussi impuissant.

Il ne faut que trois petites heures pour faire le trajet jusqu'à la mine. Déjà, à mi-parcours, nous avions compris que c’était bien là la source de nos malheurs. La mine présentait habituellement l’aspect d’une grosse colline ventrue sur laquelle grouillait hommes et chevaux. Nous ne voyions plus qu’un cratère fumant. Couronnant les ruines de la mine, un nuage noir stagnait. Tous les morceaux de Schalk convergeaient vers cette sombre nuée, sans que nous ne puissions en deviner le dessein. Parfois un des cristaux nous frôlait, et nous tentions de l’attraper. Peine perdue, même Taureau n’y parvint pas, Il perdit même un doigt, sectionné par l’éclat rose. Le paysage était ravagé. D’où que je porta mon regard je ne voyais que sols dévastés par des trous desquels sortaient des éclats de Schalk.

Au sortir d’une futaie, nous vîmes que la petite vallée artificielle où travaillaient une cinquantaine de nos gens, n’était plus qu’un cratère fumant. Partout alentours des débris et des corps jonchaient le sol. L’explosion avait du être terrible.
Des éclairs roses brillaient violemment au cœur de la nuée. Le crépuscule rendait la scène surréaliste. Nous, six pauvres cavaliers faisions face à cette chose mouvante et hurlante, sans comprendre ce que nous voyions.
Soudain une nouvelle explosion nous jeta à bas. Soufflé, le nuage avait disparu.
Une terreur primale s’empara de nous. Je crois que c’est de devoir calmer nos chevaux et d’éviter qu’ils ne s’emballent que nous avons su gérer notre propre affolement.
Sortant du cratère, nous dominant de plus de dix toises, un énorme dragon nous hurla son défi.

Thoor
13/03/2013, 17h54
CH7 - Comment combattre un dragon ?

La lumière illumina subitement Miromane. La jeune femme, couverte de poussière et de débris, écarquillait les yeux comme un hibou effrayé. Elle rampait depuis des heures à la recherche de la sortie du labyrinthe qu’étaient devenues les mines. La jeune femme travaillait seule dans une galerie isolée lorsque le tremblement de terre avait débuté. Coincée par des éboulis, elle n’atteignait que maintenant la surface, pour découvrir un spectacle dantesque.
Une patte griffue, énorme, apparaissait et disparaissait devant la petite ouverture. Miromane aperçut un homme en surcot blanc, épée au clair, passer entre les pattes du monstre. Les cris étaient effrayants. Des chocs sourds malmenaient les fragiles parois de son boyau de mine. Des pierres et de la poussière lui tombaient dessus, elle devait sortir. La peur mêlée de curiosité lui nouait le ventre, comme lorsqu’elle était petite et creusait clandestinement la mine. Le passage étroit lui comprimait la poitrine, elle rampait, un bras en avant. Dehors des hommes s’interpellaient. Elle crut reconnaître des cris de guerres, des grognements terrifiants.
Aveuglée par une lumière rosée qu’elle ne parvenait pas à identifier, Miromane roula sur le bord de la galerie. Elle aspirait de grandes bouffées d’air et crachait autant de poussière. Elle regardait l’incroyable scène qui se déroulait devant ses yeux sans qu’elle parvienne à y croire.
Un dragon de Schalk occupait le centre d’un cratère et des hommes combattaient le monstre. Des monceaux de Schalk tombaient du ciel et se joignaient pour composer le dragon. Elle vit, comme dans un rêve, trois cristaux se lier et former une griffe d’une des pattes antérieures.
Miromane était protégée par un affleurement rocheux, elle pouvait à loisir voir le titanesque combat. Plus tard, elle apprendrait les noms des héros qui combattirent ce jour là.
Taureau, hache à la main, tentait de trancher la queue de l’animal. Il esquivait en se baissant l’énorme appendice, puis reprenait son ouvrage.
Cœur de Lion, le visage placide, utilisait son arc si vite que ses mains étaient à peine visibles.
Une jeune femme virevoltait autour du monstre, plantait sa rapière et reprenait sa mortelle danse. Feinte semblait inépuisable.
Un rugissement fit sursauter Miromane. Sanglier chargeait. Il portait son épée au flan. Son cimier flamboyait fièrement alors que ses pieds martelaient lourdement le sol. Il prit un maximum de vitesse et percuta l’immense poitrail en projetant son arme devant lui. L’acier se brisa net. L’homme emboutit la créature, tête la première. Le dragon, attrapa son assaillant presque délicatement avec son mufle, puis le catapulta dans les airs. Sanglier ne se releva pas !
Miromane, était bien consciente que le monstre, inachevé, était lent, mais que sa puissance augmentait à mesure que les minutes passaient. Une aile s’écrasa sur le fragile abri de la jeune fille. Elle n’avait pas d’autre choix que d’en sortir et de fuir.
Elle se retrouva entre les monstrueuses pattes, Les colonnes de cristal s’abattaient autour d’elle, l’épargnant miraculeusement. Elle se sentait toute petite, toute fragile sous le ventre de cristal. Elle bondit hors du danger et tomba dans les bras d’un homme. Le visage ouvert, couronné de favoris blond, il lui sourit et l’écarta délicatement sur le coté.
« Courez ! Appelez la garde ! Nous retenons ce monstre ! » Chacune des instructions du Prince étaient ponctuées de coups d’une des deux épées qu’il portait. Forteresse, elle, portait les deux écus frappés des insignes royaux et protégeait son Capitaine. Miromane ne parvenait pas à détourner son regard de cette mortelle danse à trois. Le dragon attaquait les deux hommes, gueule ouverte sur des crocs surdéveloppés. Forteresse détournait le choc afin qu’Yvon puisse frapper. Hélas, les coups portés n’avaient que peu d’effet. Sous le choc de l’acier des morceaux de Schalk sautaient, mais ils se tenaient un instant en l’air avant de reprendre leur place. Même l’épée enflammée d’Yvon ne faisait pas mieux.
Miromane eût la certitude que ces héros luttaient vainement contre la fatalité.

