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Ben Wawe
14/06/2006, 19h38
Vu que je me faisais chier hier soir et que King Mob adore me réduire en esclavage...euh, me donner des idées, il m'a filé un pitch pour écrire une histoire suite à un rêve ou à un trip de sa part (veux pas savoir, ça ferait peur :D ).
Le truc c'est que j'ai préféré partir dans la direction que je voulais et c'est donc trèèèès éloigné de ce qu'il désirait. Je vous montre donc ma version, que j'aime assez et qui me plaît bien. Ca m'étonnerait qu'il y ait une suite mais on sait jamais, en tout cas bonne lecture à ceux qui sont et resteront sur ce topic.^^


Des tirs.
Des halètements étouffés par des masques mouillés par la peur.
Des ordres criés dans une langue qu’ils ne reconnaissent plus des hommes armés. Mortels.
De la transpiration qui coule lentement le long des dos fatigués par les efforts physiques de la soirée, anéantis en quelques secondes. Par une erreur. Une seule erreur. Une terrible erreur. Une erreur mortelle…

« Mike ? »

Un nom, murmuré à voix basse par la femme en justaucorps noir qui s’écroule contre un mur en acier, anéantie. Elle a peur. Terriblement peur. Ses cheveux coiffés en chignons la grattent, et elle se demande si elle pourra un jour voir sa petite fille grandir. Peut-être qu’elle n’entendra jamais sa petite Laura lui demander comment on fait les bébés…ce que c’est que le sexe…ou les règles…ou Desperate Housewives…
Peut-être qu’elle ne pourra plus jamais la serrer dans ses bras…la faire rire…ni elle, ni son mari, d’ailleurs…Josh…Si seulement elle avait pu lui dire ce qu’elle faisait…si seulement elle avait pu lui dire une dernière fois qu’elle l’aimait…

Mais elle chasse vite cette pensée de son esprit. Elle ne peut se permettre de se laisser aller. Elle ne peut se permettre de se laisser distraire. Elle a une mission à remplir. Un but à atteindre. Et même si ça semble mal partit, elle doit y arriver…et elle réussira. Les autres comptent sur elle, et elle ne les décevra pas.
Du moins, ceux qui sont encore en vie…

« Ouais ? »

Sa voix aussi est fatiguée.
Il a le cœur qui se noue tandis qu’il jette un regard derrière lui. Personne. Même si les jappements des chiens prouvent que ceux qui les poursuivent ne sont pas loin, ils ne sont pas encore là. Ils ont quelques secondes de répit. Quelques secondes de repos. Quelques secondes pour réfléchir à comment une opération aussi planifiée avait pu tourner aussi mal…

« Merde, qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Elle n’a pas pu résister. Voir ses hommes se faire descendre devant elle la rend nerveuse et lui empêche de se rappeler les règles de base. Ne pas parler durant une opération. Ne pas faire d’erreur. Utiliser les signes pour communiquer. Ne pas parler quand ça tourne mal. Toujours tenter de fuir au lieu d’analyser la situation. Et surtout ne jamais parler durant une opération…
Elle violait toutes les règles qu’elle connaissait par cœur. Mais elle ne pouvait faire autrement. Chris et Hank s’étaient fait descendre devant elle, de sang froid. Ils avaient été piégés. Et elle ne comprenait pas comment…

« On s’est fait avoir…quelqu’un nous a vendus.
- Mais qui ?
- Tu crois que j’hésiterais avant de te le dire si je le savais ? Ils ont buté ton frère devant toi…j’te ferais pas ça, promis… »

Walter…
Walter était mort…
Avec les noms de code qu’ils utilisaient, elle n’avait pas encore réalisé ce qu’il s’était passé quelques secondes plus tôt. Durant leurs opérations, elle appelait son petit frère Walter Chris…et essayait de ne pas le voir comme celui qui l’observait sous les douches quand ils étaient gamins.
Heureusement, elle réussissait à passer outre leur lien…mais ce soir c’était allé trop loin. Elle l’avait oublié. Elle avait oublié qu’un de ses hommes mort n’était pas seulement un membre de son équipe…mais son frère. Son propre frère. Et il était mort.

