Niglo
19/07/2003, 21h19
Y : the Last Man – Unmanned TPB
(DC/Vertigo)
Par Brian K. Vaughan, Pia Guerra & José Marzan, Jr.
Toute la population masculine de la planète a disparu. En quelques secondes, près de trois milliards d’hommes sont morts, victimes d’un mal inconnu. En même temps que tous les animaux mâles. Tous se sont vidés de leur sang en moins d’une minute.
A deux exceptions près : Yorick Brown, et son singe capucin plus ou moins apprivoisé, Ampersand.
Qu’est-il arrivé ? Pourquoi Yorick et Ampersand ont-ils été épargnés ? Mystère.
Le premier épisode de la série se déroule pour l’essentiel durant les trente minutes précédent l’apocalypse. Vaughan y introduit une demi-douzaine de personnages que l’on retrouvera par la suite : Jennifer et Hero Brown, respectivement la mère et la sœur de Yorick, Alter Tse’Elon, colonel dans l’armée israélienne, le Dr. Allison Mann, sur le point d’accoucher du premier bébé cloné, et 355, agent secret travaillant pour un groupe baptisé ‘The Culper Ring’. Ces différentes femmes croiseront bientôt le chemin du dernier homme sur Terre.
La suite du récit s’intéresse à décrire ce nouveau monde, à voir comment la société continue de fonctionner sans hommes, quels changements immédiats sont intervenus, comment les survivantes ont réagi à cet holocauste. Certaines se recueillent devant le Washington Monument, symbole phallique s’il en est. D’autres se font rebaptiser Amazones et s’acharnent à détruire tout ce qui peut rappeler que l’homme a jamais existé. Globalement, cette société apparaît comme une anarchie relativement paisible. On peut imaginer qu’un monde où se sont les femmes qui ont disparu aurait été sensiblement différent…
L’une des principales qualités de cette série, c’est sa variété de ton. Certaines scènes tendent vers le comique, d’autres vers le tragique, et le plus souvent il s’agit d’un subtil mélange des deux. Comme cette scène où les veuves de sénateurs républicains tentent de prendre la Maison Blanche d’assaut, ou cette autre où Yorick prend conscience qu’en même temps que la population masculine, c’est la quasi-totalité de la scène rock mondiale qui s’est éteinte.
Yorick est évidemment au centre de l’histoire. Dès l’instant où l’on découvre son existence, il devient aussitôt l’objet de toutes les convoitises. Pour les unes, il est le dernier salut de l’humanité, l’unique chance de ne pas voir l’espèce humaine s’éteindre. Pour les autres, par fanatisme ou pour des raisons plus obscures, il est l’homme à abattre. Pour le lecteur, c’est un personnage plutôt sympathique, gentiment farfelu, qui ne comprend pas vraiment à quel point le rôle qu’on veut lui faire jouer est vital, et qui préfèrerait partir pour l’Australie retrouver sa fiancée dont il est sans nouvelles, plutôt que de jouer au sauveur de l’humanité.
Je découvre ici pour la première fois les dessins de Pia Guerra qui, jusqu’à présent, avait surtout travaillé comme illustratrice de jeux de rôles. Un style sobre est assez élégant, une mise en page claire, on ne tient peut-être pas là la découverte de l’année, mais une dessinatrice fort compétente et agréable à lire.
Ces cinq premiers épisodes n’apportent aucune réponse aux questions initialement posées. La route sera sans doute encore longue avant que le mystère ne soit levé. Au bout de ce premier arc, Vaughn et Guerra sont d’ores et déjà certains qu’on les suivra le plus longtemps possible.
(DC/Vertigo)
Par Brian K. Vaughan, Pia Guerra & José Marzan, Jr.
Toute la population masculine de la planète a disparu. En quelques secondes, près de trois milliards d’hommes sont morts, victimes d’un mal inconnu. En même temps que tous les animaux mâles. Tous se sont vidés de leur sang en moins d’une minute.
A deux exceptions près : Yorick Brown, et son singe capucin plus ou moins apprivoisé, Ampersand.
Qu’est-il arrivé ? Pourquoi Yorick et Ampersand ont-ils été épargnés ? Mystère.
Le premier épisode de la série se déroule pour l’essentiel durant les trente minutes précédent l’apocalypse. Vaughan y introduit une demi-douzaine de personnages que l’on retrouvera par la suite : Jennifer et Hero Brown, respectivement la mère et la sœur de Yorick, Alter Tse’Elon, colonel dans l’armée israélienne, le Dr. Allison Mann, sur le point d’accoucher du premier bébé cloné, et 355, agent secret travaillant pour un groupe baptisé ‘The Culper Ring’. Ces différentes femmes croiseront bientôt le chemin du dernier homme sur Terre.
La suite du récit s’intéresse à décrire ce nouveau monde, à voir comment la société continue de fonctionner sans hommes, quels changements immédiats sont intervenus, comment les survivantes ont réagi à cet holocauste. Certaines se recueillent devant le Washington Monument, symbole phallique s’il en est. D’autres se font rebaptiser Amazones et s’acharnent à détruire tout ce qui peut rappeler que l’homme a jamais existé. Globalement, cette société apparaît comme une anarchie relativement paisible. On peut imaginer qu’un monde où se sont les femmes qui ont disparu aurait été sensiblement différent…
L’une des principales qualités de cette série, c’est sa variété de ton. Certaines scènes tendent vers le comique, d’autres vers le tragique, et le plus souvent il s’agit d’un subtil mélange des deux. Comme cette scène où les veuves de sénateurs républicains tentent de prendre la Maison Blanche d’assaut, ou cette autre où Yorick prend conscience qu’en même temps que la population masculine, c’est la quasi-totalité de la scène rock mondiale qui s’est éteinte.
Yorick est évidemment au centre de l’histoire. Dès l’instant où l’on découvre son existence, il devient aussitôt l’objet de toutes les convoitises. Pour les unes, il est le dernier salut de l’humanité, l’unique chance de ne pas voir l’espèce humaine s’éteindre. Pour les autres, par fanatisme ou pour des raisons plus obscures, il est l’homme à abattre. Pour le lecteur, c’est un personnage plutôt sympathique, gentiment farfelu, qui ne comprend pas vraiment à quel point le rôle qu’on veut lui faire jouer est vital, et qui préfèrerait partir pour l’Australie retrouver sa fiancée dont il est sans nouvelles, plutôt que de jouer au sauveur de l’humanité.
Je découvre ici pour la première fois les dessins de Pia Guerra qui, jusqu’à présent, avait surtout travaillé comme illustratrice de jeux de rôles. Un style sobre est assez élégant, une mise en page claire, on ne tient peut-être pas là la découverte de l’année, mais une dessinatrice fort compétente et agréable à lire.
Ces cinq premiers épisodes n’apportent aucune réponse aux questions initialement posées. La route sera sans doute encore longue avant que le mystère ne soit levé. Au bout de ce premier arc, Vaughn et Guerra sont d’ores et déjà certains qu’on les suivra le plus longtemps possible.