Elle trouva, elle ne savait comment, le courage d’obéir aux instructions données par Brillant. « Peut être », se répétait-elle, « Peut être que les renfort suffiront… ». Elle courut. Elle survolait le sol de ses pieds nus, sautait par-dessus les trous. Le souffle cour, gagnée par l’épuisement, elle courut jusqu'à la futaie. La nuit tombante rendait les arbres monstrueux, mais comparé à l’horreur qu’elle fuyait cela ne l’effraya point. A se trouver ainsi cachée par les grands arbres protecteurs, Miromane raccourcit sa foulée. Malgré la fraîcheur de l’air, elle transpirait abondamment et avait besoin de reprendre son souffle. D’autant plus que les années passées à creuser dans la mine ne l’avait pas habituée à un tel effort debout.
Elle évita de justesse l’homme. Il se tenait au milieu du sentier. Il avait l’air fou. Miromane se jeta sur sa gauche ou un buis miséricordieux l’accueillit moelleusement. Elle se débattit avec l’arbuste tout en se demandant pourquoi l’inconnu ne l’aidait pas. Elle pesta et tempêta tout en se redressant. Elle ne cessa pas de jurer et de copieusement incendier l’homme lorsqu’elle se rendit compte qu’il ne la voyait pas. Calmée, elle prit le temps d’observer l’étrange personnage.
Il portait de luxueux vêtements, des soies rehaussées de broderie, des bijoux d’or et d’argent. C’était un homme gros, vieux, qui gesticulait en marmonnant.
« Frappe ! A droite ! Non ! … », Pus t’elle comprendre. Croyant avoir affaire à quelque noble que la raison avait fuit suite aux événements de la journée, Miromane tira sur le bouc du vieil homme. Son espoir de le voir réagir s’évanouit aussitôt. Non seulement, l’homme ne sembla pas la voir, mais il se mit à courir vers la mine. Elle l’attrapa par le bras, le forçant à faire volte-face et le frappa sous le menton de toutes ses forces. L’homme tomba à la renverse, inconscient. La jeune femme se mit en devoir de placer le noble sur le bas coté, à l’abri, lorsqu’elle se rendit compte de l’étrange silence qui régnait. La forêt ne résonnait plus des bruits de la bataille, des cris du dragon ou des appels des hommes d’armes. Craignant pour la vie du beau jeune homme blond, Miromane accouru vers la mine. Les arbres défilaient de chaque coté du chemin en un brouillard brun/vert. Elle oublia ses douleurs, son souffle trop court, l’épuisement qui la gagnait et faisait trembler ses jambes. Elle ne pensait qu’a Yvon. Elle découvrit en sortant du bois, l’incroyable scène. Le dragon inachevé surplombait de toute sa hauteur les guerriers. Immobiles les morceaux de Schalk ne s’aggloméraient plus au monstre. Plus rien ne bougeait. Les hommes, lentement baissèrent leurs armes. Le monstre restait figé, entouré d’éclats de cristal suspendus dans les airs. Inerte, le dragon semblait quand même terrifiant. Mais Miromane n’accorda pas un regard à la statue rosée, elle ne voyait que le jeune homme blond qui gisait au sol. En son sein, son cœur s’emballa. Ne l’avait-elle donc trouvé que pour le perdre aussitôt ? Elle se jura que s’il était vivant, que jamais elle n’en serait séparée !

Yvon ouvrit les yeux et vis un visage d’ange maculé de terre et de larmes. Il se noya dans les beaux yeux verts, tout en cherchant à reprendre ses esprits. Il apprit de ses compagnons qu’il avait été frappé à la tête par le monstre. Le prince tourna son regard vers la bête. Le monstre s’était subitement immobilisé sans qu’aucun des guerriers n’ait portés de coups, sans raison. Le mystère restait entier.
La décision fût prise de laisser Cœur de lion garder le corps sans vie de Sanglier. Elle aiderait au mieux les mineurs miraculés qui sortaient des décombres de la mine. De plus, le féroce archer possédant un cor de chasse taillé dans une corne d’Aurochs Géant, devrait, au moindre mouvement du Dragon de Schalk, sonner l’appel.
Yvon et les gardes survivants, accompagnés de Miromane devaient retourner au château afin de préparer des mesures contre la menace et envoyer au plus tôt des secours pour les blessés.
La petite troupe alla bon train jusqu'à la futaie. La mémoire lui revenant, Miromane s’arrêta au bord du chemin afin de retrouver le noble dément. Yvon fut très étonné de reconnaître en cet homme Traimon. Il n’eut de cesse de faire reprendre ses esprits au vieux professeur. Il laissa ses hommes continuer leur chevauchée afin de demeurer prés de lui. Fidèle à sa promesse, Miromane resta de même. Elle se sentait un peu coupable d’avoir frappé si fort l’ami du Prince et demeura silencieuse tout en faisant craquer ses doigts.
Yvon déchira sa chemise, puis avec les lambeaux, humecta le visage du pauvre homme. Des gémissements virent briser le pesant silence qui régnait. Traimon émergea lentement de son inconsciente. Même éveillé il garda un regard vitreux.
Le prince lançait des regards furieux vers la jeune femme. Elle haussait les épaules « Est-ce de ma faute si mon travail m’a dotée d’une forte musculature ? »
Le jeune homme n’insista pas, trop inquiet pour ce père de substitution.

CH 8 - Révélation

Mon précepteur ne pouvait se relever. Je ne pensais pas que le coup qu’il avait reçut suffisait à expliquer cette faiblesse. Sa respiration était courte, haletante. Il me semblait avoir vieillit de dix ans depuis la dernière fois que je l’avais vu. C’était la semaine dernière, pour le banquet donné pour fêter l’anniversaire de ma victoire dans l’arène. Ses cheveux s’étaient fait rares, des taches brunes étaient apparues sur sa peau, il avait beaucoup maigrit. L’homme doté d’un sérieux embonpoint flottait désormais dans ses coûteux vêtements. J’en avais la gorge nouée. Je tentais de l’installer de manière plus confortable lorsqu’il agrippa la manche de mon surcot.
« Yvon, est-ce toi ? Souffla-t-il.
_ Oui Traimon. Reste calme, ne parle pas.
_ Il est bien trop tard pour se taire…Il me faut tout te révéler……Maintenant. »
Il parla. Son récit était haché, décousu parfois, mais plus il parlait, plus j’aurai aimé qu’il se taise.
_ Yvon te souviens tu du jour ou ton père reçut le calice de Schalk en présent ?
Comme j’acquiesçais, il poursuivit.
_ Ta mère adorait ce présent, et pour lui faire plaisir, Notre roi voulut lui offrir d’autres présents ainsi montés. Hélas, les dignitaires étaient repartis dans leur lointaine contrée et aucun de nos artisans ne sut reproduire leur savoir faire. Il me confia alors pour mission de partir dans la lointaine Dalésie et de commander un service entier de Schalk.
C’était une folie. Le coût de ce caprice dépassait de beaucoup la capacité du trésor royal. Je suis quand même parti pour ces contrées sauvages. Mais loin d’obéir à mon roi, je tentais de voler leur savoir.

Traimon s’épuisait. Il se mourrait et ses confessions l’achevaient. Jamais de ma vie je ne m’étais senti si impuissant. Et pourtant je le laissais continuer.

_ J’y ai passé des semaines. J’ai tout essayé, la persuasion, le charme, la corruption, les menaces, rien n’y a fait, personne ne voulut me parler. Et puis, un jour, en cherchant un refuge pour la nuit, je fus hébergé par des Moines Gris. Cette confrérie n’honorait pas les Quatre. Elle honorait les Secundae, les Dragons issus de la Fontaine de Vie. Ils vouaient même une haine farouche contre Dras’ash, Mors’ash, Free’ash et Lume’ash. Ces moines pensaient que nos Quatre avaient éliminés les Secundae par jalousie. C’est là, dans ce petit temple perdu que j’appris le secret du Schalk.

Je restais suspendu aux lèvres du mourant. A mes cotés se trouvait la jeune femme de la mine. Je ne savais pas pourquoi, mais sa présence me faisait du bien. Traimon déclinait. Ses yeux se perdaient de plus en plus dans le vague et nous devions tendre l’oreille pour comprendre ce qu’il disait.