« Euh…je…
- Ca va pas ? Ca doit être le contrecoup… »

Elle n’allait pas bien. Son ventre commençait à la faire souffrir horriblement, et elle eut subitement la respiration coupée avant de sentir quelque chose au fond de sa gorge. Un goût ocre, acide…nauséeux. Des nausées. Elle avait des nausées. Et elle allait vomir…mais pourquoi ?
Bien sûr, la mort de Walter était un choc pour elle…mais elle savait se contenir normalement. Elle était une professionnelle, et avait déjà vécue pire que ça. Pourquoi avait-elle des nausées, maintenant ?
Ca lui rappelait…ça lui rappelait sa grossesse…

« Euh…Ouais…ça…ça ira…
- Ouais…s’agit de pas trop traîner, ma belle…
- Ouais… »

Mike avait raison.
Les jappements des chiens se faisaient de plus en plus intenses et rapprochés, et nul doute que leurs poursuivants allaient bientôt les rattraper. Et leurs morts n’allaient certainement pas être aussi rapides et « indolores » que celles de leurs deux coéquipiers…
Ils savaient qu’ils s’attaquaient à lourd en tentant de voler quelque chose à Wawe Entreprises, une société écran du gouvernement américain implantée en Europe. Les chercheurs qui passaient leur vie dans cet immense complexe tentaient d’améliorer les techniques de combat et d’armement du moment, et ils y arrivaient malheureusement…Leurs trouvailles avaient été utilisées dans les différentes guerres menées par les Etats-Unis au Moyen Orient depuis 2001, et le nombre de morts horribles augmentait chaque semaine…

Il fallait que quelqu’un sache ce qu’il se passait dans cet endroit. Et ce quelqu’un, ça avait été le petit groupe désormais divisé et bientôt exterminé par les agents de sécurité du complexe. Evidemment, ils ne savaient pas vraiment à quoi ils s’attaquaient : ils avaient eus comme contrat de prendre une mallette à Wawe Entreprises…c’était tout. Ils ne savaient pas ce qu’elle renfermait, et ne devaient pas le savoir. Et même si elle avait eu du mal à accepter cette mission, et à la faire accepter à Walter…ça aurait dû être facile. Ils connaissaient le complexe mieux que personne…
Seulement, à peine avaient-ils réussis à prendre l’objet désiré après des heures à déjouer les systèmes de sécurité qu’ils avaient reçus des flopées de balles. Ils étaient tombés dans un piège, mais les survivants ne connaissaient pas l’identité de celui qui les avait balancés…du moins pas encore.

« On y va… »

Ne pas parler…
Utiliser les signes pour informer les autres de ses mouvements…
Encore des règles violées. Mais elle ne pouvait faire autrement. Son ventre lui faisait un mal de chien, et elle savait bien que si elle se penchait, elle allait recracher les pâtes prises quelques heures plus tôt pour ce que ça apportait dans son sang.
Elle avait peur…mais elle devait aller jusqu’au bout. Pour la mission. Pour Mike. Pour Walter. Pour Josh. Pour Laura…

Mike acquiesça. Il avait l’air sympa’, au fond. Même si il avait un peu trop frimé à son goût durant la présentation de l’opération, il était assez mignon, et elle s’était dit que si elle n’avait pas été célibataire, et bien…et bien voila. Mais elle ne pouvait pas penser à ça maintenant.
Elle devait se concentrer sur la mission. Uniquement la mission. Et surtout, surtout ne pas regarder le petit cul de Mike, moulé dans son justaucorps qui épousait parfaitement les formes de ses fesses parfaites…

Calmes-toi, pensa-t-elle tandis que Mike lui faisait signe qu’ils pouvaient y aller. Les gardes continuaient à chercher dans l’immense complexe en forme de labyrinthe…ils avaient peut-être une chance de s’en sortir. Peut-être.
Elle respira un grand coup, puis sortit de sa cachette, la mallette à la main. Etrangement, elle était assez lourde et l’handicapait légèrement dans ses mouvements, spécialement quand elle devait se faufiler entre les couloirs très éclairés de Wawe Entreprises.
Elle aurait pensé qu’il n’y aurait que des papiers ou des diamants à l’intérieur…mais apparemment non. Il y avait quelque chose de lourd dedans. Une arme ? Une…une bombe ?