_ Le Schalk, fils, ce n’est pas un mélange de sang de la Fontaine de vie et de souffle de Dragon. C’est le corps des Secundae morts !
Lorsque les Primaux ont soufflés les fontaines, ils les ont tués. Privés de magie, les Secundae sont mort. Ils sont tombés du ciel, plongés au cœur de la terre. Nous fouillons leur corps, arrachons des morceaux de leurs cadavres pour nous en servir. C’est inique !
_ Ma fin est proche Yvon, Il me faut me hâter. Les Moines Gris m’instruirent. Je suis aujourd’hui le troisième haut dignitaire de mon ordre. J’ai fait bien de mauvaises choses, mais celle-ci était pour toi.

Il s’agrippait furieusement à mes vêtements. Sa tête retombait sur son torse un instant, puis il se relançait dans son exaltation. Je ne savais plus que penser de cet homme. Il m’avait tout appris. C’était lui qui avait accompagné chaque instant de ma vie, tandis que mon père se perdait dans ses royales obligations. Je lui avais confié mes rêves, mes cauchemars. Et voilà qu’il faisait peser sur moi la responsabilité de cette folie.

_ Le Schalk peut être animé. Il suffit d’en avoir quelques morceaux qui s’assemblent, et de la bonne formule, pour faire des golems. J’ai engagé un voleur, il y a bien longtemps, il a volé pour moi bien des éclats de cristal. J’ai réussit à reconstituer une griffe. Je l’ai alors enchanté, elle devait trouver les restes du corps de l’un de mes dieux. Et elle devait le réveiller. Ton père, maudit soit-il, aurait périt en le combattant. Toi, tu te serais lancé dans la bataille et j’aurais relâché le Dragon. Vainqueur, tu devais prendre le pouvoir….
_ Haaa ! Fou que je suis. Je suis bien faible….Comprends, Yvon, Les Secundae ne sont pas totalement morts. Leurs esprits restent attachés à leur corps. Nous, les magiciens, je le sais maintenant, entrons en contact avec eux lors de nos incantations.
_ En réassemblant ce dragon, je l’ai presque ressuscité. Il me tue, non pas physiquement, mais mentalement. Il a besoin de moi, mon corps est l’ancre qui lui permet de revenir. En m’assommant, cette jeune fille l’a désorienté. Elle nous a donné un répit. Je le bloque….. pour l’instant.

Je regardais mon précepteur, son visage ruisselait de sueur. Il souffrait, c’était indéniable. J’entendis la jeune femme murmurer quelque chose comme « Il marmonnait, c’était ça ». Au loin une corne sonna.

_ Yvon, tu dois me tuer.
Je refusais cette révoltante proposition. Il insista.
_ Il n’a besoin que de mon corps, il me tue déjà. Tu ne feras que me libérer.

La nuit nous enlaçait de ses sombres bras. Je ne voyais plus rien en dehors de nous trois. Le monde disparaissait, il ne m’en parvenait plus que des sons étouffés, indistincts. Traimon brillait. Un halo rose émanait de son corps, cela me sembla vivant. Cette chose pulsait d’une vie malsaine. Mon précepteur se taisait, tourné vers son combat intérieur. Ses yeux se perdaient de plus en plus dans le vague. J’étais seul face à mon rôle de bourreau. Je ne sais comment je sortis mon poignard de son fourreau. Ni comment, je trouvais la force de l’amener contre la poitrine de mon mentor. Je respirais fort….

Je n’y parvins pas. Mes muscles refusaient de m’obéir. Je crois, qu’en cet instant je pleurais. Je tournais et retournais toutes les raisons qui devaient m’amener à exécuter un traître. Je ne voyais que le vieil homme que j’aimais.
Plonger dans mon combat intérieur, j’avais oublié la jeune femme. Elle posa sa main sur la mienne.

Nous l’avons fait ensemble !

oct.-2011
Thoor


Fin de la 'saison 01' ;)

Thoor
14/03/2013, 17h13
On attaque la saison 02 ?

Le secret du Schalk (suite)

CH 9 – Passent les années

La porte grinça sinistrement sur ses gonds. Une bouffée d’odeurs m’assaillis. C’étaient des odeurs de vieux parchemins de papier, de crottes de souris et de tabacs refroidis depuis longtemps. C’était des odeurs de tristesse et de nostalgie. C’était l’odeur de Traimon.
J’adjoignais mon cœur de ne point flancher et j’entrais dans le cabinet de travail. Deux ans étaient passés depuis le départ de son occupant. C’était le temps qu’il m’avait fallut pour trouver le courage d’y pénétrer.
Sanglier, me passa une torche allumée. Puis mon confrère d’épeautre reprit sa garde devant la porte. Les flammes dansaient devant mes yeux, je tentais de me persuader que c’étaient elles qui me faisaient monter les larmes aux yeux. Par les Quatre, j’étais venu ici un nombre incalculable de fois, mais je ne pouvais pas avancer. Du regard je cherchais, mon précepteur, mon mentor, mon ami et je savais bien que le bonhomme rondouillard reposait dans sa tombe anonyme. A ma gauche, le vieux fauteuil défoncé attendait en vain son propriétaire. Il faisait face à la petite cheminée où j’avais récité bien des leçons. Le grand tapis rond était recouvert d’une fine poussière grise. Pourtant les quatre Dragons entrelacés qui y étaient représentés, me semblaient toujours aussi vivants. Enfant ils m’avaient fait peur, adulte ils me terrorisaient. Je fis un pas en avant, conscient de la chape de plomb qui pesait sur mes épaules. Les étagères remplies de parchemins précieux, les tableaux et même le lutrin prés de la cheminée, tous m’accusaient de l’assassinat de leur maître. Je jetais ma torche dans l’âtre. A la lueur déclinante des flammes je traversais le cabinet de travail. En ouvrant les contrevents, j’eu autant l’impression de chasser l’odeur de renfermé que les fantômes du passé.
Les larges rayons du soleil éclairaient sous un jour nouveau le sinistre décor. Je posais les yeux sur l’établie de mon vieux maître. Comme je l’avais toujours connu, il débordait d’instruments de mesure, de cornues, d’échantillon de roche, tout un bric-à-brac dont lui seul connaissait l’usage. Hélas, je connaissais désormais le résultat de ses recherches. Ne voyant rien de particulier sur le plan de travail, j’allais aux rayonnages de parchemins. Un à un je les sortis des écrins de bois pour les glisser dans des tubes d’airain que je scellais à la cire. Un savoir bien trop dangereux se cachait dans ces fragiles manuscrits. Mais un savoir tel qu’il était folie que de seulement penser à les détruire. Les heures se succédant aux heures, j’eus tout le loisir de me promettre d’étudier ces vélins. Ce que mon maître avait trouvé d’autres le pouvaient aussi. Qui savait si le secret de la sauvegarde de mon royaume ne reposait pas dans ces lignes enluminées.
Mon fastidieux travail effectué, j’ôtais les tapisseries des murs. Je ne trouvais aucune cache, ni aucun passage secret. Repoussant les objets les plus précieux dans un coin de la pièce, j’entrepris d’allumer un feu vaillant dans la cheminée. Je l’alimentais de bibelots sans intérêt, d'échantillons, de poudres colorées et du petit mobilier. Comme je soulevais le fauteuil, un jouet d’enfant tomba à mes pieds. Il avait passé de bien longues années, coincé entre l’assise et le dossier pour me revenir en ce jour. Je reposais le fauteuil et ramassais le bilboquet.

Poc ! Le son de la boule de buis s’insérant sur son support me surpris. Plongé dans mes pensées nostalgiques j’avais machinalement lancé la boule. Je glissais le jouet à ma ceinture pour finir ma tache. Il ne me restais guère à faire. Je hélais Sanglier, et ensemble nous transportâmes les effets de Traimon survivants dans mon propre cabinet. La journée était bien avancée lorsque je pénétrais dans ma chambre. J’eu à peine le seuil franchit, que Frigolin me sauta dessus.
_ Messire, enfin, il n’est plus temps de vous dérober, attaqua t’il. Vos couturières sont arrivées il y a des heures, hâtez vous de les rejoindre.
Je poussais intérieurement un soupir tels que, Traimon vivant, j’eusse reçu une taloche. Fini les joies simples de la solitude et de la nostalgie. Je retrouvais mon rang de Roi-Servant et les interminables préparatifs en vue de mon couronnement et de mon mariage.

Les femmes m’attendaient de pied ferme. Sans ménagement aucun pour ma royale personne, elles me juchèrent sur un tabouret. Puis toujours sans aucune considération pour mes goûts, elles se livrèrent à un étrange balai où je faisais figure de mannequin.
Si je gardais le silence, je gardais aussi mes oreilles grandes ouvertes. Les bavardages incessants m’en n’apprenaient bien davantage que tous les rapports que je pouvais lire.
Les plus âgées se plaignaient de l’agitation de la ville, des nouveaux arrivants qui ne leur inspiraient point confiance et toutes pleuraient encore la perte d’êtres chers. Les plus jeunes étaient ravies de la reconstruction d’Anglême, appréciaient les richesses apportées par les immigrants, de même qu’elles pleuraient encore les disparus de la catastrophe.
Deux ans, c’était le temps qu’il nous avait fallu pour redresser le royaume et tout reconstruire. La Catastrophe du Schalk avait ébranlé les fondations même de la ville. Et dans les premier temps il n’était pas rare qu’un bâtiment s’écroula sous son propre poids. Nos morts et disparus se comptaient par centaines. Pas une famille qui ne fût endeuillée en ses jours tragiques. Je ne peux évoquer cette période sans repenser à ces corps disloqués, meurtris, agonisant ou à ces visages connus qui cherchaient en moi des réponses que je ne pouvais donner. La nuit, je rêve souvent à ces pauvres hères. A leurs regards plein de vide…

J’avais déployé les plus gros de mes gardes à aider la population. Ces hommes et ces femmes avaient fait un travail admirable. Ils s’étaient évertué à sauver le plus de monde possible, à consolider les bâtiments abîmés, à soigner, à porter de la nourriture…. Souvent dans des situations extrêmement périlleuses.
J’avais gagné l’estime de la population en gérant cette crise directement sur la grand’place du marché. Chacun pouvait ainsi me porter ses doléances, et mes couleurs flottant sur mon pavillon semblaient rassurer mes braves Angousins.
C’est dans cette période frénétique de pleurs et de joie que je m’aperçus de la disparition de Miromane. Certes nous ne nous connaissions point, mais cette absence me chagrinait plus que je ne saurais dire. Les jours passèrent rapidement. Le printemps céda devant l’arrivée de l’été. Les beaux jours, la chaleur et les travaux de récoltes abondantes chassèrent des esprits la ruine et la désolation de la ville. La vie reprenait son cours.

Je me souviens parfaitement de ce matin là. Je me reposais sur ma couche sous mon pavillon blanc. J’écoutais les bruissements de vie qui m’entouraient. Ici un apprenti forgeron se faisait tancer par son maître pour son retard, là un soldat faisait son rapport sur la nuit passée, partout les hommes et les femmes vaquaient sereinement à leurs occupations. Je me prélassais au lit, profitant de ce moment de calme pour réfléchir. La crise se terminait, nous ne trouvions plus de nouveaux corps, les bâtiments semblaient stables, il fallait penser à l’avenir désormais…
Des cris brisèrent mes réflexions. J’entendis des éclats de voix suivit d'un fracas métallique retentissant. Je sortais de ma tente pour découvrir une scène incroyable. Taureau gisait au sol, le nez ensanglanté, tandis que au-dessus de lui, poings serrés Miromane l’invectivait généreusement.
Apparemment le colosse n’avait pas reconnu la jeune femme, qui ignorant tout des bonnes mœurs de la cour avait tenté d’entrer dans ma tente. C’en était suivi une courte dispute et un échange d’horions.
Sous les regards furieux et le menton noirci de Taureau je la laissais entrer dans le pavillon. Je ne pus dire un mot qu’elle se tournait vers moi en disant
_ T’as un problème !
_ Oui, une certaine jeune fille qui malmène mes hommes… répondis-je.
Elle éluda la question d’un haussement d’épaule.
_ Le dragon, benêt, tu comptes en faire quoi ?
_ Il est mort…. Je ne puis poursuivre qu’elle me coupa
_ Oui, mais maintenant, que vas tu faire de tout ce Schalk ??

Je commençais à comprendre alors de ce dont elle voulait parler. Le Schalk était une pierre précieuse aussi recherchée que l’or ou l’argent. Un gigantesque dragon composé uniquement de Schalk, d’une envergure de vingt toises avait de quoi aiguiser les appétits les plus féroces, ou de déstabiliser toute une économie.
Focalisé sur l’urgence, je n’avais pas anticipé l’avenir.
Elle se rie alors de ma mine déconfite.
_ Panique pas mon prince, j’ai pris les choses en main. J’ai réuni un groupe de mineurs. On a discuté et pris quelques mesures. On ne peut pas laisser tout ce Schalk à la vue de n’importe qui alors on l’a caché. Puis on va te le débiter en morceaux ton bestiau et l’éparpiller un peu partout.
_ Et pourquoi faites vous cela ?
_ On est des mineurs, on creuse et on gagne notre croûte. Une bonne partie des filons ont disparue, absorbés par le monstre. On peut pas dire que ça nous arrange. Alors on t’aide, on fait disparaître le gros tas….
_ En vous servant au passage je présume ?
_ Nous serons raisonnable.
_ Bien, j’imagine que je n’ai point le choix.
_ Pas vraiment en effet, mais il nous reste beaucoup de points à régler. Vous avez pas fini de me voir mon prince.

Nous n’imaginions pas combien cette phrase était prophétique.

Ben Wawe
23/03/2013, 23h32
Toujours aussi intéressant et bien écrit !