Mais elle devait arrêter de penser à ça.
Elle devait arrêter de penser tout court, en fait.
Elle devait devenir une machine…une esclave de son instinct. Elle devait éteindre sa partie consciente pour laisser son subconscient intervenir. Ceux qui les poursuivaient étaient des professionnels et les voulaient morts. Elle désirait pouvoir reprendre dans ses bras sa petite fille chérie, elle devait arrêter de penser, de se distraire pour devenir ce qu’elle était : une voleuse. Et la meilleure d’entre tous.

Elle expira et inspira lourdement pendant de longues secondes, tandis qu’elle suivait Mike dans les couloirs. Il n’était pas un meneur, et tous deux le savaient. Il avait été engagé pour ses talents de sniper et d’expert en systèmes de sécurité, et ce devait elle qui devrait les mener. Heureusement, Mike avait comprit qu’elle n’allait pas bien et qu’il devait ouvrir la voie…mais c’était elle qui devait finir le travail. Les mener à la sortie.
Et elle allait y arriver.

Quand elle eut terminée son travail de respiration, elle accéléré. Elle passa devant Mike, qui la suivit alors immédiatement. Elle accéléra quelques secondes plus tard le rythme de sa course silencieuse sur les dalles froides du complexe, fermant presque les yeux tandis que les plans de Wawe Entreprises défilaient dans son esprit. Elle savait où elle se trouvait. Elle savait où elle allait. Elle ne pouvait que connaître cet endroit vu son passé. Tout allait bien se passer. Tout se passait bien…
Dans quelques minutes, ils seraient dehors. Ils seraient passés par une des fenêtres de l’étage où ils se trouvaient, en effectuant un saut impressionnant et en se rattrapant à un arbre près du bâtiment. Elle avait notée ce détail parce qu’il l’intriguait : après tout, c’était stupide de laisser une telle aide pour les voleurs…mais apparemment les propriétaires des lieux avaient trop confiance dans leurs gardes. C’était leur erreur. C’était ce qui allait les perdre.

Soudain…des cris.
Des coups de feu qui arrivent aux oreilles.
Des jappements de bergers allemands enragés qui font frissonner la peau.
Ils étaient là. Ils étaient déjà là. Elle avait espérée qu’ils seraient encore plus lents…mais non. Ils ne pouvaient être aussi lents. Ils avaient tués Chris et Hank en quelques secondes à peine. C’étaient des professionnels, et…ils avaient joués avec eux. Ils avaient toujours su où ils étaient, et maintenant le piège se refermait…

« Merde…Pars, je… »

Mike ne pu finir sa phrase.
Il s’était retourné, dans un acte de bravoure ou de folie. Très souvent, la frontière entre les deux était très mince, et presque toujours ça se finissait par un drame. Cette occasion n’était pas différente des autres : Mike avait sortit son Desert Eagle de sa ceinture pour tenter de tirer sur quelques gardes, dans le fol espoir de laisser à sa coéquipière la possibilité de s’enfuir…mais ça n’avait servit à rien.
Trois balles avaient fauchées sa tête tandis que son bras droit était décollé par quelques autres engins de mort. Il s’écroula rapidement, son beau justaucorps noir maculé de ce liquide rouge qui s’écoulait lentement sur les dalles blanches du complexe. Il était mort. Lui aussi. Et c’était entièrement de sa faute…

Elle s’était arrêtée sitôt que Mike s’était fait descendre. Elle avait ouvert la fenêtre pour sauter, mais ça ne valait plus la peine maintenant : elle s’était fait prendre, et c’était fini pour elle. La mission était terminée. Elle avait échouée. Et tous ses hommes étaient morts, baignant dans leur sang dans ce complexe inconnu de tous…

« Hé, hé…Vous nous avez donnés du fil à retordre…
- Pas assez, apparemment. »

Un petit homme au crâne rasé venait de sortir de la foule de gardes en armures sophistiquées qui la visaient avec leurs armes dernier cri. Habillé simplement d’une chemise blanche et d’un jeans délavé, il dénotait clairement avec l’atmosphère tendue et digne d’un jeu vidéo qui régnait ici…mais c’était sûrement l’effet voulu. Déstabiliser l’adversaire. Le faire perdre ses repères. Et l’abattre, finalement…

Un petit sourire vicieux apparut alors sur le visage de l’homme alors qu’il reprenait la parole, ses petites mains putrides et sales plongées dans ses poches. Ses yeux semblaient refléter la malice et la perversité, mais elle ne voyait pas grand-chose avec son masque sombre…et c’était tant mieux, après tout.