Thoor
24/03/2013, 10h03
:merci:
La suite, dés que possible :D

Thoor
16/09/2013, 20h15
Suite de l'aventure:


CH-10 – Couronnement

Miromane grogna et se tourna dans son lit, refusant de se réveiller. Ourse mal embouchée, cachée sous sa montagne de draps et d'édredons, elle maudit l'intrus qui frappait à sa porte.
Que son visiteur revienne plus tard, elle voulait dormir et profiter de ce grand lit moelleux. Hélas pour elle, les coups donnés redoublèrent, ne laissant aucune chance à la jeune femme de se rendormir. Elle poussa un lent soupir, qu’elle fit durer tout en se levant.
Elle maudit le sol de pierre gelé sous ses pieds et sa chemise de nuit tirebouchonnée. Miromane n’était pas du matin et gare à celui qui venait ainsi de la réveiller. Pourtant elle n’eut que le temps de soulever la targette qu’une tornade blanche et bleue rentra dans sa chambre. Miromane bougonna un vague « Bonjour » à sa chambrière.
" Franchement, dame Miromane, nous n’avons pas le temps, vous auriez pu vous levez plus tôt ! Et vous n’avez même pas fait vos ablutions…."
La robuste femme l’empoigna sans ménagement, et Miromane se retrouva instantanément devant sa coiffeuse. L’œil hagard, elle se vit dans le miroir. Cela suffit à l’ancienne mineure pour la désespérer. Comment pouvait-on espérer tirer quelque chose de son visage longiligne et de ses lèvres trop minces. Mais le pire venait de ses cheveux. Elle les laissait pousser depuis des semaines et ils ne lui arrivaient qu’au niveau des épaules. Elle se figura être un croisement impie entre un hérisson et une quenouille de laine noire.
Jenna les lui brossa énergiquement et les attacha avec une lanière de cuir. Et sans plus de ménagement tira sa jeune maîtresse jusqu’au baquet d’eau chaude qui les attendait dans la pièce à coté. Miromane enleva à toute vitesse sa robe de nuit avant de finir dans son bain toute habillée. Si elle n’aimait pas être tirée de son lit, elle adorait ce luxe d’un bain chaud. Parfois elle regrettait son ancienne vie, mais certes pas l’eau froide de la rivière. Elle se laissa faire comme une enfant. Les mains expertes de Jena eurent tôt fait de la savonner, masser, rincer et sécher en un rien de temps. Vint alors une des enfants de la servante, Ydema pensait se souvenir Miromane, elle annonça que la robe était prête, puis reparti sans attendre de réponse.
« Allez Madame, nous allons faire de vous une reine », affirma Jenna, se dont doutait fortement l’intéressé. Elle avait réussit à imposer certain de ses choix pour cette robe telle que la couleur ou la forme du décolleté. Mais les couturières du château avaient été catégoriques sur le corset et les longues manches bouffantes. Il fallait cacher ses bras musclés et affiner sa taille. Elle resta donc une demi-heure les bras tendu, à respirer par à-coup, tandis que Jenna s’échinait sur les lacets. La douleur aidant, Miromane révisa ses leçons de maintient. Depuis qu’elle avait accédé au siège du conseil des Exploitants de Schalk, elle s’était évertuée à ne pas paraître trop gauche en société. Elle finissait de hiérarchiser les titres de noblesses du royaume lorsqu’elle remarqua le silence crispé de Jenna. La suite des opérations allait être délicate pour les deux femmes. La tignasse de Miromane n’en faisait jamais qu’a son envie. Nul bonnet, nulle tresse ou chignon ne parvenaient jamais à les discipliner. Elles avaient passées de longues heures en de vaines tentatives avant de trouver une solution acceptable. Jenna disposa sa panoplie de coiffure sur la coiffeuse telle une armée prête à combattre, et entreprit son ouvrage. Enfin, vint le moment du maquillage qui sonnait comme une délivrance pour la jeune femme. De la poudre de perle, de la graisse colorée et voila une demi-sauvageonne devenue une belle jeune femme. Du moins l’espérait-elle.
_ Madame, vous êtes merveilleuse assura Jenna, vous allez leur plaire.

Miromane faisait les cent pas dans le boudoir. Nerveuse, elle n'en pouvait plus de cette interminable attente. Chacun de ses nerfs étaient plus tendus que les cordes d'un violon.
_ Jenna, n'est ce donc point l'heure? demanda t'elle à sa gouvernante.
Celle-ci leva simplement les yeux par dessus sont ouvrage de broderie pour lui répondre que "Non, madame, pas plus que dans dix minutes quand vous me le demanderez à nouveau."
Alors la jeune femme se tourna vers l'immense tapisserie murale et tenta de s'oublier dans le bucolique décor. Peine perdue! Ses pensées la ramenaient encore et toujours vers ce beau jeune homme aux yeux bleu. Peu lui importait qu'il y eu mille et une personnes de l'autre coté de la porte. Que celles ci ne la traita qu'avec mépris et dédain, elle voulait le rendre fier d'elle.
De l'autre coté de l'huis, un gong majestueux intima le silence. Une voix s'éleva alors, et annonça tristement la mort du Roi.
_ Cela fait deux ans, espèce de grande saucisse guindée. jura-t-elle entre les dents.
_ Madame, vous vous oubliez. Vous savez parfaitement qu'il faut respecter le protocole. Monsieur le Grand Chambellan ne fait que son devoir.
Miromane sourit, il était évident que la chambrière se pâmait d'amour pour le vieil homme.
_Yvon ne peut accéder au trône sans qu'auparavant l'on ait annoncé le décès de son père.
Toujours le nez dans la tapisserie, Miromane tira la langue. C'était puéril, mais par les quatre qu'elle apprécia cet écart de conduite bien anodin. Contrairement à Jena, elle ne supportait pas la rigueur protocolaire qu'imposait sèchement le maitre de chambre. Celui-ci n'appréciait pas la rude franchise de l'ancienne plébéienne. Au mieux leur relation était fraiche.
_ Je le sais bien, mais par les quatre que l'on en finisse au plus vite avec ce cérémonial imbécile.
Jena lançait un regard noir à sa protégée lorsque le portier ouvrit la porte en grand, il n'était plus tant des remontrances. Miromane se tourna d'un bloc, et ne put réprimer un mouvement de recul devant la foule assemblée qui la dévisageait.
Du plus avenant au plus hostile, chacun des visages devant elle, lui sembla aussi faux que le visage de poupée de porcelaine. Il y avait trop de poudre de riz, trop peinture à lèvre, trop de couleur dans les cheveux, tout, dans cette salle n'était que paraitre et orgueil. Puis elle repensa à sa propre mise, et au temps passé à se préparer, elle faisait aussi partie du spectacle, elle s'avança d'un pas. Magie du protocole, les courtisans s'écartèrent sur son passage, lui traçant le chemin jusqu'au Roi nouvellement révélé. Miromane utilisa les yeux bleus d'Yvon comme un navire rentre au port grâce aux fanaux. Elle ne salua personne, son port de tête altier et son sourire crispé dissuadant quiconque de venir la troubler.
Les quelques mètres qu'elle fit ce jour là, furent les plus long de sa vie. Elle arriva enfin à deux pas de Brillant. Sa révérence fut parfaite. Tête basse, les yeux rivé dans d'invisibles détails des dalles de pierres elle déclara d'une voix faussement assurée « Moi, Miromane, je me présente devant toi, Roi Yvon, avec pour seul trousseau mon amour pour toi, ma fidélité à la couronne et, les quatre m’en sont témoins, mon ventre fertile. M'accepteras-tu, sans dot ni recommandation ?»
L’assemblé bruissa de plaisir devant cette déclaration aussi directe que sincère.
Nul dans le royaume n'avait ainsi mis à nu la pauvreté de ses origines ni la richesse de ses aspirations. Miromane captura ainsi le cœur des jouvencelles pétries de romantisme, des vieux soldats bourrus au franc parlé et des duègnes regrettant l'innocence des temps passés.
« Miromane lève-toi. Lui demanda Yvon. Il ne convient point à la reine consort de s’agenouiller devant son futur époux »
Nobles, pages, servantes, grandes dames, soldats, nulle classe sociale, nul sexe ne se distingua plus dans l’énorme brouhaha provoqué par l’acceptation. Les jeune gens profitèrent pour se donner un chaste baisé, bien trop rapide à leur goût. Sur un signe de tête du Grand Chambellan, les musiciens commencèrent à jouer en sourdine. Des valets entrèrent dans la salle, les bras chargés de monceaux de victuailles. Yvon avait voulut une fête grandiose, bien des poulaillers et bien des jardins étaient désormais plus vides que la bourse d’un mendiant. Miromane ne lâcha pas le bras de son aimé tout le temps que dura le cérémoniale de félicitation. Tous les membres de l'assemblée défilèrent les uns après les autres devant les deux jeunes gens, des félicitations et des louanges plein la bouche.

Encore, encore, encore pensait Miromane. Elle était exténuée. Elle transpirait à grosses gouttes et pourtant elle souhaitait ardemment que cela ne finisse jamais. Hélas, son partenaire lui souffla « Madame, la journée fut longue et je vous demande la permission de faire une pause. » Elle devait bien le reconnaître que c’est aussi son cas, c’est donc de bonne grâce qu’elle accepta sa requête. Elle quitta ses bras à regret non sans lui voler un dernier baisé.
Des applaudissements s’élevèrent. Les danseurs, ravis et essoufflés, saluèrent la prestation de l’orchestre du royaume de Grand Provins. Le froufrou des robes remplit la salle de balle de sa propre musique alors que toutes ces dames retournaient s’asseoir un instant. Les hommes les plus murs se précipitèrent sur les tables chargées de vins et de bières, tandis que les damoiseaux allèrent conter fleurettes aux damoiselles de l’assemblée.
Miromane suivait docilement Yvon tant sa tête lui tournait. Elle profita de la longue traversée de la salle de bal pour se reprendre et remettre un peu d’ordre dans ses idées.
Jenna toujours prête à devancer les désirs de sa maîtresse lui porta un hanap d'hydromel. Doucement sucré, la boisson lui donna immédiatement un coup de fouet. Sentant ses jambes défaillirent, Miromane se laissa guider jusqu'a un des bancs placé le long des murs. Elle profita de se moment calme pour observer l'assistance. Des groupes s'étaient formés et chacun y allait de son bon mot ou de ses messes basses. La future reine intriguait, agaçait ou choquait tout à la fois. Quelques regards biais n'auguraient rien de bon quand aux ennemies qu'elle s'était faite. Depuis son ascension à la tête de la nouvelle guilde des mineurs, elle avait contrarié plus d'un noble. Yvon avait beau lui assurer qu'ils finiraient bien par l'accepter, force était de constater que nulle demoiselle d'honneur ne l'entourait. Soupirant de plus belle, Miromane leva les yeux vers le plafond dans un vain appel aux Quatre. Elle remarqua alors une ombre dissimulée dans l'obscurité dans une galerie surplombant la salle. Un sombre pressentiment frappa la jeune femme. Rejetant toute convenance, elle couru et sauta sur son aimé.
La flèche se planta à quelques centimètres de leurs visages. Ils n'eurent ni l'un ni l'autre le temps de faire un geste que Miromane ressenti une violente douleur à l'épaule. L'assassin tentait de rattraper son coup et décochait flèche sur flèche sans vraiment prendre le temps d'ajuster son tir.
De partout des cris s'élevaient. Les femmes fuyaient ou se cachaient sous le mobilier. Les hommes sortaient leurs armes d'apparats cherchant en vain l'ennemie. Feinte, Taureau et Sauge seuls agirent efficacement. Faisant barrage de son corps, le puissant guerrier s'interposa dans la trajectoire des traits. Tandis que les jeunes femmes grimpèrent jusqu'à la galerie en escaladant les colonnes de pierre.
L'assassin refusa de se faire prendre. Il s'élança dans le vide, dans l'espoir d'échapper définitivement à la question. Furet surgit et amorti la chute mortel.
"Comme c'est étrange, il pleut des hommes en noir" lança t'il. Puis le pauvre fou piqua un fou rire hystérique.

grogramane
17/09/2013, 09h32
excellent passage!
surtout celui du lever.
Combien d'ourses mal léchées et de "mamans" ou autres caméristes as-tu observées pour lui donner une telle véracité :clap:

Thoor
17/09/2013, 11h07
:merci:

Aucun ours a l'horizon, seulement des souvenir de potes de chambré a l'internant

Thoor
06/11/2014, 11h26
SUNGIRL

«Le Daily-Wonder est fier de vous présenter sa nouvelle super-héroïne : SUNGIRL (24 mars 201X) »

Emmett se redressa lentement de peur de se faire mal au dos. Il planchait depuis tellement d’heures sur sa tablette graphique qu’il ne sentait plus sa colonne vertébrale. Malgré ses précautions un crac retentissant brisa le silence de son petit studio. Inquiet il se crispa attendant que la douleur survienne.
Fausse alerte. Le jeune homme acheva de se lever et se dirigea automatiquement vers la cuisine. L’écriture et la mise en dessin de son comics lui prenait de plus en plus de temps. Il passait ses journées enfermé, à dessiner et à boire du café. Les seuls contacts avec le monde extérieur étaient le coursier, le livreur de pizza et sa mère au téléphone. Même son chat, une bestiole mauvaise comme un teigne, avait fuit le sordide appartement depuis longtemps.
_Sungirl, tu me bouffe la vie lança t’il au néant de son meublé.