« Hé, hé…En effet. Mais c’était pas mal. Voulez-vous savoir ce qu’il y avait dans cette mallette avant qu’on s’occupe de vous ?
- Pas vraiment. »

Le bluff.
Déstabiliser l’adversaire quand il croit avoir gagné.
Et évidemment, ça fonctionnait. Le petit chef avait été sûr de son coup, mais s’était trompé : elle venait de casser tout son effet, et son visage afficha immédiatement son air défait et sa mine décomposée. Il avala violemment sa salive durant quelques instants, avant de se ressaisir et de faire signe à un de ses hommes.

« Julian…Prends la valise… »

Le garde obéit et prit l’objet qui avait valu tant de sang coulé dans ses mains gantées. Il le donna immédiatement à son patron, qui l’ouvrit et sourit encore plus vicieusement en montrant son contenu à celle qui avait voulu le voler.

« Et voila…Je suppose que ça vous en bouche un coin, non ?
- Je…je…
- Ça le fait toujours. On s’y habitue, vous verrez… »

Elle n’en croyait pas ses yeux.
Tout ce qu’elle avait fait, les morts de ses collègues…pour ça ?! Juste pour ça ?! Elle n’espérait pas quelque chose d’énorme, mais elle avait toujours rêvée mourir en mission pour quelque chose de génial, de mythique…La Joconde…Un tableau de Michel Ange…La robe de Monica Lewinski…Quelque chose de connu et surtout de reconnu, en fait.
Et là…là, elle venait de découvrir qu’elle avait fait tout ça uniquement pour…pour rien ?!

La colère empourpra ses joues tandis que ses mains se crispaient. La rage se lisait dans ses yeux alors qu’elle s’approchait du petit homme, qui explosa d’un rire dérangeant et vicieux en voyant sa réaction.

« Hé, hé…Tous les mêmes, ces petits jeunes…
- Mais…mais…pourquoi…
- Pourquoi quoi ? Pourquoi avoir tué les autres ? Pourquoi t’avoir infligé ça ?
- Oui… »

Désormais, elle était plus anéantie qu’autre chose. La colère avait rapidement laissée place à la peine et à l’incompréhension, et elle tourna lourdement au sol, les genoux douloureux suite à la chute. Mais elle s’en fichait…elle ne comprenait pas…ne voulait pas comprendre…

« On ne pouvait t’intégrer sans test, ma belle. Ton paternel aurait pas accepté. D’où ce test.
- Mais…Walter…
- Le pourcentage sacrifiable.
- Mais…
- Pas de mais. Bienvenue chez Wawe Entreprises, petite. Ou plutôt devrais-je dire Mademoiselle May Wawe… »

Elle releva alors lentement la tête.
Il avait raison. Son père avait voulu la tester. Et elle avait réussie le test…Après, les pertes…ce n’étaient que des pertes, non ? Juste des chiffres dans un registre, des cendres dans la mer…Ce n’était pas si important que ça, après tout…

Fin ?

anteus
14/06/2006, 23h00
très bon, comme toujours, j'ai tripé sur wawe enterprises! :huhu: :D

KING MOB
14/06/2006, 23h58
Et voila! J'avais la suite en tête et tu m'a pourrit mon trip! Salaud!:D

Sinon pas mal, tu retrouve du niveau la^^

Ben Wawe
15/06/2006, 00h01
Héhé je t'avais dis que vu ma fin ton truc était pas gérable, mais il reste toujours celle que je t'ai faites.:D
Enfin merci à vous deux, ce truc a été sympa' à écrire et ça fait du bien.:merci:

georgesdaniel
16/06/2006, 13h53
:clap:
Wouhahoou !!! je remarque de plus ne plus en te lisant que tu sembles attiré par un genre plutôt noir de l'espionnage.
Veux-tu devenir le nouveau et grand J.J. ABRAMS ?
Je t'ai sous un bon oeuil, Ben.

Ben Wawe
16/06/2006, 14h13
Bah je m'étais jamais essayé à l'espionnag ou à ce genre de choses, préférant mêlé le polar au genre super héroïque. Mais j'avoue que je me suis bien amusé là-dedans et que ça m'a plu, donc je vais certainement continuer dans cette voie.^^
Et si King Mob me le permet, je ferais peut-être une suite, qui sait.:p

Je m'appelle encore Sunder Snif
16/06/2006, 14h18
costaud !!!