« Exclusif, le Daily-Wonder et son supplément gratuit du dimanche sont pressentis pour les Comics-Wondercity-Award (30 Juin 201X) »

Les portes vitrées coulissèrent doucement derrière lui, le coupant des bruits de la fête. Fuir, il lui fallait impérativement fuir, les conversations insipides, les congratulations mielleuses, les sourires forcés, l’alcool, la musique, la chaleur….
Tous ces mois passés seul, penché sur ses dessins, l’avait finalement rendu un peu ochlophobe. Pour un type adoré par des milliers de lecteur, Emmett ne supportait plus que sa propre compagnie.
Wondercity étalait sa langueur au pied de l’immeuble du Daily-Wonder. Il regarda les files de voitures pare-choc contre pare-choc de conducteurs accablés de fatigue et de stress ne désirant que rentrer dans leur petit appartement sordide. Guirlandes lumineuses rappelant à tous les bienfaits d’une magie de noël commercial lui semblaient ridicule du haut de sa toiture terrasse. Le vent qui le décoiffait, le champagne, la fatigue… il n’aurait sut dire comment il se retrouva, debout, en équilibre sur le garde-fou de béton. Il sembla s’éveiller lorsqu’une voix féminine l’interpella :
« Vous n’allez quand même pas gâcher notre rencontre en sautant ? »
Emmett tourna la tête et se qu’il vit le dégrisa aussitôt.
Un costume blanc et jaune, une cape flottant dans le vent, un masque fin, de longs cheveux blonds, et un sigle représentant un soleil stylisé l’interpellèrent. Mais surtout de voir cette jeune femme, habillée en Sungirl, flotter à sa droite, sans aucun support visible.
« Mais, mais, vous êtes….
_ Sungirl, pour vous servir.
Un étourdissement surpris l’auteur. Son pied glissa et sans qu’il puisse y faire quoique ce soit il se retrouva en chute libre : direction le trottoir quatre-vingt mètres plus bas. Sa chute ne dura guère. Sans même qu’il puisse émettre le moindre cri, il se retrouva tel un enfant dans les bras d’une mère aimante.
_ Vous avez de la chance que je sois réelle Emmett.
Le vent décoiffait la jeune femme. Ses yeux bleu lavande étaient remplis de gaité et d’un peu de malice. Le dessinateur restait muet d’étonnement autant que du coup de foudre qui s’abattait sur lui à l’instant.
Ils descendirent le long de la paroi vitrée et gagnèrent la rue sans encombre. L’héroïne fit un baiser à l’air qui les séparait et s’envola dans la nuit.

« SUNGIRL EXISTE ! Emmett MARIN raconte… (03 Janvier 201X) »

Une étrange routine s’installait. Emmet écrivait et dessinait les histoires de SUNGIRL et celle-ci vivait les siennes dans la réalité de Wondercity. Elle combattit le Gang RACER, empêcha GIGATAX le robot géant de détruire le barrage, fut hypnotisée par Psylyum et fut ramenée dans le droit chemin par Golden Mask. Fiction et réalité s’entremêlaient et Emmet ne savait plus s’il inventait les aventures de la jeune femme ou s’il se contentait de retranscrire ses récits. Ils se retrouvaient sporadiquement. Parfois Il la voyait survoler la ville au loin, parfois ils se retrouvaient à une œuvre de charité. Emmett faisait son possible pour séduire Sungirl mais hélas sans succès.

« UNE HEROINE EST MORTE ! Hier soir alors que la pluie venait enfin de cesser, la super-héroïne connue sous le nom de Sungirl trouva la cachette du Dr Vermine. Le savant, auto proclamé roi des égouts, lâcha ses rat-mutant apprivoisés. Sungirl utilisa ses nombreux pouvoirs afin de les regrouper et de les envoyer dans le lac. Faisant preuve une fois de plus de son machiavélisme, le Dr Vermine avait anticipé la manœuvre et les mutants fusionnèrent en une créature géante. Le combat dura prés de cinq heures, dévasta le parc Troia, la gare St VINCENT et s’acheva sur le perron du building Davy. Blessée, agonisante, notre héroïne a effectuée une clef de bras sur l’immonde créature et usa de ses dernières forces pour la neutraliser. (5 Mars 201X) »


Emmett pleurait et hurlait en même temps. Là, au milieu de débris du titanesque combat, il berçait tendrement la femme qu’il aimait. Les journalistes, les pompiers, les policiers et déjà les curieux affluaient massivement. La marée humaine convergeait sur lui, mais il ne voyait que le corps meurtri de sa belle.
Une jeune femme policier lui attrapa doucement le bras et l’éloigna afin de permettre aux secours d’intervenir. Il se laissa faire tant qu’il put voir Sungirl. La policier lui parla, tenta d’obtenir des réponses (Son nom ? Pourquoi était-il ici ?...) mais elle n’obtint que des sanglots entrecoupés de reniflement. Seule l’intervention d’un médecin et d’une piqure le calmèrent.

« WONDERCITY REND UN DERNIER HOMAGE A SUNGIRL…. (6 Mars 201X) »

Le ciel était à l’unisson de la triste ambiance qui régnait dans le Parc du Souvenir. Une centaine de personne s’était réuni pour accompagner Sungirl dans sa dernière demeure. Emmett, en queue de cortège, regrettait qu’aussi peu de ses concitoyens se soit déplacés. Les héros de Wondercity disparaissaient pour réapparaitre bien trop souvent pour que la mort soit prise au sérieux. Un jour Sungirl réapparaitra, soit parce qu’elle aura été clonée où bien une jeune femme aura repris le nom. Ils oubliaient tous que parfois les Héros mourraient et le restaient. Les statues qui ornaient le Parc en témoignaient. La Brique, Meka-nick, Superalpha, SpaceBoy, autant de figures marquantes de Wondercity qui n’avaient put revenir d’entre les morts.

Le prêtre déployait des trésors de périphrases afin de tenir son public en haleine. Il profitait pleinement de son quart d’heure de gloire. Le temps s’étirait lentement décourageant peu à peu le public épart. Petit à petit la foule se dispersait, laissant Emmett seul. Le prêtre, les officiels de la ville et même les agents des pompes funèbres étaient désormais partis. Le dessinateur ne pouvait détacher son regard de l’entrée du mausolée, ni se résoudre à rentrer chez lui.
La bouche béante de bronze semblait désireuse de le dévorer tout entier. Un doigt glacé couru le long de sa colonne vertébral. La pluie reprenait de plus belle. Le frisson lui donna l’impulsion nécessaire, il s’avança et ouvrit les grilles. Le petit caveau sentait bon le béton neuf et les chrysanthèmes. L’éclairage était assuré par une simple ampoule enchâssée dans une grille de métal. La tombe blanche attendait le gisant de marbre commandé par la ville et qui n’était pas terminé. Emet souleva doucement le linceul blanc afin de voir une dernière fois le visage de celle qui hanta tant de ses nuits de labeurs.
A peine effleura t’il le linge, qu’un murmure se fit entendre :
« Enlève-moi ça ! »

Il sursauta si violement, qu’il en tomba à la renverse. Certain que ses nerfs venaient de lâcher, Emmett secouait sa tête afin de chasser ce mauvais rêve.
« Ah ! C’est mieux », reprit la voix murmurante. Le jeune homme s’aperçut qu’il avait tiré le linceul dans sa chute. La panique montait en lui. Oublié le chagrin, oublié le deuil il ne lui restait rien que la terreur primitive et absolue face à la non-mort. Il faillit fuir lorsque la voix d’outre tombe s’éleva de nouveau :
_ Il va falloir que tu m’aide un peu là.
_ Q..Quoi ?
_ Je ne peux pas bouger. Il faut pourtant que tu m’emporte…disons ailleurs.
Emmett n’en croyait pas ses oreilles, la voix était faible mais net et les lèvres de la défunte ne bougeaient pas. Pas plus qu’elle ne respirait d’ailleurs.
_Heuu je ne peu pas…t’emmener comme cela, d’un claquement de doigt.
_ Je m’en doute. Trouve un voiture, une familiale, et tu pourras ainsi me transporter.
Emmett renonça quelque peu à sa raison et sortit en quête du véhicule souhaité. Dans son cerveau enfiévré il s’imagina voler un corbillard ou une ambulance, puis de traverser la ville dans un road-movie endiablé. La rue donnant sur le cimetière étant déserte en cette heure tardive de la nuit et ne voyant ni corbillard, ni ambulance, il se rabattit sur son Smartphone. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver et louer une familiale et dans l’heure qui suivi il fut à pied d’œuvre.
Il ne sut lui-même si c’était de l’inconscience, du courage ou l’envie de savoir s’il avait rêvé qui lui permit de pénétrer dans la tombe. Il héla doucement « hého ? »
_ Enfin ! Bon sang mais dépêche toi un peu, le jour ne va pas tarder, lui répondit Sungirl. Le corps émis un étrange gargouillis, et s’éleva d’une dizaine de centimètres.
La voix déclara très faiblement « Je ne peux pas faire mieux. Allez emmène moi au 122d Butcher Street » avant de s’étreindre définitivement.
Emmett pris le corps dans ses bras, il était littéralement sans poids. Rigide, mais docile il lui suffit de pousser Sungirl pour la mener jusqu'à la voiture. Il l’installa à l’arrière, les sièges rabattus, puis il roua au pas à travers la ville endormie.

Le soleil jouait déjà à travers les hauts buildings de Wondercity lorsqu’Emmett se gara devant un immeuble bas à l’adresse indiquée. Ne sachant que faire, il tardait à sortir du véhicule lorsque soudain le corps de Sungirl sembla retrouver son poids normal. Les suspensions grincèrent de mécontentement et se stabilisèrent.
La voix murmura, semblant venir de très loin « 3eme étage, code de la porte 1138 ». Puis Sungirl s’éleva à nouveau de quelque centimètre.
Lorsqu’Emmett arriva sur le palier du troisième étage il vit que la porte de l’un des appartements était entrouverte. Il poussa son précieux chargement à travers l’huis. L’appartement était brillamment éclairé de nombreuses lampes. Mais c’était bien la seule chose qu’il pouvait en dire car pas un centimètre carré n’était disponible. Ou qu’il porta son regard, il ne voyait qu’un fatras d’équipement électronique, de pièces étranges, de prothèses médicales et des kilomètres de fils électrique. Provenant simultanément du corps de Sungirl et du salon de l’appartement une voix lui intima l’ordre de rentrer. Un peu hésitant, Emmett obéit. Engoncé dans un volumineux fauteuil roulant électrique une jeune femme trônait au milieu du même fatras de pièces détachées. L’auteur en-lui grava l’image de cette reine et de ses sujets électroniques. Blonde, jolie, yeux blues, jambes coupées aux niveaux des genoux, l’air à la fois effrayée et inquiète, Electro-reine gardait le silence tout autant que lui. Trop de questions tournaient dans son cerveau fatigué. Au loin une horloge égrena lentement sept heures. Ce fut le signal, tout deux éclatèrent de rire.

La tension retombée, Electro-reine tendit la main gauche vers Emmett
« Enchanté de te rencontrer Emmett. Navrés pour les ordres de tous a l’heure mais je craignais que les accus lâchent !
_ Hola, on se calme et on recommence, tout d’abord qui êtes vous ?
_ Fanny Vilquin, je suis la créatrice de SUNGIRL. Ou plutôt sa créatrice dans le monde réel. Raahhh, excuse moi je vais plus vite que la chanson, c’est que je ne vois pas grand monde et je suis devenue un brin asociale je crois. » Tout le temps du monologue sa main gauche s’agita vivement dans les ait tandis que la droite tressaillait seulement sur l’accoudoir. Elle invita Emmett à s’assoir sur un coin de canapé vaguement libre, et inspira profondément avant de raconter son histoire.

Juillet 199X

Il suffisait à Fanny de fermer les yeux, pour qu’aussitôt surgissent les images du dernier jour de sa vie. Un soleil couchant rougissant un ciel d’été, l’air chaud qui glissait entre ses doigts de petite fille, la voiture surchauffée de ses parents qui roulait sans fin. Elle était un peu triste, un peu fatiguée aussi. Ils revenaient d’une journée passée sur les bords du lac. Ses parent n’avaient pas eut besoin de la réveiller ce matin, elle s’était préparée dés les premières lueurs de l’aube. Elle était sagement assise sur son lit à se demander si elle devait ou non réveiller son petit frère, lorsque sa mère avait entrouvert la porte de sa chambre. Elle avait chuchoté son prénom et souris en voyant la petit blondinette habillée d’un short rouge, d’un t-shirt blanc flanqué d’un smiley aussi souriant qu’elle. Elle avait engloutis son bol de céréales pendant que sa mère s’occupait de Benjamin et que son père préparait les sandwichs. Ils avaient roulés jusqu'à la vieil cabane de pèche de son grand père, et là sous un soleil radieux avaient passés la plus belle journée de sa courte vie. L’eau du lac de montagne avait été délicieusement fraiche, ils s’étaient baignés jusqu'à en avoir les mains toutes fripées. Le pique-nique composé d’œuf dur, de sandwichs au bacon ou au beure-de-cacahuètes et de coca avait tant alourdis leur estomac qu’ils avaient sommeillés sous les arbres, bercés par le feuillage chantant des chênes.
La fraicheur venant des Monts Rouges arrivant, ils avaient rapidement rangés les chaises longues dans la cabane et repris la route du domicile familial.
Fanny n’a pas vu le camion de la Wood-Trans Corps franchir la barrière de sécurité. Elle entendit juste son père jurer (ce qu’il ne faisait jamais) et sentis son corps brutalement projeter en avant. Ce fut le trou noir.
Elle se réveilla à l’hôpital, orpheline, amputée des deux jambes et beaucoup trop de temps pour réfléchir.
Elle accepta la somme d’argent que lui proposa la compagnie de transport qui évita ainsi le procès. Elle fit fructifier la colossale somme tandis qu’elle fit de brillante étude en électronique.
Le drame avait certes brisé sa vie mais elle refusait de ce laissait abattre.
Elle avait découvert les aventures de Sungirl dans un Dailly-Wonder posté par erreur dans sa boite aux lettres. Dés les premières cases, elle avait imaginé un androïde qu’elle pourrait piloter depuis son appartement. La fortune obtenue par le sang de ses parents et de son frère allait finalement servir à quelque chose.


Emmett et Fanny discutèrent pendant longtemps. Les pizzas commandées le premier jour furent remplacée par des petits plats préparés par Emmet. Fanny répara Sungirl. L’héroïne repris sa carrière de justicière tandis qu’Emmett en conta les aventures.


« Carnet rose : Le Dailly-Wonder souhaite la bienvenue à la petite Angie.Marin…. (16 Mai 201X) »



Thoor
Septembre 2014


Bonne lecture

effixe
07/11/2014, 21h05
:woot:

Thoor
08/11/2014, 08h56
merci

zaitchick
26/12/2016, 10h31
It's a wondefull life. ;)

Thoor
27/12/2016, 09h59
:merci: